@decurion
Vous dites que vous avez bien lu... Je n’ai jamais dit que tel ou tel rayonnement était négligeable.
Par ailleurs, bien sur que l’on connaît exactement la distribution d’énergie solaire par frequence hors atmosphere. On a même pas besoin d’aller la mesurer en fait, il s’agit d’un rayonnement thermique à 5777°K, et en soit cela le définit parfaitement.
le bilan est simple en fait, c’est un bilan energetique. le soleil envoie 1353 W/m² au niveau de la terre et de la lune. La question est : que devient cette energie ?
Le premier effet est l’albedo : une partie de la lumière est directement renvoyée. Pour la terre cela concerne environ 30% (en moyenne) de la lumiere. Donc 70% est absorbée, et est transformée presque totalement en chaleur, soit 950W/m².
Sur la lune (qui est tres sombre), 7% repart et 93% est absorbée. Ceci explique que la température du sol lunaire exposé au soleil monte à 150°C.
Un corps chaud emet un rayonnement (majoritairement infrarouge pour des températures ordinaires). Ce rayonnement lui fait perdre de l’energie et le refroidit.
Notez bien qu’il ne s’agit pas de la lumiere solaire : même la nuit ce rayonnement est émis.
Si l’atmosphere laissait totalement repartir ce rayonnement infrarouge, la température moyenne sur terre serait de -18°.
Mais une certaine part de ce rayonnement est arrete ou renvoyé avant s’échapper au loin (et donc la chaleur correspondante est récupérée). C’est ce qu’on appelle l’effet de serre.
qu’est-ce qui arrête ce rayonnement infrarouge ?
Il s’agit en premier lieu de l’eau de atmosphère (vapeur d’eau et nuages) pour 70%, puis de certains des gaz contenus dans l’atmosphère, dont le CO2 (pour presque 28%).
L’effet de serre (hors facteur humain) maintient la température moyenne à +15°C, soit une différence de + 33° .
Sur ces 33°, 70% sont donc dus à l’eau (donc +23°C) et 28% au CO2 (donc + 9.24°C)
Or la quantité de CO2 est passée de 278 à 386ppm entre le 17ème siecle et aujourd’hui, soit +39% (combustion charbon et pétrole fossile...) . La vapeur d’eau n’a pas changé. donc on peut estimer en premiere approximation que le les +39% de CO2 peuvent ajouter potentiellement soit +3.6°C (9.24°C fois 39%) en plus. Ca ne se ferait pas immédiatement, il faut des dixaines d’années pour que le réchauffement se fasse sentir, car l’océan absorbe ou restitue très très lentement la chaleur.
Notons que +3.6°C est une catastrophe.
La difficulté est que ce changement de température affectera aussi la quantité de nuages et leur type. Cet effet peut évidemment augementer encore la température, ou la diminuer. Il y a peu de chance que cela se compense. Une diminution de la température serait d’ailleurs encore plus grave car nous passerions alors dans une ère glaciaire. Si la température moyenne baisse de quelques degrés, les calottes polaires (et les glaciers) vont s’agrandir. Or la glace a un albédo de 90% (au lieu des 30% moyen de la terre et des 9% de l’océan). toute augmentation importante des calottes glaciaires fera alors chuter très fortement la température qui fera augmenter la glaciation.... etc. Cet effet « boule de neige » se stabilisrait (rapidement.. ça se compte en années) quand la terre entière est sous la glace. Ceci est déjà arrivé de nombreuses fois dans le passé. On entre alors dans une ère glaciaire, qui peut durer 100000 ans.
Donc on ne sait pas ce qui va arriver (+3° ou -20°) mais on est dans la situation ou il vaudrait mieux arreter de gratter sous le nez du lion qui dort. On ne sait pas s’il va nous arracher la main ou nous etreindre affectueusement sous ses 300kg...