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Accueil du site > Tribune Libre > La curieuse présentation d’Anne Frank dans le film « Entre les murs » (...)

La curieuse présentation d’Anne Frank dans le film « Entre les murs » n’est-elle qu’« un détail » ?

La radio publique France Culture qui parraine le film « Entre les murs » après avoir promu le livre, en fait quotidiennement la publicité. « Déjà un million de spectateurs… », s’extasie une animatrice juste avant de faire entendre la scène du film où deux élèves se moquent pitoyablement de l’imparfait du subjonctif : « Si vous croyez vraiment, dit l’une au prof, que je vais aller voir ma mère, que j’lui dirai que : il fallait que sois fusse…

- Ben, ouais ! tranche l’autre. C’est le Moyen Âge, ça ! »

 
Le réflexe de soumission à la pression du groupe

Ce type d’arguments, pour inciter les auditeurs à aller voir ce film, surprend sur France Culture. La référence au million de spectateurs appartient à l’arsenal des leurres pour incultes. Il vise à déclencher le réflexe de soumission à la pression du groupe, analysé par Solomon Asch entre 1953 et 1956. L’individu ne sort jamais indemne, en effet, d’une confrontation avec la représentation de la réalité qu’impose un groupe, fut-elle erronée ou démente. S. Asch a montré par ses expériences qu’il est possible de faire admettre à 36,8 % des sujets étudiés qu’un segment de dix centimètres est égal à un autre de vingt, si un groupe de personnes devant lui en décide ainsi. Les autres qui refusent d’y souscrire, en demeurent malgré tout profondément perturbés, ne pouvant penser avoir raison tout seuls face à tant d’autres gens qui se tromperaient.

Ainsi l’argument de France Culture tend à inculquer l’idée que, puisqu’un million de personnes l’ont déjà vu, c’est un grand film ! Ce réflexe de soumission à la pression du groupe est ainsi activé après le réflexe de soumission aveugle à l’autorité qui lui a été conférée par l’attribution de la Palme d’or du Festival de Cannes, en attendant peut-être un Oscar hollywoodien.

L’attrait du comique de farce ou de l’ironie

Quant à la scène choisie pour capter l’attention du client potentiel, l’a-t-elle été pour le comique de farce que revêt la tragédie d’élèves incultes, rétifs à tout apprentissage et qui entendent décider de ce que doit être la langue française contemporaine ? Ou est-ce parce qu’y est stigmatisée avec ironie une autre tragédie, celle de l’impéritie d’un professeur qui assène à des illettrés une syntaxe complexe inutile à leur niveau ? Les deux lectures ne sont pas exclusives l’une de l’autre et peuvent drainer deux clientèles différentes : l’une, aussi inculte que les élèves, y trouvera confirmation de son propre rejet de l’école ; l’autre, cultivée au contraire, verra justifiée sa critique d’une dérive pédagogique insensée. Mais il existe peut-être une troisième clientèle qui, elle, sera rebutée, fatiguée d’avoir à répéter des évidences et consternée de voir que des élèves au comportement archaïque se permettent de juger médiéval ce qu’ils ignorent.

Une bien curieuse mise hors-contexte

Une autre scène, que France Culture s’est bien gardée de citer, aurait montré que ces élèves vont jusqu’à contraindre le professeur à se soumettre au même archaïsme que le leur. Sauf erreur, personne ne l’a relevée. Elle est pourtant riche d’enseignement. À l’occasion d’une séance de lecture à laquelle ils rechignent, on voit les élèves tenir dans leurs mains Le Journal d’Anne Frank. Il semble que ce soit la première fois, puisqu’on entend le Pr François Marin présenter brièvement l’auteur à peu près en ces termes : Anne Franck a été arrêtée par des policiers et elle est morte peu de temps après. Rien de plus !

Sans doute, le récit du film doit-il, pour tenir en 2 h 08, recourir à l’ellipse. La question qui se pose toutefois est de savoir pourquoi ici une telle ellipse qui provoque une mise hors-contexte : n’était-il pas de première importance de préciser la qualité particulière des policiers qui ont arrêté en août 1944 Anne Frank et sa famille cachée depuis 1942 à Amsterdam ? De même, le type de mort qui lui a été infligée dans un camp de concentration nazi ne méritait-il pas d’être précisé ? Ou ne s’agirait-il que d’« un détail » ? Quelques phrases, comme on le voit, suffisaient : elles n’allongeaient guère le film.

Une démission intellectuelle et morale du professeur

Pourquoi donc cette mise hors-contexte de l’auteur du livre par le professeur, sinon qu’il craint peut-être d’affronter un réflexe ethniste chez certains des élèves d’origine maghrébine ou africaine envers la communauté juive ? N’est-ce pas la pire régression qui soit pour un professeur que de passer sous silence un contexte historique que les préjugés de ses élèves lui interdisent d’évoquer sous peine de déclencher dans la classe des réactions de haine incontrôlables ? François Marin a déjà renoncé à faire respecter les règles du travail intellectuel en classe. Il en vient maintenant à censurer l’Histoire pour complaire à des élèves incultes dont il a peur. Cette démission à la fois intellectuelle et morale signe l’abaissement où a sombré une école en renonçant à sa mission républicaine.

Une intention critique du réalisateur ?

L’incident est en outre éclairé par un autre contexte, celui du livre de F. Bégaudeau d’où est tiré le film. On a beau chercher, on ne trouve pas dans le livre la moindre référence à une lecture du Journal d’Anne Frank. En revanche, il y est question d’un navet, L’Herbe bleue, récit supposé d’une jeune droguée. C’est dire le niveau de lecture que l’auteur réservait à ses élèves.

Il semble donc que le réalisateur du film ait jugé ce bouquin peu digne d’être montré à l’écran et qu’il ait préféré exhiber la couverture du Journal d’Anne Frank. Pourquoi pas ? Mais pourquoi ? Sans doute, sert-il de prétexte à un travail sur le portrait. Est-ce bien pourtant le sujet prioritaire auquel on songe avec Anne Frank ? D’autres ouvrages s’y prêtaient aussi bien, de L’Enfant de Vallès à La Rue cases-nègres de Joseph Zobel. Pourquoi donc choisir ce témoignage sur l’horreur du nazisme et l’antisémitisme d’État que le professeur prend bien soin d’occulter ?
On serait tenté de penser que par cette mise hors-contexte le réalisateur, L. Cantet, a souhaité montrer jusqu’où pouvait aller la démission de l’institution scolaire. Mais peut-être se trompe-t-on. Sauf erreur, en tout cas, on ne sache pas que cette démission-là ait été relevée.

Entre les murs va-t-il, comme on l’a soupçonné dans trois articles précédents (1), accroître le discrédit jeté sur le service public d’éducation pour rendre sa privatisation souhaitable ? Ou, au contraire, les véritables défenseurs du service public vont-ils s’en servir pour recenser et corriger les fautes commises qui ont conduit au désastre que ce film a déjà étalé aux yeux d’un million de spectateurs ? C’est à une révolution culturelle qu’il leur faudrait se résoudre. En seront-ils capables ? Qu’on soit entre les murs, le dos au mur ou au pied du mur, il arrive que sous la contrainte d’impératifs de survie, on fasse parfois des miracles. Paul Villach
 
(1) Paul Villach

- « La palme d’or du festival de Cannes : un blâme académique et une gifle pour les enseignants ? » Agoravox, 29 mai 2008 ;

- « Entre les murs : une opération politique réfléchie pour un exorcisme national ? », Agoravox, 29 septembre 2008.

- « Entre les murs vu du CNDP de l’Éducation nationale : un déni de la réalité tragique mais sans doute stratégique », Agoravox, 14 octobre 2008.


 


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68 réactions à cet article    


  • CANAAN 23 octobre 2008 11:30

    PAULO...

    Fais moi confiance...

    1) le fait d’avoir raison tout seul ne me perturbe pas...
    2) je n’irai pas voir ce film...
    3) de nombreux cours sont zappés par des éléves islamisés...(DARWIN est un bouffon et la shoah un mythe))
    4) les sifflets qui accompagnaient LA MARSEILLAISE sont révélateurs...
    5) il est temps de réformer l’E.NAT...


    • Axis 23 octobre 2008 23:28

      Mon cher Monsieur CANAAN
      Je suis vraiment étonné par vos propos

      1) Que vous assumiez vos propos est la moindre des choses mais que vous soyez persuadé de détenir la Vérité en est une autre...

      2) Nul besoin d’être "islamisé" pour penser que Darwin est un bouffon : le créationniste est la thèse selon laquelle la Terre, et par extension l’Univers, a été créée par un être supérieur, un dieu. Il constitue notamment l’une des croyances des trois principales religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) qui partagent le Livre de la Genèse. La plupart des traditions religieuses postulent, de manières très diverses, la création du monde par des puissances créatrices divines. Le créationnisme monothéiste moderne désigne aujourd’hui principalement l’opposition à la théorie de l’évolution découlant des travaux de Charles Darwin au XIXe siècle, et adoptée aujourd’hui par la communauté scientifique. (cf Wikipédia)

      4) Concernant les thèses négationnistes qui visent à nier, minimiser ou contestater certains éléments du génocide commis par les nazis à l’encontre des Handicapés, des Juifs et des Tziganes il n’est pas l’apanage des "islamisés". On retrouve des négationnistes de l’extrême gauche à l’extrême droite et dans toutes les sociétés et dans toutes les religions (négation de la Shoah, du génocide Arménien, des crimes de guerre Japonais, du massacre de Srebrenica, du génocide Rwandais etc.)

      3) Quand vous parlez des sifflets qui accompagnent la marseillaise vous parlez de ceux de la semaine dernière lors du France Tunisie je suppose ? De là vous en déduisez que c’est révélateur... mais de quoi mon cher monsieur ? A moins ce que vous vouliez faire reference aux sifflets accompagnant la marseillaise du match France-Israel du 30 Mars 2005 Lien ici ou plutôt au France/Italie lien ici.
      Bref que doit on en déduire selon vous dans ces deux dernieres situations ?

      Cordialement


    • nini 24 octobre 2008 10:40

      Bonjour,
      Merci de rappeler l’arbitraire médiatique et politique avec preuve à l’appui.


    • gaiaol 23 octobre 2008 12:09

      peut être que le nazisme n’est pas le sujet...

      avec ce livre exposé sciemment, l’auteur a voulu démontrer que meem ce texte incontournable n’avait pas suiscité puis allumé cette lueur d’intérêt des élèves apprivoisés. que la couverture du livre se suffit à elle meem pour démontrer que... qu’elle était là pour suggérer... qu’elle a démontré, puis inspiré tout de meem, puisque les élèves diront que "leur vie n’a rien de passionnant"... etc etc.


      il y a des effets qui vous ont peut être echappé paulo... pas grave ça arrive à tout le monde. mais n’en faites pas un film svp...

      que le film soit bon ou pas est un autre débat.

      canan, continuez votre blabla crétin et s’ils vous le rendent , ne vous étonnez pas...


      • CANAAN 23 octobre 2008 12:30

        Il est bien la, GAIAOL, le probléme...ils n’aiment pas DARWIN, la SHOAH...et nous le font savoir...
        A travers cela ce sont les sciences, l’histoire, la philosophie...qui sont remis en cause...à coups d’intimidations, de menaces, d’agressions...l’obscurantisme contre les lumières !


        • gaiaol 23 octobre 2008 12:37

          les sciences, l’histoire, la philosophie, "ils" les connaissaient avant toi, canaille... et tout meurt et tout renait. ici ou ailleurs...

          ... la journée est trop belle


        • hihoha 23 octobre 2008 12:39

          Bravo pour votre article.

          Ce film c’est une ode à l’ignorance et un crachat d’une population exogène qui veut "enculer la France" et les Juifs, tout en prosternant devant Allah qui n’existe pas plus que mes comptes bancaires Suisse...


          • Alexeï 23 octobre 2008 13:18

            Bon article qui renvoie tes thuriféraires du service public à leurs illusions.

            Que ces chers profs socialistes qui vont emmener leur racaille voir ce film insane ne se doutent pas qu’ils se tirent une balle dans le pied est grave. S’étonneront-ils que des élèves chahutent pendant les cours sur la Shoah ou refusent d’écouter Voltaire. Visiblement, sur France Culture, les pseudo-journalistes en ont oublié les leçons.

            Je livre le témoignage d’un Inspecteur Général de Vie Scolaire, Jean-Pierrre Obin (si, des gens de cet acabit honnêtes, il en existe), auteur en 2004 d’un rapport sur les « Les signes d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires ». Il ne se contente pas de recenser les foukards longs ou les barbes fines, les absences pendant le ramadan ou des ruptures du jeûne en plein milieu du cours. Ce qu’il révèle est proprement terrifiant :
            - violences envers des jeunes filles forcées par les garçons de renoncer aux jupes en faveur de tenues amples sous peine de tabassage,
            - soutien maifeste à Ben Laden,
            - antiémitisme ouvert, justification des persécutions antijuives voire du génocide,
            - agressions physiques envers des élèves juifs contraints de cacher leurs origines.

            À force d’avoir transgressé les règles, les exemples de cours sabotés ne manquent pas :
            - refus de parler l’anglais parce que c’est la langue de George Bush, refuser d’obéir à un assistant américain ;
            - refuser de visionner l’impudique plafond de la Chapelle Sixtine en cours d’italien,
            - ne pas écrire le signe « plus » en maths pour ne pas dessiner une croix impie ;
            - ne pas étudier Chrétien de Troyes, Voltaire ou Rousseau ;
            - être absent en classe de sixième le jour du cours sur les Hébreux,
            - applaudir quand une professeur d’espagnol raconte l’expulsion des juifs d’Espagne en 1492 en oubliant que cette expulsion n’a fait que précéder celle des musulmans,
            - refuser d’admettre que l’homme n’est qu’un animal et descend du singe tout en traitant Darwin de faussaire.

            Le rapport Obin révèle également que nombreux sont les profs qui, par lâcheté ou angélisme beat, refusent d’aborder ces sujets en classe, avec le concours d’une administration complice.


            • CANAAN 23 octobre 2008 13:44

              ALEXEI...un ami prof m’a raconté qu’une de ses collégues a subit une drôle façon de manifester de la part de ses éléves, lorsque l’ultra majorité de sa classe s’est mise à converser en ARABE...Malgré ses protestations ils ont joué la durée du cours...beaucoup ont ri par la suite en salle des profs et l’administration n’a rien vu ni rien entendu ...marrant, en effet !!!


              • Warhouha Warhouha 24 octobre 2008 11:11

                Vous sauriez nous expliquer en quoi votre obsession malsaine pour les arabes, ou les musulmans, ainsi que le mépris que vous affichez à leur encontre sont moins grave que l’antisémitisme que vous dénoncer ?

                C’est presque drôle de voir un adulte fait, éduqué, normalement lettré, s’en prendre à des merdeux en leur reprochant les travers de pensée qu’il expose lui-même ici quotidiennement.

                En plus clair : ce que la jeunesse permet de comprendre (à défaut d’excuser) chez ces merdeux (leur ethnocentrisme, leur adhésion imbécile au rôle que les médias leur assignent, etc...), comment l’expliquer chez-vous ? Une bouffée de haine mal digérée ? Un excès de télévision et de médias en général ? Des hémorroïdes ?

                Vous êtes un pauvre type, ou une caricature.


              • CANAAN 24 octobre 2008 12:27
                WARHOUHA...

                Mon obsession "malsaine" pour l’islam se nomme islamophobie...je combats une idéologie politique rétrograde, liberticide...
                L’antisémitisme combat un peuple (les sémites) c’est du racisme...
                Je n’ai rien contre les arabes....athées, laïques, libre penseurs, démocrates, progressistes....par contre un Anglais, Danois, Isandais de "souche" qui fait du prosélytisme islamique m’inquiéte beaucoup ! 

              • Francis, agnotologue JL 23 octobre 2008 13:52

                Paul Vilach, vous écrivez : ""On entend le professeur François Marin présenter brièvement l’auteur à peu près en ces termes : Anne Franck a été arrêtée par des policiers et elle est morte peu de temps après. Rien de plus ! (…) La question qui se pose toutefois est de savoir pourquoi ici une telle ellipse qui provoque une mise hors contexte""

                Il me semble qu’il y a deux questions : "pourquoi Anne Franck et pourquoi de cette façon".

                Votre explication est très convaincante. Je remarque tout de même que si le professeur avait présenté Anne Franck comme vous le faites, je ne suis pas sûr que le film aurait eu la Palme d’or...


                • Anto 23 octobre 2008 14:39

                  Bon article merci. Cela dit, cela ne remet pas en cause l’interet du film. Loin d’apporter des réponses, ce film sert de base à un débat d’idée, à une reflexion de fond. Il est justement suffisemment ouvert pour que ce type de question se pose. Dans ce film, il n’y a pas d’autojustification ou de point de vue qui s’impose au spectateur. C’est pour cela à mon sens, qu’il a autant de succes


                  • Jany 23 octobre 2008 17:18

                    Bonjour, je trouve cet article très instructif et très bien écrit.

                    Je comprends qu’il y ait ce barrage entre la culture française et les autres cultures quand on nous montre dans un film la triste réalité dans nos écoles.

                    Comment voulez-vous réussir une intégration dans un pays lorsque tout ce qui s’y rattache est profondément rejeté ?


                    • CANAAN 23 octobre 2008 17:34

                      Quelle est cette plaisanterie JANY ???

                      pour intégrer, la FRANCE devrait accepter les us et coutumes, les traditions, le folklore, les idéologies moyenâgeuses ???

                      tu veux désintégrer nos valeurs ???


                      • Jany 23 octobre 2008 21:58

                        Canaan, je crois que vous avez mal compris ce que je voulais dire.

                        Je résume : simplement que l’intégration commence par l’école de la république. Et que si l’enseignement, l’histoire, les valeurs françaises sont rejetés, alors il n’y a aucune possibilité d’intégration dans ce pays.

                        Ceci est valable pour n’importe quelle immigration.

                        Quant aux us et coutumes moyennâgeux, soit nous rétrogradons parce que nous nous faisons bouffer (et notre pays part à la dérive), soit nous admettons que certains courants peuvent influencer notre mentalité, notre manière de vivre, ... A vous de choisir votre future vie.

                        C’est pourquoi j’ai un avis plutôt négatif de ce film qui en fait reflète exactement la société dans laquelle nous évoluons actuellement, et ce qui attend nos chers enfants. Moi personnellement, çà m’effraie un peu.

                         


                      • CANAAN 24 octobre 2008 12:42

                        KOLYMINE...lorsque le folklore a pour but d’imposer ses régles à tout, à tous...je peux même être trés con !!!
                        Le judaïsme n’est pas prosélyte...EH OUI...


                      • Paul Villach Paul Villach 23 octobre 2008 18:38

                        @ Florentin Piffard

                        Cher Florentin,
                        Ce film a le mérite de jeter à la face de beaucoup de gens qui ne pouvaient l’imaginer, ce qu’est une classe de quatrième aujourd’hui dans certains établissements, plus nombreux qu’on ne le croit (Cf le classement controversé avec raison des établissements violents du POINT d’août 2006).

                        En cela, je vous rejoins, il se présente comme un documentaire très intéressant. Car sinon, vous prêchez dans le désert : les gens ne vous croient pas. Il faut des tentatives d’assassinat comme celle dont a été victime (pardonnez-moi, je n’ai pas d’autre mot) Mme Karen Montet-Toutain en décembre 2005 pour que pendant un mois on s’émeuve, et qu’après, tout soit oublié. Et l’administration coupable de ce désordre établi peut retourner à ses petites manœuvres de voyou, exonérée de toute responsabilité !

                        Pour ce qui est de cette mise hors-contexte, cher Florentin, je ne cherche pas de mauvaise querelle. J’observe seulement qu’un livre a été remplacé par un autre en passant du livre au film. Qu’on ne présente pas davantage l’auteur de « L’herbe bleue », ça se comprend ! Mais que le professeur n’ait pas un mot pour préciser le contexte extrêmement particulier de l’arrestation et de la mort de la petite Anne Frank, je ne peux m’empêcher d’y voir une signification. Ce n’est en fait qu’une omission symbolique qui renvoie à un contexte évoqué plus haut excellemment par un commentateur du nom d’ Alexeï.

                        Pouvez-vous vraiment prétendre que je pinaille sur un détail, cher Florentin ? Paul Villach


                      • Bois-Guisbert 23 octobre 2008 18:55

                        Ce film a le mérite de jeter à la face de beaucoup de gens qui ne pouvaient l’imaginer, ce qu’est une classe de quatrième aujourd’hui dans certains établissements, plus nombreux qu’on ne le croit

                        Dans tout ce que j’ai lu sur le film, je n’ai trouvé aucun commentaire soulignant qu’"Entre les murs", on est censé s’armer pour affronter l’existence d’un adulte.

                        Je n’ai certes pas lu tout ce qui a été écrit, mais cette absence, pour moi systématique, de mise en contexte m’a étonné. Comme si les gens considéraient qu’il ne s’agit que de cinéma...


                      • Bois-Guisbert 23 octobre 2008 18:30

                        Cette démission à la fois intellectuelle et morale signe l’abaissement où a sombré une école en renonçant à sa mission républicaine.

                        Sans doute sans doute, mais cela montre aussi qu’il y a, en France, des communautés qu’il faut bien considérer comme étrangère (à l’histoire du pay, à sa culture, à son patrimoine, à ses valeurs) qui pèsent d’un poids tel qu’il n’est plus possible de les prendre à rebrousse-poil sans provoquer des réactions en chaîne incontrôlables

                        A partir de là, la question qui se pose est celle-ci : la "mission républicaine" a-t-elle encore un sens  ? 


                        • Lucie Vivien 23 octobre 2008 19:18

                          je n’ai toujours aucune envie d’aller voir ce film surtout depuis que j’ai entendu Bégaudeau dans une émission littéraire : quelqu’un d’agressif, qui parle tout le temps et n’écoute personne. et c’est lui qui a été prof avant d’écrire le livre ?! !


                          • Alexeï 23 octobre 2008 20:24

                            Quand l’action (sic) de l’administration entraîne des dégâts. Paul Villach a relaté dans un ancien article l’affaire Chagnon qui avait été portée devant le Tribunal Administratif.

                            Cette afffaire remonte en 2002. Louis Chagon, professeur d’histoire-géographie en 5ème, a été sanctionné par un blâme administratif suite à une cabale montée par certains parents d’élèves mmusulmans soutenus par la Ligue des droits de l’homme et le MRAP : il a relaté l’attaque des tribus juives de Médine par Mahomet et a été accusé d’avoir dit que le prophète était un « voleur et un assassin ». Son témoignage, paru dans la revue « L’histoire » en octobre 2005, illustre les méthodes dont use désormais une administration voyou sûre de son impunité : « Je n’ai pas pu m’expliquer correctement parce l’Éducation Nationale m’a caché mon affaire le plus longtemps possible et ne pas révélé que, sur les sept parents d’élèves qui m’ont attaqué, seuls deux avaient leur enfant dans ma classe ; lors du conseil de discipline, elle m’a caché le cahier de l’élève qui avait été falsifié, me faisant dire que »Mahomet avait tué 600 à 900 juifs par jour« et non »en un jour", en référence au massacre de la tribu juive des Qurayzas en mai 627, phrase falsifiée par le MRAP, l’AFP et divers journaux. Ce qui est scandaleux, c’est que l’Éducation Nationale m’a blâmé considérant mes propos come simplistes ou provocateurs alors que j’essayais d’inculquer l’esprit critique à mes élèves". Une attitude qui est totalement étrangère à ce cher Monsieur Marin et aux profs ratés et incultes planqués dans les CDDP, CRDP et CNDP (sans parler des IUFM et des INRP).

                            Suite à cette affaire, une enseignante de lettres parisienne a avoué qu’elle craignait de faire étudier à ses élèves « De l’horrible danger de la lecture » de Voltaire. « Dans ce texte, Voltaire imagine un chef religieux musulman condamnant les livres depuis son palais de la stupidité. Je sais bien que Voltaire utilisait l’islam comme métaphore pour attaquer sans le dire l’Église catholique. J’ai peur de ne pas être comprise ».

                            Je serai curieux de comprendre combien de professeurs accompagneront leurs élèves voir ce film, avec l’appui de leur administration.


                            • gaiaol 23 octobre 2008 23:39

                              déjà je ne vois pas ce que fait l’étude de la religion dans une école laique...

                              et a-t-il parlé de toutes les religions librement ? de leurs crimes ?

                              non seul l’islam a fait l’objet de son courroux. partisan de philippe de villiers, prof d’histoire, vous imaginez la violence faite aux enfants d’une classe de cinquième ? il n’est plus dans son role d’éducateur. la route est longue que celle de l’histoire des religions et des crimes commis en leur noms. faut mieux qu’un islamophobe pour la transmettre à des enfants de 12 ans... un pédagogue tout simplement.






                            • Alexeï 24 octobre 2008 00:24

                              @ gaiaol

                              Vos propos sont réducteurs : je suis professeur d’histoire-géographie sans être un partisan de de Villiers ou de quelconque autorité religieuse. Je suis athée et profondément heurté par les crimes des religions : en classe de 5ème, il est indispensable d’enseigner l’histoire religieuse (que vous confondez avec le catéchisme) pour conprendre la pensée des hommes au Moyen Âge, qu’il s’agisse des croyances des fidèles ou des crimes commis par les différentes religions (les massacres des Cananéens par les Hébreux lors de la conquête de la Terre Promise, le djihad ou les croisades).

                              Il n’y a pas de pire terreau pour l’intolérance que l’ignorance. Je frémis de ne plus pouvoir enseigner Voltaire en classe de 4ème, de 2e et de 1ère.


                            • gaiaol 24 octobre 2008 00:59

                              @ alexei
                              je ne confonds rien du tout. enseigner l’histoire religieuse, mais sur quel plan ? religieux ou historique ? sur le plan historique il y a des faits. ces faits sont enseignés en général avec des termes plus mesurés que ceux employés par chagnon. c’est ça être pédagogue.

                              quand au plan religieux je ne vois toujours pas ce qu’il vient faire dans une école laique. pour cela il y a de nombreuses écoles privées qui répondent exactement aux aspirations de ceux qui y envoient leurs enfants.

                              quand à l’ignorance, vous avez raison de frémir. mais vous vous en prenez aux mauvaises personnes. le métier de prof n’es tpas facile, mais cela ne doit pas vous empecher de plus réfléchir et de moins subir vos émotions

                              à l’heure ou pour économiser (il faut aider les banques ?) on ampute l’éducation nationale de profs par milliers, il est temps peut être de critiquer ceux qui réforment plutot que les élèves vous ne croyez pas ? et pourquoi des réformes qui ne profitent jamais à la masse mais qui creusent les inégalités ?



                            • Anka 23 octobre 2008 23:29

                              Bonsoir,
                              Votre article repose en partie sur la "mise hors contexte" d’une étude, et c’est très étonnant si l’on considère ce que dit le professeur dans cette scène. Si je peux rejoindre nombre de critiques sur ce film il me semble que le passage que vous citez ne se déroule pas comme vous l’évoquez, puisque dans l’extrait le professeur rappelle aux élèves qu’il leur a déjà présenté les conditions d’écriture de cette autobiographie. Votre critique ne prend absolument pas ceci en compte.
                              Nous n’assistons certes pas à tous les cours sur le Jounal, mais rien ne permet de penser que les points que vous considérez comme ayant été passés sous silence l’ont bien été, justement car le professeur rappelle aux élèves qu’il leur a déjà précisé le contexte d’écriture du livre. Il est évident que cet extrait ne montre pas le seul cours qui ait eu lieu sur cet ouvrage, comme je viens de le souligner car le professeur le dit très distinctement, et également car les élèves ont tous un exemplaire du livre en main (il n’est pas besoin de rappeler que l’on ne fait que peu acheter de livres aux élèves, surtout en ZEP, où d’ailleurs lors des premiers cours sur une oeuvre complète que les élèves doivent posséder il est bien rare qu’ils aient tous leur ouvrage). Il est possible qu’il s’agisse d’un livre prêté en série par l’établissement, mais en tout cas il semble évident qu’il n’est pas nécessaire de se lancer dans un prêt ou un achat collectif pour étudier un seul passage d’une oeuvre.

                              Ce cours ressemble bien plutôt au dernier cours sur une oeuvre étudiée intégralement, dans lequel le professeur s’éloignerait quelque peu de l’étude historique et littéraire pour tenter de montrer une autre dimension de ce texte, qui est aussi le portrait d’une adolescente en filigrane. (personnellement, ces études sur fond de "vous lui ressemblez-elle vous ressemble" m’ont toujours parues assez maladroites et peu constructives mais bon...)



                              • Paul Villach Paul Villach 24 octobre 2008 10:43

                                @ Anka

                                @ Anka

                                Votre objection serait recevable si… on n’entendait pas le professeur présenter Anne Frank comme si c’était la première fois qu’il en parlait.
                                Si votre hypothèse est la bonne, puisqu’il faut bien admettre des ellipses dans un film, que vient faire cette présentation ? Si elle a été faite avant comme il convient, selon votre hypothèse, et qu’on n’assiste qu’à une séquence sur le sujet, on comprend mal le besoin du professeur de revenir en ces termes sur l’arrestation d’Anne Frank et sa mort. Quand bien même votre hypothèse serait la bonne, ça lui aurait arraché la bouche de parler de police nazie et de camp de concentration ? Cette banalisation (policiers et mort) n’est pas neutre !

                                Ce livre, d’autre part, ne figure pas dans le livre de Bégaudeau. Pourquoi le remplacement dans le film de « L’Herbe bleue » par « Le journal d’Anne Frank » ? Paul Villach


                              • Bois-Guisbert 24 octobre 2008 16:53

                                Mais qui peut sérieusement croire que le changement de livre est le fruit d’un pur concours de circonstance - l’accessoiriste ayant balancé le premier bouquin qui traînait dans le coin -, et sa "mise en scène", le fruit du hasard ?


                              • fredleborgne fredleborgne 24 octobre 2008 06:33

                                Pour ma part, je ne recherche rien d’instructif ou de moral dans les oeuvres commerciales d’une profession prête à faire adopter des lois liberticides comme DADvSI et Hadopi, prête à faire du lobbying dans tous les niveaux de l’état pour se faire voter subventions et taxes à leur avantage, prête en plus à avoir des allégements d’impots et à produire quand même à moins cher à l’étranger, prête à utiliser émissions de radio et de télé pour se faire de la pub déguisée etc etc.
                                Ces gens là n’ont de leçons à donner à personne


                                • chris chris 24 octobre 2008 10:55

                                  Excellent article, Paul Villach

                                  Vous mettez le doigt là où ça fait mal.

                                  L’Education Nationale a été pendant longtemps un navire sans boussole, aujourd’hui c’est devenu une épave qui prend l’eau de toutes parts. On ne compte plus les exemples qui démontrent que l’on a érigé la médiocrité comme norme de référence en refusant de tirer les élèves vers le haut par des attitudes à la fois de renoncement, de découragement, et de peur. Il ne s’agit pas de stygmatiser tel ou tel mais bien de décrire un contexte généralisé. 
                                  En pratiquant un nivellement par le bas on pénalise durablement ceux qui veulent avancer et on conforte ceux qui ne le veulent pas.

                                  C’est pathétique et consternant, mais c’est surtout très inquiétant pour l’avenir... 


                                  • CANAAN 24 octobre 2008 11:33

                                    Trés intéressants commentaires...

                                    Deux petites questions cependant...

                                    Enseigne t’on DARWIN et la SHOAH dans les pays sous tutelle islamique ???
                                    Qu’en est il de la laïcité dans ces pays ???

                                    en important d’autres "cultures" sans intégrer nous importont...la négation de DARWIN, la révision de la ,SHOAH...et les sifflets ...

                                    Le choc des cultures, sans doute ou celui des civilisations !


                                    • maharadh maharadh 24 octobre 2008 11:43

                                      Tout à fait. Quand ces pays nous montrerons l’exemple ils pourront se permettre de nous critiquer en attendant ils ne font pas mieux que nous même pis.

                                      Le dénni a-t-il un avenir en Occident ?


                                    • CANAAN 24 octobre 2008 12:18

                                      internaute n’est pas "courageux"...il installe le doute en refaisant l’Histoire...mais voila, les faits sont sacrés, les commentaires "libres"...jusqu’à un certain point !
                                      Lorsque l’on refait l’Histoire c’est en général pour installer autre chose...en l’occurence, ,une idéologie qui combat les droits de l’Homme.
                                      A l’école comme au stade de FRANCE...ce sont les valeurs de la république qui sont remises en cause ! 
                                      Les exemples sont multiples...des allah akbar criés lors des émeutes, aux imams qui placent les lois coraniques au dessus des lois citoyennes en passant par T.RAMADAN qui joue désormais sur L’ETHIQUE islamique pour politiser toutes questions de société en faveur de l’islam, c’est bien la porte ouverte à un mouvement de fond.


                                      • Internaute Internaute 26 octobre 2008 18:37

                                        Internaute ne refait pas l’histoire, il énonce des faits mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Ensuite vous tirez des conclusions qu’alimentent vos propres fantasmes. Cessez de croire que tous ceux qui ne sont pas avec vous sont nécessairement des nazis. Quand au rapport entre l’islam en France et le film tiré du roman d’Anne Frank il faudra m’expliquer car je ne vois pas le rapport.


                                      • Senatus populusque (Courouve) Courouve 24 octobre 2008 14:20

                                        "Entre les murs va-t-il, comme on l’a soupçonné dans trois articles précédents (1), accroître le discrédit jeté sur le service public d’éducation pour rendre sa privatisation souhaitable ? Ou, au contraire, les véritables défenseurs du service public vont-ils s’en servir pour recenser et corriger les fautes commises qui ont conduit au désastre que ce film a déjà étalé aux yeux d’un million de spectateurs ?"

                                        Les infiltrés vont-ils accroître le discrédit jeté sur le service public des maisons de retraite pour rendre sa privatisation souhaitable ? Ou, au contraire, les véritables défenseurs du service public vont-ils s’en servir pour recenser et corriger les fautes commises qui ont conduit au désastre que cette émission a déjà étalé aux yeux des millions de spectateurs ?


                                        • CANAAN 24 octobre 2008 14:59

                                          ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/s yst/igen/rapports/rapport_obin.pdf

                                          Il est temps pour le service public, la république, la citoyenneté, la laïcité de reprendre la main...


                                          • docdory docdory 24 octobre 2008 23:18

                                             Cher Paul Villach

                                            Je suis finalement allé voir " entre les murs " . Une surcharge de travail m’a empêché d’écrire un article à ce sujet , mais l’attitude de Bégaudeau / François Marin à propos du journal d’Anne Franck est à rapprocher de ce qui constitue à mon avis une des scènes centrales du film . Au début du film , en effet , on voit le professeur d’histoire discuter avec Marin , le prof de français . Il lui dit que , dans son programme d’histoire , il est en train de voir l’époque des Lumières avec ses élèves , et propose à Marin de faire une espèce d’activité multidisciplinaire , en faisant étudier simultanément Voltaire en cours de français . Bégaudeau , alias Marin , répond en substance que Voltaire , ils ne sont pas au niveau pour comprendre . Le prof d’histoire s’étonne et propose " Candide ", en disant que tous les élèves peuvent comprendre " Candide " à cet âge . Bégaudeau répond approximativement :" ah non , même " Candide " , c’est trop compliqué pour eux " .
                                             Quelles peuvent être les raisons fondamentales de cette incroyable démission de Bégaudeau ? En effet Voltaire , c’est la racine de la civilisation française moderne . Comment des élèves pourraient-ils accéder à la dignité de citoyens adultes d’une République démocratique s’ils s’avèrent incapables de comprendre Voltaire ?
                                            Plusieurs motivations expliquent peut-être cette démission :
                                            1°) Dans sa volonté obsessionnelle de " ne pas exclure " , le prof de français refuse de voir la vérité en face : trois ou quatre élèves sèment la pagaille dans son cours , en premier le dénommé Souleymane , qui finira ( semble t-il au bout de nombreux mois ) , par être exclu . Un tel élève , à mon époque , aurait été exclu en quinze jours maximum, et les quelques autres agitateurs de la classe l’auraient fermé pour le restant de l’année . Ces trois ou quatre fauteurs de troubles sont responsables du fait qu’aucun enseignement n’est possible , en raison de leurs interruptions intempestives permanentes . La plupart des autres élèves seraient parfaitement capables de comprendre Voltaire, au moins partiellement , s’il régnait dans cette classe une atmosphère studieuse . Bégaudeau est psychiquement en état de conflit entre son devoir social, qui est d’enseigner , et sa philosophie politique de " lutte contre l’exclusion" . Or , enseigner , c’est malheureusement parfois exclure et sélectionner . En refusant d’exclure au plus vite les perturbateurs , c’est, du coup, la classe entière qui se retrouve exclue du savoir auquel elle pourrait prétendre !
                                            2°) Il est possible que Bégaudeau n’aime tout simplement pas Voltaire . En effet , Voltaire , certes , représente la tolérance , mais cependant est à mille lieues des idées de " relativisme culturel " assaisonnées de " respect " qui sont celles de gens comme Bégaudeau . Voltaire était prêt à se battre pour que des gens aient le droit d’exprimer leurs idées , même si elles étaient contraires aux siennes . Néanmoins , il ne se privait pas de se moquer ouvertement de ces idées dans tous les domaines , y compris religieux . De nombreux " penseurs " de gauche actuellement penchent que des valeurs telles que la liberté, les droits de l’homme et la laïcité, tous concepts directement issues de la pensée de Voltaire , sont un " discours " de l’Occident qui n’a pas plus de valeur que n’importe quel autre discours , et que , dans une société " multiculturelle " , on n’a pas à "imposer" ce mode de pensée (ou à " privilégier un discours par rapport à d’autres " ) à des élèves originaires d’autres cultures.
                                            3°) Néanmoins , je crains fort que Voltaire soit évité par Bégaudeau pour des raisons " ethniques " , analogues à celles qui font qu’il ne rentre pas dans les " détails " au sujet de la mort d’Anne Franck . En effet , nombre des élèves de cette classe sont issus de familles musulmanes . ( Je refuse d’appeler ces enfants des " enfants musulmans " : est-ce qu’on appelle des enfants de parents trotskystes des " enfants Besancenistes " , ou des enfants de parents Sarkozystes des " enfants UMP " ?). Or , Voltaire s’est notoirement livré à des attaques en règle contre les religions , et en particulier s’est livré à une charge féroce contre l’inventeur de l’islam dans sa pièce " Mahomet le prophète " ( Chef d’oeuvre absolu du théâtre qui , malheureusement , est maintenant victime d’une censure systématique ). Bégaudeau/ Marin a donc tout lieu de craindre que sa classe ne soit bordélisée si Voltaire y est étudié. Pour éviter de possibles ennuis , il préfère renoncer , en alléguant un pretexte " ils ne peuvent pas comprendre " , prétexte qui , si l’on y réfléchit bien , pourrait être assimilé à du racisme !...
                                            La fin du film semble donner tort au prof de français , en ce qui concerne l’aptitude de ses élèves à étudier Voltaire : en effet , une de ses plus mauvaises élèves , Esmeralda , la " pétasse " , comme il la qualifie inélégamment , raconte en fin d’année que le seul livre qu’elle a lu cette année est " la République " de Platon ( seul livre disponible chez elle ! ) . Si la plus mauvaise élève est capable de lire ça , les autres peuvent donc étudier Voltaire en cours , non ?
                                            Dernière remarque à propos du film : un des griefs pour lequel Bégaudeau/Marin accompagne Souleymane dans le bureau du proviseur est le fait que Souleymane tutoie Bégaudeau en classe .
                                            Or, que fait Bégaudeau / Marin ? : il tutoie les élèves et les appelle par leur prénom !!! 
                                            Lorsque j’étais moi même élève , à l’école maternelle , on était tutoyé et appelé par son prénom , en primaire , on était tutoyé et appelé par son nom de famille , et, à partir de la sixième , on était vouvoyé et appelé par son nom de famille , précédé de monsieur ou Mademoiselle. Le prof ne disait pas " François ( ou Hélène ) au tableau ! ", mais " Monsieur X ( ou Mademoiselle Y ) au tableau ! " Cette subtile graduation dans l’attitude des profs vis-à-vis des élèves marquait progressivement une ébauche de transition vers l’âge adulte . A noter que les élèves , entre eux , s’appelaient par leur nom de famille , seuls les vrais amis s’appelaient par leur prénom ! Respectés en tant que futurs adultes en formation , nous respections en retour nos professeurs . En 1969 , en cinquième , j’ai eu un premier prof tutoyeur . Cette nouvelle coutume fut en grande partie responsable de la profonde détérioration ultérieure de l’éducation nationale . De même que le tutoiement intempestif des " jeunes des cités " par les fonctionnaires de police est en partie responsable de la mauvaise image de la police dans les " quartiers " .


                                            • ka 25 octobre 2008 01:06

                                              @ Docdory

                                               Vous écrivez : 

                                              "3°) Néanmoins , je crains fort que Voltaire soit évité par Bégaudeau pour des raisons " ethniques " , analogues à celles qui font qu’il ne rentre pas dans les " détails " au sujet de la mort d’Anne Franck . En effet , nombre des élèves de cette classe sont issus de familles musulmanes . ( Je refuse d’appeler ces enfants des " enfants musulmans " : est-ce qu’on appelle des enfants de parents trotskystes des " enfants Besancenistes " , ou des enfants de parents Sarkozystes des " enfants UMP " ?). Or , Voltaire s’est notoirement livré à des attaques en règle contre les religions , et en particulier s’est livré à une charge féroce contre l’inventeur de l’islam dans sa pièce " Mahomet le prophète " ( Chef d’oeuvre absolu du théâtre qui , malheureusement , est maintenant victime d’une censure systématique ). Bégaudeau/ Marin a donc tout lieu de craindre que sa classe ne soit bordélisée si Voltaire y est étudié. Pour éviter de possibles ennuis , il préfère renoncer , en alléguant un pretexte " ils ne peuvent pas comprendre " , prétexte qui , si l’on y réfléchit bien , pourrait être assimilé à du racisme !... "

                                              Je ne pense pas que ce Bégaudeau (je n’ai pas vu le film) ait évité de faire découvrir des oeuvres de Voltaire à ses élèves pour des raisons ethniques. D’abord parce que je doute que ses élèves connaissent la bibliographie de Voltaire, Candide à la rigueur oui puisque c’est une des ses oeuvres les plus connues et probablement celle qui est la plus étudiée à l’école mais je doute fortement (sans vouloir sous-estimer leur culture, mais je sais de quoi je parle puisque j’ai fréquenté des écoles où la majorité des élèves venaient des cités) que ces élèves sachent que Voltaire ait pu critiqué et attaqué un prophète (en l’occurence le prophète Mohamed) dans une de ses oeuvres. Ensuite, Voltaire a écrit plusieurs oeuvres dans des genres différents donc le prof a l’embarras du choix, il peut donc faire étudier une oeuvre de Voltaire sans risquer de froisser une quelconque communauté ou catégorie de personnes.

                                              Je ne pense pas non plus que ce prétexte puisse être apparenté à du racisme puisqu’ici il ne s’agit pas d’une classe d’arabes ou de noirs mais d’une classe d’élèves issus des cités (en majorité des descendants d’immigrés mais pas uniquement, donc issus d’une certaine classe sociale). Ce sont donc des enfants qui n’ont pas l’habitude d’aller voir des pièces de théâtre, d’écouter de l’opéra, ou de visiter des musées, des jeunes qui ne se sentent pas proches de la culture pas parce qu’il ne l’aiment pas mais parce qu’ils n’ont pas eu l’occasion de l’approcher ou que trop rarement pour y prendre goût, l’apprécier et/ou la comprendre, ce qui ne signifie pas qu’ils soient insensibles à la culture en général ou à la littérature en particulier même classique ou incapables d’y comprendre quelque chose.


                                            • ka 25 octobre 2008 01:08

                                              petite erreur c’est "critiquer et attaquer" bien sûr ! 


                                            • ka 25 octobre 2008 01:14

                                              Autre chose être musulmane ne m’empêche aucunement d’étudier des oeuvres d’auteurs juifs ou critiques vis à vis à l’Islam.


                                            • Alexeï 25 octobre 2008 09:10

                                              @ Docdory

                                              Vous parlez d’un temps que les profs formatés dans les IUFM ne peuvent pas connaître L’école en ce temps là possédait des règles qui de plus étaient appliquées.

                                              Ce n’est pas l’angélisme béat d’une mary paule qui va nous permettre de remettre le système sur les rails.


                                            • docdory docdory 25 octobre 2008 09:14

                                               @ Ka

                                              Ce qui est méprisant ,et peut-être raciste , c’est de dire " ils ne peuvent pas comprendre " . Ce que Bégaudeau/Marin aurait pu dire , sans être méprisant , c’est : " je ne peux pas leur faire comprendre " ( à moins que ce ne soit : " je ne veux pas leur faire comprendre " ... )


                                            • Bois-Guisbert 25 octobre 2008 10:54

                                              Comment des élèves pourraient-ils accéder à la dignité de citoyens adultes d’une République démocratique s’ils s’avèrent incapables de comprendre Voltaire ?

                                              Vous avez pensé que si c’est la condition sine qua non, il est possible qu’il n’y tienne pas du tout à "accéder à la dignité (sic !) de citoyens adultes d’une République démocratique" ?


                                            • Paul Villach Paul Villach 25 octobre 2008 11:06

                                              @ Docdory
                                              Cher Docdory, ce n’est pas un commentaire que vous faites mais un article à part entière qui aurait mérité de figurer comme tel sur AGORAVOX. Vous vous doutez bien que je souscris des deux mains à votre si pertinente analyse. Paul Villach


                                            • ZEN ZEN 25 octobre 2008 11:22

                                              @ Doc

                                              "Bégaudeau répond approximativement :" ah non , même " Candide " , c’est trop compliqué pour eux " ."

                                              Combien de fois ai-je entendu cela !
                                              Ce postulat (non innocent -la lecture un peu exigeante prend trop de "temps de cerveau disponible"smiley est à la base de l’effondrement culturel auquel nous assistons depuis plus de 20 ans, dans toutes les matières

                                              Une petite élite échappe encore à cette dure loi du minimum . Mais une "élite pensante" peut suffire, non, dans l’aristocratie des affaires ?


                                            • ka 25 octobre 2008 12:15

                                              @ Docdory

                                              Le mieux serait je pense de demander directement à l’intéressé ce qu’il a vraiment voulu dire, là on ne fait que des suppositions et à partir d’une simple phrase on peut supposer beaucoup de choses, surtout quand on la sort de son contexte.

                                              En tout cas même avec des origines sociales ou ethniques différentes je doute qu’il soit impossible de faire étudier une quelconque oeuvre à des élèves, les capacités intellectuelles n’ont rien à voir avec le milieu social ou l’origine ethnique, il faut juste entretenir ces capacités dès le plus jeune âge, mais l’école seule peut-elle développer chez ces élèves l’intérêt pour la culture et faire en sorte que cette envie d’apprendre et de connaître, cette curiosité ne disparaisse avec le temps ? Le choix des programmes permet-il d’ancrer chez ces élèves les connaissances culturelles dont ils auront besoin toute leur vie, même s’ils n’en ont pas forcément conscience ? Le leur dit-on d’abord que ces connaissances sont indispensables, qu’on apprend pas pour apprendre ou seulement pour passer dans la classe suivante ?


                                            • ka 25 octobre 2008 12:59

                                              @ Docdory

                                              On a tous des préjugés mais vous ne trouvez pas que l’auteur de l’article : Paul Villach est lui-même méprisant quand il qualifie les élèves-comédiens du film de : "élèves incultes", "illettrés" ?


                                            • Paul Villach Paul Villach 25 octobre 2008 14:28

                                              @ Ka

                                              Si vous permettez, je peux vous donner mon propre point de vue, et Docdory donnera le sien, s’il le souhaite.

                                              Vous faites une confusion répandue par les médias qui font prendre... (aux incultes) les acteurs pour les personnages.

                                              Je vous renvoie à un superbe film d’Etore Scola, "Nous nous sommes tant aimés" (1974), qui, lui, n’a pas eu la Palme d’or. Il ne la méritait pas, tant il est au-delà de ces petites vanités. Vous y trouvez une séquence de jeu télévisé sur le mode de l’émission radiophonique ancienne : "Quitte ou double ?".

                                              Un des quatre héros du film est un professeur de lettres classiques, incollable en cinéma et en particulier sur ce qui s’appelle à tort le "néo-réalisme" italien. On lui demande la raison pour laquelle l’acteur qui joue le petit Bruno, se met à pleurer dans le film "Le voleur de Bicyclette" de Vittorio de Sica.
                                              Le prof qui connaît son sujet, répond aussitôt que Vittorio de Sica avait fait mettre dans le veston du gamin des mégots et avait feint de lui reprocher de fumer en cachette. L’enfant s’était mis à pleurer. Le metteur en scène en avait profité pour le filmer en larmes.
                                              Or, l’animateur du jeu refuse cette réponse et dit que Bruno, le personnage, pleure parce qu’il voit son père arrêté par les gendarmes, après le vol d’une bicyclette qu’il a commis, puisqu’il s’est fait voler la sienne.
                                              Un peu après dans le film, on assiste à un meeting où Vittorio de Sica raconte exactement son stratégème pour faire pleurer le gamin et le filmer en larmes...

                                              La question qui portait sur l’acteur reçoit une réponse sur le personnage !

                                              Vous faites la même confusion : je parle des élèves-personnages quand je dis qu’ils sont incultes !

                                              Maintenant, puisque ce film s’apparente aux "réality shows" en faisant jouer à des élèves leurs propres rôles ou peu s’en faut, l’inculture des uns rejoint sans doute l’inculture des autres. Mais je m’en tiens à l’inculture des personnages exhibés, ne connaissant nullement les acteurs. Paul Villach


                                            • ka 25 octobre 2008 15:01

                                              Désolée mais je pense contrairement à vous que dans le cas du film ’Ente les murs" il y a confusion entre élèves-personnages et élèves-acteurs parce que vous savez pertinemment (ça a suffisamment été répété dans les médias justement) que la grande majorité des scènes jouées dans ce film sont inspirées de la réalité vécue par ces élèves. La scène sur l’utilité d’utiliser le subjonctif à l’oral aurait pu se passer dans n’importe quel collège de ZEP. Le langage de ces jeunes n’est pas bien différent de celui d’autres jeunes. Je ne dis pas que ce film est un modèle de réalisme (de toute façon je ne l’ai pas vu donc difficile pour moi de juger) mais j’ai trouvé les extraits que j’ai pu voir assez réalistes, sans oublier que ces élèves ne sont pas des comédiens professionnels, ils sont dirigés certes par des professionnels mais ce qu’ils jouent c’est d’abord ce qu’ils vivent, ce qu’ils connaissent je pense. Si véritablement ce qu’on leur demandait de jouer n’était pas conforme ou du moins proche de ce qu’ils sont et de ce qu’ils vivent je pense que certains auraient pris la peine de le mentionner surtout qu’on ne montre pas forcément dans ce film que leurs bons côtés, ils ne sont pas idéalisés. Ce film est à mi-chemin entre fiction et documentaire donc il y a forcément une part de réalité dans ce film et quand vous qualifiez ces élèves-personnages d’illettrés et d’incultes quelque part vous désignez aussi les élèves-comédiens et je doute que ce soit complètement innocent de votre part. En fait vous jouez tout autant que les médias sur la confusion "élèves-comédiens" et "élèves-personnages", c’est ce qui vous permet d’être méprisant sans en avoir l’air.


                                            • Paul Villach Paul Villach 25 octobre 2008 15:24

                                              @ KA

                                              Ne biaisez pas ! Nous sommes en présence d’une fiction, si fidèle à la réalité soit-elle ! Vous franchissez le pas de la fiction à la réalité pour tenter de discréditer l’analyse que je fais du comportement des personnages.

                                              Je ne tombe pas dans ce piège grossier. Le comportement des personnages de ce film est celui d’incultes. L’analyse ne saurait confondre personnages et acteurs.

                                              J’irais même plus loin : j’accorderais volontiers que les élèves qui ont travaillé pour jouer sous la direction de ce metteur en scène ont dû faire un sacré parcours culturel qui les a arrachés à leur inculture originelle, par la réflexivité qu’impose le rôle à endosser. Mais il ne faudrait pas qu’ils s’arrêtent en si bon chemin.

                                              Ce ne sont donc pas les acteurs que je juge ici, mais seulement les personnages offerts en spectacle par le metteur en scène.



                                            • ka 25 octobre 2008 15:34

                                              @ Paul Villach

                                              Vous qui avez été prof justement trouvez-vous le jeu de ces jeunes et de leur professeur réaliste ? Pensez-vous que ce film reflète la réalité vécue par beaucoup de jeunes dans les écoles françaises ? Si vous pensez que non alors je serais prête à croire que ce ne sont pas les élèves-comédiens que vous méprisez mais bien les élèves-personnages.


                                            • Paul Villach Paul Villach 25 octobre 2008 15:54

                                              @ Ka

                                              Qu’il vous est difficile de faire la différence entre personnage et acteur !
                                              Normal ! Les médias ne cessent de faire la confusion dans les promotions de film pour appâter le chaland.

                                              Prenons un film comme "Z" de Costa Gavras : Marcel Bozuffi et Renato Salvatore jouent le rôle de Vago et Iago, les meurtriers du Docteur pacifiste, joué par Yves Montand. Ce sont de parfaits incultes, figures du "lumpen prolétariat" toujours utilsé par les mouvements fascistes pour lutter contre les démocrates.

                                              Ces personnages sont de beaux salauds. Bozuffi et Salvatore sont parfaitement entrés dans le rôle. Mais à qui viendrait l’idée imbécile que ce que je soutiens contre leur personnage, j’en fais grief à leur personne ?

                                              Je ne connais pas les élèves, acteurs amateurs, qui ont joué dans "Entre les murs". Pourquoi voulez-vous me faire dire que le mépris que m’inspirent les personnages qu’ils jouent, leur ait aussi adressé ?

                                              Un peu d’honnêteté intellectuelle s’il vous plaît ! Pourquoi voulez-vous confondre ces élèves acteurs avec leur rôle ? Cela doit vous arranger car la dissociation entre acteurs et personnages vous obligerait à vous rendre compte du désastre de l’École dont le film livre l’image et que vous ne voulez pas reconnaître.

                                              Maintenant, j’ai vécu des expériences qui m’ont convaincu que l’administration de l’Éducation nationale utilise ce "lumpen prolétariat juvénile" - campé assez bien dans le film - pour parvenir à ses fins inavouables contre des démocrates qui exigent le respect des règles sociales dans un établissement scolaire. Paul Villach


                                            • ka 25 octobre 2008 16:26

                                              @ Paul VIllach

                                              Je fais très bien la différence entre personnage et acteur quand celle-ci est bien nette, c’est-à-dire quand il s’agit d’une fiction mais dans le cas d’un film qui se veut fiction et documentaire à la fois la différence est plus mince, en l’occurence "Entre les murs" est un docu-fiction donc réalité et fiction sont mêlées, les acteurs jouent des personnages mais des personnages inspirés de leur propre réalité !

                                              Et arrêtez donc de croire que tous les autres sont trop cons pour voir qu’on essaye de les manipuler et que vous êtes le seul à pouvoir nous éclairer sur la supercherie puisque vous vous n’êtes pas dupe !

                                              Votre exemple n’est pas pertinent car le film que vous citez n’est pas un docu-fiction et ce que vivent les acteurs dans le film n’a aucun rapport avec leur vraie vie alors que dans "Entre les murs" les acteurs qui jouent dans le film sont dans la vraie vie des élèves issus des cités. 

                                              Ce n’est pas que je veuille confondre ces élèves acteurs avec leur rôle, ils sont déjà confondus, même s’il y a un scénario avec des dialogues, ils ne sont d’après les principaux intéressés que le reflet de ce qu’ils vivent eux-mêmes (élèves et professeur) au quotidien à l’école. Je ne cherche pas à embellir ou à sallir l’image de l’école, je n’ai aucun intérêt à le faire. On a déjà suffisamment vu de reportages (qui ne sont pas des fictions) qui montrent la réalité de ce qu’est le système éducatif et je suis peut-être plus jeune que vous donc on n’a peut-être pas vécu les mêmes choses à l’école mais ce que j’ai pu y vivre moi n’était pas toujours très rose et je l’accepte c’est la réalité comme je reconnais volontiers qu’il y a des profs et des élèves brillants même dans le public et même en ZEP. 


                                            • Paul Villach Paul Villach 25 octobre 2008 18:00

                                              @ Ka

                                              Merci de rester courtois(e).

                                              Vous me montrez que votre approche de l’information est des plus confuse. Normal ! L’École enseigne des erreurs à ce sujet !
                                              La notion de "docu-fiction" est une catégorie infondée inventée par la télévision pour tromper son monde. Il s’agit de faire croire que sont mêlées dans cette fiction la réalité et la fiction. La belle affaire !
                                              On n’accède qu’à "une représentation de la réalité" qui est une perception de la réalité au travers de médias personnels (cinq sens, mots, images etc.) et de médias de masse éventuellement.

                                              En conséquence, même si les élèves ont joué des scènes qui leurs sont familières, on ne peut pas, sans faire une grossière erreur, leur imputer ces scènes, puisqu’on est dans le jeu.
                                              Donc, oui les personnages sont de parfaits incultes. Non, on ne peut les confondre avec les acteurs qui les incarnent.

                                              Il suffit cependant de considérer que les personnages sont très fidèles à la réalité, ainsi que le professeur, le principal, la conseillère d’éducation, pour dire que l’on a une représentation de la réalité scolaire très fidèle.
                                              On attend que ceux qui loue ce désastre aille mettre leur enfant dans un pareil collège ! Paul Villach


                                            • ka 26 octobre 2008 10:43

                                              @ Paul Villach

                                              Je ne pense pas avoir manqué de courtoisie mais j’ai horreur des personnes qui croient tout savoir et tout comprendre sur tout mieux que tout le monde et c’est l’impression que j’ai de vous quand je lis vos articles et certains de vos commentaires.

                                              Ok pour vous les personnages de ce film sont des incultes et des illettrés et vous ne voulez pas confondre les élèves-personnages et les élèves-acteurs mais vous ne répondez pas à ma question : ces personnages sont-ils crédibles ?


                                            • Paul Villach Paul Villach 26 octobre 2008 12:02

                                              @ Ka

                                              Puisque vous faites part de vos horreurs, permettez que je vous fasse état des miennes. Je n’aime pas la mauvaise foi !

                                              Combien de fois ai-je écrit que les personnages de ce film sont tout à fait crédibles, au point que ce film me paraît être un reportage fiable, même s’il ne porte pas sur un établissement précis. Il a une portée symbolique donc générale. On retrouve à des degrés divers ce type de situation sur le territoire.

                                              Voyez les articles que j’ai consacrés à ce film, je n’ai cessé de le répéter. Mais il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Et de ça aussi j’ ai horreur ! Paul Villach


                                            • ka 26 octobre 2008 13:12

                                              @ Paul Villach

                                              J’aimerais savoir ce qui vous permet de dire que je serais de mauvaise foi. J’essaye juste de comprendre et ce n’est pas forcément évident. Vous reconnaissez volontiers que ces personnages qui s’inspirent du propre vécu de leurs interprètes sont des personnages crédibles et réalistes mais quand vous qualifiez ces mêmes personnages d’incultes et d’illettrés vous refusez de faire un parallèle qui existe pourtant entre les personnages et les acteurs.

                                              Est-ce le succès de ce film qui vous dérange ? Si je comprends bien ce n’est pas le film que vous jugez mais plus ce qu’il y a eu autour de ce film : la médiatisation, les honneurs, les louanges que vous jugez peut-être non mérités ou déplacés ? Vous pensez peut-être qu’on aurait du s’alarmer plutôt que de se réjouir en voyant ce que ce film montre du système éducatif. Vous considérez peut-être (je peux me tromper) que l’on devrait considérer ce film comme le constat d’une situation qui pourrait être la base d’un travail d’amélioration du système plus que comme une oeuvre quelconque qui n’aurait pas de conséquences ?


                                            • Paul Villach Paul Villach 26 octobre 2008 14:01

                                              @ Ka

                                              Bonne question ! Vous paraissez commencer à ouvrir les yeux. Je n’ai cessé de le répéter dans mes articles.

                                              Ce film que je soupçonne être l’instrument d’une campagne d’influence bien orchestrée pour préparer les esprits à la privatisation du service public d’Éducation, pourrait être au contraire l’occasion d’un sursaut de la part de ses défenseurs : voilà, pourraient-ils dire, ce que l’on ne plus veut plus voir ! Paul Villach


                                            • anny paule 25 octobre 2008 08:28

                                              Je prends le train en marche avec deux jours de retard... Trop à faire !

                                              Excellent article qui met en évidence non seulement "l’insoutenable légèreté" que certains collègues s’imposent pour coïncider avec les "non attentes" de leurs élèves, (autrement dit, leur démission) mais qui pose la question de la déliquescence du sytème public d’éducation et de sa mise à mort programmée, mise en scène et offerte en pâture au public...

                                              Par contre, les commentaire qui ont suivi l’article m’effraient, tout bonnement, par leur radicalité leurs relents racistes et communautaristes... (majoritairement, c’est ici une généralisation hâtive, mais cette lecture a posteriori permet de ressentir la teneur de l’ensemble).
                                              Au lieu de chercher à comprendre comment nous en sommes arrivées là, comment les principes d’intégration et de socialisation de la jeunesse (choisis par notre système public d’éducation, donc, par le Politique) ont conduit à ce phénomène de rejet de l’effort qui sévit dans nos établissements scolaires.

                                              Le multiculturalisme est un fait. Or, pour qu’un individu accepte de faire l’abandon de sa propre culture initiale, encore faut-il que l’offre qui lui est faite en face ait un intérêt réel pour lui (puisque nos principes intégrateurs se fondent sur l’assimilation, autrement dit la soumission à la culture dominante, vue par nos "élites").
                                              Ce qui a fonctionné durant la III° République, qui a permis de construire une unité nationale (aux dépens des cultures locales et régionales) a été appliqué (avec quelques nuances) à tous (indépendemment de leur origine sociale ou ethnique), depuis les années 60.
                                              Si, durant les premières vagues d’immigration massive, cela a bien fonctionné (il y avait le plein emploi, l’école jouait son rôle d’ascenceur social), les crises successives depuis le milieu des années 70 ont mis à mal le pouvoir et l’aura de l’école... Pire, les responsables ont été désignés : corps enseignant discrédité.
                                              Dans le même temps, l’argent facile, la société de consommation, le paraître, l’individualisme ont été montrés comme la voie royale... Dans ce nouveau monde, l’école fait figure de dinosaure... Les enseignants, ces "gagne-petit" ont été méprisés... Le contenu même de leurs enseignements, critiqué (par des gens incompétents) !
                                              La question se situe davantage à ce niveau, à mon avis. 
                                              Ceci est en réaction à tous ces commentaires intolérants et extrêmes... qui sont un indicateur du malaise de notre société... ça fait froid dans le dos... Vichy peut arriver demain ! 


                                              • Bois-Guisbert 25 octobre 2008 10:51

                                                « Par contre, les commentaire qui ont suivi l’article m’effraient, tout bonnement, par leur radicalité leurs relents racistes et communautaristes...  »

                                                Le communautarisme vous dérange ? Peut-être comprendrez-vous un jour qu’il est consubstantiel aux immigrations allogènes. Ce sont des gens comme vous qui croient que les allogènes naturalisés sont des Français comme les autres. Eux savent bien qu’il n’en est rien et, dans la plupart des cas, ils ne veulent pas l’être.

                                                Savez-vous comment les Subsahariens désignent ceux des leurs qui affectent d’être des Français comme les autres ? Des Bounty, noirs dehors, blanc dedans et c’est très méprisant comme appellation !

                                                « Au lieu de chercher à comprendre comment nous en sommes arrivées là, comment les principes d’intégration et de socialisation de la jeunesse (choisis par notre système public d’éducation, donc, par le Politique) ont conduit à ce phénomène de rejet de l’effort qui sévit dans nos établissements scolaires.  »

                                                Où allez-vous chercher que les jeunes allogènes veulent s’intégrer et se socialiser selon des principes en vigueur dans une société blanche industrialisée, de civilisation chrétienne et de culture gréco-latine ?

                                                « Le multiculturalisme est un fait. Or, pour qu’un individu accepte de faire l’abandon de sa propre culture initiale… »

                                                Et pourquoi un individu accepterait-il « faire l’abandon de sa propre culture initiale » ? Pourquoi un musulman adhérerait-il à la minijupe et au mariage homosexuel ? Avant de vous étonner de la non-intégration, vous devriez vous interroger sur le regard que ces gens portent sur nous. Vous seriez étonnée du nombre d’entre eux qui nous jugent lâches et décadents.

                                                Un Azouz Begag qui a été quelque chose dans le gouvernement Villepin dit « les indigènes » quand il parle des Français aux gens de sa communauté. L’autre jour, j’entendais un Maghrébin, chef d’entreprise, vivant bourgeoisement à Bordeaux, qui désignait les Etats du Maghreb, en disant « nos pays ». Ce n’était pas un lapsus, c’était l’expression subconsciente de son sentiment profond.

                                                Quant à Rama Yade, secrétaire d’Etat en exercice, elle déclare sans ambages : « Pourquoi me ferais-je enterrer seule dans un cimetière des Hauts-de-Seine, alors que je peux être dans un endroit si reposant, au soleil, avec les miens ? C’est là que je dois revenir quand je serai morte. », en d’autres termes, chez moi, c’est là-bas et pas ici !

                                                Autant pour le stupide universalisme républicain.

                                                « Ce qui a fonctionné durant la III° République, qui a permis de construire une unité nationale (aux dépens des cultures locales et régionales)… »

                                                Par ailleurs, une unité nationale ne se construit pas, elle apparaît tout naturellement lorsqu’un certain nombre de conditions sont réunies. Si une unité nationale pouvait se construire, la Belgique n’en serait pas là où elle est, la Yougoslavie existerait toujours, la Tchécoslovaquie également et, sous un autre nom, l’URSS aussi !

                                                « … a été appliqué (avec quelques nuances) à tous (indépendemment de leur origine sociale ou ethnique), depuis les années 60. »

                                                Parce que vous croyez que le même processus permet d’assimiler des gens qui sont très proches des Français en terme de civilisation, de culture, de religion et de mœurs, comme les Polonais, les Italiens, les Espagnols ou les Portugais, et d’autres gens qui sont nés et qui vivent dans un univers mental totalement différent ?

                                                « ...ça fait froid dans le dos... Vichy peut arriver demain ! »

                                                Et peut-être même cet après-midi… Vous devriez donc mettre une petite laine tout de suite smiley
                                                 


                                              • Senatus populusque (Courouve) Courouve 25 octobre 2008 11:20
                                                Les Français de souche sont ceux qui n’ont pas de double ou triple appartenance ; ils ne peuvent pas opter pour cette double (voire triple …) nationalité, qu’il faudra bien un jour supprimer ; ils n’ont pas de communauté, et seul leur communautarisme est suspect de racisme.

                                                Un certain nombre de Français d’origine étrangère, partielle ou totale, ne se sentent pas Français ; pour eux, "mon pays" reste celui de leurs ancêtres (le 13 octobre 2000, France-Infos diffusait l’interview de deux habitants de Belleville, un Juif et un Arabe ; ils s’entendent bien car ils se disent "avant tout Tunisiens" ...).

                                                La double appartenance des Juifs se lit, elle, dans ces lignes d’Alain Finkielkraut, écrites après des attentats antisémites dans les banlieues : « Pour la première fois, nous sommes dans le même bateau […] Ce n’est pas le moment de nous désolidariser de la France en l’accusant puisque la haine dont nous sommes l’objet vise aussi la France. » (« Un mouvement beaucoup plus vaste dont les Juifs ne sont pas les seules cibles », L’Arche, n° 527-528, janv.-févr. 2002, p. 36).

                                                Pourquoi donc l’attachement aux racines serait-il valorisé quand il s’agit d’étrangers et deviendrait-il franchouillard et honni dans le cas des Français ? Cette xénagogie (terme proposé par Fanny Seguin), est injustifiée.

                                              • anny paule 25 octobre 2008 11:34

                                                Je crois que vous n’avez pas saisi le sens de mon propos : c’était justement une critique du modèle imposé et de la politique d’intégration par assimilation et acculturation qui a été celle de la France, comme l’une des raisons de notre échec collectif.
                                                Personnellement, je n’ai aucune haine pour quiconque, bien au contraire... Je me sens très respectueuse, au contraire, de la diversité. J’agis, du reste dans ce sens...
                                                Quand j’évoque Vichy, c’est que l’ordre moral qui est en marche présente des similitudes... et que la xénophobie actuelle peut avoir des conséquences très graves.


                                              • docdory docdory 26 octobre 2008 23:43

                                                 @ Bois Guibert
                                                " pourquoi un musulman adhérerait-il à la mini-jupe et au mariage homosexuel " dites -vous ?
                                                On ne demande pas aux musulmans " d’adhérer à la mini-jupe " , mais de foutre la paix aux femmes qui en portent , y compris dans les quartiers ou ils sont majoritaires , y compris si ces porteuses de mini-jupe sont de famille musulmane .
                                                Quant au mariage homosexuel , pour l’instant , il n’existe pas en France ( pays dans lequel c’est chez les prêtres et les homosexuels qu’il semble y avoir la plus forte proportion de gens voulant se marier ! ) , donc les musulmans n’ont pas à " y adhérer " dans l’immédiat .
                                                Cela dit , si le peuple , par ses représentants ou par référendum , décidait que le mariage homosexuel devenait légal , rien n’obligerait des musulmans à se marier entre personnes du même sexe , et rien ne les autoriserait à emmerder les éventuels marié(e)s homosexuel(le)s !


                                              • CAMBRONNE CAMBRONNE 26 octobre 2008 14:20

                                                BONJOUR PAUL

                                                D’accord avec vous sur ce film . Ne craignez rien , il n’aura pas d’oscar . contrairement à ce que nous aimons penser, les américains sont souvent moins cons que nous .


                                                Vive l’Educ nat quand même .


                                                • Paul Villach Paul Villach 26 octobre 2008 15:31

                                                  Cher Cambronne,

                                                  Oui, bien sûr ! Vive l’Éduc Nat, comme vous dites, quand elle assure les conditions de l’éducation et de l’enseignement. Dieu merci, ça arrive ! Paul Villach


                                                • Ricos77 Ricos77 26 octobre 2008 19:00

                                                   Bravo à l’auteur. Et oui, on en est là... C’est "l’apport culturel" de l’immigration massive. Le "multiculturalisme", qui n’existe qu’en occident, qui est en fait que l’assassinat de notre culture. L’assassinat de notre pays. 


                                                  • garibaldi15 27 octobre 2008 02:53

                                                    @ l’auteur :

                                                    Vous assassinez le film ’’Entre les murs’’. C’est votre droit. Mais soyez sympa de ne pas assassiner au passage le patronyme de Renato Salvatori (son vrai prénom étant Guiseppe).

                                                    Votre ’’n’était-il pas de première importance de préciser la qualité particulière des policiers qui ont arrêté en août 1944 Anne Frank et sa famille cachée depuis 1942 à Amsterdam ?’’, est à côté de la plaque cher monsieur, car Anne a été arrêtée par un officier SS et 3 policiers néerlandais.

                                                    http://www.annefrank.org/content.asp?lid=5&pid=16

                                                    Pour votre information, Anne Frank n’a pas été gazée, ce que semble supposer la tournure de votre phrase ’’De même, le type de mort qui lui a été infligée dans un camp de concentration nazi ne méritait-il pas d’être précisé ?’’, mais elle est morte du typhus à Bergen-Belsen. 

                                                    http://www.annefrank.org/content.asp?pid=160&lid=5

                                                    Si le prof avait présenté les faits comme vous l’envisagez, il aurait simplement fait quelques erreurs historiques !

                                                    Votre ’’Ou ne s’agirait-il que d’« un détail » ?’’ est une crapulerie, et on a parfaitement compris où vous voulez conduire le lecteur.

                                                    Le jour où vous aurez fini votre branlette sur la vidéo de ’’Entre les murs’’, soyez sympa de ne pas la réitérer sur ’’Les demoiselles d’Avignon’’ ! Ce serait lassant !!!


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