Le rapport qui ne blanchit pas du tout E.Woerth
Le ministre du budget a été saisi le 19 avril 2012 d'un recours gracieux d'un syndicat, pour abroger l'arrêt ministériel de vente de l'hippodrome de Compiègne. Le ministre du Budget à ce moment est Valérie Pecresse qui ne bouge pas. Jérôme Cahuzac l'a remplacé depuis le 16 mai 2012. Les recours administratif étant réputés rejetés après un délai de deux mois, celui-ci est rejeté depuis le 24 juin 2012 (cf. 24 avril 2012, date de réception de la demande).
Le ministre actuel interroge tout de même Philippe Terneyre, professeur de droit public de Pau, pour avoir son avis sur la légalité de cette vente, et, au cas où, les moyens de recours.
Le rapport ne se prononce à aucun moment sur la prise illégale d'intérêt, qui est la raison de l'envoi du dossier devant la cour de justice de la république.
Vous trouverez en bas de l'article le rapport en trois parties.
Ce rapport ne répond pas à la question "est ce que M.Woerth a commis un acte délictueux" en vendant au nom de l'état l'hippodrome de Compiègne. Ce rapport établi que si la vente devait être annulée, ce serait devant le tribunal administratif. L'état serait le défendeur en ce cas. Le demandeur restant à définir (le syndicat ?) On voit mal l'état être en même temps le demandeur et le défendeur.
Cette procédure a déjà été devant le tribunal administratif avec comme demandeur un syndicat (un autre). Un jugement de rejet le 10 février 2012 a été rendu pour la raison que le syndicat n'avait pas d'intérêt à agir.
Aucune procédure d'appel n'ayant eu lieu, ce jugement est définitif.
Rappelons nous, nottament dans l'affaire M.Tapie que la jurisprudence ne reconnait pas l'intérêt à agir du contibuable, sur la bonne gestion de l'impôt.
En admettant que l'on trouve un demandeur ayant intérêt à agir, le rapport donne les raisons que le défendeur (l'état) pourrait faire valoir en cas de procès :
- Les parcelles vendues étant non boisées, elles pouvaient être considérées comme n'étant pas "une forêt" et ne nécessite donc pas une loi pour être vendue
- Que ces parcelles pouvaient être considérées comme domaine privé de l'état, et donc pouvait être vendue sans déclassement.
- Les conditions particulières d'utilisation (conditions de vente) des parcelles pouvaient justifier le recours à une vente de gré à gré.
- Le prix est celui indiqué par les domaines donc légitime
Le rédacteur signale en outre que l'annulation de la vente pourrait entrainer une action en dommage et intérêt contre l'état.
Ce rapport se limite donc à établir qu'un tribunal administratif ne prononcera pas l'annulation de la vente. Et que s’il le faisait, l'état s'exposerait à des dommages et intérêts envers l'acheteur.
Sur les qualificatifs de favoritisme et de prise illégale d'intérêts, le débat reste entier. Il reste établi que M. Woerth a vendu dans les derniers jours de son ministère ces trois parcelles. Que celles ci ont été vendues à la Société des courses de Compiègne dont le président est par ailleurs un membre éminent de l'UMP.
Le montant de la vente reste ridicule au prix du mètre carré dans le secteur.
Que cette vente s'est fait contre l'avis du ministère de l'agriculture et de l'ONF.
Cette vente s'est fait de gré à gré, procédure qui n'est pas obligatoire, et reste une dérogation
La proximité de l'acheteur, de l'UMP, du ministre du budget, par ailleurs trésorier de l'UMP, Maire de Chantilly, proche aussi du sénateur-maire de Compiègne M. Marini pose problème. Que par ailleurs Mme Woerth a des intérêts dans le monde Hippique.
Toutes ces proximités auraient nécessité une procédure transparente d'appel d'offres.
Pourquoi M. Woerth est il passé outre ?
Le rapport signale en outre qu'une procédure d'appel à la concurrence, notamment à d'autres sociétés de courses hippiques...
aurait été plus "fructueuse" et aurait sans doute constitué un "puissant facteur de clarification et de transparence de l'opération".
Ce rapport ne blanchi pas du tout M. Woerth. Il confirme les actes. Ces actes ne sont pas illégaux d'un point de vue administratif. La procédure choisie, de gré à gré, l'a été avec quelle intention ? Pourquoi cette décision de vendre l'hippodrome contre l'avis de l'ONF et du ministère de l'agriculture ? Au profit de qui ?
L'intention nourrit toujours l'acte délictueux.
Avec quelle intention ces actes ont-ils été passés ?
C'est tout l'objet de l'instruction de la cour de justice.
Si la prise illégale d'intérêt est confirmée, la vente pourrait être remise en cause.
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