Sarkozy aura réussi au moins une chose : enchaîner la presse. Que ce soit par ses amis qui détiennent une grande part de la presse écrite (Bolloré, Dassault pour ne citer que quelques-uns) ou la radio et la télévision (Lagardère et Bouygues pour ne citer que quelques autres) ou par la loi avec la nomination et révocation du président de France télévision par l’exécutif. Dans ce contexte de chute vertigineuse de la liberté de la presse de notre pays selon Reporters sans frontières (de 31è en 2007 à 43è en 2009 - Wikipédia) des journalistes lancent un cri d’alarme sur leur situation.
Ce cri n’a pas fait un grand tamtam alors que pourtant il aurait dû être relayé à la hauteur des enjeux. Hier le 5 novembre les principaux syndicats de journalistes ont adressé une lettre à Nicolas Sarkozy lors de la journée mondiale Stand up for journalism (Le NouvelObs). Ce sont les syndicats SNJ, SNJ-CGT et CFDT.
Il y a deux dangers grandissants en France :
- le danger par la voie économique qui a deux volets. a- le volet humain. Les concentrations voulues par Sarkozy, le besoin de rentabilité des actionnaires, la compression des effectifs. b- le volet rédactionnel. Par cet aspect-là économique de rentabilité on diminue les sources, la qualité du travail et évidemment la liberté d’expression à cause d’une pression sournoise, celle du risque de perdre son emploi ("Il n’est pas un jour sans qu’un journal, un hebdomadaire, une radio, une télévision ne licencie des journalistes en prétextant la crise économique", indiquent-ils.). A cela s’ajoutent deux autres éléments importants : la puissance financière directe et indirecte de l’Etat par les subventions et par le budget de communication qui fournit de belles plages de publicité dans les médias (et plus si on y ajoute pour LCI et Le Figaro des sondages en réalité payés en majeure partie par l’Elysée et le SIG entre autre - mais cela est réglé semble-t-il) et la main mise sur France Télévision par le remplacement de la publicité par des budgets venant directement de l’Etat. Qui paye dirige. Selon les syndicats, les patrons de presse "amenuisent les moyens" des rédactions, tandis que "la seule préoccupation" des actionnaires des groupes de presse est "de rentabiliser" sans soucis pour la qualité.
"Le pluralisme est atteint en son coeur. Les fusions, les rachats, les concentrations au profit de grands groupes de presse dont vous vous félicitez d’être proche (Lagardère, Bolloré) ou du Crédit Mutuel (Groupe EBRA), ne contribuent pas à sauver, ni même à conforter les titres", estiment les syndicats.
- le danger politique par une pression constante et publique des leaders de la majorité qui attaque vigoureusement cette presse pourtant déjà bien docile. Ne serait-ce par exemple que dans les affaires Karachi, Clearstream, Pérol etc. On se rend compte que cette presse ne prend plus que le relai lorsqu’elle ne peut faire autrement. Elle attend qu’Internet fasse son premier travail de débroussaillage puis de buzz ou que la presse étrangère s’y colle pour reprendre et relayer les informations. Mais il n’y a pas que la pression. Il y a aussi les règles et l’AFP. Le code de déontologie des journalistes, élaboré dans le cadre des états généraux de la presse, inquiète également, puisqu’il n’engage que la responsabilité des journalistes et pas celle des directeurs de rédaction.
En outre, les sources ne sont toujours pas protégées "alors que la loi et la justice européennes l’imposent". Sont rappelées les perquisitions de police au Canard enchaîné, à l’Equipe ou au Point.
Dans l’audiovisuel public, l’avenir de France Télévision et de Radio France est "obéré par la suppression de la publicité (décidée par Nicolas Sarkozy, ndlr) sans la garantie de moyens équivalents ’à l’euro’ près".
Les syndicats critiquent également un projet de réforme du statut de l’AFP, qui, estiment-ils, revient à opter "avec la direction de cette agence mondiale, la seule non anglo-saxonne, pour son étatisation, après avoir mis à l’encan son statut qui depuis un demi-siècle a préservé son indépendance".
Un projet de réforme du statut de l’AFP est prévu, porté par la direction au nom de son développement, mais combattu par les syndicats au nom de son indépendance.
Et donc dans ce contexte, après l’hallucinant épisode cet été du Nouvel Obs papier qui a servi une soupe lamentable réservant sa couverture et combien de pages à Sarkoko qui « avait changé » (la septième fois en 2 ans et demi !) alors que le précédent numéro parlait déjà de lui et que son cousin économique parlait également de lui soit 3 numéros sur 4 en 15 jours pour le leader de l’UMP, accourant à l’Elysée comme des caniches que l’on siffle, alors que justement les journalistes se plaignent qu’il n’y a plus d’information mais de la com, voilà ce que l’on découvre à nouveau (Rue89) :
Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs médias ont subitement relayé les propos de « collaborateurs » ou de « l’entourage » de Nicolas Sarkozy, ou encore d’un certain « on » (travaillant à l’Elysée), voire même du palais présidentiel en personne - « l’Elysée dit que… »
Ces mystérieuses sources livraient à ces médias des « confidences » du président de la République sur les difficultés de la mi-mandat, le grand emprunt, l’insolence de Rama Yade ou la nomination avortée de Jean Sarkozy à l’Epad.
Jeudi matin, patatras : les radios révèlent que « on », « l’entourage » et « l’Elysée » sont en fait Nicolas Sarkozy lui-même, qui s’est exprimé la veille devant quelques journalistes. Mais les propos d’un Président et ceux que lui prêtent ses proches n’ont pas la même valeur, surtout quand il s’agit de reconnaître une erreur ou de tancer une ministre…
Avant d’aller plus loi voici la liste de ces journalistes (non nommés) et journaux qui se sont prêtés à cette mascarade : les chefs des services politiques ou directeurs adjoints des rédactions du Monde, du Figaro, de Libération, du Parisien, du Journal du Dimanche et de l’AFP.
Et voici ce que font nos journalistes :
Dans Libération jeudi matin, une analyse sur le « syndrome de la mi-mandat » multiplie les « reconnaît-on à l’Elysée », « explique l’entourage du chef de l’Etat », « admet ce conseiller », « répond-on au Château »… Dans Le Figaro, le Président reconnaît « une erreur » sur l’Epad, mais « en petit comité ». Le même « petit comité » se retrouve dans le JDD, ses membres étant gratifiés du terme de « proches » de Nicolas Sarkozy !
Le Parisien affuble aussi Nicolas Sarkozy de ces masques rhétoriques, après avoir annoncé que le Président a dressé « son bilan en petit comité à l’Elysée ». L’article du Monde publié sur Internet jeudi matin, qui évoquait des confidences « en privé » et rapportait un « grondement » de l’Elysée, n’est finalement pas paru dans le papier ; son remplaçant, écrit après la destruction du « off » par les radios, est le seul parmi les compte-rendus à expliquer que l’entretien a eu lieu devant « quelques journalistes ».
C’est-à-dire que ces journalistes qui ont un code de déontologie l’ont trahi. Ils l’ont trahi d’abord en acceptant que des déclarations devant six journalistes convoqués au sifflet soient acceptées dès le départ en off alors qu’il ne s’agit pas d’une confidence chuchotée à l’un seul d’entre eux au cours d’un événement quelconque, mais d’une réunion organisée à leur intention et à leur seule intention et pour seul objectif de diffuser de l’information qui devient de la communication pure et simple. Ils l’ont trahi ensuite en transformant la vérité. Ils ont été pris dans un piège puisqu’ils décrétaient off des paroles qui ne l’étaient pas et, pour donner de la consistance à ce off, ils ont tout simplement menti par déformation : en petit comité, ce qui est vrai mais ce comité est supposé être des proches alors que ce sont des journalistes réunis pour ce fait, ou ont carrément menti : l’entourage du Président.
Cette affaire est assez grave en soi. Elle est grave car c’est un mensonge, c’est remplacer de l’information par de la communication en transformant la forme et la réalité des événements. C’est grave car ces journalistes acceptent volontairement d’être le relai de la com présidentielle. Et c’est particulièrement grave car de faire des on-dits à partir de propos directs donnent une toute autre aura à ces paroles et par ce fait ces journalistes aident à redorer le blason de Sarkozy. Si celui-ci en conférence de presse dit « je me suis planté avec JeanJean » par exemple cela n’a pas du tout le même impact de cette même information qui serait intime et qui serait donc considérée comme un regret non de façade car supposée n’être que de la com mais plus profond. Toute la différence est là : la crédibilité de ces propos. En off et confidences, ils sont nettement plus crédibles qu’en pure com devant un micros et caméras. C’est grave par le niveau de responsabilités de ces journalistes : rédactions générale. Cela augure très mal de la suite.
En fait cette polémique devrait faire un tonnerre de tous les diables car c’est tout simplement l’information politique qui est en jeu, c’est le rôle des journalistes politiques que le pouvoir transforme en simple instrument de propagande, ce qu’ils viennent d’accepter avec une très grande honte.
Les bourgeois de Calais se sont rendus la chaîne au cou aux Anglais, mais au moins c’était pour sauver leur ville. Ces journalistes n’ont pas apporté au Kaiser Sarkoko leur vie pour sauver leur profession, ils ont au contraire offert en cadeau à la communication présidentielle, complices, l’honnêteté et la déontologie de leur métier jetées au bûcher des vanités où elles ont brûlé avec une fumée bien sombre. De la suie a noirci pour longtemps leur visage.
Un message à ces journalistes : Quand redresserez-vous la tête ? Quand redeviendrez-vous de véritables journalistes ? Quand la lâcheté et la complaisance vous abandonneront-elles ? N’avez-vous pas eu honte de ce que vous avez fait ?
Wikipédia : les bourgeois de Calais, Rodin
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Merci de nous montrer comment ces « journalistes » vont à la soupe, mais je me sens de plus en plus écoeuré, pourra-t-on un jour remonter la pente ? J’en doute.
Se contenteront-ils d’être des marionnettes parlantes qui répéteront inlassablement les discours appris lors des « dîners en ville » ....ou à l’Elysée pour les plus serviles d’entre eux ?
Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître
Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique
Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents
Ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents
S’obliger à respecter la vie privée des personnes
Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte
Garder le secret professionnel et ne pas divulguer la source des informations obtenues confidentiellement
S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information
Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs
Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction.
Après la 2ème guerre mondiale et la neutralisation de la bourgeoisie collaboratrice (lire toute la bourgeoisie n’était pas collabo), il était interdit aux groupes industriels et financiers de posséder une part de blocage dans les groupes de presse.
Cette loi a été abolie par Mitterand sous prétexte de sauver « Le Matin », journal de gôche. Cela n’a pas sauvé le titre mais à condamné à terme la liberté des autres.
Remarquons que les rares titres encore indépendants, comme le Canard Enchaîné et le Monde Diplomatique, n’ont pas tant de lecteurs que ça. Les coûts financiers du contrôle politique et ceux entraînés par le volume au dépends de la qualité sur le thème « donnons leur pour leur argent », ne sont-ils pas parmi les causes du problème ?
Merci pour l’article. Ces fuites ont été organisées en connaissance des sondages catastrophiques qui allaient sortir. Les communiquants de l’élysées ont du monter ce stratagème avec la complicité pour tenter de redresser une image en plein naufrage suite à toutes les récentes péripéties.
1/ SI beaucoup de journalistes sont des « complices » du pouvoir en place, quel que soit ce pouvoir, plus leurs opinions sont opposées aux siennes, plus on les considèrent comme des courtisans. 2/ Ce ne sont pas eux qui font l’opinion : - La propagande d’état giscardienne en 1981 a-t-elle empêché Mitterrand de gagner la présidentielle ? - Le soutien massif des médias (TF1 en tête) en faveur de Balladur l’a-t-il fait gagner la présidentielle de 1995 ? - Malgré des journalistes à 67% à gauche (veritable « deni de Démocratie » pour certain...), Jospin a-t-il été élu Président de la République en 2002 ? . La quasi-unanimité du soutien des medias au OUI sur le TCE a-t-il empêché le NON de triompher en 2005 ? ...
[…] - La propagande d’état giscardienne en 1981 a-t-elle empêché Mitterrand de gagner la présidentielle ?
Petite leçon d’histoire politique pour la défaite de Giscard. Tout d’abord les journalistes n’étaient pas du tout pour Giscard. La campagne virulente des diamants dont le Canard a été à l’origine a été relayée par tous les grands hebdomadaires y compris la télévision où Giscard a été interrogé en direct deux fois.
Giscard a perdu de peu pour un cumul de raisons dans lesquelles la presse a eu un rôle mineure mais déstabilisant (voire plus haut, notamment l’Express avec une Couverture Giscard en Louis XV, le Point avec Pégard haineuse vis-à-vis de Giscard et le nouvel Observateur, Le Figaro pro Chirac et le Monde anti-Giscardien)) :
- Giscard a eu contre lui 9 candidats. pour exemple Marchais s’est présenté comme l’anti-Giscard et M-F. Garaud s’est déclarée candidate - cela a été dans le fond et la forme sa déclaration de candidature - pour faire battre Giscard elle a avoisiné les 1 %
- Giscard a donné le droit de vote aux jeunes de 18 à 20 ans une promesse tenue, des jeunes alors que l’Education nationale, les Universités étaient à gauche toute, ont voté massivement pour Mitterrand. cet élément de diagnostic politique a complètement été occulté par les analystes de la défaite de Giscard or Giscard n’a perdu que de 450 000 voix
- Gisrcard a été un président dont la fin de son mandat arrivait après 23 ans de droite. Cette tendance politique baissait chaque année. On ne peut accuser le dernier centimètre d’un être d’être responsable qu’après lui il n’y ait plus rien. 23 ans d’oppositions, 23 sans alternances cela donne des force à l’opposition et il y a dans l’air une volonté gigantesque de changement sous pression depuis 23 ans.
- Giscard a gardé barre malgré sa grande impopularité
- Chirac et le RPR (comme Sarkozy à Pau) ont joué à qui perd gagne. Il fallait faire perdre Giscard pour gagner les législatives derrière. Chirac n’est pas venu entre les deux tours au meeting de Giscard et n’a appelé qu’à titre personnel à voter Giscard. mais la machine RPR avec un maître d’œuvre Philippe Mestre a appelé lui à voter et faire voter Mitterrand.
Donc la défaite de Giscard est un ensemble de facteurs dont la trahison de Chirac et la volonté manifeste du RPR de le faire battre. Ne dites pas que la presse était giscadienne c’est faux. Les grands patrons de presse étaient soit gaullo-chiraquiens, soit pour Mitterrand.
Votre analyse est au fausse en ce qui concerne Giscard.
La « campagne virulente » (pas du tout virulente de la part du Figaro, de l’Aurore, du Point, de l’Express,...) sur les diamants n’a eu un impact que dans la réaction inadéquate de Giscard (le « mépris ») qui a fait enfler la polémique.
Le Figaro « pro-Chirac », non. Le Figaro c’était Hersant, pro-Giscard. Pour l’anecdote, l’ex a même été le seul homme politique important à envoyer une couronne de fleurs pour l’enterrement de Hersant.
Giscard n’a pas perdu de 450 000 voix mais de près de 1.050.000 millions. Plus du double. Et le vote des jeunes n’a pas emêché la victoire de la majorité aux legislatives de 1978, pas plus que la « tarte à la crême » qui consiste à dire que l’éducation nationale et les universités sont à gauche.
Si Giscard a gardé Barre, c’est que jusqu’à février-mars 81, il était donné gagnant (parfois largement). Le sacrifice de Barre ne s’imposait pas.
Philippe Mestre, directeur de cabinet de Barre, qui devient RPR et appelle à voter Mitterrand, c’est plutôt cocasse comme affirmation.
Dire que « Les grands patrons de presse étaient soit gaullo-chiraquiens (...) », c’est absurde (Robert Hersant comme Gaullo-chiraquien, on fait beaucoup mieux)
La totalité de la télévision et des radios ; une grande partie de la presse roulait pour Giscard. Malgré cela, il a perdu. Après, bien entendu, vous pouvez trafiquer les chiffres, inventé des « complots », réécrire l’Histoire,...
Après le contrôle de la presse écrite, télévisée et radio, ils prendront petit à petit le contrôle de la presse sur le Net. ça se fera petit à petit, sans bruit...
"Nous
sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time
Magazine et d’autres grandes publications dont les directeurs ont
assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis
presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans
pour le monde si nous avions été assujettis à l’exposition publique
durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué
et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté
supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est
assurément préférable à l’autodétermination nationale pratiquée dans
les siècles passés."
David Rockefeller, Baden-Baden, Allemagne, 1991
« Nous disons aux gens ce qu’ils ont besoin de savoir, pas ce qu’ils veulent savoir. »
Un peu hors sujet, mais de la même veine : le gvt aurait l’intention de privatiser les archives de l’état civil et de les confisquer au profit de groupes privés, rendant ainsi payantes toutes les recherches des généalogistes amateursalors que jusqu’à présent l’entraide et la gratuité prévalaient.
C’est ici qu’on comprend le besoin de lieux comme Agora vox. Que tous ces journalistes qui mangent dans la main du pouvoir s’en inspirent. Mais j’ai peur que cet espace ne soit un jour squatté ou noyauté ! Je me régale à vous lire, je ris ou j’enrage, mais jamais d’indifférence. J’imprime votre prose et fais circuler autour de moi : plus on est de « fous »... C’est la mode de la com à tout va du gouvernement et de ses seides, les infos, les vraies ne nous parviennent plus qu’après une « fuite » et donc incontournables. Par contre la propagande ouh là là !!!
Le métier de journaliste n’est pas facile car, par sa recherche de vérité, il s’oppose à toutes les formes de pouvoirs manipulateurs (politiques, religieux). Le peuple s’est bien rendu compte que les journalistes n’avaient pas les mains libres, c’est pourquoi il se détourne de la presse écrite et va chercher lui-même la vérité. Que les journalistes se rassurent, un certain nombre de personnes en France agissent en silence pour traquer toute tentative de régression démocratique. Pour cela elles ont depuis quelques temps déjà, un allié de poids qui fera perdre le sommeil à tous les dominateurs de peuples qui ont sévi jusque là. Sarkozy est au courant, il sait que son sort sera réglé avec celui de ses amis milliardaires s’il devenait trop arrogant.
La course à l’audience et l’exigence de rentabilité ont pour conséquence de privilégier les faits divers, les scoops,les nouvelles « people » .Les enquêtes, le journalisme d’investigation demandent plus de temps et de moyens, surtout à l’international . En conséquence l’information se réduit à des faits plus superficiels d’autant que les agences de presse pratiquent le copier-coller , participant ainsi à l’uniformisation de cette information . Dans le domaine politique en particulier, on entend ou on lit les mêmes interprétations des faits d’actualité, car on sait que la présentation qui en est faite induit cette interprétation orientée . Pour la pluralité, il faut aller chercher ailleurs : dans la presse spécialisée et surtout sur le Net où l’on peut recouper les informations.D’où la grande crainte de ce média concurrent .
et comment la presse pourrait elle pratiquer un journalisme d’investigation vu qu’elle a pas les moyens de le pratiquer vu qu’elle court trop après les scoops et les sous ??? (une contradiradification, ici qui me marrit fort). Comment est ce donc que ?? Réponse : seul une presse libre pauvre, bénévole mais sans doute subventionnée par un organisme dépendant directement du pouvoir, oui mais du peuple, pourrait pratiquer ce journalisme objectif de bon aloi et qui nous siérait à loisir ainsi que sa page de mots croisées
Merci pour cet article. Pour la conquête du pouvoir, les médias sont devenus des outils incontournables, des armes bien plus efficaces et bien plus adaptées que les armes conventionnelles auxquelles on est obligé d’avoir recours dans des pays technologiquement non équipés comme en Afghanistan L’achat de supports médiatique et de canaux de communication par les lobbies financiers n’ont rien à voir avec une quelconque déontologie attachée à un devoir d’informer. Leur finalité est essentiellement manipulatrice. (Publicité ou Propagandes politique ou religieuse). Il ne peut y avoir de journalisme soucieux d’informer le lecteur que dans un espace médiatique libre de tout influence ; journalisme citoyen, bloggosphère. Mais l’assaut d’internet est lancé depuis longtemps. (Hadopi et ses prétextes et plus largement une politique de concentration de type google pour y mettre ensuite la main dessus)
Toujours la même méthodes des capitalistes amener des capitaux, et quelqu’un style Minc au conseil d’administration, ou Vals à Charlie hebdo et après il y a une ligne édito et une pensée et plus aucune diversité... un petit administrateur qui tape sur les doigts, c’est comme un radar limitateur de la pensée, attention vous pensez trop, article trop complexe, article refusé, parlez plutôt de people ou du beauf moyen, c’est très tendance...
Plus on parle de transparence ou de diversité, moins il y en a, la com et ses ficelles sont devenus les alliés des menteurs et des démagos...
Les journalistes n’échappent pas à la facilité, se mettent ils en dangers ou ne sont ils pas tombés dans un conformisme pantouflard, dans une routine, dans la course à la promo qui touche la politique, la presse, les médias, ou on voit un type changer de bord, de chaine ou de place, pour viser une promotion, sans plus aucune ligne de conduite, à part l’appat du gain et le carriérisme !! drole d’exemple et droles de repères pour notre jeunesse un peu perplexe, qui ne voit que des plans écureuils ou il devrait y avoir des types avec des convictions et de la personnalité...
vendre son ame au diable ou à des actionnaires pour se maintenir, c’est un peu pareil !!
Bien que j’ai voté pour la pertinence de cet article, je dois bien admettre qu’il ne fait qu’enfoncer une porte ouverte. Les journalistes ne sont pas importants, ils se disent importants, nuance. Parce qu’ils bourdonnent autour de l’événement (la mouche du coche), ils se croient acteurs de l’événement, quand ils ne s’en prennent pas pour les auteurs ou tout au moins les initiateurs. Bien sûr, la France d’en bas n’est pas dupe, mais en partie seulement. Il est clair que la suppression totale de la télé et de la radio permettrait peut-être, au bout d’une ou deux décennies de retrouver une majorité de gens qui penseraient par eux-mêmes. Dans cette histoire, j’exclus la presse écrite, réservée à ceux qui savent lire !!! Théophraste Renaudot serait bien confus, le pauvre, s’il revenait à la vie : son nom est devenu un prix littéraire (!) qu’on attribue à Begbédé,( Shame on you, shame on me !!!)
En tant que journaliste, je partage votre réaction indignée, mais je lui trouve deux défauts. Le premier est de s’appuyer sur des syndicats de la presse, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont été très discrets ces dernière années, période où les éditeurs ont démoli toutes les digues de la profession. Ainsi, le communiqué que vous citez intervient alors qu’un sentiment d’incrédulité se levait sur le terrain face à une énième charte du journaliste, émanation d’états généraux de la presse conduits par les politiques et tournés de manière obsessionnelle vers l’évacuation de la responsabilité morale des éditeurs, sans que ces syndicats ne trouvent là matière à mobiliser.
Le second est de ne pas voir, pour des raisons qui m‘échappent eut égard à la pertinence de votre analyse, sur quelle toile de fond plus générale s’inscrivent les dérives que vous dénoncez. Car enfin, il faut quand même revenir aux sources du malaise. Quand une société se fabrique des professionnels de l’information et les entoure de codes éthiques censés leur fournir un minimum de sens collectif, c’est parce qu’elle croit dans la nécessité des contre-pouvoirs, et accessoirement qu’elle veut se regarder exister le plus fidèlement possible. Mais quand cette même société anéantit la corporation qu’elle a créée, la précarise, la rend dépendante du marketing et du commercial, cela veut dire qu’elle n’a que faire du contrat moral qui la lie à ses concitoyens et que les médias ne lui apparaissent plus que comme des instruments de propagande. Dès lors, la dénonciation de la capillarité entre information et communication politique (j’ai connu l’ORTF quand j’étais gamin...), ou celle des fric frac de quelques notables de la presse, si elle est légitime, ne suffit pas, ou alors elle représente une volonté d’éviter de mettre les pieds dans le plat politique en chargeant le journaliste de tous les maux de la terre.
Juste un exemple pour montrer les paradoxes du débat ; J’ai le souvenir d’une photo prise pendant la dernière campagne présidentielle. On y voyait Sarkozy en cow-boy camarguais, s’adressant du haut de son cheval à une forêt insensée de perches de preneurs de son. Des dizaines et dizaines de perches qui convergeaient vers son visage cool et satisfait. On pourrait dire que c’était l’image de l’instrumentalisation des médias et refermer le chapitre. Sauf que la photo existait, qu’elle avait été prise comme un feed-back par un reporter photographe , et qu’elle avait été publiée.
Alors Il est très intéressant de multiplier les angles d’attaque sur la crise du journalisme, encore faut-il que chacun d’entre nous soit bien conscient que ce sont autant d’angles pour aborder notre crise sociétale. À partir de là, la critique portera fort.
Puisque vous prenez la peine de faire ici un comme,taire je voudrais apporter quelques correctifs à celui-ci.
L’objet de cet article de s’appuie par sur la réaction des syndicats mais du off de Sarkozy. La réaction des syndicats n’est qu’un complément pour démontrer que cela va mal. D’ailleurs j’avais déjà réagi plusieurs fois, notamment lors de l’attaque violente contre l’AFP et lors de l’attaque, redoublée depuis, contre certains journalistes par le pouvoir. Sarkozy est coutumier du fait. Il se sert d’eux et les méprise. Ceux-ci sont fascinés par un menteur assez inculte, colérique et changeant. Cette fascination qu’ils ont eue pour lui me fascine moi. J’y vois la fascination des papillons de nuit pour n’importe quelle lumière. Le pouvoir brille. Voilà la fascination. Croire que l’on compte est aussi un objet de fascination. Et il y a aussi cet effet pervers de donner de l’importance à celui qui vous en donnera en retour. Flatter un homme politique et lui donner de l’importance c’est aussi se flatter soi-mêm et se donner de l’importance. Il y aussi ce mélange des genres avec les politiques et les journalistes dans le même lit et ceci au propre et non au figuré.
Enfin i est bien dit dans ce texte que ce qui est un des problèmes de cette dérive est la précarisation et la dépendance financière. Il faudrait deux pieds à cette profession : une déontologie à toute épreuve avec des garde-fous qui auraient en toute logique une instance qui juge et sanctionne avec retrait de la carte de presse. Mais non comme le conseil de l’ordre des médecins qui ne sanctionnent finalement jamais vraiment les fautes, voir le cas Garetta. Et enfin une instance indépendante qui gérerait les fonds d’Etat et qui subventionnerait après étude la presse en fonction de critères objectifs et non d’opinion. Adossée à cette structure il y aurait une fondation qui financerait à partir d’autres critères objectifs mais différents. Les premiers pourraient être le nombre de lecteurs par exemple (à réfléchir), les seconds la nécessité de la diversité. Reste à savoir si philosophiquement les aides sont une bonne chose. C’est un autre débat.
L’idée d’un conseil de l’Ordre est en effet dans l’air du temps. Problème, là où en est la profession (une bonne moitié qui s’en fout, le reste se partageant entre les cyniques de service, les petits malins, ceux qui rament sur internet, ceux qui étouffent dans leur peau de journaliste, ceux qui se mettent à cogiter), le risque serait que cette instance se trouve aussitôt récupérée par ceux par qui la crise a pu se développer, et qui, il faut le savoir, sont aujourd’hui à l’affût du premier train réformiste qui se présentera.
La leçon que donnent tous ces gens qui sur les forums bastonnent sur les journalistes, parfois de façon caricaturale, mais d’autres fois de façon pertinente, c’est que les journalistes ne s’en sortiront pas sans remettre à plat l’intégralité de leurs instances, comme vous le pointez d’ailleurs, ni sans faire un agionamento complet de leur façon de se penser dans la société. Je n’ai pas à revendiquer de position particulière car je ne suis qu’un individu là-dedans, mais si nouvelles instances il y a, il faudra qu’elles puissent être saisies par la profession et les citoyens ; Enfin, en voyant la débilité des propositions faites par les têtes de pont des médias, il semble que ce qui manque le plus aujourd’hui, ce sont des concepts, et à ce titre des philosophes, des sociologues des médias seraient bien avisés de prendre part au débat.
Sarkozy ne sera pas toujours au pouvoir. Et dès lors, il est à espérer que des gens, aujourd’hui évincés par le pouvoir monarchique, rappelleront les turpitudes de ces lamentables individus.
Seuls quelques electrons libres le font déjà aujourd’hui. Bravo à ces résistants et honte aux collabos de ce pouvoir qu’il faudra bien un jour appeler par son nom.
Je crois que les révolutions dites communistes ont fait trembler les instances dirigeantes et qu’une politique du « ne les collons pas trop dans la misère » est aujourd’hui à l’oeuvre en occident. Tant que nous aurons quelque chose à perdre, nous serons dociles et nous aurons toujours quelque chose à perdre. Ce qui est valable pour notre société dans sa globalité est également valable pour les journalistes. Je ne crois pas au sursaut corporatif. La plupart des individus est bien trop enlisée dans sa lutte permanente pour satisfaire son idéal de réussite et cette lutte limite sufisamment l’initiative et le regroupement pour enchainer les masses. Individuellement, dans notre travail, celui qui peut nous faire le plus de mal, ce n’est pas notre patron, c’est nous même.