Du « nouvel ordre mondial » au « désordre mondial »
Le capitalisme dans la phase de putréfaction où il est arrivé secoue l'humanité dans des soubresauts qui n'ont rien d'aléatoire et qu'il faut essayer de comprendre. Nous allons donc examiner comment a évolué la situation internationale depuis que le capitalisme a été restauré dans les pays de l'ancienne URSS.
Il faut en effet remonter à la période du changement de millénaire. Le capitalisme venait d'être restauré en Russie et dans les pays de l'ancienne URSS. Cela changeait évidemment grandement la situation internationale. Les dirigeants des USA, et avec eux les dirigeants des pays de l'OTAN, rêvaient depuis longtemps de rétablir le capitalisme. Finalement, ils n'ont pas eu à agir pour que cela advienne.
Les bureaucrates du régime stalinien tiraient leurs privilèges uniquement de leur fonction et, dans la période post-stalinienne, nombre d’entre eux ont commencé à vouloir asseoir leurs avantages bien fragiles sur la propriété privée. C'est une aile de la bureaucratie, avide de conforter ainsi ses privilèges, qui s'est chargée de restaurer le capitalisme avec successivement à sa tête Gorbatchev, Eltsine et Poutine. Cela s’est fait dans une situation où la bureaucratie, dans son ensemble, devait faire face à de multiples difficultés et était déchirée sur la conduite à tenir. Toute une aile plus conservatrice était d’avis d’employer la manière forte pour régler les problèmes tant en Russie qu’en Afghanistan, en Pologne… Au cours du processus des divergences ont pu apparaître, au sein cette aile restaurationniste, sur la méthode mais pas sur le but.
Les forces capitalistes et notamment les dirigeants américains voyaient évidemment d’un œil favorable le processus enclenché par Gorbatchev et ils se sont bien gardés d’intervenir d’une quelconque façon dans ce processus. Plus que cela, ils sont allés jusqu’à refuser l’adhésion à des pays d’Europe de l’Est qui en faisaient la demande et répondaient pourtant aux critères d’adhésion de l’époque. Je reproduis ci-dessous, à ce sujet, un document classé secret mais qui est maintenant déclassifié. Il s’agit du compte-rendu d’une réunion préparatoire à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord de printemps qui sera seule habilitée à définir la position de l’OTAN dans une déclaration. Le CAN (Conseil de l’Atlantique Nord) est en effet le principal organe décisionnel de l’OTAN et les sommets de l’OTAN sont des réunions du CAN à son niveau le plus élevé : celui des chefs d’Etats et de gouvernements. Cette réunion s’est tenue à Bonn, le 6 mars 1991. Le document montre que l’OTAN refuse l’adhésion de ces pays pour ne pas « ostraciser les Russes ». Mais la réunion décide d’accompagner ce refus de propositions bienveillantes.
Cette observation ne change rien à la nature agressive et contre-révolutionnaire de l’OTAN mais elle remet en question tout le mythe créé par Poutine après 2007. Ce n’est pas sur le mode de la recherche à tous crins et le plus vite possible de l’extension de l’OTAN vers l’Est que s’est manifestée la politique des USA et de leurs alliés dans cette période qui a suivi la chute du mur de Berlin (novembre 1989). Remarquons aussi que les craintes d’une réaction de l’aile conservatrice de la bureaucratie stalinienne était pleinement justifiée puisque, quelques mois plus tard, lors du coup d’Etat d’août 1991, des putschistes déposèrent brièvement Gorbatchev et tentèrent de prendre le contrôle du pays.
En 2002, l'amitié, la collaboration et la coopération entre les dirigeants russes et américains, qui avaient été en opposition lors de la guerre froide, battait son plein. Ils venaient tous de remporter une grande victoire en restaurant le capitalisme. C'est à cette époque que Georges W. Bush faisait la fête avec Vladimir Poutine à Sochi, dans la luxueuse résidence du maître du Kremlin (notre photo). Leur étroite collaboration s'est notamment manifestée en mai 2002 lors du sommet de Rome du Conseil OTAN-Russie, Poutine déclarait, lors de ce sommet (voir les pages 17 et18) :
"Pour la Russie, étant donné sa position géopolitique, le renforcement de la coopération avec l'OTAN, en tant que partenaires égaux, est l'un des aspects concrets de l'approche multiple, qui est la seule solution que nous puissions adopter, et que nous avons l'intention de mettre en œuvre résolument. (...) Ce n'est qu'en combinant harmonieusement nos actions dans tous ces domaines que nous créerons de vastes possibilités qui permettront de bâtir une seule grande région où régnera la sécurité - de Vancouver à Vladivostok. Je pense que tous ceux qui participent à la réunion aujourd'hui partagent cet avis."
L’objectif commun de lutter contre les mobilisations de la classe ouvrière était affiché au nom d'une prétendue lutte commune contre le terrorisme. Poutine était très clair sur cette question :
"Le 11 septembre de l'année dernière, le terrorisme a fait des milliers de victimes à New York. Et tout récemment, le 9 mai, jour de célébration de la Grande victoire sur le fascisme, les terroristes n'ont épargné ni les femmes, ni les vieillards, ni les enfants dans la ville russe de Kaspiisk. Ils ont violé la mémoire de ceux qui ont apporté au monde la liberté et l'espoir. Nous ne devons pas oublier qu'il y a plus d'un demi-siècle, l'humanité a payé de dizaines de millions de vies le manque de clairvoyance criminel et l'hésitation des hommes politiques à unir leurs forces contre l'ennemi commun. Nous sommes maintenant confrontés à une tâche d'une ampleur comparable, si l'on se réfère à l'histoire. Oui, la menace actuelle se présente sous une autre forme et son origine est différente, mais elle n'en est pas moins dangereuse pour le sort de l'humanité. C'est pourquoi toutes les institutions et formes de coopération internationales doivent maintenant prouver qu'elles sont pertinentes et capables de relever les nouveaux défis."
Poutine fut autant affecté par l'attentat de Kaspiisk que Staline le fut par l'assassinat de Kirov. Bref ! Ce fut pour lui une aubaine ! Il donna immédiatement l'ordre "d'écraser la vermine"... Il tenait là une opportunité qu'il exploita autant que Staline avait su exploiter l'assassinat de Kirov.
Un tournant se produit en effet à cette époque qualifiée par les dirigeants américains de "nouvel ordre mondial" ou encore de "global war". Poutine a pu massacrer autant qu'il le voulait notamment en Tchétchénie ou en Syrie avec l'accord des dirigeants américains qui de leur côté ont massacré en Afghanistan et en Irak. Mais cette politique sera à terme un échec pour les deux protagonistes qui étaient pour l'essentiel complices. C'est ce que nous allons voir maintenant.
Toute cette période qui va de 2001 à 2023 mériterait d'être étudiée plus en détail avec notamment le printemps arabe, la révolution syrienne et l'écrasement des rebellions en Géorgie (2008), le conflit en Ukraine (2014) avec l’invasion de la Crimée et la guerre au Donbass, les révoltes en Biélorussie (2020) et au Kazakhstan (au début de 2022). Voyons notamment comment les relations entre Poutine et les dirigeants américains ont évolué au cours de cette période. Des nuances, voire même des divergences, sont apparues mais leur volonté commune de lutter contre les mobilisations ouvrières est restée constante.
Poutine, dès son accession au pouvoir a essayé de maintenir l'empire russe qu'est devenu l'URSS sous la dictature de Staline. Il voulait le retour au capitalisme mais il ne voulait pas la désintégration de l’Empire stalinien. En ce sens, il a constamment affiché son attachement au stalinisme tout en voulant le retour au capitalisme. Il ne faut y voir aucune contradiction. Nous l’avons dit : la bureaucratie, ou nomenklatura, aspirait à asseoir ses privilèges sur la propriété privée des moyens de production.
En effet, alors que l'URSS s'est constituée, sous Lénine, par application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, elle est devenue un Empire avec Staline. D'ailleurs les pays Baltes ont été intégrés à l'URSS dans la période de l'accord Hitler-Staline par la volonté conjointe des deux dictateurs et nullement par la volonté des populations. La restauration du capitalisme s'est accompagnée dans toute l'URSS d'une volonté de retrouver les libertés bafouées par la longue période de dictature. En particulier, les peuples qui ont subi une situation de colonisation par la Grande Russie ont voulu reprendre leur indépendance. Les pays Baltes, ont été les premiers pays de l’ex-URSS à s'émanciper de la tutelle russe. Ils ont immédiatement adhéré à l'OTAN (2004) pour se placer sous la "protection" des puissances capitalistes anciennes. Dès lors, l'OTAN a commencé à apparaître comme un danger pour Poutine qui voyait cette même aspiration à l'indépendance se manifester en Tchétchénie, en Biélorussie, en Géorgie, en Ukraine, au Kazakhstan... Cependant, répétons-le cette volonté d’adhésion à l’OTAN venait des populations de l’ex-URSS qui se révoltaient contre la tutelle de dictateurs et nullement de l’OTAN ou des USA.
La lutte contre le terrorisme était, du point de vue de Poutine, le prétexte qui lui permettait de réprimer toutes les manifestations de cette aspiration à l'indépendance des peuples opprimés dans l'Empire Russe.
Dans son discours prononcé le 10 février 2007 devant la Conférence de Munich sur la sécurité, Poutine évoque à nouveau cette volonté de mâter les révoltes au nom de la lutte contre le terrorisme et d’avoir, à ce sujet, un accord avec toutes les puissances capitalistes :
"on a vu apparaître des menaces foncièrement nouvelles qui étaient connues auparavant, mais qui acquièrent aujourd’hui un caractère global, par exemple, le terrorisme. Je suis certain qu’en ce moment crucial il faut repenser sérieusement l’architecture globale de la sécurité. Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D’autant plus que le « paysage international » change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d’Etats et de régions (...) Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera."
Dans cette situation où les USA veulent se positionner en "gendarme du monde", Poutine craint que cette puissance impérialiste concurrente soit un pôle attractif pour les pays qui veulent se détacher de l'ancienne URSS. A partir de cette date il commence donc à émettre des réserves et des critiques sur la politique des américains et de l'OTAN.
Poutine conteste les décisions d'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan prises par les dirigeants américains sans qu'ils se soient souciés de consulter l'ONU c'est à dire en bafouant les règles qu'ils avaient eux-mêmes instituées auparavant. Il dit :
« Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d’un seul Etat, avant tout, bien entendu, des Etats-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines : dans l’économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d’autres Etats. »
Et il réclame le retour aux règles de l’ONU :
« Lorsque l’ONU réunira réellement les forces de la communauté internationale qui pourront réagir efficacement aux événements dans certains pays, lorsque nous nous débarrasserons du mépris du droit international, la situation pourra changer. Sinon, elle restera dans l’impasse et les lourdes erreurs se multiplieront. Il faut œuvrer pour que le droit international soit universel aussi bien dans sa compréhension que dans l’application de ses normes »
Dans le même temps, Poutine s'attribue le droit d'intervenir comme bon lui semble dans les pays de l'ex-URSS. Poutine cherche donc à affirmer davantage son pouvoir sur la scène internationale face aux USA. De fait, lors de la révolution Syrienne, il sera l'acteur principal de la répression et les USA n'y participeront qu'en restant en retrait.
Notons que dans les critiques que Poutine adresse en 2007 à la politique américaine, il n’est nullement question du mythe qu’il développera amplement plus tard sur une volonté d’encercler la Russie avec des forces de l’OTAN agressives qui conquièrent de plus en plus de territoires vers l’Est. Il ne critique ni les adhésions à l’OTAN de la Pologne, la Hongrie et la Tchéquie en 1999 ni celles de la Bulgarie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie en 2004. L’OTAN avait seulement répondu à de fortes demandes après de multiples réticences. D’ailleurs, les critères d’adhésion sont devenus de plus en plus draconiens. Toutefois, le retour au capitalisme étant acté, une réaction de l’aile dure et conservatrice de la bureaucratie stalinienne n’était plus à craindre. C’est dans ces conditions que l’adhésion de ces 10 pays a pu être acceptée.
Au cours la période suivante (de 2007 à 2024), la situation a évolué par étapes. L’armée américaine s’est embourbée dans des occupations en Irak et en Afghanistan. Lors de son élection en 2008, Obama a annoncé la période du « désengagement », mais cela n’a guère été plus glorieux. Le départ de l’Irak s’est étalé sur plusieurs années sans laisser la garantie aux USA de pouvoir y exercer le moindre pouvoir. Le départ d’Afghanistan (août 2021), lui aussi programmé, s’est finalement fait dans une précipitation qui a ridiculisé l’armée américaine. Cette période du désengagement a notamment été marquée par le printemps arabe puis la guerre en Syrie. Au cours de cette guerre Poutine et les dirigeants américains ont contribué ensemble à écraser la révolution syrienne. Poutine a bombardé Alep et la banlieue de Damas et les américains ont bombardé Raqqa. Les massacres de la population civile ont fait entre 300 000 et 500 000 morts. Au cours de toutes ces guerres de Tchétchénie, de Yougoslavie, d'Irak et de Syrie le « terrorisme-islamique » a largement été utilisé par les puissances impérialistes (USA et Russie) pour venir à bout de toutes les rebellions et révolutions. Les puissances impérialistes ont largement contribué au développement de ces extrémismes-islamiques qui leur ont ensuite servi de prétexte pour massacrer les peuples qui se révoltaient. Au cours de la guerre de Syrie, Poutine s’est affirmé comme venant concurrencer les USA dans ce rôle de gendarme du monde. Il a renforcé ensuite cette image en « ramenant l’ordre » au Kazakhstan.
Tout en reprochant aux USA d'étendre les bases militaires de l'OTAN, Poutine, surtout inquiet de l'exemple que pourrait donner l'adhésion des pays Baltes à l'OTAN, n'a cessé, dans cette période, de mettre en place des nouvelles bases militaires russes. Voici une liste de ces bases :
- Tartous : base navale militaire russe en Syrie.
- Hmeimi : base militaire aérienne russe en Syrie.
- Sébastopol : base navale militaire russe, déjà ancienne, située en Ukraine-Crimée qui est maintenant réduite à l'impuissance par l'armée ukrainienne.
- Guioumri : base russe en Arménie qui a ouvert deux « positions d’appui » dans le sud du pays, à la frontière avec l’Azerbaïdjan.
- Bambora et Gudauta : deux bases militaires aériennes russes placées sur le territoire géorgien. En fait la Russie considère qu’il s’agit du territoire de l’Abkhazie qu’elle est la seule à reconnaître comme étant un territoire indépendant.
- Otchamtchira : base militaire navale russe également sur le territoire de la Géorgie-Abkhazie. Elle est donc au bord de la Mer Noire, en eaux peu profondes, et ne peut donc accueillir que des petits bâtiments.
- La Biélorussie (ou Bélarus), en principe, n’héberge pas de bases militaires russes mais nous savons tous que Poutine y a massé des troupes en grand nombre quand il a décidé d’envahir l’Ukraine.
Finalement cette politique mondiale menée conjointement par l'OTAN-USA et la Russie fut un échec pour les deux puissances. L'échec des américains culmine en 2021 avec leur débâcle en Afghanistan et celui de Poutine avec son invasion ratée en Ukraine. Face à la résistance ukrainienne, ses troupes qui étaient arrivées à proximité de Kiev ont été contraintes de reculer jusqu'à la fin 2022 avant que le front se stabilise en 2023. La troisième année de guerre commence alors que Poutine avait prévu d’abattre le régime de Zelensky en quelques semaines pour y mettre à la place un gouvernement à ses bottes. Au même moment, les gouvernements des USA, de l’Angleterre et de la France, dans leur extrême bonté à l’égard des ukrainiens, avaient proposé d’accueillir, en tant que réfugiés politiques, le gouvernement de Zelensky. Aucun gouvernement n’avait prévu que le peuple ukrainien résisterait aussi vaillamment. Ils ont dû tous s’y adapter.
Poutine et Biden restent fondamentalement d'accord sur la nécessité de maintenir le capitalisme en écartant tout risque de puissantes mobilisations ouvrières. Les dirigeants américains n'ayant pas actuellement de solution de rechange, au cas où le régime de Poutine s'effondrerait, tiennent à ce qu'il se maintienne au pouvoir. Poutine règne en effet sur une poudrière qui risque à tout moment de se désintégrer. Les travailleurs des républiques de l'ancienne URSS ne veulent plus de cette domination "coloniale" de leur pays (Tchétchénie, Biélorussie, Géorgie, Kazakhstan et ... Ukraine).
Mais le gouvernement américain est maintenant contraint d’afficher une solidarité avec le peuple ukrainien. Il fournit une aide mesurée au compte-goutte à la résistance ukrainienne pour qu'elle se maintienne mais ils ne veulent pas lui donner les moyens qui lui assurerait une victoire éclatante. Les répercutions en Russie et dans toute l'ex-URSS seraient à leurs yeux trop importantes, incertaines et probablement incontrôlables.
Nous sommes maintenant face à une nouvelle situation internationale qui peut être qualifiée de "désordre mondial" par opposition à l'objectif réactionnaire initial de "nouvel ordre mondial. L'impérialisme américain reste la plus grande puissance mondiale mais il n'a pas pu s'affirmer comme le gendarme du monde. Par crainte d'une mobilisation incontrôlable des exploités dans les pays de l'ancienne URSS, la puissance capitaliste américaine continue à protéger le régime de Poutine mais ils ne sont plus complices. Le temps où les dirigeants des deux puissances faisaient la fête ensemble est révolu. Le temps où l'armée américaine se permettait d'envahir un pays dans la perspective d'y installer un gouvernement fantoche qui devrait être reconnu par la population et, sans doute, suffisamment apprécié par elle pour n'être contesté par personne est lui aussi révolu. Le temps où Poutine se croyait autorisé à envahir n'importe quel pays de l'ex-URSS pour y maintenir sa domination est lui aussi révolu. Nous sommes assurément dans une nouvelle période. La montée en puissance, avec la Chine, d'un troisième impérialisme est une source d'inquiétude supplémentaire pour les dirigeants américains lesquels, assurément, ne contrôlent nullement l'évolution de la situation mondiale. Aucun "gendarme du monde" n’apparaît dans ce "désordre mondial".
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