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Accueil du site > Tribune Libre > L’erreur d’analyse militaire, encore et toujours une guerre de (...)

L’erreur d’analyse militaire, encore et toujours une guerre de retard ?

Le temps passe et dans l'éternelle lutte entre l'épée et le bouclier, l'usage de l'histoire militaire peut être source de précieux enseignements comme d'erreurs considérables. Loin d'être un film où il suffit de repartir de la dernière scène, il convient de savoir rembobiner et enchainer les flash-backs.

Depuis le début l’analyse des opérations en Ukraine repose sur une vision que l’on me permettra de qualifier de seconde guerre mondiale : Des pénétrations rapides dans la profondeur, conçues pour déstructurer le dispositif adverse et si vous échouez vous êtes un moins que rien.

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C’est la fameuse doctrine de combat interarmes de l’OTAN où grâce à l’aviation on met hors d’état de nuire les forces adverses sur une zone aussi large que possible autour du couloir de progression où les troupes au sol bousculeront les ennemis survivants avant de nettoyer le terrain et assurer le succès.

Cette doctrine a fonctionné, dans les années 1950, 1960. A l’époque les armes antichars lourdes et maladroites se révélaient certes dangereuses mais incapables d’affronter les engins blindés. Les bombes atomiques avaient montré leurs limites contre de telles formations. Les essais de manœuvre et les kriegspiels avaient prouvé l’extrême difficulté de détruire un char.

Petit point sur l’arme nucléaire.

Il existe deux types d’armes nucléaires : Les armes à fission et les armes à fusion.

Les armes à fission : Conçues sur la base d’un élément lourd uranium ou plutonium, un explosif propulse violemment le ou les blocs métalliques et les compriment de telle sorte que la masse critique soit atteinte. Le métal devient assez comprimé pour que les particules éjectées touchent plus souvent les noyaux et les brisent. On assiste donc à une accélération des brisures de noyaux atomiques et donc émettent de nouvelles particules. La réaction accélère et devient alors ce que l’on appelle une réaction en chaine. La température au cœur de l’explosion se mesure en milliers de degrés

Les armes à fusion : Une arme à fission sert à l’allumage et dégage assez de chaleur pour comprimer des noyaux légers de dérivés d’hydrogène. Ces éléments légers fusionnent alors pour former un élément plus lourd. L’explosion est infiniment plus énergétique (en m° de degrés)

Dans les deux réactions une partie de la masse est convertie en énergie selon la célèbre formule d’Einstein :

E=MC²

Ou E, l’énergie

M représente la masse.

Et C représente la vitesse de la lumière.

Les deux types d’armes au-delà de leurs différences techniques fonctionnent donc de la même manière : De la masse est désintégrée et transformée en énergie.

En termes de coût, l’uranium ou le plutonium sont des métaux chers qui réclament de lourds moyens industriels. Il est plus facile de trouver de l’hydrogène. Pour cette raison, en l’absence d’autres moyens, les armes atomiques les plus petites utilisent la fission. Les plus puissantes utilisent la fusion.

 

Arrêtons

 

Les armes atomiques ont on le voit leurs limites. Un explosif, fonctionne de trois manières différentes :

-Les explosifs soufflants, où l’explosion provoque une pression dans la direction de la moindre résistance.

-Les explosifs brisants, dit à effets dirigés, se dirigent au contraire vers la zone de plus forte résistance pour perforer.

-Les combinés ou mixtes

La boule thermique (Je passe sur les effets Impulsions ElectroMagnétiques et les retombées radioactives du noyau de la bombe) qui est le principal moyen constitue fondamentalement un explosif soufflant. Le blindage d’un char reste en général sensiblement plus résistant que l’air autour.

Alors, bien sûr, l’IEM pouvait mettre à bas l’électronique d’un char, mais les militaires ont appris à s’en protéger. Les retombées radioactives peuvent tuer l’équipage, mais elles mettront des heures voire des jours à agir et là encore les blindés sont conçus pour résister aux environnements nucléaires, bactériologiques et chimiques (El famoso, combat NBC). Ils restent donc en général capables de combattre le temps de finir la percée.

Exit donc les armes nucléaires et au début des années 1970, le char règne en maître, mais, il n’échappera pas à la sagacité du lecteur que nous avons dépassé cette époque depuis maintenant un demi-siècle.

Les solutions contre le char étaient connues dès la seconde guerre mondiale :

  • Les munitions perforantes à base d’un pénétrateur en matériaux lourds (Tungstène, Uranium appauvrit). Le peforateur propulsé à très grande vitesse percute une surface très limitée du blindage sur laquelle porte toute l’énergie. Cette solution, excellente a le défaut d’exiger un canon puissant capable de fournir l’énergie au barreau perforant. Cette exigence limite le procédé aux canons de chars.
  • Il fallait une arme pour les fantassins. Toute une gamme d’explosifs brisants fut développée, mais l’arme la plus performante fut la charge creuse. Un métal comme le cuivre est formé par une explosion à proximité du blindage. Là encore, le barreau métallique en fusion porte sur une surface très réduite du blindage sur laquelle une énergie considérable est appliquée. (Ici, c’est surtout de l’énergie thermique)
  • D’autres solutions existent, mais restent d’un emploi moins fréquent, dans cet article nous les ignorerons.

Bien sûr, des mesures de contre-mesures ont été appliquées, mais fondamentalement cela se résume à plus résistant contre plus d’énergie. Pour cette raison, les canons de chars et les missiles anti-char ont vu leur taille augmenter en proportion des améliorations de la défense.

Dans les années 1970, la seule arme longue portée est le canon de char. Les fantassins dépendent de lance-roquettes d’épaules ou de canons sans reculs dont le manque de précision limite la zone couverte.

Mais, là solution arrive enfin : Le missile guidé. Les anglo-saxons utiliserons le terme : ATGM : Anti-Tank Guided Missile. Missile anti-char guidé. Dès lors, il devient possible pour un petit groupe de fantassins de placer une charge creuse sur un char à plusieurs kilomètres de distance.

Les missiles révolutionneront aussi les armes anti aériennes. Le couple radar/missile guidé par radar ou avec son propre autodirecteur remplace en partie les canons et permet de couvrir des zones inimaginables auparavant. L’aviation ne peut plus agir en close air support comme durant la seconde guerre mondiale. L’artillerie dont la portée a beaucoup augmenté tend à reprendre ce rôle.

Avant d’entrer dans le rôle des missiles longue portée, prenons le temps d’effectuer une évaluation de l’impact sur le front.

Tout d’abord, nous le constatons, les grands assauts deviennent dangereux voire irréalistes. L’artillerie, bien plus précise que durant la seconde guerre mondiale peut les briser. Un obus de césar tombe dans une zone de 50m², on prétend les Russes 8 fois moins précis, admettons, cela fait 400m² ? 20M X 20M, je trouve la distance tout de même un peu courte pour ma santé fragile) Les mitrailleuses et les missiles peuvent se concentrer sur toute cible un peu volumineuse.

Il faut donc ne pas offrir de cible. Voir sans être vu selon l’adage des militaires. Cela implique de lentes infiltrations et non des charges glorieuses sabre au clair. Des poignées de survivants constituent un obstacle non négligeable. En 1944 durant la percée de Cobra les panzers grenadier ont résisté plusieurs heures après le bombardement d’anéantissement mené par plusieurs milliers d’avions. Ils bénéficiaient certes du bocage qui leur donnait un terrain défensif idéal. Désormais, avec les missiles et les fusils d’assaut, les mitrailleuses légères, ces soldats éparts sont encore plus redoutables.

Pour cette raison, les deux belligérants emploient des drones, des infiltrations pour repérer les défenseurs et les faire éliminer par leur artillerie au lieu de s’exploser. Encore davantage que durant la seconde guerre mondiale, un homme avec une ligne de vue et une radio constitue une arme mortelle.

Cela signifie aussi une plus grande profondeur défensive. Des effectifs limités qui opèrent depuis des positions préparées avec multiples postes de tirs et voies de communication peuvent alors ralentir plus longtemps un assaut et gagner le temps nécessaire à l’intervention des réserves.

Durant la seconde guerre mondiale, ce type de résistance par couche dévorait les effectifs. Les Russes ont mené des assauts rapides dans les premiers jours d’opération en 2022, ils l’ont payé de lourdes pertes. Et encore… Ils opéraient dans la confusion qui suivait le début des opérations, sur un dispositif ukrainien pas encore structuré. Mais déjà, de petites équipes mobiles terrées dans des bâtiments parvenaient à tendre des embuscades dévastatrices.

Si au plan stratégique la mission fut remplie : Le président Zelensky entamera les négociations d’Istanbul dés Mars 2022, il est évident que ce n’est pas un mode de fonctionnement durable.

Les Ukrainiens feront la même chose durant la bataille de Kharkiv, une avance rapide qui certes manquera de détruire le dispositif russe, mais leur coûtera à leur tour assez cher en hommes et en matériel. Dans ce cas, l’arme des défenseurs semble avoir davantage été l’artillerie

A partir de là, les deux camps mobilisés, si les défenses n’atteignent pas partout la profondeur de la ligne Sourovikine, il devient évident qu’un assaut au cœur du dispositif adverse coûtera cher.

Faut-il dès lors s’étonner que l’on en revienne à une immense guerre de siège ? L’objectif ne peut plus être de conquérir des territoires sauf à accepter de sacrifier son armée. Peut-être une victoire décisive vaudrait-elle une telle tentative, mais si l’on évalue le temps mis en général durant le second conflit mondial pour fermer les chaudrons (Souvent plusieurs semaines) à l’aune des pertes prévisibles, alors le jeu n’en vaut certainement plus la chandelle.

L’objectif devient l’armée adverse et sa capacité au tenir un front structuré. Il faut l’affaiblir suffisamment par des pertes cumulées pour que le nombre de couches défensives se réduise et transformer la zone de contact en une longue ligne fine et trop étirée.

Pour cela, deux solutions : Le taux d’échange sur le terrain, donc un cycle reconnaissance, tirs d’artillerie d’élimination des soldats adverses apparemment sans fin. Ou, seconde solution : Les frappes dans la profondeur pour déstructurer le dispositif adverse.

Durant la seconde guerre mondiale ou les conflits Israélo-arabes que nous pouvons prendre comme référence, c’était là, la mission de l’aviation. On se souvient des assauts ravageurs des Israéliens ou des Allemands sur les aéroports adverses pour acquérir la supériorité aérienne avant de se consacrer soit à l’appui feu des troupes au sol où à la destruction des moyens d’appuis. Rappelez-vous l’immense campagne aérienne autour d’Overlord pour détruire, gare, trains, canons, dépôts de tous types. Malgré cela il fallut plus de deux mois et une énorme supériorité numérique pour venir à bout de l’armée allemande.

Aujourd’hui, la défense aérienne rend de telles opérations difficiles. Si l’arrière immédiat peut-être ciblé grâce aux bombes planantes, la profondeur stratégique pose un autre problème.

Les missiles, bien développés depuis la seconde guerre mondiale constituent une réponse partielle, mais ils sont, par nature peu nombreux et le poids d’explosif emporté reste limité par rapport aux avions (Quelques centaines de kilos, un rafale peut emporter dix tonnes). L’action sur l’arrière se limite donc à des cibles de grande importance : Trains, radars, quartiers généraux, gros dépôts. History Legend pointe régulièrement le gaspillage de moyens représenté par l’usage des roquettes Himars par les Ukrainiens pour détruire de simples obusiers. On peut argumenter sur ce jugement de valeur, tout dépend de l’abondance des stocks des deux camps, mais le raisonnement est là : Les armes à longue portée coûtent cher !

 

Conclusion militaire :

Nous analysons le conflit sous l’angle de reprises de territoires, car c’était une manière pertinente d’analyser les opérations jusqu’aux guerres des années 1970. Et aussi, car c’est l’objectif stratégique des Ukrainiens. Mais nous devons admettre la relativité de cet angle d’analyse et sa probable obsolescence dans les conflits modernes

Depuis, il semble que la priorité soit passée à la destruction des forces adverses et nous avons manqué le coche. Les guerres du Golfe, menées avec une immense supériorité contre une armée irakienne affaiblie nous ont empêchés de réaliser cette évolution. L’anéantissement des forces de combats irakiennes fut obtenue par l’aviation et donc la phase d’attrition est demeurée invisible pour le grand public.

Aujourd’hui, les deux armées alignent dans la zone d’opération (Je ne parle pas de leur potentiel mobilisable bien plus important coté russe) entre 500 000 et un million d’hommes (Je prends délibérément une fourchette large). Chacun des protagonistes parvient encore à protéger pour l’essentiel son espace aérien grâce à la défense AA.

Dès lors, on assiste contraint et forcé à une bataille d’attrition jusqu’à ce que l’un des deux rompe. Localement, car il aura été impossible d’amener des réserves où à une plus grande échelle.

 

Conclusion sur les informations fournies par les médias : Alors, d’un point de vue journalistique s’agit-il d’une erreur ou d’une désinformation délibérée. Difficile de répondre. La plupart des journalistes semblent manifester un niveau assez bas d’appétence pour les détails des armements. Analyser en détail l’histoire militaire des cinquante dernières années les tentes sûrement moins qu’une série de plaisanteries avec leurs collègues. Ils disposent du pouvoir de vie ou de mort médiatique par le choix des invités qui n’est en France plus corrigée par l’ARCOM[1]. Ils peuvent ainsi créer leur propre réalité : Celle conforme à leur vision du monde et leur idéologie.

Quant aux experts militaires ? Eux le savent sûrement, ne peuvent-ils seulement l’évoquer, ou ne veulent-ils pas en parler ? Dans un monde où un Tytelman peut être considéré comme un expert, car un Pujadas l’atteste, tout est possible

Le grand problème est que cette incapacité à analyser le conflit en cours nous condamne aux mauvais choix : Ceux que les peuples paient longtemps[2] !

 

[1] Cf ma pétition que j‘incite chacun à aller signer ici.

[2] Nos journalistes, il est vrai, s’imaginent sûrement qu’ils seront exemptés de la facture.


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29 réactions à cet article    


  • Gorg Gorg 5 octobre 2023 15:57

    @L’auteur

    Merci pour l’article.

    Je souscris à votre conclusion :

    "Analyser en détail l’histoire militaire des cinquante dernières années les tente sûrement moins qu’une série de plaisanteries avec leurs collègues. Ils disposent du pouvoir de vie ou de mort médiatique par le choix des invités . Ils peuvent ainsi créer leur propre réalité : Celle conforme à leur vision du monde et leur idéologie"

    Vous parlez sans doute de LCI, je suppose ... ? C’est un cercle très fermé où tout le monde pense la même chose... Les avis un peu différent sont immédiatement

    éjectés ... Cette chaine ne donne aucune information sérieuse, leur seul rôle est de relayer la propagande de Kiev...

    Quant à Tytelman, le pilote de jeu video, n’importe qui ayant un peu de bon sens a compris que c’est un expert en peau de lapin... un tocard de classe internationale...


    • chapoutier 5 octobre 2023 17:12

      @Gorg
      vous etes dur avec LCI, en effet ils sont en ordre de marche dans la grande bataille contre ...les punaises de lit !


    • Gorg Gorg 5 octobre 2023 18:21

      @chapoutier

      Dur, mais juste... smiley


    • Jules Seyes Jules Seyes 5 octobre 2023 19:19

      @Gorg
      Pas seulement LCI, le monde médiatique en Général.
      LCi a au moins une excuse : Leur patron lorgne sur les contrats de reconstruction de l’ukraine d’après guerre. 
      Les autres comme france télévision sont à peine plus équilibrés et sans justification


    • Gorg Gorg 5 octobre 2023 19:42

      @Jules Seyes

      « Pas seulement LCI, le monde médiatique en Général »

      On est bien d’accord, mais LCI c’est le summum dans le maquillage de l’information et les élucubrations permanentes...


    • mursili mursili 5 octobre 2023 19:45

      @Jules Seyes

      LCi a au moins une excuse : Leur patron lorgne sur les contrats de reconstruction de l’ukraine d’après guerre.

      Voilà qui permettrait d’expliquer la propagande non-stop de LCI (Bouygues) aux côtés de l’Ukraine. Merci pour cet éclairage !


    • Jules Seyes Jules Seyes 5 octobre 2023 19:59

      @mursili
      Un bétonneur reste un bétonneur.
      Regardez aussi comment Tytelmann a l’appui de l’armée ces derniers temps. 
      les coalitions d’intérêts son passionnantes.


    • mursili mursili 5 octobre 2023 22:33

      @Jules Seyes

      Et moi qui croyait naïvement que Tytelman était désintéressé, je vais devoir regarder ça de plus près ...

      Pour ce qui est des équipes de LCI, leur « professionnalisme » (dixit Martin Bouygues) s’explique sans doute par leur volonté de garder leur job :


      Selon l’enquête publiée par Entreprendre, LCI, la plus ancienne chaîne d’information française en continu perdrait 20 millions d’euros par an, ce qui pourrait remettre en cause son avenir. Le propriétaire de LCI, Martin Bouygues, envisagerait donc de vendre la chaîne si sa situation financière ne s’améliore pas. (Publié le 06/12/2022 · Anaïs Lamarge)

      https://www.entreprendre.fr/vente-de-lci-martin-bouygues-dement/

    • Jules Seyes Jules Seyes 5 octobre 2023 23:12

      @mursili
      Ca ne serait pas le bon moment pour vendre, BFM est déjà sur le marché.
      Pour la presse, la situation est compliquée aujourd’hui


    • mmbbb 6 octobre 2023 09:37

      la bombe thermocnucleaire à hydrogene neccessite l amorce d une explosion d une bombe classique A .

      les nations ayant une maitrise technique certaine peuvent l acquérir .

      Et pour que ces armes soient la plus dissuasive, seul le sous marin nucléaire SNLE reste le vecteur le plus probant .

      La Coréee du Nord envoie ses missiles depuis la terre , ce qui les rend assez vulnérables 

      Quant au canom Cesear , aussi précis soit il , il est en nombre numérique inférieur par rapport a l artillerie russe Cette dernière est tres puissante .

      Notamment l industrie russe 

      Quant a l aviation russe , les russes ont la maitrise du ciel , ce que Zélinsky a admis recemment 

      Toute la difficulté des occidentaux et de ne pas amplifier cette guerre mais en donnant l illusion perfide du soutien indéfectible a Zelinsky.

      La stratégie russe est la guerre d attrition , est dès le début 

      L Ukraine est un pays corrompu et notamment vendu à l etranger , le fils Biden a quelques ennuis  ;  le general américain Mickael Flynn l a dit ( même situation lors du gouvernement vietnamien ) et le directeur d EUROPOL mettait en garde sur les armes vendues au marche noir lors d une tribune en aout 2022. C est aussi une des caractéristiques de cette guerre .


      • Nicolas36 6 octobre 2023 11:25

        @l’auteur, 

        Article instructif néanmoins on peut simplifier un peu. 

        Du point de vue militaire on découvre que les drones et les missiles guidés sont devenus les rois de la bataille. 

        Le principe actuel est donc « si tu es vu, tu es mort » d’ou le retour massif des guerres de position style 14-18 avec une artillerie d’écrasement qu’on croyait périmé lors de la guerre froide. 

        J’aimerai aussi faire remarquer l’inadaptation des canons Occidentaux type Ceasar ou 777 qui sont fragiles et pas trop capables de délivrer des volumes de tir. La précision est l’ennemie du tir de barrage car ces engins ont étés conçus pour chasser le djihâdiste au détail et pas pour saturer des zones de combat. 

        Désolé de le dire mais il n’y a rien de nouveau en terme d’armements sinon quelques perfectionnements dont on a assez tôt perçu l’efficacité brutale dés la deuxième guerre mondiale. 

        Le fond du problème en Ukraine est le terrain meuble (qui rend la logistique essentielle) et saturé de défenses souterraines construites durant l’ère Soviétique ce qui est largement ignoré par les stratèges Occidentaux.

        Les souterrains profonds en béton armé qui ont été construits autour des villes principales et des points de passage expliquent le type ce combat en cours moins que les armements.

        Ceci explique le retour de bombes lourdes de (500 à 1500kg) réconditionnées en mode planantes qui datent de 80 ans au moins ; les Allemands les ont inaugurés en Sicile en 43). 

        Ces bombes ayant pour objet de défoncer les abris souterrains (voir ce qui s’est passé à Mariupol). 

        Les mêmes causes donnent les mêmes effets. La guerre mobile est rendue couteuse et compliquée. On constate l’erreur dramatique de la contre offensive de cet été qui patine sur place et sera bientôt reconduite au point de départ. 

        L’autre aspect est le complexe de supériorité qui fait des ravages dans les milieux stratégiques militaires Occidentaux. Ce type d’attitude condescendante envers un adversaire constitue le meilleur moyen de se tromper dans toutes ses analyses et on y assiste actuellement. 

        Sous estimer les Russes constitue une faute majeure et l’OTAN ainsi que les leaders politiques Américains et Européens vont payer cette erreur cash. 

        Il va falloir écarter la propagande et les émotions pour voir clair et se remettre en question avant que les Russes ne prennent gout à aller plus loin , une fois qu’ils auront piétiné l’Ukraine.

        Certains dirigeant de l’Europe Centrale, plus réalistes que ceux de l’Ouest en ont bien conscience car ils connaissent les Russes, eux. 


        • mmbbb 6 octobre 2023 11:49

          @Nicolas36 le cynisme des occidentaux est de laisser massacrer le peuple ukrainien .

          La Russie ne pourra jamais perdre , ce pays à la bombe atomique . La les occidentaux jouent avec le feu nucléaire d autant plus que cette guerre a été provoquée .

          Le gouvernement polonais a pris ses distances avec Zélinsky .

          «   La guerre mobile est rendue couteuse et compliquée. » En effet , une guerre de position comme en 14 18  ou le feu de l artillerie rendait les assauts des combattants vains , les Francais l ont payé tres chers en morts  

          Bien a vous 


        • Jules Seyes Jules Seyes 6 octobre 2023 11:55

          @Nicolas36
          Je sera vétilleux sur certains points :

          Désolé de le dire mais il n’y a rien de nouveau en terme d’armements sinon quelques perfectionnements dont on a assez tôt perçu l’efficacité brutale dés la deuxième guerre mondiale. 

          Les missiles anti chars changent tout, notament le rapport troupes/ espace. Et je penses que cela n’a pas été intégré. (Un peu chez les militaires, pas dans le grand public)

          saturé de défenses souterraines construites durant l’ère Soviétique ce qui est largement ignoré par les stratèges Occidentaux

          Pas seulement durant l’époque soviétique, les huits ans de guerre du Donbass ont permit de renforcer largement ces systémes.


          Ceci explique le retour de bombes lourdes de (500 à 1500kg) réconditionnées en mode planantes qui datent de 80 ans au moins ; les Allemands les ont inaugurés en Sicile en 43). 


          Encore une une question de quantité. La bombe radio guidée utilisée contre le Roma était un exemplaire rare. Aujourd’hui, l’eléctronique de masse en fait une solution quasi utilisable sur toutes les bombes, Ca change les tactiques aériennes. On remplace de la passe canon roquette par de l’attaque à distance.


          L’autre aspect est le complexe de supériorité qui fait des ravages dans les milieux stratégiques militaires Occidentaux.

          et encore, vous êtes gentil dans la maniére de le dire. 

          Ces gens devront rendre des comptes. Si politiquement nous y échouons alors nous paierons cash et ca recommencera.




        • Eric F Eric F 6 octobre 2023 16:24

          Merci de cet intéressant panorama.

          Je pense qu’on peut écarter les armes nucléaires dans le présent conflit, Ouest et Est se tiennent par la barbichette nucléaire depuis les années cinquante.

          Comme l’aviation est inhibée par la défense anti-aérienne, et que les chars ne peuvent guère intervenir (le terrain est découvert, et l’intendance ne peut suivre), il y a de l’artillerie et des fantassins, comme jadis, d’où la guerre de position façon première guerre mondiale, et les fortes pertes lors des assauts. Les drones et satellites donnent des images pour l’artillerie, sur le terrain et les arrières.

          Donc rien de semblable avec la seconde guerre mondiale, ses batailles de chars et aviation. Sauf peut être le blitz de la première semaine, avec la sidération des forces ukrainienne (on voyait davantage la défense civile,).

          La densité de mines et de projectiles sur le terrain de combat dépasse tout ce qui a été connu auparavant. Même pour les drones, j’ai entendu le chiffre de dix mille crashés par mois, avec leur accu au lithium qui commencent à manquer.


          • Jules Seyes Jules Seyes 6 octobre 2023 17:03

            @Eric F
            Le but de cet article était de rappeller les limites à tous ceux qui nous disent : les russes sont nuls car ils n’écrasent pas l’Ukraine.
            Surtout, pensez à relayer et pour les gens trop dur je recommande mon pack Ukraine pour leur expliquer les principes en jeu.


          • Eric F Eric F 6 octobre 2023 18:24

            @Jules Seyes
            ’’ rappeler les limites à tous ceux qui nous disent : les russes sont nuls car ils n’écrasent pas l’Ukraine’’
            Cela s’adresse aussi, je suppose, à ceux qui affirmaient il y a quelques mois que les russes ont une telle supériorité en armement qu’ils écraseraient rapidement non seulement l’Ukraine, mais le reste de l’Europe dans la foulée.
            Et en face, on a entendu ceux qui affirmaient au printemps que les Ukrainiens allaient percer jusqu’à la mer d’Azov, avant de sembler surpris de la solidité de la défense russe.

            Désormais c’est, comme vous indiquez dans l’article, une guerre d’attrition, chacun affirme que l’autre est à bout de souffle et s’effondrera tôt ou tard. A ce jeu, les Russes ont l’avantage du potentiel de réservistes. Reste à savoir, de part et d’autre, l’adhésion à la mobilisation.
            Reste aussi la question de la solidité du camp occidental pour soutenir l’Ukraine, il y a comme un coup de mou ici ou là...

            Les journalistes et les experts sélectionnés pour passer à la télé disent ce qu’ils ont envie de croire (et faire plaisir à l’ukrainienne de service invitée sur le plateau), mais il faut parfois interpréter les expressions : par exemple ’’ça va être compliqué’’ signifie ’’c’est quasi impossible’’ ; ou encore ’’ça va être long’’ signifie ’’c’est embourbé’’. Alors comment interpréter l’expression ’’victoire totale de l’Ukraine’’ (qui est le slogan absolument obligatoire dans toute intervention politique ou médiatique), c’est peut-être ’’sauver les meubles’’ ?
            Ce doit être du même acabit dans la communication de guerre russe.


          • Et hop ! Et hop ! 7 octobre 2023 08:06

            @Eric F : « guerre d’attrition »

            Une guerre d’usure, d’épuisement, pas besoin d’adopter le langage pédant des spécialistes de plateaux.


          • Eric F Eric F 7 octobre 2023 10:25

            @Et hop
            Lisez l’article, c’est le terme employé pour désigner ce type de stratégie.
            Dans le cas présent, l’armée russe a mis en place des lignes de défense extrêmement solides, pour laisser les forces ukrainiennes s’y casser les dents.


          • Et hop ! Et hop ! 7 octobre 2023 16:16

            @Eric F

            Oui, j’ai bien vu, on dit « narratif » à la place de récit et de discours (qui ont des sens différents), « frappes » à la place de bombardement, « theorie » à la place d’hypothèse, « guerre d’attrition » à la place de guerre d’usure, « fake news » à la place de fausses nouvelles, « ce pays » à la place de notre pays, tout ça c’est des américanismes, ça trahit une imprégnation de celui qui parle par la propagande américaine.

            https://en.wikipedia.org/wiki/Attrition_warfare


          • Jules Seyes Jules Seyes 9 octobre 2023 21:21

            @Eric F
            En effet, Je prépare un article sur le sujet.


          • Jules Seyes Jules Seyes 9 octobre 2023 21:25

            @Et hop !
            L’usure signifierait pour moi, que le but stratégique est de vaincre par ce biais, mais l’attrition peut préparer d’autres stratégies.
            Sauf que cet usage semble m’être personnel car la définition que vous donnez mêne l’attrition au terme de la guerre d’usure.
            Hors on peut avoir des phase d’attritions évoquées dans la littérature.


          • roby roby 6 octobre 2023 16:58

            je recommande les punaises de lit comme projectiles pour les 2 camps au moins ce ne sera plus une boucherie !


            • Eric F Eric F 6 octobre 2023 18:31

              @roby
              hélas, les tranchées doivent déjà être infectées de parasites, pas de lits mais des punaises quand même. La guerre est quelque chose d’atroce.


            • roby roby 9 octobre 2023 18:58

              @Eric F
              Bien d’accord !


            • Et hop ! Et hop ! 7 octobre 2023 07:59

              «  la célèbre formule d’Einstein : E=MC² »


              Cette formule est de Henri Poincaré (1854-1912), lequel avait observé dans un article publié en 1900 que le rapport du flux d’énergie de Poynting au flux d’impulsion électromagnétique est de 1 / c2. Il suggère que l’énergie électromagnétique doit avoir une masse apparente telle que E = mc2.


              • Jules Seyes Jules Seyes 9 octobre 2023 21:21

                @Et hop !
                Exact, Einstein n’a fait que la populariser.
                Au temps pour moi.


              • zygzornifle zygzornifle 7 octobre 2023 12:32

                par contre avec macron pas de retard dans les taxes .....


                • Tzecoatl Tzecoatl 8 octobre 2023 10:33

                  Il est impossible pour un esprit sainement constitué de s’engager dans une telle partie, sauf à être pris à son propre jeu.


                  • DU CÔTÉ DE LA MOLDAVIE

                    La France, membre de l’OTAN, dont des unités militaires sont déjà déployéew en Roumanie se dit prête à déployer une mission militaire permanente en Moldavie, qui bien sûr, revendique toujours sa neutralité !

                    Cette annonce qui porte sur des programmes de formations, d’armes et d’équipements, a été faite à Chișinău lors d’une réunion entre le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, et son homologue moldave.

                    L’OTAN avancerait donc son roquet français jusqu’aux frontières avec la Transnistrie...

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