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Accueil du site > Tribune Libre > La langue française, l’Europe et le Monde

La langue française, l’Europe et le Monde

Il fut un temps, le multilinguisme était présenté comme un élément essentiel de la construction européenne : chaque citoyen européen aurait le droit d'utiliser sa langue maternelle et chaque état membre la capacité aurait la capacité de préserver sa culture. La communication entre les citoyens et l’accès à l'information devaient devenir aussi faciles et simples que la circulation des marchandises dans l’espace européen.

Admirable projet. En effet, est-il acceptable d’assister à la disparition des langues et des cultures européennes sans agir ? C’est pourtant ce qui est en train de se passer malgré les annonces restées sans moyens et sans effets. Le multilinguisme représente un coût important. En conséquence, les langues minoritaires disparaissent progressivement au profit des langues majoritaires. Parmi les 6.500 langues qui existent dans le monde, on estime que la moitié d'entre elles auront disparu avant la fin du siècle. Beaucoup de langues européennes ont déjà disparu ou avaient presque disparu, mais ont été sauvées grâce à une volonté politique.

Comment peut-on traiter les 48 heures de vidéo qui sont téléchargés sur YouTube dans des centaines de langues chaque minute ? Comment peut-on nous assurer que les brevets européens sont accessibles aux entreprises qui utilisent des langues autres que l'anglais ? Comment peut-on donner la possibilité à un professeur d’enseigner à élèves qui ne parlent pas sa langue ? Comment peut-on empêcher la langue de s'enrichir de nouveaux termes au rythme de l'accroissement des connaissances ? Comment peut-on éviter d'avoir à passer d’une langue à une autre dans les universités et les grandes entreprises ?

Les technologies numériques, en particulier les technologies de la langue, fournissent des éléments de réponses. Internet facilite l'accès à l'information et à la connaissance pour l’ensemble des utilisateurs. Wikipedia existe dans environ 300 langues. Les réseaux sociaux impliquent l'utilisation des langues des différents utilisateurs pour les échanges. Facebook existe dans 80 langues, et Twitter en 20 langues. Les progrès de la science ont permis de mettre en œuvre des technologies linguistiques : les moteurs de recherche, la reconnaissance vocale et les systèmes de synthèse, la traduction automatique du texte et de la parole, etc… pour un nombre croissant de langues. Le traducteur de Google traite environ 60 langues, dont 20 avec l'interaction orale. Siri d'Apple est disponible en quatre langues. Jibbigo, un système de traduction de la parole autonome, en couvre une douzaine. Mais, comme on le voit, ces technologies ne sont disponibles que pour environ 60 langues, donc environ 1% des langues existantes, et à des niveaux de qualité (et donc de la facilité d'utilisation), très inégaux selon les langues concernées.

L’utilisation de ces technologies permet de réduire le coût d’un multilinguisme réel et pas seulement utopique. C’est même le seul moyen de le rendre possible. Et certaines technologies, telles que le sous-titrage automatique avec traduction ou correcteurs orthographiques, facilitent l’apprentissage de langues étrangères.

Or, ces technologies sont aujourd'hui fournies (gratuitement) par des sociétés américaines. Les acteurs de l’Union Européenne se disent prêts à partager la richesse de leurs cultures, mais ils sont confrontés à la barrière linguistique qui agit comme un obstacle à leurs échanges mutuels. L’absence d’investissements conséquents en la matière montre un désintérêt de fait pour cette question pourtant cruciale pour ce qui est présenté comme une « communauté ».

Essayer de convaincre les décideurs de la nécessité de développer ces technologies est une tâche difficile. Aucun groupe industriel n’a mis le multilinguisme parmi ses principales priorités, que ce soit dans le secteur des industries automobiles ou aéronautiques, les télécommunications, l'électronique grand public, l’informatique, les entreprises médicales ou audiovisuelles. Pourtant, chacun de ces secteurs a besoin du multilinguisme à des fins différentes, et la somme de ces besoins sectoriels représente un enjeu énorme. Qui fera ce calcul ? Qui va l'analyser ? Qui rassemblera les différents acteurs pour passer à l’acte ? Seule une volonté politique forte au niveau de l'Union Européenne pourrait le faire et démontrer ainsi que les technologies linguistiques ne sont pas seulement un sujet de recherche et de développement parmi d’autres, que les ressources linguistiques ne sont pas seulement des données perdues parmi beaucoup d'autres, mais qu’elles devraient constituer un élément essentiel de la construction européenne.

La langue française est une langue internationale importante, avec environ 220 millions de locuteurs dans le monde et environ 100 millions d'apprenants. C’est l'une des langues officielles de l'Union Européenne. Elle a longtemps été considérée comme la langue préférée pour la diplomatie ou la culture, mais l'Anglais (dont le berceau ne fait plus partie de l’U.E.) l’a progressivement remplacée pour toutes les utilisations. Le Français est très bien placé sur Internet où il est classé 8e des langues utilisées pour les requêtes de recherche sur le Web, après l'Anglais, mais aussi l’Espagnol, le Portugais et l’Allemand. Pour ce qui est de sa capacité à transmettre les connaissances, le Français est classé 3ème dans Wikipedia, derrière l'Anglais et l'Allemand. Plus de 60 langues, en comptant les langues régionales, sont également parlées en France métropolitaine ou dans ses territoires d'outre-mer.

La recherche française a bénéficié de programmes tels que le programme de langues Industries Francophone (FRANCIL) de l'Association des universités francophones (AUF), ou le programme Technolangue soutenu par plusieurs ministères français. Aujourd’hui, le grand programme franco-allemand Quaero concernant le traitement automatique des documents multilingues et multimédias regroupe environ 30 partenaires industriels et académiques dans le développement de huit projets applicatifs, et de plus de 30 technologies pour le traitement des langue parlée et écrite, image, vidéo et musique. Il est entièrement structuré autour de l'évaluation systématique des progrès de la technologie et de la production des données nécessaires pour développer et tester ces technologies.

Ces projets ont permis d'investir dans la production des données nécessaires pour le développement de technologies pour la langue française. Ils mettent le Français en bonne position au sein du groupe des langues européennes bénéficiant de ces technologies, avec l'Allemand, l’Espagnol, l’Italien et le Néerlandais, mais loin derrière l'Anglais.

Or, les entreprises françaises, comme beaucoup de celles de l'Europe, sont en majorité des PME qui sont en concurrence avec les grandes entreprises américaines telles que Google, Apple, IBM, Microsoft ou Nuance, qui ont investi massivement dans ces technologies. De nombreux chercheurs de ces entreprises américaines ont même été formés dans les laboratoires de recherche européens, ce qui est un comble.

La situation est similaire dans d'autres grands pays industrialisés où la langue française est largement utilisée : Belgique, Suisse et Canada.

Le financement de la recherche et de l'innovation sur les technologies linguistiques manque de continuité et se compose de programmes à court terme, coordonnés puis interrompus par des périodes de financement courtes ou clairsemées. Aucune coordination n’existe avec les programmes des autres Etats de l'Union Européenne sur ce sujet, même si ce thème de recherche semble être idéalement placé pour bénéficier d'un effort transnational partagé. La situation est similaire au sein de la Commission Européenne, où l’intérêt accordée à ce domaine varie au fil du temps. Il bénéficie parfois d'un engouement particulier chez un commissaire et devient une unité dédiée et une ligne d'action dans le programme-cadre, et d'autres fois il est fondu dans un conglomérat de différentes natures, alors que son rôle dans la construction de l'Europe était, nous avait-on dit clairement identifié.

Récemment, un invité (indien) a déclaré sur ARTE que, si les échanges d’informations continuaient à dans la forme et au rythme actuels, il ne resterait que trois langues vivantes sur la planète dans un siècle : l’Anglais (ou plutôt l’Anglo-américain), le Chinois (Mandarin), et l’Espagnol. L’évolution actuelle de l’Union Européenne ne permet pas de démentir cette affirmation, mais son éclatement ne ferait que reporter sur chaque état-nation la nécessité d’investir pour survivre en tant que langue et culture spécifiques.


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40 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 20 juillet 2016 08:46

    Bonjour, Jeussey

    Très intéressant article qui décrit de manière assez complète la situation existante en matière d’usage des langues sur la planète.

    Il ne faut pas se faire d’illusions sur l’usage de l’anglais : la conquête ne date pas des dernières décennies et de la seule volonté étasunienne comme cela est souvent affirmé à tort, mais remonte aux implantations de l’Empire britannique sur tous les continents.

    Quant à l’invité indien d’Arte, il a dit une ânerie. Non qu’il n’y ait pas convergence de la communication sur les trois langues citées, mais sa prévision pessimiste ne sera probablement pas plus vérifiée que celles de « spécialistes » qui annonçaient déjà des régressions massives il a un demi-siècle. Certes, ces régressions ont été constatées, mais ni dans l’ampleur ni dans la vitesse annoncées.


    • ljules lezard (---.---.73.103) 20 juillet 2016 20:48

      @Fergus
      l’Afrique dans 40 a 50 ans comptera 1 milliard d’habitants dont la plupart francophone ce qui placera le français devant l’espagnol. de toute évidence l’Europe a été voulu par les USA et a été fait pour imposer l’anglais comme langue europeenne


    • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 20 juillet 2016 22:32

      @ljules lezard


      « de toute évidence l’Europe a été voulu par les USA et a été fait pour imposer l’anglais comme langue europeenne »
      Absolument.
      Et dans cette affaire de nombreux auxiliaires sont intervenus, comme pour suppléer les EUA, quand ces derniers n’étaient plus en mesure de continuer leur machination. En gros dans les années 1990-2000, et tout cela ne fut possible que par un préalable : la colonisation douce des cerveaux, pendant quarante ans. Un travail bien préparé.

      Cordialement.

      Thierry Saladin 


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 07:20

      @ljules lezard

      La langue d’échanges qui est en train de s’imposer en Afrique n’est pas le Français, mais le Globish (lien).


    • Fergus Fergus 21 juillet 2016 08:36

      Bonjour, Jeussey de Sourcesûre

      En effet, c’est le globish qui s’impose, en Afrique ou ailleurs.

      Mais où est le problème ? Il fallait une langue universelle pour échanger sans difficulté par-delà les frontières linguistiques. Pourquoi pas le globish ? Il a au moins le mérite d’être très largement de l’anglais, ce qui lui donne une unité et une légitimité culturelle que ne possède pas et ne possèdera jamais l’esperanto, langue artificielle mort-née.

      Encore une fois, ce n’est pas la diffusion planétaire de cette langue qui pose problème, mais la volonté des gouvernements de maintenir ou pas les langues nationales et régionales.


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 09:10

      @Fergus

      Dans cette remarque, je ne faisais référence à aucun problème, je corrigeais une errur.

    • leypanou 20 juillet 2016 08:57

      que, si les échanges d’informations continuaient à dans la forme et au rythme actuels, il ne resterait que trois langues vivantes sur la planète dans un siècle : le genre de prophétie bidon que personne dans un siècle ne sera là pour infirmer.

      Je regrette que le breton ne soit plus parlé, le Corse, pareil, etc, etc ; on est en France, on doit parler Français qu’on le veuille ou non.

      Si on maintient cela, aucune langue ne disparaitra car toute langue est richesse de diversité et mérite d’être sauvegardée (je suis allé en Irlande il y a longtemps, de moins en moins d’Irlandais parlent gaellique, c’est dommage).

      Cela étant, l’article est intéressant.


      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juillet 2016 10:09

        @leypanou

        S’il est vrai que le nombre de locuteurs de la langue bretonne est passé sous le seuil qui permet à une langue de perdurer, il n’en est pas de même pour le Corse qui est une variante du Génois, parlé largement dans le Piémont italien. Cette ressource est encore assez vivante pour régénérer le patrimoine culturel corse pour le moment.
        Il reste, en France, l’Alsacien et le Catalan qui sont bien vivants, pour les mêmes raisons que le Corse, car partagés hors frontières. Le Provençal suit le même chemin que le Breton et l’« Occitan » est une fabrication récente qui a tenté de faire revivre un glorieux passé autour de l’héritage des troubadours et de Toulouse. Ila s’agit de folklore et pas d’action culturelle vivante.

      • Krokodilo Krokodilo 20 juillet 2016 21:14

        @Jeussey de Sourcesûre Effectivement, sans les Catalans espagnols, le catalan serait en France en voie d’extinction. Les militants, leurs enfants parfois, un peu de saupoudrage à l’école (des cours rapidement abandonnés par la plupart des élèves), et quelques politiciens qui le pratiquent ne suffiraient pas à le faire perdurer compte-tenu des mouvements de population.


      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juillet 2016 08:58

        Bonjour Fergus.

        Merci pour votre commentaire dont je partage le fond.
        Concernant l’attitude des Anglais vis-à-vis des autres culture à l’époque victorienne, la phase ultime de leurs conquêtes coloniales, il faut reconnaître que la vison des choses du point de vue de la France n’était guère différente, de Napoléon à la troisième république. Même les noms propres de villes ou de pays étaient francisé, en particulier au moyen-orient : Angora pour Ankara, Smyrne pour Izmir, Le Caire pour Al Kaïra, Alger pour Al Djezaïr, etc... Mais c’est la puissance économique et industrielle de Etats-Unis, sa politique hégémonique depuis la fin de la seconde guerre mondiale qui ont fait de cette langue ce qu’elle est aujourd’hui.

        • MagicBuster 20 juillet 2016 10:16


          En attendant,
          l’anglais figure toujours dans la liste des langues officielles de l’UE ...

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_officielles_de_l%27Union_europ%C3%A9enne#LO-UE

          (en attendant quoi - d’ailleurs ?)


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juillet 2016 10:23

            @MagicBuster

            Non seulement l’Anglais figure toujours, mais c’est le pivot central pour l’organisation du travail des interprètes qui assurent la traduction simultanée des débats !

          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juillet 2016 10:25

            @Jeussey de Sourcesûre

            ... et à votre avis, quelle langue utilisent deux députés ou commissaires européens pour se comprendre quand aucun des deux ne parle la langue de l’autre ?

          • MagicBuster 20 juillet 2016 10:28

            @Jeussey de Sourcesûre

            Evidemment ....
            Cela va sans dire , mais si vous voulez cela sera encore mieux en le disant smiley


          • Fergus Fergus 20 juillet 2016 11:12

            Bonjour, MagicBuster

            En ce qui concerne l’anglais langue officielle de l’Union Européenne, au même titre que 23 autres, non seulement le Royaume-Uni n’est pas encore sorti de l’UE, mais l’anglais est langue officielle de Malte et de l’Irlande ! Il n’a donc aucune raison de disparaitre. Qui plus est, cette langue est très pratiquée par les populations germaniques et scandinaves.


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 20 juillet 2016 11:25

            @Fergus

            « cette langue est très pratiquée par les populations germaniques et scandinaves »

            Le Latin était aussi « très pratiqué » dans l’empire romain... 
            La question est de savoir de quelle langue on parle : le BBC english ou l’american english ? 

            Quand Macron et Ségolène commettent des « anglicismes » du genre « Think Smartgrids », ce sont en fait des américanismes : les valets sont fiers de montrer qu’ils sont performants dans la langue de leur maître. N’est pas « young leauder » qui veut !

          • HELIOS HELIOS 20 juillet 2016 12:38

            @Jeussey de Sourcesûre


            ... le pire, c’est que même deux commisaires qui parlent -et ecrivent- la même langue vont devoir parler (en public) et rédiger en anglais

          • Fergus Fergus 20 juillet 2016 17:34

            @ Jeussey

            « La question est de savoir de quelle langue on parle : le BBC english ou l’american english ? »

            Peu importe à mes yeux : le principal est de disposer d’une langue comprise par le plus grand nombre. Mais cela ne doit pas nous empêcher, dans le même temps, de lutter pour la pérennité des autres langues, qu’elles aient une dimension nationale ou régionale.


          • Krokodilo Krokodilo 20 juillet 2016 21:26

            @Fergus C’est oublier l’aspect symbolique, le ridicule d’utiliser comme langue véhiculaire celle d’un pays qui a toujours eu un pied dehors en refusant l’euro, et celle d’un pays impérialiste qui commande à l’armée européenne, l’OTAN. C’est nier que la langue est aussi un outil de domination à tous les niveaux, culturel, diplomatique, personnel (on est toujours en situation d’infériorité avec un natif), financièr ( cet usage de l’anglais rapporte une fortune à la GB, élément trop souvent nié.) L’UE s’est construite sur le grand mensonge de l’égalité des peuples et des langues, puis celui des trois langues de travail quand il était évident qu’une telle construction politique a besoin d’une langue véhiculaire - et ce depuis l’empire romain ! L’autre mensonge fut de cacher que tout était fait pour favoriser l’anglais, sans aucun débat citoyen ni parlementaire (comme le programme Erasmus Mundus, exclusivement en anglais). Libre aux Scandinaves d’affaiblir leur langue en enseignant en anglais à la fac et de faire de l’anglais quasiment leur langue nationale-bis, mais il n’y a aucune raison pour que nous fassions pareil en collant nos enfants devant des dessins animés en anglais ou en imposant les films en VOST - quoique, on a déjà imposé l’anglais à l’école, alors c’est en bonne voie...


          • Fergus Fergus 21 juillet 2016 08:40

            Bonjour, Krokodilo

            Combat d’arrière-garde. Très franchement, je ne trouve pas plus ridicule d’utiliser l’anglais comma langue commune que l’espéranto, cette langue artificielle qui ne parviendra jamais à s’imposer.


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 09:12

            @Krokodilo

            Une langue est une arme de conquête, et les vainqueurs d’un conflit imposent toujours la-leur !

            L’’Esperanto a autant de chances de s’imposer que les phalanstères de Fourier, c’est une utopie.

          • Krokodilo Krokodilo 21 juillet 2016 16:35

            @Jeussey de Sourcesûre Il avait failli être choisi comme langue internationale de la Poste (j’en ai fait deux articles ici il y a qq années), du temps de la SDN ancêtre de l’ONU, mais la France surtout avait bloqué le vote. Et maintenant, c’est l’impérialisme américain qui empêche nos élites d’oser autre chose que l’anglais comme langue véhiculaire. L’espéranto n’est pas une utopie, il existe, il vit (seule langue construite à garder des locuteurs sur plusieurs générations), est disponible ; l’utopie c’est que nos décideurs et les médias dominants soient moins serviles et moins moutonniers !


          • skirlet 22 juillet 2016 14:50

            « Une langue est une arme de conquête, et les vainqueurs d’un conflit imposent toujours la-leur ! »

            Une fois de plus, quand il s’agit des langues, les gens acceptent l’injustice et la loi de la jungle...


          • Fergus Fergus 20 juillet 2016 19:45

            @ Robert Lavigue

            « Le tourisme imaginaire dans un camping car virtuel », ce n’est pas mon genre.

            Pour le reste, vous mélangez tout :

            1) Que la langue turque soit très pratiquée en Allemagne, rien de bien étonnant compte tenu du nombre élevé de travailleurs de cette nationalité. Mais ce n’est pas le sujet.

            2) Que l’anglais ne soit pas très pratiqué dans les tribunes du Hansa Rostock, je vous le concède bien volontiers ; Mais ce n’est pas de cela que je parlais : ce que j’évoquais, c’était évidemment la partie de la population en contact - pour des raisons professionnelles ou par goût des voyages - avec des personnes issues d’autres pays. Et contrairement aux Français, très peu à l’aise avec les anglophones, les Allemands maîtrisent en général bien cette langue. Un constat que je n’ai pas besoin de vérifier dans le cadre d’une « fantaisie ethnographique » car observé à différentes reprises lors des séjours ou déplacements que j’ai faits en Allemagne, de Mannheim à Berlin, ou de Hambourg à Munich (y compris des petites localités de Bavière).

            Oubliez le « mélenchonisme » -hors sujet -, et cessez de prendre vos interlocuteurs pour des niais  ! 


          • Fergus Fergus 21 juillet 2016 08:28

            Bonjour, Robert Lavigue

            « Comme Fergus ne parle pas allemand, il ne peut communiquer qu’avec des Allemands anglomanes »

            Merci d’arrêter de bâtir des histoires toutes plus délirantes les unes que les autres. Il se trouve que j’ai fait allemand première langue, et effectué des séjours dans une famille uniquement germanophone en Bavière lorsque j’étais adolescent. Et si je ne parle pas très bien la langue allemande, je la maîtrise suffisamment pour la vie courante.

            Où avez-vous vu que je comprends le bavarois ? C’est de l’affabulation de votre part ! J’ai évidemment beaucoup de mal avec les gens qui s’expriment dans ce dialecte, ou en souabe, ou en schyzerdütsch, ou même en alsacien, dont Brieli, actuellement absent du site, plaçait des parfois des expressions dans ses commentaires.

            A force de vouloir à toute force contredire vos interlocuteurs, vous racontez n’importe quoi, et vous êtes complètement à côté de la plaque.


          • MagicBuster 20 juillet 2016 14:04

            @FERGUS

            Vous dites « mais l’anglais est langue officielle de Malte et de l’Irlande ! »

            Dans le tableau des langues officielles :
            - il apparait comme langue officielle de l’irlande : L’irlandais.
            - il apparait comme langue officielle de malte : Le Maltais.

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_officielles_de_l%27Union_europ%C3%A9enne#LO-UE

            Contrairement à ce que vous dites,
            Tout semble indiquer que l’anglais n’est la langue officielle d’aucun pays d’Europe.


            • Fergus Fergus 20 juillet 2016 17:51

              @ MagicBuster

              « Tout semble indiquer que l’anglais n’est la langue officielle d’aucun pays d’Europe »

              N’importe quoi ! Le maltais est en effet langue officielle de Malte avec l’anglais. Et l’irlandais (gaélique) est langue officielle de l’Irlande avec l’anglais.

              Et pour cause : si de nombreux Maltais parlent encore leur langue traditionnelle, tel n’est pas le cas - loin s’en faut - en Irlande où le gaélique irlandais n’est pratiqué que dans le « Gaeltacht », autrement dit dans quelques contrées désolées des péninsules de l’ouest ou des comtés du Mayo et du Donegal.

              Si seule la langues officielle traditionnelle de ces pays a été mentionnée jusque là dans la liste des langues de l’Union Européenne, c’est évidemment parce que personne ne croyait voir survenir un Brexit. Ne doutez donc pas que cette liste va être revue, et l’anglais réintroduit comme langue officielle de l’Irlande et de Malte dans l’UE.

              Bannir l’anglais au motif que vous évoquez n’aurait aucun sens, et vous le savez d’ailleurs parfaitement.


            • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2016 17:19

              Bonjour, Je reprends le chapeau « Il fut un temps, le multilinguisme était présenté comme un élément essentiel de la construction européenne : chaque citoyen européen aurait le droit d’utiliser sa langue maternelle et chaque état membre la capacité aurait la capacité de préserver sa culture. La communication entre les citoyens et l’accès à l’information devaient devenir aussi faciles et simples que la circulation des marchandises dans l’espace européen ».


              Ce n’est pas « il fut un temps », mais « il sera un temps où le multilinguisme sera un élément essentiel pour obtenir un job ».
              Nous avons deux fêtes qui encadrent votre fête nationale française.Le 11 c’était la fête de la communauté flamande et j’écrivais un billet de souvenirs qui disait « J’aime les Flamands ». 
              Demain, ce sera notre fête nationale officielle avec ce soir déjà, une pré-fête dans les Marolles sur la Place du Jeu de Balle. Nous vivons dans une ville multiculturelle dans laquelle plus d’une centaine de nationalités s’y côtoient. 
              C’est dire que les langues suivent cette extension. 
              C’est vrai l’anglais, ou plutôt le globish, fait office de passerelle... mais connaitre trois langues y est une obligation si l’on veut la moindre chance d’y trouver une place.L’obligation fait toujours loi quelque part.Qu’on se le dise.... smiley 

              • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2016 17:32

                Jeussy,


                 Les langues est mon sujet à la crème.
                 Je dois bien avoir 3 ou 4 articles qui traitent du sujet depuis le premier qui avait pour titre « Les langues, un sacré jeu de langues ». 
                 Je sais très bien qu’en France, comme dans les pays anglicans, on est plutôt unilingue et qu’on est assez chatouilleux pour tout ce qui n’est pas du pur et dur français avec l’orthographe comme outil de reconnaissance comme il en existe pour les Flamands qui faisaient dire « schild en vriend » comme passeport à ceux qui voulaient faire partie de leur clan.
                 Que font les Français en vacances ? 
                 Mais ils restent en France.... de peur de se retrouver dans une « terra incognita ».
                 Aujourd’hui, la Flandre a peur de la tache d’encre du français à Bruxelles.
                 C’est vrai on parle de 90% de francophones et 10% du reste. C’est de plus en plus faux.
                 Les étudiants flamands n’apprennent plus volontiers le français, pour raison de trop grandes difficultés de la langue écrite.
                  
                 

                • L'enfoiré L’enfoiré 20 juillet 2016 17:38

                  J’ai cité des anecdotes dans l’article mentionné plus haut..

                  En voilà, une autre.
                  J’ai travaillé dans une société américaine.
                  L’anglais était utilisé lors des réunions informelles.
                  Puis, je ne sais qui a pris la décision, cela a changé.
                  Chaque orateur pouvait parler dans sa langue maternelle.
                  L’anglais n’était plus utilisé que dans les occasions pendant lesquelles, des Amerlocks venaient nous rendre visite.
                  Comme quoi... l’évolution n’est pas dans l’unilinguisme. 
                  Mais c’est vrai que ce sont le nombre des locuteurs qui imposent leur langue... ou leur dialectes.. 

                • Krokodilo Krokodilo 20 juillet 2016 19:28

                  « . C’est même le seul moyen de le rendre possible »
                  Il existe un autre moyen : promouvoir l’espéranto comme langue véhiculaire de l’UE, une langue construite largement plus facile que n’importe quelle langue vivante ou morte, équitable par l’effort qu’elle demande à chacun et par ses racines étymologiques et grammaticales. Seule manque la volonté politique de nos « élites », tous ou presque anglophiles, ou résignés, ou craignant de paraître bizarres par une idée négligée par nos grands médias soumis aux USA. Regardez le temps consacré sur France-info ou BFM-TV à l’avant-campagne électorale américaine, pourtant simples primaires avant la vraie campagne ! Le problème de la communication dans l’UE n’est pas technique mais politique, et ce n’est pas la traduction automatique, encore très approximative, qui changera cela.
                  PS : l’anglais, pas plus que le français, ne prennent de majuscules, dont la multiplication, même dans les textes officiels des administrations et des établissements scolaires reflète la contamination anglosaxonne, ce pourquoi je me permets de vous le faire remarquer.


                  • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2016 14:39

                    @Krokodilo bonjour,


                     Je me demandais quand vous alliez apparaître pour expliquer les avantages de l’espéranto.
                     L’inconvénient d’une langue construite de toutes pièces, c’est qu’elle est rarement enseignée comme langue maternelle.
                     Une langue maternelle n’est pas une volonté politique mais un outil de communication qui se transmet de génération en génération.
                     Vous savez que j’ai étudié les rudiments de l’espéranto et ils sont en effet vite appris. Nous en avons discuté sur cette antenne.

                     Vous savez aussi, si vous avez lu ce que j’écris au sujet de la alangue française, que je ne suis pas d’accord sur les manières de l’écrire, qui ne correspond pas avec la langue parlée.
                     Pluriels et genres ne sont pas prononcés et sont donc très souvent oubliés à l’écriture. Les sons ne suivent pas l’écriture des lettres. Les exceptions aux règles sont presque aussi nombreuses que les règles.
                     
                     L’espéranto étant une langue agglutinante, demande une gymnastique de l’esprit.
                     Gymnastique de l’esprit qui oblige de retenir en mémoire les racines des mots avant d’y ajouter les affixes pour en changer les sens.
                     Une langue demande toujours un apprentissage et de la mémoire même si la grammaire est simple et n’a pas beaucoup de règles.

                     Un jour viendra où il y aura une traduction simultanée d’une langue sur l’autre lorsque vous prendrez un téléphone et qu’un interlocuteur vous parle dans une autre langue.
                     Syntaxe, grammaire et vocabulaire de chacune d’elles.
                     Un peu de patience.... smiley
                     

                  • Krokodilo Krokodilo 21 juillet 2016 16:20

                    @L’enfoiré Bonjour, ça faisait longtemps. L’espéranto n’est pas construit « de toutes pièces » mais sur la base de diverses langues très répandues, donc sur le génie humain en général.
                    Pour ce qui est de la mauvaise correspondance entre écrit et oral, l’anglais est, de très loin, la langue la plus irrationnelle - ce qui en fait toute sa difficulté.
                    Toutes les langues demandent un apprentissage, mais retenir une seule racine pour tous les dérivés est un effort de mémoire bien moindre car les affixes sont appris une fois pour toutes - vous connaissez l’exmple de « cheval, jument, poulain, étalon », quatre mots complètement différents à retenir sans aucune logique, alors qu’en espéranto, ces quatre mots ont la même racine., de même pour TOUS les animaux.
                    La traduction automatique n’a fait des progrès que par l’incroyable augmentation des capacités de mémoire, en mémorisant et comparant le plus possible de propositions, expressions, morceaux de phrases, mais pas par la compréhension réelle du texte. Ca sert surtout à demander toujours plus de crédits de RetD, promettant un avenir radieux tout en niant l’état de fait, l’anglais comme langue de l’UE.


                  • L'enfoiré L’enfoiré 21 juillet 2016 17:24

                    @Krokodilo, 


                    Bien sûr vous avez raison sur tous les points..

                    Zamenhof a eu une bonne idée. Il voulait tenter d’effacer les difficultés de communication entre les hommes.
                    Mais...
                    Une langue est un outil de communication souvent attaché à une culture.
                    Elle apporte en même temps, une diversité et un obstacle pour celui qui ne veut pas faire le moindre effort pour en apprendre une ou plusieurs autres.
                    Il faut une motivation qui n’existe pas d’office comme je l’ai exprimé dans mon dernier billet sur le néerlandais.
                     
                    Deux questions à se poser : 

                    Pourquoi le français était une langue utilisée presque partout en Europe au 18ème siècle et suivant et ne l’est plus ?
                    C’était surtout une langue de la diplomatie avec ses nuances exprimées dans ses analogies et ses synonymes.
                    Les dirigeants de la plupart des pays l’utilisaient.

                     Pourquoi l’anglais est-il devenu une langue universelle et domine le monde ?
                    Réponse : http://frenchinaustralia.com/pourquoi-langlais-est-il-devenu-une-langue-universelle/
                    La diplomatie l’a utilisé à partir de la 2ème guerre du 20ème siècle.
                    L’Empire britannique était surtout naval et comme île, il a résisté plus longtemps que le continent.
                    L’anglais domine depuis le monde scientifique, militaire, internet, commerce...
                    Est-ce l’anglais pur ? Non, américain...
                    Globish, que tout le monde baragouine.

                    Les populations ne font que suivre les mouvements généraux en espérant se faire comprendre et en ne cherchant pas trop la perfection de l’usage.
                    Parler et écrire, deux choses qui s’opposent souvent.
                    Lire de l’anglais n’est pas trop difficile.
                    L’entendre parlé dépend très fort de la manière de l’utiliser par son locuteur habituel

                  • skirlet 22 juillet 2016 14:44

                    @L’enfoiré

                    « Globish » est une marque déposée, une liste de 1500 mots. Ne pas confondre avec « broken english », alias les rudiments de l’anglais que beaucoup utilisent en pensant parler anglais.

                    « Lire de l’anglais n’est pas trop difficile » - certes, certes. Lire à haute voix devient bien plus dur, et comprendre - plus encore...


                  • Thierry SALADIN Thierry SALADIN 22 juillet 2016 00:49

                    Et allez donc !  

                    Voilà un article intéressant — bravo à l’auteur — et on vient nous bassiner avec l’espéranto. 

                    Certains ont dû s’y coller pour remettre ce rêveur à sa place. Même l‘auteur a dû intervenir.

                    Quand donc comprendrez-vous, Krokodilo, qu’on s’en tape de votre espéranto ?

                    Vous pouvez dire ce que vous voulez sur votre langue, on ne vous lâchera pas avec ça.

                    A contrario, l’anglais parlé sur la planète, c’est une langue de culture.

                    Et nous approuvons nos politiques.

                    Certes, nous avons compris où ils mènent notre pays. Certes, ce sont pour la plupart des voyous, des opportunistes, etc, mais quand ils promeuvent l’anglais dès le plus jeune âge (au CP), ils ont raison

                    Lisez ça  :

                    « Il y a 6000 langues parlées dans le monde, c’est 5999 de trop, l’anglais suffira. »

                    Un sénateur états-unien. (rapporté par le Figaro Magazine, 22 juin 2002).

                    Et çà :

                    « Les autres langues demeurent des patois, tandis que l’anglais devient la grande langue des affaires gouvernementales, du commerce, de la loi, de la science, de la littérature et de la théologie. C’est une langue universelle pour les grandes questions matérielles et spirituelles. »

                     (Un auteur du nom de George, cité par Carnival culture : the thrashing of taste in America » James. B. Twitchell Columbia University Press, 1992.)

                    Apprenez une bonne fois pour toutes que l’anglais s‘est imposé ; par l‘opération du Saint-Esprit

                    Comprenez aussi que parler la langue du pays qui fout le bazar sur la planète ne nous pose aucun problème. 

                    Même si François Cavanna a écrit :

                    « En parlant en anglais au lieu de parler notre langue nous sommes les bougnoules des Amerloks. »

                    D’autant que des gens comme BHL, Copé, Hollande, Sarkozy, Aubry, Royal, Kouchner, etc. sont très favorables à la politique actuelle consistant à faire en sorte que les Français parlent de plus en plus l’anglais, et aussi de moins en moins le français. Mais ça, ce n’est pas important.

                    Vous comprenez maintenant, Krokodilo, ou faut-il que je me fâche ?

                    Et puis, il paraît que des gens comme Hitler, Staline ont pourchassé les espérantistes. 

                    Imaginez tout ce qu’ils auraient pu faire, ces deux grands hommes, s’ils ne s’étaient pas occupés de cette ânerie qu’est l‘espéranto, vous ne trouvez pas ?

                    Je vous avoue que parfois j’ai du mal à comprendre la logique de ces deux sommités du XXe siècle.

                    Bonne soirée quand même, Krokodilo. 

                    Thierry Saladin


                    • Krokodilo Krokodilo 22 juillet 2016 09:53

                      Au moins, en en parlant de temps en temps, luttons-nous contre le refrain que l’anglais langue de l’UE « ça s’est fait naturellement » ! Le bonjour aussi.


                      • ewropano 22 juillet 2016 11:14

                        Ils ne souhaitent pas que les Européens communiquent entre eux en anglais, ils veulent seulement qu’ils n’utilisent pas d’autre langue pour cela.


                        • skirlet 22 juillet 2016 14:39

                          Article intéressant. Excusez-moi, auteur, mais une fois encore je vois à quel point l’anglicisation avance... Les majuscules inutiles fleurissent partout. Quand il s’agit de langues, « le français », « l’anglais », « le catalan » etc. etc. s’écrivent en français avec une minuscule ; quand il s’agit de gens, alors c’est « le Français », « l’Anglais », « le Catalan » etc.

                          Pour ma part, je reste persuadée que la traduction automatique ne sera pas ni fiable, ni même correcte avant d’avoir créé une intelligence artificielle.


                          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 22 juillet 2016 16:56

                            @skirlet

                            Merci pour vos remarques.
                            En ce qui me concerne, le laxisme dans l’utilisation appropriée des majuscules a son origine dans un fond de paresse et d’étourderie qui l’emporte souvent sur des aspects plus positifs de ma personnalité. Mais après tout, peut-être est-ce en même temps un manque vigilance et un laissez-aller, ce qui n’est pas contradictoire. Il m’est bien arrivé de répéter ce que venait de dire mon interlocuteur plutôt que de lui répondre parce que je pensais à autre chose.

                            Pour ce qui est de la traduction automatique, ja partage votre point de vue. L’intelligence existe (domotique, cybernétique, etc...), mais elle ne fonctionne pas comme le cerveau humain. Paramétrer des métaphores et des métonymies semble aussi difficile que d’attendre de l’humour de la part d’un ordinateur.


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