François Hollande serait-il entré en dérive ?
Ce titre n'est pas une litote, un effet de style, une licence poétique ou tout simplement du genre poser la question c'est y répondre. Il s'agit là d'une véritable interrogation, légitime et, en fait, l'ouverture d'un débat sur ce qui peut paraître comme une véritable dérive du candidat François Hollande.

Dans une campagne électorale il y a nécessairement des comportements électoralistes et des contradictions. François Hollande a son lot : retraite à 60 ans, 300 0000 emplois, nucléaire, loi de 1905, accord avec les Verts, 60 emplois dans l'Education Nationale devenus transfert après avoir été création nette pour ses revirements. Pour l'électoralisme on peut noter toutes les créations d'emplois et surtout un budget prévisionnel qui tient compte d'une croissance pour 2012 déjà démenti par les chiffres tombés cette semaine avec une dette augmentée par rapport aux prévisions, un déficit commercial record et une prévision de stagnation absolue (pas de croissance ou comme le disent les journalistes n'ayant pas peur des oxymores une croissance 0) pour le premier semestre de cette année ce qui rend complètement irréaliste le projet de François Hollande tout au moins pour l'an I de son ère s'il était élu. Du reste il a été effarant d'entendre dire que le projet du PS de mi 2011 avait dû être réaménagé fin 2011 en fonction de l'activité économique ce qui nous laisse pantois, car soit ils sont incapables de prévoir à 6 mois et cela fait peur pour l'avenir, soit ils savaient pertinemment ce qui allait se passer et ils ont sciemment menti pour les Primaires afin de dorer la pilule aux Français. Je ne sais ce qui est le plus grave.
De tout ceci, il n'y a rien d'exceptionnel, l'électoralisme étant la maladie la mieux partagée par les hommes politiques d'où qu'ils viennent. Ils s'essayent à ce difficile exercice d'équilibriste à flatter leur électorat principal tout en voulant gagner le reste.
En revanche, il y a une accumulation de petits faits qui ne peut que nous entraîner à nous poser la question d'une dérive de François Hollande qui m'inquiéterait si j'étais électeur socialiste.
Tout d'abord il faut parler de deux points.
Le premier concerne tout ce qui touche au symbole. Si vous souvenez bien en 1981, François Mitterrand avait eu un geste fortement symbolique. Il avait déposé une rose au Panthéon. Certains de ses adversaires politiques avaient trouvé ce geste ridicule. Je n'étais absolument pas de leur avis. Le symbole est ce qui donne du sens aux faits. Je le trouvais condamnable justement parce qu'il était symbolique et parce que la rose n'était pas le symbole de la France et que le Panthéon n'était pas le lieu de l'y déposer. En revanche, je suis persuadé que ce geste fut vécu avec une grande émotion par les électeurs de Mitterrand. Ce fut pour eux un cadeau de grande valeur. Je crois donc aux symboles et celui de Mitterrand ne fut en rien ridicule. Il fut fort, bien que pour moi déplacé. Il symbolisait la victoire d'un peuple sur un autre et symbolisait non la réunion des Français mais leur clivage. En conclusion, il ne faut jamais négliger un symbole.
Le second est que nous sommes dans une situation qui s'aggrave. La dette est plus forte que prévue, le chômage est explosif, le nombre de pauvres augmente, l'électricité, le gaz, les autoroutes, l'essence augmentent et parfois de façon indécente. Le froid qui sévit va encore appauvrir les plus démunis à cause du coût de l'augmentation de toutes les énergies. On a vilipendé Sarkozy et son Sarko One, son Fouquet's, son Bristol. On a raillé DSK et sa Porsche, voiture de fonction qui plus est à usage personnel, on s'est moqué quand Bayrou est monté dans l'Audi d'un de ses amis. Non seulement quand on est un homme politique il faut être prudent sans les actes que l'on commet, mais bien plus il faut être en adéquation avec ses propos et avec la philosophie que l'on défend. En d'autres mots il faut que la surface corresponde au fond et que ce fond soit l'adéquation de ses discours et de la philosophie que l'on défend.
Le PS a dépensé pour le Bourget une somme colossale. On parle d'un million d'euros. Rien n'est trop beau. Il y a là une sorte d'arrogance dans la dépense. Aucune simplicité. Un show à l'américaine. Des fortunes englouties pour quelques heures à peine. Il y a là une sorte d'insulte aux misérables. Une sorte de débauche de moyens en contradiction avec la philosophie du PS et en opposition avec la situation des Français, et tout cela pour de la promotion. Le culte du pognon et de la com, en somme. L'additions des deux maux.
De tous les faits dont j'ai dit plus haut que je parlerais je vais commencer par la venue de Noah au Bourget. Lors du discours de Hollande, il a été question de lutter contre la corruption. Or celui qui est utilisé, là, dans ce show, n'est rien moins qu'un ex-sportif de haut niveau qui veut légaliser le dopage, qui vit à New York et qui est poursuivi par le fisc pour 500 000 €. Ceci est indécent. Juste pour capter des voix, le PS est capable donc de tout ?
Dans le cadre des symboles, Hollande va rencontrer le philosophe DHL qui est à la philosophie ce que l'Aspartame est au sucre, le dandy richissime, celui qui déclenche le chaos en Libye et installe à sa tête un homme de la charia. La rencontre en elle-même est déjà douteuse. Est-ce le besoin d'appartenir à cette élite microcosmique ? Mais le pire c'est que ce n'est que le pendant du Fouquet's, une salade à 140 euros, de quoi acheter 350 baguettes dans un hyper. On voit ce que cela représente. Ceci est une faute évidente, mais également peut révéler qui est, en fait, Hollande. Est-il capable de voir même ce que ce dîner a de répréhensible ?
Dans la même veine, il a dîner avec Halliday, en somme un autre Noah, mais de droite. Un chanteur sur le retour qui a injurieusement profité de la France au 14 juillet payé 400 000 euros et qui va se réfugier en Susse pour ne pas payer d'impôt. Décidément, il les aime les fraudeurs et les exilés fiscaux l'ami François. Ce chanteur, qui a soutenu Sarkozy, qui a voulu se faire naturaliser Belge pour ne pas payer d'impôts, donc qui a voulu renier sa nationalité juste pour raison fiscale, s'est enrichi grâce à tous ces Français, dont nombre se sont saignés aux quatre veines pour assister à ses concerts, ont acheté ses disques et lui il va payer ses impôts en Suisse pour un peuple qui n'a pas contribué à faire sa fortune. Il n'a même pas la reconnaissance du ventre. Et quel symbole pour Hollande qui veut plus de justice en s'arrêtant à une tranche à 45 % quand Bayrou va jusqu'à 50 et qui dîne avec un exilé fiscal qui, le pauvre petit, ne peut se contenter des millions d'euros qu'il a et se plaint de se voir amputé d'un petit peu de son hyper superflu.
Ensuite, et je ne sais si c'est de l'arrogance ou non, alors qu'il n'est que candidat, il va solliciter un rendez-vous avec Merkel qui le lui refuse. Ceci pose un problème. Tout d'abord il n'est pas le représentant de la France, il est allé en Allemagne devant le SPD critiqué la politique de cette même Merkel, mais de plus cela l'a entraîné sur une mauvaise pente. En effet il a, ensuite, lui qui a toutes les vannes de la presse pour lui, comme France 2 qui lui a accordé 40 % de temps d'antenne en janvier et encore quand Bayrou a été 5 mn sur T1 cette semaine a trouvé le moyen de l'inviter en même temps, des fois qu'il n'aurait pas eu assez la parole, histoire de contrer un peu plus Bayrou, dit qu'il trouvait normal que Merkel soutienne Sarkozy. Normal ? Où est son sens critique ? Merkel pourrait, à la limite, en tant que chef de parti - et encore serait-il normal qu'un chef d'Etat soit aussi un chef de parti ou son représentant ? - assister à un meeting de Sarkozy candidat, mais dans cette histoire nous nous trouvons avec Merkel représentant officiellement l'Allemagne avec un Sarkozy encore Président loirs d'une réunion Etat à Etat. Il y a là une double faute : Sarkozy faux président et vrai candidat et l'Allemagne n'a pas à choisir un président à notre place, la distinction entre un parti ami qui vient soutenir un candidat et un représentant officiel d'un autre pays qui vient soutenir un président pas encore candidat. Ceci est une faute lourde.
Il y a une ou deux semaines, Hollande a reçu des hauts fonctionnaires, alors que cette semaine il a eu le culot de demander à tous les fonctionnaires de la loyauté envers l'Etat, et a eu cette phrase choquante entre toutes : vous êtes venus pour des places et vous avez raison car il y en aura ! Il a, lui qui demande la loyauté à la France des fonctionnaires, acheté ceux qui étaient présents.
Enfin, il a assisté au dîner du CRIF. Le CRIF est devenu une sorte d'organisation à but politique - ce qui fait que l'un des partis fondateurs l'a quitté - qui joue au lobby, un mélange de religieux et de parti politique déguisé. Pour le fait religieux, dans un pays laïc, pour le fait politique d'une organisation qui défend la politique d'Israël et donc non de l'Eta français, il est inimaginable qu'un candidat aille cautionner ce repas pour y cueillir des voix. Cela est choquant.
Tout ceci sont des faits. Alors si nous les mettons ensemble nous pouvons peut-être dessiner un nouveau portait de François Hollande qui glisserait vers le derniers des politicards, vers le people, le bling bling, l'envie d'appartenir au monde des paillettes et des philosophes de pacotille, la superficialité du tout fait ventre pour engranger des voix quitte à être en opposition totale avec les convictions soi-disant défendues ?
Ceci est l'impression que cela me donne. Je serais électeur socialiste tout cela me mettrait plus que mal à l'aise. Je serais indécis, cela me ferait réfléchir. Mais comme je suis d'un engagement tout autre je n'ai pas ce choix à faire. Ma présentation des faits est analysée évidemment de mon point de vue. Je le sais. Mais vous, vous avez peut-être une autre interprétation.
Il nous reste un peu moins de trois mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.
- La première année de Sarkozy
- La biographie de Sarkozy apocryphe
- La Biographie de Lefebvre
- L’affaire Tapie
- Les petites affaires de l’Immaculé Eric
- l’affaire Karachi
- l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye notamment d'espionnage de la population avec l'appui d'une entreprise française et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie, la protection qu'il a ou a, eu selon Mediapart, de la DGSE
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- les affaires Wildenstein
- l'affaire César
- l'affaire Pleyel
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger
- les affaires Djourhi, Takieddine
- les possibles malettes de Bongo pour financer la campagne de 2007
- les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.
- l'affaire du Fetia Api
- les discours de Caen, Metz, Nice, du bois de Boulogne, Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden
- l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine
- les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.
- la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie
- l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte, celle des stylos …
- l’affaire Pérol
- l'affaire Yannick Blanc
- l’affaire de l’Epad (et du scooter)
- Gandrange
- les vaccins du virus H1N1
- les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %
- les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Ciotti, Lagardère, Jouyet, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard, Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Squarcini, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye), Dupuydauby, Fontaine, Squarcini, Courroye, Ceccaldi Raynaud, fils Tibéri …
- l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées
- l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche
- les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Bourgi, Richard, Peugeot etc.)
- l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros, les 4 X 4 Nissan de Megève
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé
- la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)
- la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir
- la réforme constitutionnelle
- les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir
- l'irresponsabilité pénale du Président de la république
- la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- le site France.fr (des millions d'euros pour rien)
- les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets
- la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président
- l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage
- l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac
- la scientologie
- l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.
- l'affaire Bongo
- la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale
- les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20
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