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Interpellation du journaliste Filippis, ou quand le judiciaire et le policier se moquent des libertés

Vittorio de Filippis, ancien directeur de Libé, a été interpellé de manière assez musclée à son domicile, en présence de ses enfants, livrés à eux-mêmes, alors que leur père a été conduit en cellule pour subir deux fouilles humiliantes. Se retrouver en slip face à un groupe de flics n’est pas une expérience des plus agréables.

En fait, cette affaire sordide est à certains égards une bonne nouvelle. Car ce qui est arrivé à Filippis pourrait se produire pour n’importe quel citoyen dans une situation pareille. Et donc, autant prendre appui sur ce cas pour défendre les libertés citoyennes. D’ailleurs, il est certain que ce type d’abus s’est déjà produit mais sans retentissement médiatique. Que de gardes-à-vue injustifiées. Il faut dire en plus que la plupart des citoyens ne sont pas directeurs de journaux, ni même simples journalistes. L’affaire est tellement grave que même à l’UMP, on demande l’ouverture d’une enquête. Et comme on s’en doute, la profession fait bloc aux côtés de ce journaliste malmené et l’opposition y va aussi de sa dénonciation. Et c’est juste et c’est légitime et c’est nécessaire et c’est un geste de survie républicaine que de s’indigner face à de telles pratiques qui déshonorent notre pays qui se targue de défendre la liberté. Mais il ne faut pas que ce dérapage ne suscite qu’une réaction d’une corporation. N’importe quel citoyen pris dans cet engrenage judiciaire et policier doit être défendu de la même manière.

Que s’est-il passé en réalité ? Seule une enquête pourrait déterminer les responsables de ces excès. Pour l’instant, chacun renvoie la balle dans le camp des autres. Sur le site de free, un communiqué précise qu’il faut bien dissocier la plainte déposée par Xavier Niels, de cette tournure des événements. Ce qui est légitime et utile, bizness is bizness. Et d’ailleurs, ce n’est pas parce qu’un plaignant dépose une plainte contre un citoyen que celui-ci doit se foutre à poil devant des policiers, parce qu’il a embouti une voiture un soir de fatigue ou bien fait la fête et importuné ses voisins avec sa sono adonf ! Les policiers ont-ils fait du zèle ? C’est presque certain mais Filippis, ça sonne méridional et on comprend que l’intéressé n’ait pas voulu se déculotter face aux représentants de la force publique alors qu’il se sent innocent, pas seulement présumé, il est innocent. Qui a fait une faute dans ce dossier ? Sans doute la juge Muriel Josié qui évidemment, reste absente des débats médiatiques par son silence.

Il ne faut pas procéder au lynchage d’une juge, même si Mme Josié a été saisie d’une plainte par la Caisse d’Epargne contre le site Médiapart. C’est le rôle d’un magistrat que d’instruire des plaintes. Cette même Josié fut aussi saisie par un certain Jacques Peyrat, ex-FN et ex-maire de Nice, en 2001, contre un site internet qui avait mis en ligne des propos peu élogieux contre Peyrat, publiés par la revue Adrénaline. La juge Josié, sans doute prise d’un excès de zèle, a argué d’une jurisprudence pour mettre en examen et renvoyer en correctionnelle les auteurs des articles. Ce petit détail sans importance prendra sans doute une résonance particulière. Puisque les juges sont des hommes ou des femmes, que parfois, des juges comme Burgaud sont à l’origine d’un désastre complet et dévastateur pour ceux qui se sont trouvés embarqués dans cette erreur monumentale. S’agissant de la juge Josié, nous ne pouvons rien préjuger, sauf qu’elle semble assez sévère contre les médias, plutôt encline à protéger les intérêts des notables. En ce sens Mme Josié est une authentique juge, comme on en produisait pendant le 19ème siècle ou la Quatrième République. Bref, un fait divers judiciaire ordinaire montrant l’incroyable modernité de notre pays qui peut s’en aller donner des leçons de liberté au monde entier.

Un fait ordinaire, comme d’ailleurs l’incarcération des jeunes de Corrèze qui n’ont sans preuve du contraire commis aucun acte délictueux, juste affiché leur détermination à vivre différemment des gens ordinaires qu’ils jugent piégés par le système. Bref, ces fils de bourgeois bruts de décoffrage, rebelles et contestataires, comme il y en eut tant dans les seventies. Des enfants de liberté et d’avenir dont la marge nous renvoie le miroir de nos compromissions face à ce système de l’argent, de la police et d’une justice qui devient de plus en plus injuste à l’égard de ceux qui se rebellent contre l’ordre, que ce soit la cellule invisible où cet internaute qui s’en est pris à Free en publiant un commentaire dans le journal Libé. D’où l’affaire Filippis. Mais s’agissant de Free, je n’appelle pas au boycott, parce que les gens sont assez intelligents et que c’est interdit par la loi. Je rappelle juste que l’on peut changer d’opérateur. Oui, c’est encore possible sans être inquiété. On peut dire qu’un citoyen peut choisir son opérateur. Il fut un temps, quand le service militaire était obligatoire, où faire publicité des dispositions sur l’objection de conscience était passible des tribunaux. Ce qui est quand même fort de café. Nul n’est censé ignorer la loi mais certaines lois ne devaient pas être diffusées. Cette histoire est maintenant dépassée mais, quelque part, on se demande si les vieux démons de la censure, des zèles policiers et judiciaires, de l’ordre des notables, n’a pas ressurgi avec cette affaire Filippis qu’il serait irresponsable de considérer qu’elle ne concerne que la presse car elle vous concerne à vous citoyens, dans votre liberté et dans le choix de société que vous pensez avoir encore le droit d’afficher et de promouvoir, quitte à attaquer des institutions financières et industrielles parce qu’elles sont en délicatesse avec les valeurs... sans pour autant risquer de se voir humilié à poil dans un commissariat !


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39 réactions à cet article    


  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 1er décembre 2008 10:43

    Ce qui est un défit à la raison dans cette affaire, c’est que Madame la juge et la police aient cru pouvoir agir de cette manière en en maîtrisant les conséquences politiques de telle sorte que leur légitimité démocratique en soi préservée. Tout se passe comme s’ils voulaient se discréditer totalement aux yeux de l’opinion publique que la presse est censée informer (au sens de donner des informations sensées et donc de donner forme et contenu à la réflexion).

    Se tirer une balle dans le pied pour ceux qui sont charger de faire respecter les libertés et l’ordre publics en une provocation anti-démocratique aussi imbécile qu’injuste. Mais elle doit mobiliser, comme tu le dis, car elle révèle ce que certains rêvent de nous préparer et font déjà subir à de nombreux sans grade.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 1er décembre 2008 10:52

      C’est une affaire bien étrange, la raison s’y perd comme tu dis. Y a-t-il une juge Burgaud instruisant les plaintes contre les internautes et qui se sent toute puissante, investie d’une mission assignée par le surmoi présidentiel ? Le fond traduit une tendance avérée de maîtrise de l’info, la forme semble montrer que les chasseurs de liberté ne se cachent plus... bref, pas très rassurant


    • Bois-Guisbert 1er décembre 2008 10:54

      "...Tout se passe comme s’ils voulaient se discréditer totalement aux yeux de l’opinion publique..."

      Pas forcément, parce que l’opinion publique saura peut-être très rapidement que Sa Seigneurie Médiateuse se considérait au-dessus des lois.


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 1er décembre 2008 12:01

      Monsieur huhusegohue

      Où avez vous lu dans mon billet une attaque contre Sarkozy  ?

      Par contre, il est exact que je risque d’être mis en examen pour insulte, dire d’une personne qu’elle est du 19ème siècle est une insulte selon les dispositions de la loi des gais sots votée en 2011


    • Bois-Guisbert 1er décembre 2008 10:52

      « Car ce qui est arrivé à Filippis pourrait se produire pour n’importe quel citoyen dans une situation pareille.  »

      Absolument pas !!! Voyons donc comment "Rue89", peu suspect de complaisance à l’égard de la police et de la justice, rapporte les faits :

      Toujours menotté, il est escorté vers la juge Muriel Josié, vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris. Elle lui signifie qu’elle l’a convoqué plusieurs fois par courrier dans le cadre l’affaire Niel et qu’il a toujours été « injoignable » (il transmettait les convocations aux avocats du journal).

      M. de Filippis s’est manifestement moqué comme de colin-tampon des convocations qu’on lui adressait, parce qu’en tant que journaliste - ’tain le plastron ! - de "Libération" - ’tain le super plastron ! – il s’est considéré au-dessus des lois applicables au commun des mortels.

      Rappelons donc que "une situation pareille", "n’importe quel citoyen" se fait un devoir de se rendre à l’heure aux convocations que la justice lui adresse. Pour connaître la même mésaventure que M. de Filippis, il faut donc commencer par se comporter comme un bouffi prétentieux..

      Ayant péché par suffisance et par arrogance, M. de Philippis a été châtié au niveau de son amour-propre, la peine est donc parfaitement adaptée et proportionnée au délit !


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 1er décembre 2008 11:03

        En effet, tachez alors de respectez la loi et surtout, pas d’excès de vitesse ni de feu rouge grillé, au cas où un policier un peu énervé note que vous avez souris, alors, direction le poste, garde à vue, et une fouille au corps, et ne vous plaignez pas, vous aviez grillé un feu rouge, et vous n’avez pas respecté la loi


      • Bois-Guisbert 1er décembre 2008 11:07

         un peu énervé note que vous avez souris

        Sourire à un flic qui vous verbalise pour une faute grave, c’est se foutre de sa gueule !!!

        Faites-le si ça vous amuse, moi pas. Mais bon, je viens d’une région où on respecte encore la police, un vrai vivier de ploucs, je ne vous raconte pas...


      • foufouille foufouille 1er décembre 2008 13:11

        @ bois truc
        ca arrive deja plus souvent avec les citoyens. et pour rien, ils sont juste suspect
        par contre, j’ai pas souvent vu libe defendre l"erroriste"


      • armand armand 1er décembre 2008 14:05

        Curieux - sur les trottoirs du centre-ville à Paris, des places interdites ou des passages protégés pullulent d’énormes 4x4, Espaces et autres mastodontes bling-bling, jamais verbalisés, jamais ensabottés, toujours les mêmes, bénéficiant d’une mansuétude policière étonnante.
        Et quand d’aventure il vous prend l’envie, ou la curiosité, de vous en plaindre au commissariat du quartier vous êtes reçu comme un dangereux trublion en puissance.
        Les zones de non-droit ne sont pas toujours celles qu’on pense.


      • Deadlikeme Deadlikeme 1er décembre 2008 18:58

        La région ou vous vivez Bois-Guibert fait partie encore de l’Autriche Hongrie sans doute......Ou c’est vous qui êtes encore dans la nostalgie de ces zones là ?
        On croît rèver en lisant vos arguments franchement...


      • Yohan Yohan 1er décembre 2008 22:02

        Exact Armand. 
        Dans mon quartier il y a un véhicule abandonné qui, depuis un mois, empiète d’un mètre sur la chaussée, potentiellement dangereux donc. Et pourtant rien, même pas de PV, aucun véhicule de fourrière. La sécurité, c’est du pipeau. En voilà une nouvelle preuve. La seule chose qui intéresse la puissance publique, c’est de troucer un citoyen à tondre.


      • geko 1er décembre 2008 10:57

        Ces 2 affaires sont des actes politiques qui doivent servir d’exemple au reste de la population ! Soumettez vous sinon voyez ce qui vous arrivera !

        On ne peut pas penser autrement quand on envoie le GIGN arrêter de "dangereux" néo ruraux sous le feu des caméras !

        Des histoires de filippis il y en a tous les jours en France, personne n’en parle mais on a pas tous la chance d’être journaliste !

        L’état policier est bel et bien en place !


        • Bois-Guisbert 1er décembre 2008 11:04

          Des histoires de filippis il y en a tous les jours en France, personne n’en parle mais on a pas tous la chance d’être journaliste !

          Faux ! Dans 99 % des cas, les gens convoqués par la justice obtempère scrupuleusement. Il m’est arrivé, à moi-même, de faire neuf heures de train de nuit pour être à l’heure dans le cabinet d’un magistrat instructeur !!!


        • geko 1er décembre 2008 12:56

          Je ne crois pas avoir lu que le journaliste se soit comporté avec violence ! Qu’il soit sanctionné pour ne pas avoir répondu à la convocation soit ! Mais depuis quand la police rend elle la justice Bois-tonfa ?


        • foufouille foufouille 1er décembre 2008 13:14

          @ bois
          ce genre d’histoires, on en parle souvent sur les sites tres gauchistes. normal que tu soit pas au courant


        • Bois-Guisbert 1er décembre 2008 20:31

          Qu’il soit sanctionné pour ne pas avoir répondu à la convocation soit !

          A plusieurs convocations, tant Sa Suffisance se croyait intouchables !

           Mais depuis quand la police rend elle la justice Bois-tonfa ?

          Pour une fois qu’elle en tenait un, et un gros, elle aurait eu tort de se priver smiley


        • geko 1er décembre 2008 22:03

          "Pour une fois qu’elle en tenait un, un gros....." Un quoi guibert ?


        • pissefroid pissefroid 1er décembre 2008 11:11

          Nous sommes en marche vers un état policier puisque la justice n’est plus garante des libertés individuelle. 


          • mojique mojique 1er décembre 2008 22:26

            On y est déjà et ça va empirer.


          • xa 1er décembre 2008 11:11

            "Que de gardes-à-vue injustifiées"

            Je ne comprends pas le lien avec cette affaire ?

            Il n’a pas été placé en garde à vue, mais amené à la justice, avec un temps d’attent au commissariat vu l’heure matinale (application de l’article 125 du CPP).


            " La juge Josié, sans doute prise d’un excès de zèle, a argué d’une jurisprudence pour mettre en examen et renvoyer en correctionnelle les auteurs des articles."

            Je crois que c’est beaucoup plus simple que cela.

            En matière de presse, le juge d’instruction n’a que peut de pouvoirs. Il doit vérifier la réalité des faits reprochés (la publication a-t-elle eu lieu ou non) et la non prescription des faits (préscribilité de 3 mois sauf acte de procédure). Ensuite, il n’a pas le choix : il doit mettre en examen le "diffameur" pour que le fond soit jugé devant le tribunal.

            La jurisprudence ne fait son apparition dans cette affaire que concernant la responsabilité d’un directeur de publication sur les textes publiés sur le forum, fut-ce par un internaute.


            • 5A3N5D 1er décembre 2008 13:21

              Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789) :

              Article IX

              Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la Loi.


            • xa 1er décembre 2008 15:07

              Je n’ai pas trop suivi.

              Vous pouvez me dire quand il a été arrêté, donc placer en garde à vue ?


            • 5A3N5D 1er décembre 2008 20:10

              @ xa,

              "Vous pouvez me dire quand il a été arrêté, donc placer en garde à vue ?"

              Je crois en effet que vous avez du mal à suivre. Vous prétendez qu’il n’y a pas eu arrestation, parce qu’il n’y a pas eu garde à vue. Lisez donc l’énoncé de l’article 126 du CPP :


              "Toute personne arrêtée en vertu d’un mandat d’amener, qui a été retenue pendant plus de vingt-quatre heures sans avoir été interrogée, est considérée comme arbitrairement détenue.

              Les articles 432-4 à 432-6 du code pénal sont applicables aux magistrats ou fonctionnaires qui ont ordonné ou sciemment toléré cette rétention arbitraire."

              Donc, "arrestation" jusqu’à 24 heures et "détention" (illégale) au-delà. 


            • xa 2 décembre 2008 10:10

              Effectivement, j’étais resté sur l’interpellation de l’autre article (comme quoi il faut relire 2 fois).

              Interpellation => garde à vue
              Arrestation = Interpellation ou mandat d’amener. C’est juste. Merci de préciser.


              Bon revenons à votre article 9 d’une déclaration des droits de l’homme modifiée en 48 ... 

              L’article 9 de la DUDH en vigueur maintenant dit : "Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé."

              Ici, quel est le problème. Techniquement on a un individu qui, convoqué à plusieurs reprises, a sciemment refusé de se présenter. 

              Devons nous donc conclure que pour vous, il faut attendre patiement le bon vouloir de la personne qui refuse de répondre à une convocation ? Serait-ce aussi le cas pour un divorcé qui refuse de payer la pension alimentaire, et qui est ocnvoqué par le juge à ce sujet  ? Serait-ce le cas d’un délinquant qui refuse de se présenter à la justice pour des faits datant de 2 ans (un cas récent il me semble) ?

              Ici, le juge devait impérativement voir cette personne pour son IPC. Cette personne, sur multiple convocations, a toujours refusé de se présenter. Le juge a logiquement signé un mandat d’amener. Il n’y a pas détention arbitraire, puisqu’elle 1) est motivée 2) découle d’un ordre de la Justice, qui seule peut ordonner la détention.



              Ensuite, l’article 11 sur la présomption d’innocence :

              "1. Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées.
              2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux d’après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l’acte délictueux a été commis."

              Y a-t-il violation de la présomption d’innocence ici ? Pas que je sache. L’intéressé a été convoqué par le juge en vue d’un interrogatioire de première comparution lors duquel sa mise en examen lui a été signifiée. Il est toujours innocent, et la cour jugera le fond plus tard.






            • 5A3N5D 2 décembre 2008 10:38

              @ xa,

              "Y a-t-il violation de la présomption d’innocence ici ? Pas que je sache."

              Bien. J’explique à nouveau. Je n’ai jamais prétendu qu’il y avait violation de la présomption d’innocence, mais que des représentants de l’ordre se trouvent en faute déontologique en infligeant, sans raison valable, un traitement humiliant ou dégradant (ce n’est pas parce qu’un mandat d’amener, qui débouchera sur une mise en examen, a été délivré, que la personne qui en fait l’objet est "coupable".)

              Donc, toute violence, humiliation, est interdite sur une personne qui n’a pas encore été jugée. Il s’agit là d’un principe à la fois constitutionnel et déontologique, puisque le décret 86.592 du 18 mars 1986, article 10 dont je reproduis le début ici, précise ce que ne doit pas faire un policier :

              "Toute personne appréhendée est placée sous la responsabilité et la protection de la police ; elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant .

              Le fonctionnaire de police qui serait témoin d’agissements prohibés par le présent article engage sa responsabilité disciplinaire s’il n’entreprend rien pour les faire cesser ou s’il néglige de les porter à la connaissance de l’autorité compétente..."

              Le jour où ce code de déontologie sera appliqué en France (comme il l’est dans les pays voisins), la civilisation aura nettement progressé.

              Pour le reste, je vous laisse la responsabilité de votre commentaire : à l’heure actuelle, rien ne permet d’affirmer que le journaliste ait "oublié" de se présenter "à plusieurs reprises" devant le juge. Il a lui-même précisé que cette affaire, récurrente depuis le début de 2008 lui avait valu un dossier volumineux, et qu’il était possible qu’une pièce émanant du tribunal ait échappé à son attention. Pour l’instant, voilà ce que nous savons.


            • xa 2 décembre 2008 11:01

              Primo, si vous relisez mon commentaire, je n’ai jamais dit que la méthode des policiers étaient normal.

              J’ai juste précisé :
              1) qu’il n’y avait pas eu de garde à vue, ce qui en soi, suffit à expliquer la non présence d’un avocat au commissariat, et que parler de garde à vue de la part de l’auteur, c’était dénaturé les faits.
              2) que le juge n’a pas fait d’excès de zèle pour renvoyer en correctionnelle M. de Fillipis, puisque la loi le lui impose (loi de la presse de 1881, c’est une des plus vieilles en vigueur en france).

              Deuzio, hormi le fait que le journaliste reconnaisse lui même qu’il a transmis les courriers aux avocats du journal ... non effectivement, rien ne permet de dire qu’il a reçu les courriers qu’il a transmis aux avocats du journal, et donc de fait refuser de se rendre à une convocation nominative.

              Personnellement, si je reçois un courrier d’un tribunal, avec l’enveloppe parfaitement identifiable d’un tribunal, à mon nom, je lis le courrier avant de transmettre à mon avocat. Ou au moins, je consulte mon avocat, qui me dira, forcément "c’est une convocation, vous devez vous y rendre".



            • LaEr LaEr 1er décembre 2008 12:58

              une 2eme fois :
              								Calmos, non seulement vous êtes hors sujet, mais en plus vous comparez ce qui n’est pas comparable en ommettant un maximum les détails qui ont influer sur les jugement s(vieille méthode sarkoziste, hein ?).

              D’abord, Cantat a été condamné par la justice Lituanienne, et Cecillon par la justice Française.

              Ensuite, ce brave Cecillon a été chez lui chercher un bon vieux 357 magnum qu’il est revenu sur place
              décharger sur son épouse (5 coups). Pour la justice, il ya eu préméditation. Dans le cas de Cantat, c’est « meurtre commis en cas d’intention indirecte indéterminée ».

              Mais bon, vous saviez déjà que vous etiez de mauvaise fois, nope ?


            • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 1er décembre 2008 13:10

              @ Calmos

              On peut comprendre vos indignations... qui sont, à mon avis, justifiées !
              Mais, analysons votre post à la lumière de l’article de Bernard.

              Vous dites : « Mais les indignations envers la justice, je les garde pour de vraies injustices. » Vous savez, qu’en France, il est interdit de critiquer une décision de justice. Par votre post on peut penser vous sous-entendez que certaines décisions de justice sont injustes.
              Dans le meilleur des mondes qui semble nous attendre demain (et même peut-être dès maintenant) vous vous rendez donc coupable d’une infraction. Une.

              Deuxièmement vous traitez Libération de "torchon"... peut-on considérer que c’est de la diffamation ? Le mot "torchon" pour un journal est-il diffamatoire ? Si Libération porte plainte contre vous (pourquoi d’ailleurs se gênerait-il, il le peut, il en a les moyens), vous devrez vous défendre... Et même si vous gagnez il n’est absolument pas certain que ce journal soit condamné aux dépens... c’est-à-dire que vous récupériez la somme que vous avez dépensée pour vous défendre.
              En cas de plainte pour diffamation votre adresse IP peut être révélée... l’anonymat derrière lequel on croit pouvoir se cacher est en fin de compte un leurre... à moins que vous ayez un système de brouillage sophistiqué.

              Si on va au bout de cette logique procédurière, on est amené à ne plus parler... C’est ça que cherche le pouvoir en place avec Internet : « Bouclez-la ! »

              Le site d’Agoravox (nous savons par le dernier article de Carlos) est lu de près par beaucoup de "pouvoirs en place "... pour "sentir le pouls de la population" disent t-ils officiellement... 
              Ne leur faisons pas de procès d’intention pour aujourd’hui... Mais demain ?



            • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 1er décembre 2008 13:39

              A la lumière de ce que di "laEr" ci-dessus, effectivement, dans ce cas précis, vos indignations ne sembles pas fondées... mais je vous rejoins quand-même sur le fond : il y a des décisions de justice "incompréhensibles" ou l’on a de bonnes raisons de s’indigner !


            • Emohtaryp lululu 1er décembre 2008 13:57

              "Mes indignations envers la justice ; je les garde pour de vraies injustices...

              Marc Cécillon tue sa femme sous l’empire de l’alcool....20 ans secs

              Cantat tue sa compagne à coups de poings sous l’empire de drogues....4 ans....libéré sous les applaudissements des socialos du site....et il se permet ce triste sir , de sortir un cd "moralisateur"....

              Outreau ......ou méne la justice médiatisée par des journaleux qui se la pétent comme ce Philippis qui se croit au dessus des lois parce que journaleux au torchon Libération"

               Calmos,le torchon libération appartient à de dangereux gauchistes révolutionnaires,Bouygues et Rottschild,nul doute que la subversion est dans le fruit......chations-les smiley


            • Zalka Zalka 2 décembre 2008 15:45

              Calmos, comme me le faisait remarquer un collègue (pourtant catholique pratiquant, votant à droite), Cantat a agi sous le coup d’une colère passagère, un "coup de sang" alors que Marc Cécillon battait régulièrement son épouse.

              Ce sont deux drames atroces, dont les auteurs doivent être condamnés, mais dans le cas de Cécillon, c’est l’aboutissement d’une attitude inadmissible.


            • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 1er décembre 2008 11:53

              Re Bonjour Bernard,

              Au lieu de faire un copier/coller du commentaire que j’ai fait dans l’article de Paul Villach, je vais utiliser les conseils que La taverne nous donne dans son article d’aujourd’hui : ici


              • Bernard Dugué Bernard Dugué 1er décembre 2008 11:57

                20/20, pour votre commentaire, sur la forme et le fond

                J’ai apprécié la référence au texte de l’Apocalypse que j’avais oublié mais qui en effet, évoque un devenir de l’humanité soumise à des puissances dominatrices


              • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 1er décembre 2008 12:40

                Merci Bernard pour mon 20/20 !
                Dans l’article de Paul, xa a répondu à mon post.
                C’est utile de le savoir : ici



              • Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 1er décembre 2008 14:07

                Le fait que l’interpellation brutale et humiliante de Vittorio de Filippis soulève un tollé dans les médias est une bonne chose et souligne que ces faits sont subits par tout les citoyens appréhendés pour de bonnes ou mauvaises raisons.

                Il y a bien trop de petits juges d’instruction minables qui abusent sans vergogne de leur pouvoir (ils se sentent ainsi bouffis d’orgueil et dominent de leurs supériorités la plèbe rampante que nous sommes tous à leurs yeux) afin de soumettre par l’humiliation les pauvres gens qui comparaissent devant eux.

                Le pire c’est que tout traitement humiliant s’attaquant à la dignité est interdit (en principe) mais les juges d’instruction n’ont aucun compte à rendre à qui que ce soit et donc font ce qu’ils veulent et s’assoient sur la loi, (on l’a vu de manière éclatante avec l’affaire d’Outreau)...

                Il va falloir quand même un jour réformer et encadrer les procédures d’instruction, les 3/4 des grands scandales dans la justice sont dû à des juges d’instruction qui ne se sentent plus pisser et font n’importe quoi...


                • Philippe D Philippe D 1er décembre 2008 19:58

                  Le "traitement de faveur" appliqué à de Fillipis n’en est pas un. Ces pratiques sont apparemment assez courantes. Une honte et une spécificité Française.
                  Maintenant que la presse est concernée, et sensibilisée, je parierais volontiers que ces procédures "normales" vont être rapidement revues et corrigées et seront enfin un peu plus respectueuses de la dignité.
                  Ce serait en tous cas le meilleur épilogue à cette affaire.


                  • hihanhihanhihan hihanhihanhihan 1er décembre 2008 20:14

                    Ah, parce que les journalistes ils s’en moquent pas des libertés ?
                    A commencer par celle de la presse..........................


                    • Jean-Jacques 2 décembre 2008 22:19

                      Ce faire convoquer trois fois par la justice et répondre par un doigt d’honneur, c’est quand même prendre de risques !
                      Je juge a repondu "Toi-même" !
                      Sauf qu’avec la justice, il n’y a pas de 2ème degré !!!
                      Je suis persuadé qu’en signant le mandat d’ammener, (c’est à dire un ordre de contraint physique de convoqué) le juge savait bien que l’interessé ne serait pas épargné !


                      • judel.66 7 décembre 2008 19:24

                        il faut arreter de dire des énormités......phillipi a reçu par la poste une convocation du magistrat a laquelle , bien sur ; il n’a pas déferé sans s’excuser ..... il a reçu ensuite un coup de fil de ce meme magistrat pour trouver un rendez vous possible et a grossièrement et avec la suffisance qui caractérise certains journalistes envoyé le magistrat sur les roses""moi je suis journaliste et je vous dis ...""alors le magistrat a dit  : amenez le moi....c’est tout et c’est normal.....il n’y a pas lieude protester philippi l’a cherché.....

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