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Accueil du site > Tribune Libre > La liberté d’expression et ses limites à débattre

La liberté d’expression et ses limites à débattre

Dans notre devise nationale, il y aurait le mot "propriété" on serait plus sûr de sa réalité puisque sans aucun doute possible, on peut être propriétaire de plein de choses ; parfois bien curieuses : de mots, de formules génétiques naturelles, de mimiques. Du moment qu'on peut présenter une facture ou un titre d'antériorité, notre possession d'une chose ou d'un animal n'est pas discutable. Et tant qu'à faire, on va jusqu'à dire "ma mère" "mon fils" "mon patron" "ma ville" "mon pays". Le sens de propriété est large. En tous cas, pour le concept de propriété, ça va fort et sans aucune limite.

Bizarrement. Il faut dire qu'à l'époque, le Monde paraissait encore infini et les fortunes finies. On n'imaginait pas que le rapport de force allait s'inverser. Qu'en 2030, il y aura des individus pouvant acheter la Planète entière. Quid alors des Liberté, des Egalité, des Fraternité.

Concernant la liberté, alors qu'elle apparaît en lettres d'or dans notre devise, sa réalité est plus douteuse. Pour certaines choses et surtout en comparaison avec d'autres pays, elle peut sembler réelle (la liberté de voyager par exemple, qui est plus acquise ici qu'en Corée du Nord). Pour d'autres choses et surtout si on cesse les comparaisons avec d'autres pays, si l'on raisonne de manière absolue, cette liberté tant clamée peut sembler fantasmée bien plus que réelle.

Dans le concept de liberté, il y a d'office, nous le savons tous, le mur de "celle de l'autre". Tellement d'office qu'on pourrait se demander pourquoi il avait fallu phraser autour.

Dans le concept de propriété aussi devrait se poser la question du tort fait à un autre ou à tous les autres quand on s'empare par exemple de terres, de bord de mer, de sous-sol, de forêt ou d'invention. Pourtant ça passe. Il y a certes souvent des frictions et des procès sur la propriété mais son principe reste indiscutable. Si on a payé ou si on a hérité, on possède point. Il n'y a pas de limite à ce concept. Léopold II avait été propriétaire -en personne- du Congo et Benetton peut en faire autant en Argentine.

Pourquoi la notion de liberté, qui ne nuit pas forcément plus gravement à autrui que celle de propriété, surtout à notre époque où des multimilliardaires peuvent tout s'approprier, pourquoi cette notion de liberté n'est-elle pas plus fermement acquise ?

Pourquoi, à peine l'évoque-t-on, brandit-on qu'elle doit être limitée car "il y a celle des autres bla bli bla blo"

Le barrage-poncif-dogme de " la liberté des autres" empêche qu'on y réfléchisse. Ca semble tellement évident, ça saute tellement aux yeux, c'est tellement lumineux qu'il faille limiter notre liberté parce que "celle des autres" que le débat n'a jamais lieu sur ce sujet.

A se demander pourquoi on avait eu besoin d'évoquer la liberté si c'était aussitôt pour dire qu'elle était limitée à celle des autres. On n'en parlait pas avant 1789 et on savait très bien que "celle des autres". Tous les peuples du monde, de tous les temps, savent sans même y penser que la liberté de chacun est limitée par celle des autres. Ca allait très bien sans dire. Personne avant 1789 n'avait eu l'idée de faire un tel plat de la liberté pour sortir une telle banalité en queue de poisson "celle de l'autre". Il y a donc eu un tour de passe-passe en 1789 sur le sujet de la liberté. Une manipulation. 

Bien sûr qu'il ne faut pas avoir la liberté de tuer par exemple, ni celle de voler. Mais ces questions du tuage et du vol sont déjà traitées par ailleurs, par d'autres lois, évidemment. Tous les peuples ont prévu des lois interdisant le meutre et le vol, sans avoir songé à brandir le concept de liberté pour autant. Alors fallait-il pondre un article brandissant la liberté mais..limitée ceci cela "celle des autres" ? Ou plutôt pourquoi a-t-il été pondu, pourquoi ce concept de liberté avait-il été présenté en néoveau d'or alors que son contenu était complètement creux ?

Qui donc a introduit le dogme "celle de l'autre" qui nous aveugle de sa lumière ? Le Sans-culotte ? Le paysan Breton de 1790 ? Le tailleur de pierre de 1792 ? Le duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville a priori. Un législateur, un chef révolutionnaire. Et un chef ça a toujours le souci de contrôler la masse par le bâton, la prison et l'épée.

(Il n'étaient pas rares les aristos qui avaient trouvé le Révolution intéressante. A condition qu'Elle ne paranoïse pas sur les aristos en les pourchassant systématiquement)

Comment pourrait-il y avoir pouvoir central si d'emblée on ne limitait pas la notion de liberté avec l'argument bécon (béton et con à la fois) "celle des autres" afin de la rendre très ambigüe et d'ouvrir la voie à sa limitation par le Pouvoir ? Car c'est évidemment au Pouvoir qu'échoit la tâche de dire où se trouve "celle de l'autre". Partant de là le Pouvoir décide surtout du bridage de tous (sauf des plus adroits qui parviennent à se faufiler vers le palais et qui sont alors intégrés au Pouvoir).

C'est que pour les Bleus de 1789 (y compris les aristocrates qui s'y étaient joints), la partie n'était pas gagnée. Le risque était très grand que les monarchistes reprennent le dessus. Un quart de la France était Chouans. Il était indispensable de brandir le concept de liberté histoire de marquer qu'on devenait désormais libre, grâce à la démocratie donc, alors qu'auparavant, en monarchie, on ne l'était pas. Il fallait absolument prétendre que la Révolution apportait plus de liberté. Mais il fallait forcément un biais pour bloquer la liberté des royalistes. Il fallait donc un article offrant au Comité de Révolution la possibilité de trancher ce qu'il voulait.

(Je rappelle un fait étonnant dont j'espère qu'il est vrai. Sous Louis XIV, n'importe qui pouvait, le matin je crois, entrer jusque dans la Galerie des Glaces de Versailles et y interpeler (on peut l'écrire avec 2 L) le roi pour lui présenter quelque doléance. Attendez, le plus beau : il y avait, à l'entrée des grilles (je pense que c'était la petite grille du sud) des stands de loueurs d'épée. Ceux qui n'en possédaient pas, parce qu'ils n'en avaient pas les moyens, pouvaient en louer une afin de se présenter dignement face au roi et à sa cour. C'est dingue n'est-ce pas ?)

Tout Pouvoir, tant qu'il n'est pas vraiment démocratique, doit verrouiller et limiter d'une manière ou d'une autre les libertés des gens et, partant, restreindre du même coup leurs fantasmes.

La liberté d'agir ou d'être étant donc limitée, le Comité de la Révolution pouvait brandir une seconde fois le concept de liberté mais au sujet de la parole cette fois. Il pouvait prétendre offrir une totale liberté de parole à défaut d'offrir une totale liberté d'action. Après tout, à partir du moment où le Comité peut décapiter qui il veut, il peut très bien jouer grand seigneur en posant qu'il permet à tout le monde de s'exprimer. 

Car pour parler, le Français sait parler. Il adore parler. Le temple mondial du verbe est en France, c'est la Sorbonne et la plupart des chefs ayant dirigé le Monde depuis des siècles sont, en majorité, passés par cet endroit.

Mais en fait non.

Même le bavardage a été d'emblée limité. Car tout compte fait, le parlage de travers peut aboutir à tuer la Révolution balbutiante (je rappelle que si les Bleus révolutionnaires avaient été écrasés par une attaque royaliste, ils allaient être tués. Ils étaient donc à cran et très paranos). Même la liberté de parole, à peine inscrite dans le début de l'énoncé d'une loi dite révolutionnaire, était en fait limitée dans sa seconde partie. 

A croire qu'on avait annoncé cette liberté de parole à seule fin d'établir les interdictions de parler. Dans la rédaction de l'article, il fallait soigner l'ordre de présentation des choses, commencer par évoquer des notions de liberté et introduire le fer des interdits ensuite, pour donner à penser qu'ils étaient le prix qu'il fallait accepter de payer pour disposer de la Première liberté. Quelle Première liberté ? Bin celle qu'on fantasme, rien d'autre. Il n'y a pas de liberté d'opinion réelle, pas la moindre dès lors que s'impose l"Ordre public" par l'évocation de son "trouble" et que le Chef peut décider seul si trouble il y a ou pas.

En 1789, selon Wiki :

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articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :

X « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. », article proposé par Louis de Castellane (1758-1837, emprisonné sous la Terreur) et Jean-Baptiste Gobel (1727 - mort guillotiné le 13 avril 1794).
 
 XI « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. », article proposé par le duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (1743 - tué le 4 septembre 1792 par des volontaires qui faisaient la chasse aux aristocrates). »

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Ainsi, même sur ce second domaine de liberté trompettée, c'est surtout un principe d'interdiction qui a été imposée. Le législateur de 1789 ne pouvait pas supporter qu'on puisse exprimer des idées royalistes. Il a donc d'emblée limité la droit de parole avec l'argument "trouble à l'ordre public". Cette notion forcément floue, dont seul le Chef décide des marges, peut parfaitement convenir à une dictature. La dynastie Kim de Corée du Nord peut très bien promulguer ce principe sans rien changer à ses habitudes. A partir du moment où le Chef décide où commence et où finit l'ordre public, il a la main sur tout.

En 1789, on aura donc à deux reprises brandi l'idée de liberté (en insistant sur le fait qu'elle n'était que fantasmée avant) ; on l'aura mise en vedette sur deux plans, celui de l'agir et celui de la parole mais dans les deux numéros, on l'aura finalement verrouillée, les clefs revenant au Chef.

La Cour Européenne des Droits de l'Homme, dans une jurisprudence (Cour européenne des droits de l'homme, 21 janvier 1999, no 29183/95, Fressoz et Roire c. France), a posé que :

« La liberté d'expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de « société démocratique ». 

Voilà enfin une conclusion qui précise qu'on a le droit de dire des choses choquantes ou inquiétantes (jamais un Comité révolutionnaire n'aurait accepté cette formulation).

Mais hélas, cette conclusion n'invalide pas pour autant l'article 10 de la Convention Européenne des droits de l'homme (article qui prouve une implicite peur de quelque chose, peut-être d'une contre ou d'une vraie révolution ?)

Selon Wiki, cet article 10 s'adresse à tous les États membres du Conseil de l'Europe, beaucoup plus large que l'Union Européenne et dispose que :

« 1 Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Le présent article n'empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d'autorisations. »
 
(La première phrase est superbe de largesse et de confiance mais la seconde la tue. C'est toujours la seconde partie qui révèle le bâton. In cauda venenum)
« 2 L'exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l'intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l'ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d'autrui, pour empêcher la divulgation d'informations confidentielles ou pour garantir l'autorité et l'impartialité du pouvoir judiciaire. »
 
(ce 2 aux reflets sécuritaires mais à fonds autoritaire, enterre le début du 1)

On retrouve donc la possibilité pour tout pouvoir, démocratique ou non, de censurer la parole (et il peut la bloquer de mille façons, par les amendes, par la prison, par le tuage...)

Les Etats sont invités à soumettre à leur autorisation les entreprises de diffusion de la parole. Et Internet en fait partie.

Une Révolution, une Terreur, un bain de sang, pour ça !

Un législateur peut fort bien s'accommoder qu'un individu dise tout ce qui lui passe par la tête. Pourvu qu'il le dise dans un désert. Tout le problème, pour un pouvoir quelconque, ce n'est pas UN individu, c'est son pouvoir de coaguler d'autres individus autour d'un projet. Le seul danger des pouvoirs, c'est la masse. Le pouvoir ne doit surtout pas se retrouver avec une masse contre lui.

Alors dire ce qu'on veut, oui, mais à condition que ce soit à personne. Seul dans une grotte on peut dire ce qu'on veut. Pas de souci. 

Il y a au moins 5 niveaux de censure possibles.

  1. Le Pouvoir peut bloquer la parole de l'individu au nom du "trouble à l'ordre public".
  2. Il peut l'invalider par décrédibilisation (c'est un fou, un minable, il dit n'importe quoi).
  3. Il peut interdire à l'individu de diffuser (s'exprimer c'est une chose, diffuser c'est autre chose. Or dès qu'on parle à une personne, même à voix basse, on diffuse).
  4. Il peut interdire à l'individu ou à un groupe de former une entreprise de diffusion d'idées non autorisée (par exemple quand on tague ou quand on distribue des tracts).
  5. Il peut même interdire aux gens de lire les tracts.

Au fond, le législateur a sciemment oublié d'autoriser un individu à grimper sur une chaise sur la place de la Bastille ou dans un bar, pour dire tout ce qu'il veut, à qui il veut. Il a également oublié de permettre aux gens d'écouter un parleur, de se rassembler pour l'écouter.

La Liberté tant brandie en 1789 était en réalité extrêmement ténue. En gros, elle permettait essentiellement et sans limites de tutoyer qui on voulait. C'était surtout la liberté ou l'obligation d'être égal en droit avec n'importe qui, en fait avec les maîtres d'avant.

Très fort le Révolutionnaire. Il a réussi à ancrer des interdits sur le concept de liberté. Il a donné à penser que cette liberté naissait du fait de la Révolution. Et par dessus le marché, il a fait croire que rien n'était plus important que de la défendre, cette pseudo liberté.

Ouutch ! Vraiment, les Chefs Français sont très forts en rhétorique. Comme un seul homme, on s'est mis à défendre notre Liberté surgie de la Révolution alors qu'on défendait bec et ongle les fers nouvelle formule qui nous enchaînent depuis. D'où ce contat amer qu'ont fait ceux qui n'ont su que répéter en substance ce qu'avait déjà dit Manon Roland "Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom". 

Nous sommes donc partis d'un niveau de liberté déjà extrêmement bas, d'un piège sémantique ayant permis une terreur et un bain de sang et depuis, nous n'avons fait que rabaisser ce niveau.

Plus chacun de nous réclame une absolue tranquillité de la part de ses voisins, plus il rend l'Etat répressif. Plus chacun de nous porte plainte pour un oui ou pour un non, plus le Pouvoir serre la vis et plus nous nous retrouvons coincés de toutes parts. Ceux qui portent plainte parce qu'un ivrogne les a insultés (et que ça se passait avec au maximum 4 témoins) font notre prison de demain.

(Dans le cas Galliano, il y a carrément perversité de la part des victimes, à filmer et à encourager cet ivrogne à la faute. Pousser quelqu'un à la faute ou à la grosse gamelle et le filmer, c'est quelque chose qu'on voit de plus en plus et qui fait même l'objet d'une compétition implicite. Le winner est celui qui fait tomber le plus gros poisson dans le pire des pièges. C'est celui qui fait déshabiller une personne se croyant en situation intime mais qui exhibe ensuite la vidéo de cette fausse intimité sur le Net)

Il reste à débattre si le seul fait de l'augmentation démographique ne conduit pas inéluctablement à des régimes de plus en plus durs. Nonobstant une éventuelle incidence démographique, je ne vois aucune autre solution pour accéder à plus de liberté, que d'admettre que notre voisin puisse nous traiter d'enculé, de putain de sa race et de sale merde.

Vous voulez plus de liberté de parole, vous voulez que jamais Internet ne soit bloqué par un quelconque Pouvoir ? Vous devez accepter que n'importe qui puisse haranguer des gens dans n'importe quel endroit accessible au public (faire ça dans un espace privé sans la permission de son proprio, resterait interdit). Et vous devez accepter que n'importe qui puisse écouter ou lire n'importe quoi sans aucune sorte de limitation.

Il faudrait aller jusqu'à accepter qu'un type puisse, en place publique, sur le Net, balancer tout un tas de saloperies sur votre vie privée. Car se cramponner à "la protection de ma vie privée" de manière aussi névrotique qu'elle le devient, conduit forcément à la mort de la liberté. (Là on floute tout le temps les visages, on floute les voix aussi. Résultat, on peut nous intoxiquer avec des témoignages bidons)

On peut à la rigueur discuter autour d'une certaine protection de la vie privée et poser tout de même des limites (au moins sur l'âge) mais on le fera en ayant parfaitement conscience que chacune de nos exigences protectrice tendra à restreindre notre propre liberté. Si on refuse de prendre le moindre risque de se faire voler son portable, de se faire traiter de bougnoule ou de prendre un sale coup, on va à se mettre tous en prison, d'office. 

Le "risque zéro" est un concept à fort pouvoir névrotique. Il peut éventuellement valoir comme ambition de qualité sur le terrain manufacturier mais il faut le cantonner là. Pour le reste, en dehors de la consommation donc, il ne faut pas le réclamer. Il faut accepter de prendre des risques et des coups sinon nous allons tous devenir complètement paranoïaques. 

Mais au fait, à quoi de très important peut-elle servir notre liberté de parole ? A traiter notre voisin d'emmerdeur, notre concierge de grosse vache, notre patron de radin ou à nous défaire sans bain de sang d'un Pouvoir qui nous pourrit la vie et nous en dégoûte ?

La liberté de parole, au fond, c'est surtout surtout la liberté de parole politique, c'est celle qui permet de dire à un Pouvoir "Tes conneries, ça suffit, dégage" sans se faire matraquer, tazeriser ou tirer dessus.

Perdre la possibilité de dire ce qu'on veut du Chef parce qu'on a d'abord tenu à ce que personne ne puisse nous traiter de sale bâtard c'est un très mauvais calcul. Car le Chef, lui, il n'a pas besoin de nous insulter. Ce qui l'intéresse le plus c'est de nous prendre pour des cons et de faire des nous ses moutons de service.


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21 réactions à cet article    


  • Blé 4 mars 2011 08:26

    Un problème qui n’ a jamais été réglé depuis 1789 pour prétendre à une réelle liberté pour tout un chacun , c’est l’ indépendance économique de chaque individu. A partir du moment où un individu dépend d’un autre pour faire face à ses besoins, il n’ y a pas de liberté, tout juste un espace de liberté d’opinion (ça ne mange pas de pain) et aujourd’hui même cette liberté de s’exprimer est contenu par une police des idées qui accuse d’être ceci ou cela (raciste, homophobe, etc...)


    • easy easy 4 mars 2011 12:11

      Concernant la liberté de faire, la seule porte franchement ouverte par la Révolution, sans aucune limitation, c’est celle de s’approprier. La seconde porte presque totalement ouverte est celle de voyager (que l’Etat peut toute fois très facilement bloquer). Cet espace ouvert permet de s’approprier tout ce qu’il y a à prendre sur la Planète et ça occupe déjà pas mal son bonhomme.

      Parce cette appropriation jamais censurée aboutit à des situations matérielles insupportables pour ceux qui n’ont pas pu ou pas voulu s’approprier, les victimes de l’accaparement ont eu envie et besoin de protester publiquement. De dire d’une manière ou d’une autre que quand un patron possède la ville, ses usines, ses écoles, ses dispensaires, sa mairie, quand de surcroît il peut transmettre cette appropriation à ses enfants, il bloque le jeu et se réserve tout ce qu’il y a de bon.
      Je suis convaincu que le législateur de 1789 n’avait pas cru possible que grâce à leurs lois, des bourgeois allaient pouvoir s’accaparer tous les moyens et tous les pouvoirs dans une région donnée et devenir des néoseigneurs. Ce législateur n’avait donc pas prévu d’accorder une totale liberté de protestation.

      Vous parlez de dépendance économique. La dépendance est de périmètre trop large pour en parler sans en définir d’abord les contours. Le pain que mange Fernand dépend du laboureur, du vendeur de semences, de l’eau de la rivière, de ce qui reste de cette eau, ...Par ailleurs on peut être dépendant d’un patron parce qu’on est son salarié mais on dépend tout autant sinon plus gravement du chirurgien urologue pour qui on ne travaille pas mais qui demande 30 000 pièces d’or pour ses talents. Et sur le plan pécuniaire, on dépend aussi d’EDF ou de SFR dont on est pourtant le client roi. Même si on ne considère que la thune, nous dépendons exactement autant de ceux qui nous en donnent que de ceux qui nous en prennent. Alors ça fait du monde. Comme dans le village d’Astérix. Je ne vois pas lieu à dire que cette interdépendance (grosse discussion possible sur le préfixe « inter ») est par son principe, liberticide.

      En dehors de ce champ d’interdépendance écononique, il y aurait eu, comme véritable champ de liberté, celui de la parole. La parole pour dire du bien de la situation n’est peut-être pas toujours explicitement autorisée mais dans les faits, elle n’est jamais interdite ou réprimée. Le problème c’est quand cette parole est une protestation, quand elle dit une souffrance, une insatisfaction, quand elle semble réclamer un changement de système et surtout quand elle est coagulante.

      Il est logique que ceux qui s’engraissent de cette situation n’aient pas envie que des esprits coagulent et qu’une masse se forme allant à renverser l’ordre des choses. Il est logique que ceux qui profitent de la situation exigent le blocage non de la parole mais de la protestation coagulante et révolutionnaire.
      Mais il est aussi logique que la masse, quand elle souffre trop, quand elle voit sa vie gaspillée par un jeu bloqué, explose les interdits du pouvoir en espérant changer la donne.











    • TDK1 TDK1 4 mars 2011 09:38

      Très curieusement, certains régimes parfaitement totalitaires (totalitaires veut dire « qui régit la totalité de la vie de l’individu ») laissent plus de liberté d’expression individuelle que la plupart des régimes dits « démocratiques ». C’est ce qui a fait la force du régime communiste soviétique. Il était très curieux de lire les éditions locales de quotidiens. On y trouvait la dénonciation de tel ou tel responsable de coopérative qui détournait du pognon, un dirigeant local du parti qui était insulté (avec des fois des insultes carrément racistes quand il n’était pas 100% local), vous discutiez dans la rue ou au café avec des gens qui vous disaient tout le bien qu’ils pensaient du régime, vous rencontriez des miliciens plus ou moins vodkanisés qui vous racontaient les plus grosses blagues sur l’armée rouge... Mais créer une association ou chercher à convaincre vous entrainait inexorablement vers la déchéance sociale (votre boulot dépendait du parti) voire, si vous insistez un petit peu, vers les terres ô combien hospitalières, de la grande Sibérie. Je vous défie, en France d’écrire dans un journal local ou sur le net le quart des « vilaineries » qu’il était autoriser de dire à l’époque en URSS. La liberté d’expression individuelle peut exister dans des régimes parfaitement autoritaires. C’est la liberté d’association et de promulgation d’idées contraires ou différentes du dogme qui est réprimée. Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je vous parle d’une expérience personnelle en URSS. Le cas n’était pas vrai en RDA (que j’ai aussi connue et où, comme par hasard, se multipliaient les groupes d’intellectuels critiques) ni en Chine (à ce qu’on m’en a rapporté et où les choses auraient évoluées). Si vous prenez le totalitarisme dominant actuellement, l’islam, il en est de même. La forme de répression de la liberté d’expression prend des visages différents selon les Etats.
      Dans tous les cas, y compris dans l’analyse un petit peu fouillis de l’auteur, il s’agit pour un pouvoir totalitaire (la « révolution » française est une révolution totalitaire) d’asservir le peuple à une doctrine, une idéologie. L’espace de liberté d’expression laissé ou non à chacun n’est conçu que comme une soupape ; au mieux un baromètre permettant d’ajuster la politique, au pire un moyen de surveillance, d’identification et de contrôle.
      Ceci étant posé, la question est de savoir si les régimes « démocratiques » procèdent de la même manière. Curieusement, je dirai que oui. Pas uniquement parce que, Français, je vois en permanence autour de moi la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la « liberté de penser » comme l’a chanté un certain rebelle contraint récemment à son « mea culpa », bafouées. Prenez par exemple les USA dont la Constitution garantit le droit d’opinion et d’expression de cette opinion. Effectivement, tout à chacun peut s’exprimer. Effectivement, le régime y est, localement, beaucoup plus démocratique avec une organisation de la démocratie directe et des lois référendaires très bien organisées. C’est déjà mieux qu’ici. Mais, au niveau fédéral, que ce passe-t-il ? Le pouvoir y est confisqué par une oligarchie qui, petit à petit, à coups de nominations, de lois fédérales, de choix des candidats, mangent et empiètent sur les libertés.... au nom de l’idéologie.Idéologie consistant à tout mettre et tout faire pour le développemen des puissances financières nationales dont le membres de la dite oligarchie tirent leur pouvoir.
      La liberté d’expression, d’opinion, est indissociable de la démocratie « directe ». Toute délégation complète de pouvoir soit engendre l’abus immédiat soit génère une oligarchie mettant en place au fil des ans une pratique confiscatoire du pouvoir. Rassurez vous, braves gens, il s’agit toujours de votre bien et votre intérêt. Les idéologies ont ceci de merveilleux (au sens étymologique du terme) qu’elles répondent à toutes les problématiques... à condition que vous ne cherchiez pas à comprendre et que vous appliquiez benoitement.


      • easy easy 4 mars 2011 12:52

        En effet, sous des régimes rouges, il y avait des espaces de liberté de parole (autant dire de protestation) étonnants.
        Prenons le cas très précis et très formel des dazibaos. Depuis la nuit des temps, en Chine, il était possible (je n’ose pas dire permis) de placarder l’expression de ses pensées sur une affiche exposée en public. Comme ça allait bien plus souvent à des critiques qu’à des compliments, on pourrait avoir l’impression que ça entamait le pouvoir. En fait non. Ces dazibaos dénonçaient éventuellement une surcharge d’impôts, éventuellement un fonctionnaire (qui courait alors de grands risque de perdre sa place) mais ils préservaient une chose sacrée, l’empereur. Attaquer les imperfections des satellites du Soleil c’est implicitement reconnaître la perfection de l’astre central. Surtout quand l’Empereur faisait décapiter le fonctionnaire critiqué.

        Et, chose amusante et éclairante du principe, sous le régime rouge de Mao, est apparu, spontanément, un premier dazibao (qui protestait contre le pouvoir d’un ponte régional je crois). Mao avait pris connaissance de ce pamphlet, avait sévi contre ce potentat et avait applaudi le principe du dazibao dénonciateur. Il encourageait la délation. Sous Mao, jamais un dazibao ne visait le principe de la révolution et encore moins Mao. Il ne visait que ceux qui semblaient ne pas jouer le jeu de la révolution. Et ce fut une période de terreur.

        Mais au fil des années, les gens finissaient par déchanter de tous les aspects de la révolution maoïste et les dazibaos portaient de plus en plus de coups directs aux fondamentaux révolutionnaires. Alors en 1979, ils furent interdits. De nos jours, il ne reste plus dans les panneaux à dazibaos que les exposés des journaux à grands tirages. Il n’y a plus d’espace de protestation individuelle.


        Détails techniques à souligner. Un dazibao était une affiche écrite à la main. On en écrivait une qu’on collait sur un panneau de la ville et basta. Il était hors de question de monter une entreprise allant à multiplier l’affichage d’une même protestation. Jamais le pouvoir n’aurait accepté qu’il y ait une organisation, un groupe, une coagulation échappant à son contrôle total.
        Autre point. Un dazibao est fait pour être lu en place publique et en silence. L’Etat encourageant la délation, il y a toujours des mouchards pour dire aux autorités qui a passé 15 minutes devant un dazibao. Un dazibao ne permet pas la coagulation par la théâtralisation et surtout par l’émulation que provoque le spectacle d’un individu criant haut et fort sa révolte en exposant son corps aux coups de la police.
         
        Partant de ces expériences, la véritable liberté de parole (je répète qu’il s’agit au fond de la liberté de PROTESTER contre le système dominant) serait obtenue le jour où une loi dira qu’il est impossible d’interdire à qui que ce soit, de se tenir en n’importe quel lieu public, y compris devant les grilles du palais et au travers ou par le biais de n’importe quel autre moyen d’expression (dont le Net) pour dire tout le mal qu’il pense de la situation s’il en a envie et pour coaguler les esprits, pour les encourager à la révolte s’il en a envie.

        Une révolution devrait d’abord permettre le principe de la révolte, même si elle doit aboutir à une autre révolution.
        Le premier interdit d’une constitution devrait aller à l’Etat. L’article premier devrait lui interdire de sévir de quelque manière que ce soit contre des gens en révolte politique.





      • Axel de Saint Mauxe Axel de Saint Mauxe 4 mars 2011 21:34

        C’est pourquoi je chie sur la démocratie.


      • Lorelei trinity 6 mars 2011 22:50

        j’ai aussi remarqué un probleme en europe et principalement en france où la liberté d’expression est presque inexistante tant il y a des lois l’a restreignant, l’infantilisation des peuples en démocratie est une autre manière d’instaurer le totalitarisme.


      • rocla (haddock) rocla (haddock) 4 mars 2011 11:48

        la Tunisie nous montre très bien que lorsque la coupe est pleine c’ est Ben Ali Trabelsi et consort qui ont eu la liberté d’ aller s’ expressionner ailleurs ,

        le fermetagueullisme marche si ceux qui ont des gueulles
         ont envie de la fermer ...


        • Sachant Sachant 4 mars 2011 14:50

          L’exemple de la Lybie nous montre que le fermatagueulisme
          Quand ils s’appuie sur une armée docile et bien équipée
          Pourrait bien marcher quand même


        • paul 4 mars 2011 11:52

          Inutile de reprendre le texte fondateur de 1789 pour contester deux siècles plus tard les limites de la liberté d’expression .
          Il est facile de comprendre que ce que dit madame Michu à sa voisine, n’a pas la même importance que ce que dit quelqu’un dans plusieurs médias : c’est la notion de responsabilité collective .
          Un exemple au hasard, M. Zemmour est, en la circonstance comme il a été justement dit , la
          sucrette qui fait passer le poison .Récupéré par le FN et l’UMP, on voit qui fait passer le poison .

          Ceci posé, les pouvoirs ont toujours défini leurs propres les limites de la liberté .Les lois mémorielles comme la loi Gayssot permettent à certains une forme de terrorisme intellectuel .


          • Ariane Walter Ariane Walter 4 mars 2011 15:13


            Cher easy,
            Un petit bonjour de Koh lanta !.
            je vous répondrai demain d’une manière plus détaillée.
            Au bord de la plage , dans la fraîcheur du jour ! Ce qui facilitera mes idées sur un si noble sujet !!


            • Arthur 123 4 mars 2011 15:53

              Il est intéressant de mettre face à face, le concept de la liberté et de la propriété. La liberté n’est pas un concept qui se rattache à une valeur matérielle, elle découle d’une activité de l’esprit, c’est tout le contraire de la propriété qui reflète un acquit qui découle tout droit, du droit de posséder. Le concept de la liberté et de la propriété sont en réalité antinomique.

              Il y a une contradiction quand l’on exprime : - au mon de ma liberté - qui est expression d’une activité avant tout mental de la placer sur le même plan que la propriété qui à sa réalité dans le physique.
               La contradiction se levé si l’on tien compte que expression de ma liberté de pensé à le prolongement dans le physique par les caractéristiques de la propriété qui me définie, qui me différencie des autres.

              Il en découle de se fait de sa responsabilité dans expression de sa liberté.
              Et la meilleur expression de sa responsabilité dans la liberté ne serait ’il pas dans l’auto éducation ?

              Il admis de tous que tuer où voler n’est pas expression de sa liberté, que c’est l’emprise du des passions et des instincts que l’on agit.
               Cela nous rend esclave si nous leurs laissons le champ libre.

              La définition la plus courante de la liberté est que sa limité s’arrête là où commence celle de l’autre. cette définition de la liberté est ce qui a de plus pernicieux, car en réalité adhérer à cette idée est justement d’accorder à ses instincts et ses passions une place prépondérante dans ses relation humaine avec autrui.

              Ce qui ont exprimer dans l’article X de la constitutions droit de l’homme inspirer par Louis de Castellane et Jean-Baptiste Gobel qui l’on bien compris. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »
              Qui veux dire en autre terme que la liberté est la manifestation de l’esprit qui se concrétise dans les actes du respect d’autrui.

              C’est pourquoi elle est lier aux deux autres devises de la République qui est sont l’Égalité devant la loi, et la Fraternité économique.

              Cette première convention National d’ un État moderne donnait la garantie de cette Liberté tout en donnant le carde juridique de sa propre existante par le respect de l’ordre qui lui concédait se droit, ce qui est de respecter les institutions qui garantie se droit.

              Qui est exprime par le deuxièmes articles :
              << XI « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. », article proposé par le duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville >>.

              Ce deuxièmes articles ne contredis pas la réalisation de la liberté dans des initiatives privés du moment qu’elle ne sont pas subversive et ne nie pas à l’intérêt de la collectivité.
              << sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.>>

               Car une loi est bien une convention pour mettre un garde fou à un manquement humain, une loi n’est’ il pas dans sa fonction premier de respecter l’intérêt général.
              De ce fait une véritable loi ne peut nie la liberté pensé mis la liberté d’action qui se manifeste à l’encontre d’acte qui nie l’intérêt général , de la personne, d’un groupe,d’un peuple d’une Nation.

              De ce fait, si l’évolution de cette convention sociale qui fonde un État de droit n’avait pas été dévoyer, porte dans sa fondation, la légitimiste du Peuple à dissoudre le gouvernement qui nie, et bafoue l’intérêt général de la Nation.

              Peu de temps après la contistution des Droits de l’Homme soit le texte fondateur de la révolution , il y a eu la terreur qui la vidé de sa substance en en inversant l’idée de la liberté par celui de la propriété.

              C’est acte à eu comme répercutions de toujours affronté le droit à la propriété face à la nécessiter de vivre dans un Etat qui se garantie le respect de la Liberté humaine. Il y a par c’est acte la prépondérance du droit de la propiéte, de l’économique sur la Liberté humaine.
              Ce qui entretient la confusion et le mensonge que l’économique est la véritable Liberté.
              La réalité est que la véritable Liberté est de rendre l’économique Fraternel.

               <<Tant que je suis pas libre je m’oblige >>

              Rudolf Steiner
              La philosophie de la Liberté 1892

              Sous une autre forme la Liberté est synonymie de l’Amour que l’on porte pour l’Humanité.

               

                


              • Le péripate Le péripate 4 mars 2011 18:09

                Tuage : action d’abattre des bestiaux.

                Sic.


                • easy easy 4 mars 2011 18:28

                  Merci de relever ce point.

                  J’essaye de lever des lièvres. 

                  Le terme de meurtre me semble contenir directement le jugement négatif sur l’action. En effet, quand c’est un tribunal qui tue, il ne dit pas qu’il commet un meurtre et , assez singulièrment, personne, sur des millions qui sont informés de la pendaison ou décapitation, personne n’utilisera le terme de meurtre. Ce n’est que si le Pouvoir ayant ordonné ces exécution vacille ou est renversé qu’enventuellement, on parlera des meurtres qu’il aura commis.

                  Quand un bandit tue un rival, de son point de vue, il aura tué (là c’est factuel) et aura accompli une vengeance (là il se juge de manière positive). Et ce sont les autres qui condamneront cet assassinat en parlant de meurtre.

                  Selon que l’on est prince ou manant, on peut tuer selon différentes qualifications.

                  Il est difficile d’éviter une connotation positive ou négative quand on narre le fait qu’une personne soit tuée. Comme le tuage des animaux est dénué de jugement de valeur, c’est encore le terme que je préfère utiliser pour ne pas préjuger.

                   (quand je parle de soldats qui s’entretuent, je parle de tuage ; de tuerie quand je veux commencer à connoter négativement ; de boucherie quand je veux connoter très négativement et quand je veux introduire une notion de psychosociologie, j’appelle ça du suicide collectif résultant de manipulations, de névroses ou d’hystéries)


                • Ariane Walter Ariane Walter 5 mars 2011 04:52

                  Bonjour Easy,

                  La liberté d’expression est seconde maîtrisée par la Raison.

                  Voilà pourquoi l’enfant, qui n’a pas encore de raison, est accablé de conseils, qui doivent le faire douter de la liberté qui lui est impartie : « Tais-toi ». ne fais pas ça. il ne faut pas dire ça.« 

                  car il s’agit de socialiser le mignon ce qui n’est pas d’ailleurs une faute mais au contraire une nécessité.
                  de la même manière qu’il y a des règles de comportement dans la jungle, si l’on veut survivre, il y en a aussi en société.

                  Il y a aussi des règles que nous nous imposons à nous-mêmes. ne pas blesser inutilement par exemple.
                  Ainsi, je prends un exemple ordinaire, si une amie me demande »que penses-tu de mes rideaux «  ? ,même si je les trouve affreux, je lui affirmerai le contraire.
                  car quel intérêt la blesser ? va -t-elle dépendre ses rideaux et les brûler ? ils sont là, elles les a payés, elle est heureuse et peu importe mon goût.
                  Un adulte, qui est une belle espèce est celui qui sait, par sa raison, gérer la navigation entre ses semblables.

                  dans le domaine politique ,il ne s’agit pas de raison, mais de pouvoir et les hommes de pouvoir qui se livrent à tous les excès sont les derniers à être raisonnables..

                  aucune raison ne les intéresse, surtout pas celles qui les mettent en danger.
                  J’ai souvent pensé que nous, qui critiquions sur internet, n’inquiétainet absolument pas le pouvoir car nous n’étions pas prêts à descendre dans la rue avec des armes.
                  ce que d’autres ont fait.
                  Et là, internet, plus liberté d’expression+ courage sans crainte de mourir, le mélange a été détonnant et efficace.

                  ce qu’il en adviendra, je partage les craintes de tous. mais il sera peut-être difficile pour les ancines maîtres d’acheter tout un peuple. cela se fait en Arabie, mais ailleurs....

                  la liberté d’expression n’est pas sans danger, bien sûr.
                  Nous en savons quelque cise. Qunad nous attaquons le FN ou les sionistes leurs chines de garde nous tombent dessus. Fait-on après un article où l’on parle de la manière d’éplucher des courgettes, ils sont là, hargneux, moinssant et bavant.
                  Une manière de dire : »tu peux écrire ce que tu veux, mais après, vois les emmerds que tu t’attires.

                  Pour conclure, en vous remerciant pour votre article bien pensé, la liberté d’expression est un exercice dangereux qui demande du courage.
                  Quand beaucoup l’ont, tout roule.

                  Et remercions Internet qui s’affirme comme un espace de liberté qui commence à imposer sa loi.
                  Quand le courage n’est pas que virtuel mais aussi réel, dans les rues.

                  Bien à vous.


                  • easy easy 5 mars 2011 10:23

                    Bonjour Ariane,

                    Vous parlez d’abord de la liberté d’expression -qui accompagne de très près la liberté d’action- dans nos rapports au quotidien avec les autres, les humains, les animaux, les plants de tomates.
                    Puis vous évoquez les politiques pour dire que chez eux, tout s’articule autour du pouvoir.

                    Il faut effectivement faire cette distinction.

                    Pour ma part, je n’avais abordé ici que le rapport du citoyen au Chef. C’est essentiellement ce rapport là dont on parle dans la Constitution.

                    Ce qui avait préoccupé les Bleus de 1789, c’était essentiellement le risque d’un retour de monarchistes. Risque mortel. La Partie était loin d’être définitivement gagnée et ça ne rigolait pas. Des décennies après, l’ambiance était encore très tendue. On irait à l’oublier aujourd’hui tant on se sent définitivement ancrés dans le refus de la monarchie mais il y en a eu des retournement complets après 1789. Et ça s’est passé dans le sang.

                    Il fallait donc, aux leaders de 1789 qui risquaient leur tête, trouver un nouveau veau d’or pour remplacer les précédents. Ce néo veau d’or a été une néo trinité.

                    Sur la Fraterrnité, on est passé très vite. On n’en trouve aucune trace dans la Constitution.
                     
                    Sur l’égalité, on a fait très fort : égalité de tous devant la Loi.

                    Certes mais quelle Loi ?
                    Et c’est avec ce sujet de la Loi qu’arrive inévitablement la question de la modifier si elle s’avère trop pesante. Il fallait donc aborder le sujet de la liberté et sur deux plans, celle d’agir au quotidien (c’est alors qu’on a ouvert en grand la porte de l’appropriation sans imaginer à quelles folies ça aboutirait à terme) et celle de protester contre le Pouvoir établi.

                    Comme la pire des choses pour un individu, dans son rapport à la société, c’est la prison, la liberté ressort comme étant pour chacun le besoin le plus vital et urgent à résoudre dans son rapport à la société (la liberté ne se pose pas quand on est seul dans le désert) 

                    Le législateur a donc agité très haut la carotte de la liberté, il a commencé sa présentation en affirmant son existence afin de faire croire que la Révolution apportait un plus extraordinaire à défendre à tout prix. Et à peine cette affirmation faite, qu’il l’a complètement vérouillée depuis le Haut, avec l’astucieuse limite du « trouble à l’ordre public ». Il était hors de question que les Bleus ne puissent museler les discours royalistes. Cette notion de « trouble à l’ordre public » a permis au Chef de décapiter qui il voulait.

                    La seule liberté dont il est vraiment question dans la Constituion est finalement celle qui concerne notre relation au Chef. Or jamais auparavant, le pouvoir d’un Chef à museler une protestation n’avait été ainsi présentée et plébiscitée.

                    Le double discours, le tour de passe-passe qui avait été réalisé ce jour là, nous a rendus prisonniers d’une illusion de rhétorique. Nous serions prêts à donner notre vie pour une extraordinaire liberté qui n’est en réalité qu’une extraordinaire arnaque à la liberté.

                    Ma préoccupation n’est pas à la liberté au quotidien dont j’ai bien compris qu’elle ne concernait même pas l’amour ni la sexualité et qu’elle n’était large que sur le plan de l’appropriation et moyenne que sur le plan du voyage. Elle n’est pas non plus aux attitudes des gens au pouvoir car leur arrogance résulte directement de notre constitution truquée.


                    Ma préoccupation va à la liberté de protester et de coaguler les gens souffrant du Pouvoir.
                    Ma préoccupation est de trouver une nouvelle formule pour aborder la question de la liberté dans une nouvelle constitution.

                    Je verrais bien un article posant que le concept de « trouble à l’ordre public » est attentatoire à la liberté individuelle.


                  • Ariane Walter Ariane Walter 5 mars 2011 12:13

                    cher easy,
                    je comprends ce que vous voulez dire.

                    Les constitutions seraient-elles comme les polices d’assurances avec des petites lignes ?
                    Et là même pas. ce sont les beaux mots ronflants qui sont des pièges !

                    Et ce sont les révolutionnaires qui les posent !

                    Sur un bateau, la liberté del’équipage est limitée.
                    il y a alors deux types de liberté.
                    Arrêter de ramer . le chef est quand même embêté. Que fait la police ? parfois c’est le capitaine qui est jeté à l’eau.
                    sauter par dessus bord. mais il faut savoir bien nager !! et sauter pas très loin des côtes !


                  • easy easy 6 mars 2011 13:58

                    Oui Ariane, les constitutions c’est comme les contrats d’assurance.

                    C’est toujours un tour de pretidigitateur. Ca agite un truc accessoire et on ne voit pas le principal.

                    Tenez, par exemple. notre triniaire devise (trinitaire pour concurrencer l’autre Trinité) énonce trois valeurs à défendre. Face à chacune d’elle, chacun a l’impression d’y trouver son compte. En réalité, aucune de ces trois valeurs ne sert l’individu. Un homme seul sur une île déserte, ou même un couple vivant seul sur une île déserte, même une famille vivant isolée, n’a aucunement besoin de ces valeurs, et surtout pas en tant que divinités.

                    Cettte trinité de 1789 subtilise l’attention dont l’individu a besoin pour lui-même, pour développer son intériorité et mobilise vers la grégarisation.


                    Ce à quoi on a assisté, des décennies après cette névrotisation sur la grégarisation qui a produit la forte urbanisation, a été une série de tentatives de reconquêtes de l’invididu sur son essence, pas forcément si grégaire qu’on l’aura chanté.

                    En dehors de l’appropriation de tout par tous, dans un esprit égalitariste et d’une relative liberté de voyager, les slogans de 1789 ont étouffé en nous toute velléité d’indépendance. individuelle. Si on ne pense pas avec un fonds social, on est non pas ignoré (ce qui serait logique) on est dénigré, incarcéré ou tué par la République. Ce qui se voit nettement quand on refuse d’endosser un uniforme militaire alors même qu’on a vécu jusque là dans une montagne, seul avec ses moutons. Ce qui se voit aussi quand la République refuse la non inscription des enfants à l’école (plus tard assoupli en refus de non enseignement).

                    De gré ou de force, nous sommes encasernés, militarisés. Du reste, un des premiers soucis des Bleus avait été de lever une armée pour contrer les menaces royalistes, conscription ayant conduit à la sanglante chouannerie.



                    Il n’est pas illogique que l’Etat, s’il en faut un, fasse sa promotion et attire les mouches avec ses lettres d’airain, de marbre et d’ors. Mais il ne devrait pas interdire qu’on s’en écarte.

                    De gré ou de force, nous sommes tous nationalisés et les personnes morales, les entreprises, seraient les seules à pouvoir échapper à la nationalisation, à condition qu’elles soient internationales. Devenir patron d’une mutinationale, vivre sur un yatch en eaux internationales ou sur sa propre île indépendante, c’est avoir trouvé le meilleur échappatoire possible à la tendance qui consiste, pour tous les Etats, à nationaliser les personnes physiques.


                  • Iren-Nao 6 mars 2011 10:32

                    @ auteur,

                    Eurasien de 56 ans déçu...
                    J’observe que quant a etre Eurasien, mieux vaut l’etre en Gaule ou c’est plutot bien vu, qu’en Asie ou on ne peut etre que cou de poulet cul de canard...Mon fils eurasien pas encore conscient de l’être (va savoir... ?) ne sera jamais considéré comme Thaï par ses demi congénères...
                    56 ans certes c’est pas rigolo, mais très très temporaire.
                    Déçu, comme le reste ca cessera.

                    En tout j’ai bcp aime votre prose et votre style.

                    Je suis de l’avis que l’on a le droit de tout dire, et surtout ce qui dérange, quitte a se faire casser la gueule par ceux que l’on dérange,( il devrait y avoir plus de liberté a répondre a coup de torgnoles, on pourrait par ailleurs réguler le nombre de torgnoles légales, voir faire un barème.).
                    Galliano semble ne pas aimer les juifs, c’est bien son droit et ce ne sont pas, et surtout dans son milieu les raisons qui manquent, et si certains de ceux ci peut être ne peuvent pas encadrer les fiottes. Ou est le problème ?
                    Il serait obligatoire d’aimer tout le monde... ? il l’est de le prétendre sauf ceux qui sont nauséabonds.
                    Doit on réguler le droit a être bourre, sans doute au volant oui.
                    Vous n’etes pas oblige de me suivre, mais je suis partisan de la liberte d’insulter, d’injurier et tout particulierement de pisser a la raie, ce qui n’est pas toujours si facile,
                    particulièrement a la raie des mouchards qui encombrent nos tribunaux envahis d’Étrangers mauvais genre.

                    Je trouve aussi qu’il faudrait se la jouer un peu moins au sujet de cette révolution dont nous sommes si fiers (nous n’y étions pas)

                    Bonne journée

                    Iren-Nao
                    Blasphémateur naturel


                    • easy easy 6 mars 2011 15:35

                      Et bien je vous suis. Injures, baffes, duels francs, barêmés, je suis pour.

                      Le métis.
                      Il vaut mieux faire partie du groupe des Nègres, des Gitans, des lépreux, des Intouchables, des tétraplégiques, des violés, des assassinés, qu’être métis. 
                      Quand tout va bien, pour le métis, ça va bien. Mais quand l’eau du puits devient mauvaise, quand les poules ne pondent plus, quand la sécheresse dure, il doit fuir.


                      Les métis sont les seuls à subir des coups de toutes parts sans que jamais ils n’entrent nulle part dans un quelconque sous-groupe de victimes. Disposant de deux visages, il est toujours un traître potentiel.


                      Probablement parce que j’ai refusé de me laisser gagner par la haine et la vengeance, j’ai archi névrosé sur le sentiment amoureux. Aimer la vie, aimer tout ce qui vit, n’importe qui, n’importe comment, aimer le plus insolite mais aimer, irréductiblement pour fabriquer, au prix de son propre corps et de son âme, au prix de sa dignité surtout, un lien sûr, une appartenance sûre à un quelconque groupe ou groupuscule. Et bien ça conduit à des turpitudes. 


                      Si vous voulez qu’on en parle [email protected]

                       
                      .





                       
                       


                    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 6 mars 2011 10:41

                      « On nous prescrira des manières de parler des maux qu’ont endurés nos pères, de ceux que nous avons soufferts nous-mêmes. […] Toutes les vérités, hormis celles qui seraient des injures personnelles, sont bonnes à dire. […] Poursuite et jugement, s’il y a lieu, des écrits publiés ; mais nul examen préalable de ceux qui ne le sont pas encore ; répression des actions criminelles, mais liberté illimitée de manifester ses opinions de vive voix, par écrit et par la presse. »

                      Pierre Claude François Daunou [homme politique et historien, 1761-1840, conventionnel, membre du Conseil des cinq-cents en 1795, puis professeur d’histoire et de morale au Collège de France], Essai sur les garanties individuelles que réclame l’état actuel de la société, chapitre IV « De la liberté des opinions », [1819]. Daunou précisait les cas où « le langage prend quelquefois le caractère d’une action » : calomnie, injure, provocation expresse à la désobéissance aux lois, insultes publiques aux dépositaires de l’autorité, machinations qui tendent à renverser le système public établi.


                      • easy easy 6 mars 2011 15:08

                         Merci pour cet apport Senatus.

                        Mais on peut faire mieux, aller plus loin de nos jours.

                        Quand on fait référence aux anciens, c’est logique dans la mesure où ils nous auront enchaînés. Je trouve logique de parler des Bleus qui avaient rédigé notre première Constitution parce que nous y sommes pendus.
                        Concernant au contraire leurs pensées en ce qu’elles auraient de novateur, je pense qu’il ne faut pas les brandir et qu’on peut brandir mieux de nos jours (étant bien compris que ce qu’on pense de mieux de nos jours résulte aussi des meilleures pensées anciennes qui auront mariné depuis ce temps)

                        Monsieur Daunou avait réfléchi au mieux selon le contexte de 1789, qui était hanté, quand on était déçu de la monarchie, par son retour. Alors toute proposition qu’on faisait contenait des dispositions ou mesures permettant de contrer les Blancs. Et on trouve dans sa proposition tout ce qu’il faut pour faire barrage aux contre révolutionnaires. 

                        De nos jours, les paramètres de fond ont beaucoup changé et on peut proposer un autre cadre.

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