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Accueil du site > Tribune Libre > Le salaire à vie contre le revenu de base

Le salaire à vie contre le revenu de base

On parle de plus en plus du revenu de base universel ces derniers temps. Pas si étonnant quand on considère l’état de délabrement de l’économie dans nos contrées en récession, voire en « dé-croissance ». Seulement il nous faut prendre garde aux fausses bonnes idées, quand bien même elles partiraient d’un bon sentiment : ce qui se trouve être le cas avec le revenu universel, ou revenu de base, revenu inconditionnel…

La meilleure preuve en est que cette idée est désormais soutenue conjointement par madame Boutin, la Suisse ou même monsieur Villepin, qui sont pourtant -pour ne citer qu’eux- loin d’être des parangons du socialisme.

Mais on ne peut se satisfaire de cet argument, et rejeter cette idée sous ce seul prétexte. Il faut surtout lui opposer le concept de « salaire à vie » développé par monsieur Bernard Friot, et établir quels sont les rapprochements et les distinctions qu’on peut faire de ces deux propositions qui semblent se rejoindre mais qui sont en réalité très différentes.

Tout d’abord donc, il nous faut revenir à la définition du travail et celle de l’emploi non telle qu’elle a été adoptée par le monde capitaliste mais telle qu’elle doit être traitée : le travail est une activité qui produit de la valeur, qu’elle soit marchande ou non marchande, tandis que l’emploi est une activité qui ne produit pas forcément de valeur mais qui est associée à un revenu. J’emploie le terme revenu à dessein pour le distinguer du salaire : le revenu est ce qui « revient » à l’employé non pas en fonction de son travail mais bien de la qualification de son poste, tandis que le salaire est une somme qui est adressée à un individu non pas pour ce qu’il fait « à son poste » mais pour ce qu’il est, c’est-à-dire un individu plus ou moins qualifié, ayant ou pas certaines compétences reconnues.

Bernard Friot propose non pas un « revenu minimum » qui s’ajoute aux revenus d’un individu mais bien un salaire auquel rien ne vient s’ajouter. Un salaire pour tous, de la majorité à la mort, contenu entre 1500 et 6000 euros par personne, soit un maximum de 12 000 euros pour un couple (ce que touche moins d’un pour cent de la population).

Ce que reproche Bernard Friot au revenu de base, c’est justement de venir « en plus » des autres revenus : car dans ce système il faut supprimer les aides sociales pour le financer, ce dont ceux qu’il appelle « les réformateurs » (les capitalistes qui s’assument ou qui s’ignorent en gros) imaginent déjà profiter pour baisser les salaires (puisqu’on vous dit qu’ils bénéficieront déjà d’un revenu garanti !). La vision de monsieur Friot est bien plus radicale : au lieu de ponctionner sur les revenus des pauvres pour augmenter ceux des riches (qui toucheront le revenu de base « en sus »), il préfère ponctionner sur le profit des riches pour financer la fin de l’emploi et le salaire à vie (sur le modèle des retraites, du chômage ou de la fonction publique), en s’appuyant sur la généralisation de ce qui existe déjà grâce à la sécurité sociale (celle-là justement qui sera rapidement supprimée avec le revenu de base). Il part du principe que sur un PIB de 2 000 milliards d’euros 700 vont à des propriétaire lucratifs (au profit donc) et ils n’en investissent que 400 ; ils se gardent le reste. Il n’y a qu’à « re »prendre ce qui a été pris sur le travail des employés pour l’ajouter au financement du salaire à vie ; sachant qu’il y a déjà environ 12 millions de personnes « payées à vie » en France (cf Bernard Friot).

Mais le salaire à vie n’est qu’une facette de la théorie de monsieur Friot : s’y ajoute la « propriété d’usage » des moyens de production, en opposition à la « propriété lucrative » en cours actuellement. Car comme il le souligne justement, l’investissement est dépendant de la décision des propriétaires lucratifs (c’est quand ils veulent, s’ils le veulent, et combien ils veulent), ce qui explique largement pourquoi il manque 300 milliards à l’investissement : ils préfèrent le placer, ou le garder pour eux. La propriété d’usage implique la maîtrise des investissements par les travailleurs eux-mêmes, supprimant ainsi du circuit décisionnel ceux que monsieur Friot nomme justement les « parasites » : détenteurs d’un capital dont ils ont pour la plupart hérité, ils ne peuvent justifier leurs revenus autrement que par le simple fait de s’être trouvés au bon endroit au bon moment.

Le système proposé par Bernard Friot s’appuie sur la cotisation pour fonctionner. Ce n’est plus sur le salaire qu’on ponctionne un impôt ou une taxe pour financer les investissements ou même les salaires mais sur un pourcentage du PIB. On pourrait croire que cela revient au même mais la démarche intellectuelle est totalement différente, car tous les citoyens ne sont plus alors considérés comme « assistés » par ceux qui ont un « emploi » mais protégés par la collectivité.

Disparaîtraient alors l’impôt, le chômage (puisqu’il n’y aura plus de « marché du travail »), le crédit (le détenteur du capital qui maîtrise le prêt par sa volonté d’investir ou pas) aussi. réglant possible par extension le délicat problème auquel nos sociétés sont aujourd’hui confrontées, à savoir justement le vieillissement de la population et la fin de l’emploi. Nous le savons tous, les robots sont aujourd’hui capables de rendre de nombreux travaux pénibles inutiles, et ce n’est que par calcul économique que l’on préfère conserver les caissières de supermarché plutôt que de les remplacer par des machines : autrement le nombre de chômeurs augmenterait massivement. Avec le salaire à vie, on peut aisément imaginer la fin des métiers pénibles, et oublier le mouvement « décroissant » qui prend lui aussi à l’envers le problème du travail et de l’emploi : car si le « revenu universel » peut suffire à celui qui volontairement se satisfait de peu (attention je ne les blâme pas), il peut aussi contraindre ceux qui veulent « plus » (et on les comprend aussi) à se contenter de « pas assez ». D’autant qu’il me paraît dangereux d’exclure les avancées technologiques du champ des possibilités de parvenir à offrir une solution écologique aux problèmes engendrés par un capitalisme plus soucieux de rentabilité que d’écologie.

Maintenant, comment faire pour parvenir à « imposer » cette idée dans l’opinion publique, si ce n’est en luttant pour la mise en place d’une Assemblée Constituante ? Car il faut être conscient que les oppositions à une telle révolution seront fortes chez les puissants qui possèdent la maîtrise de tous les rouages de l’Etat pour servir leurs propres intérêts. Créer un parti qui proposerait le salaire à vie et la mise en place d’une Assemblée Constituante ? développer cette théorie pour en examiner toutes les conséquences ? Remplacer petit à petit les revenus par un salaire à vie pour de plus en plus de « catégories » de personnes ?

Car il y a une chose qui me pose question, et à laquelle toutes les différentes formes de gouvernement sont sujettes : comment le mode de fonctionnement choisi dans un pays, par un peuple -même le plus démocratique du monde- peut-il fonctionner avec les autres pays si les modes de fonctionnement internes aux Nations sont trop différents les uns des autres ? Il y a la théorie de « la tâche d’huile », ou du buzz, mais au cas où cela ne fonctionnerait pas, comment s’assurer que le mode de fonctionnement préconisé par monsieur Friot puisse constituer une « réussite » dans le cadre d’une opposition de ce qu’on appelle ses « partenaires économiques » actuels ?

A priori il ne semble pas y avoir d’obstacle majeur à un fonctionnement concomitant des deux systèmes mais dans la réalité on peut craindre que les capitalistes feront tout pour empêcher la propagation d’un tel fonctionnement, dans lequel ils ne seraient plus les maîtres. Ce qui nous obligera donc à revoir de fond en comble nos institutions.

 

Caleb Irri
http://calebirrri.unblog.fr

 

Quelques liens pour mieux comprendre la pensée de Bernard Friot :
http://www.youtube.com/watch?v=eIkpFxO14kc
http://www.youtube.com/watch?v=kmR3lg8BVB0
http://www.youtube.com/watch?v=8MWQBbLLwg4
http://www.youtube.com/watch?v=hjl4GDbB7CA
http://www.youtube.com/watch?v=JbsOo95gPBA


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17 réactions à cet article    


  • Jean Keim Jean Keim 9 septembre 2014 09:08

    Dans une société où la coopération, l’entraide et le partage seraient un art de vivre, disparaîtraient également l’indemnité de retraite, la sécurité sociale, les mutuelles de santé, les assurances, etc..., il n’est pas utile de faire une distinction entre le travail et l’emploi, ce n’est pas une fatalité que de devoir travailler pour produire de la valeur mais ce qui doit être pris en considération est l’utilité d’une tâche pour la collectivité, enseigner ou construire une maison sont utiles, spéculer sur des céréales, fabriquer des obus sont nuisibles. Le travail partagé pourrait s’apparenter à un service national que toute personne devrait accomplir suivant ses capacités, qq. heures par semaines et qq. années dans une vie et ainsi beaucoup de temps libre serait dégagé pour entretenir son potager et cultiver son jardin de vie.


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 9 septembre 2014 10:29


      Depuis la fin des Trente Glorieuses, vers 1975, soit depuis 39 ans, nous avons dû nous accommoder du chômage massif.

      Il serait peut-être enfin temps de remettre en question notre paradigme sur le « Plein-Emploi » qui est devenu une sorte d’Arlésienne...
      Sans doute faut-il adopter un nouveau paradigme en la matière qui éradiquerait définitivement le concept même de chômage.

      ¿ Et si les Français(es) adoptaient un paradigme SOCIO-ÉCONOMIQUE réellement innovant et véritablement progressiste ?

      Cependant, au
      Revenu de Base financé par la Fiscalité, sans Refondation du Capitalisme
      on peut préférer le
      Dividende Universel financé par l’Épargne, avec Refondation du Capitalisme

      ​​
      Refondation du Capitalisme & Instauration d’un Dividende Universel financées ​par l’Épargne.

      Lire, SVP :
      Refondation du Capitalisme & Dividende Universel
      ou/et
      http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/ ... cerite.pdf

      Refondation du Capitalisme & Dividende Universel

      RÉSUMÉ :

      Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

      Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

      Objectif Principal :
      Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
      Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
      Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

      Objectifs Spécifiques :
      I)
      Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
      Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
      II)
      Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
      II.1)
      À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
      II.2)
      a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.
      b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans plus jamais être accusés d’exploiter qui que ce soit.
      II.3)
      Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel (Auto-régulation automatique : Activité économique / Dividende Universel).
      ​On n’ose imaginer que l’Humanité serait si stupide pour se lancer dans cette dernière voie suicidaire ! ! !​

      L’addendum ci-dessous apporte la preuve, a contrario, de la pertinence du projet ci-dessus.​Addendum :
      À partir de 1989, la Russie aurait pu mettre en œuvre le projet ci-dessus en s’évitant la phase d’épargne incluse dans cette proposition puisque tout le « capital social » des entreprises était depuis longtemps la possession de l’État et, donc, du peuple russe.

      Pauvre peuple russe : Spolié en 1917 et en 1991 !

      • Pascal L 9 septembre 2014 11:55
        En fait, ce n’est pas le travail qui manque, c’est le financement du travail qui fait défaut.

        Du travail, on peut toujours en créer : pour améliorer notre environnement, créer de nouvelles infrastructures, innover, créer des œuvres d’art… 
        Le problème vient plutôt de la valeur que nous donnons à ce travail. Plus elle se rapproche de zéro, moins il y a de chances que cela se réalise. 
        Le risque avec un salaire indépendant du travail est que plus rien ne se réalise, y compris pour les travaux nécessaire à notre survie. Qui va maintenant planter des pommes de terre si le gain financier ne vaut pas l’énergie dépensée.
        Le risque est grand d’aboutir à une société très autoritaire où la contrepartie du salaire à vie est la perte de liberté. La caractéristique commune de toutes les sociétés idéales est qu’elles sont en fait toutes des goulags.

        Il me semble plus opportun de se lancer dans une démarche où nous nous posons la question de définir ce qui a vraiment de la valeur pour nous. Cette démarche permet de créer des monnaies basées sur ces richesses et de les utiliser pour créer ces richesses. Je parle bien de monnaies au pluriel, car nous ne trouverons jamais de consensus sur les valeurs. L’utilisation de plusieurs monnaies permet de travailler sur plusieurs ensembles en même temps, donnant par là le choix à la population et permettant à un équilibre de s’établir. Techniquement, utiliser plusieurs monnaies dans un même règlement ne pose plus de problèmes à l’heure d’Internet.

        • caleb irri 9 septembre 2014 13:20

          @ Pascal. L

          A quoi pensez-vous quand vous parlez de « plusieurs monnaies » ? Un genre de panier de monnaies genre le bancor, ou plutôt genre « SEL » ?


        • Pascal L 9 septembre 2014 14:09

          Le SEL est pour moi un outil de troc et ne permet pas la création de richesses.

          L’intérêt d’une monnaie est de pouvoir anticiper sur une richesse future. La confiance que l’on a dans cette monnaie dépend de la confiance que nous avons dans la réalisation de cette création de richesse.
          Le Bancor est plus intéressant et s’approche du fonctionnement de l’ECU. Il s’agit d’une monnaie basée sur un ensemble de monnaie, plus une unité de compte commune qu’une monnaie unique. Elle permettrait d’afficher des prix constants, même si dans les faits d’autres monnaies peuvent être utilisées pour les règlements. Les valeurs sont alors converties au moment du règlement.
          Chaque monnaie peut avoir des modes de fonctionnement différents et donc poursuivre des intentions économiques différentes. Une monnaie peut être créée de manière permanente ou temporaire, faire l’objet d’intérêts positifs ou négatifs (fonte), être émise avec des contre-parties différentes (immobilier, innovation, environnement, énergie...), être utilisée comme réserve ou favoriser la circulation.
          Chaque monnaie est spécialisée et il n’y a pas une bonne monnaie. En utilisant un panel de monnaies, on couvre mieux nos besoins et les effets peuvent se compenser. Quand une monnaie est faible, cela signifie qu’on a des doutes sur la tenue de ses objectifs, mais d’autres monnaies peuvent prendre le relai.
          Emettre de la monnaie ne coûte pas grand chose. Il est important de comprendre que les contre-parties ne doivent pas appartenir à la banque, mais à tous les utilisateurs de la monnaie. Il faut donc verser ces contre-parties à un organisme indépendant de la banque et qui les gère au nom des utilisateurs. Ce n’est pas nécessairement l’Etat...

        • PhilVite PhilVite 9 septembre 2014 12:18

          Pour avoir participé à l’université d’été du revenu de base cet été à Périgueux je me suis rendu compte qu’il y a des approches vraiment très différentes du revenu de base.
          Selon qu’on est catho-droitier, gaucho-révolté ou anarchiste plus ou moins libertaire, par exemple, ça correspond à des philosophies complètement différentes et il me semble totalement illusoire de vouloir les rassembler dans une même boîte tellement elles sont incompatibles. Du coup, je trouve que le salaire à vie de Friot s’inscrit dans un système beaucoup plus construit et cohérent. Au moins, il est clair que, dans ce cas, le changement de paradigme est total. Là, ce n’est pas du bricolage, c’est de la refonte pure et simple du système qu’il s’agit. De là d’ailleurs, son côté franchement utopique. Avant que l’intelligence collective soit à ce niveau là, l’inversion des pôles aura sûrement déjà eu lieu ! Quoiqu’il en soit, je trouve ce concept finalement bien plus séduisant que les différents revenus de base que les uns ou les autres essayent de nous vendre.


          • trevize trevize 9 septembre 2014 12:38

            C’est assez médiocre. Un ramassis d’amalgames et de raccourcis. En gros, l’idée de Bernard Friot, c’est de ne rien toucher de notre système qui se pète la gueule, juste rajouter une bonne couche de « salaire à vie » pour que ça soit encore un peu plus compliqué.

            Quand on est pour les droits de l’homme, on ne les bafoue pas, même pas pour terrasser son pire ennemi ; sinon on devient pire que lui. Je cite les droits de l’homme :

            Article 17

            1. Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété.
            2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété.

            Donc, dores et déjà, votre financement que vous comptiez trouver en taxant ce qui reste de bénéfices aux entreprises, est anticonstitutionnel et bafoue les droits de l’homme. Je suis d’accord, l’argent est beaucoup trop concentré dans ce monde, mais il est impératif que nous réussissions enfin à rééquilibrer tout ça sans passer par la violence, révolution, destruction, spoliation.

            "Ce que reproche Bernard Friot au revenu de base, c’est justement de venir « en plus » des autres revenus : car dans ce système il faut supprimer les aides sociales pour le financer, ce dont ceux qu’il appelle « les réformateurs » (les capitalistes qui s’assument ou qui s’ignorent en gros) imaginent déjà profiter pour baisser les salaires (puisqu’on vous dit qu’ils bénéficieront déjà d’un revenu garanti !)"

            C’est vraiment n’importe quoi Les réformateurs sont des capitalistes qui s’assument ou qui s’ignorent ? Et ce monsieur propose une réforme ; donc si on suit sa définition il est un capitaliste. D’ailleurs, la quasi-totalité des français veulent des réformes, alors si on suit la même logique, la quasi-totalité des français est capitaliste ? Et les autres, ceux qui veulent pas de réforme parce qu’ils trouvent que le monde est très bien comme il est, eux ce sont des socialistes, c’est ça ?


            • caleb irri 9 septembre 2014 13:28

              @ trevize

              Si vous regardez ses vidéos, vous verrez que monsieur Friot distingue l’individu de l’entreprise, en ce sens que la propriété privée (de sa maison ou de sa voiture par exemple) n’est pas remise en cause. C’est la propriété d’usage qui remplacera, dans les entreprises, la propriété lucrative des moyens de production, afin de reprendre collectivement (mais si l’artisan travaille tout seul il décidera tout seul) la maîtrise de l’investissement.

              Au sujet des réformateurs, peut-être me suis-je mal exprimé (ou pas assez clairement ?)  : ce sont ceux qui veulent « réformer » le cadre existant (jouer sur l’âge de départ à la retraite, le temps de travail, les salaires), tandis que ce que propose monsieur Friot n’est pas une réforme mais une refonte du système. Une révolution, si vous préférez.


            • trevize trevize 9 septembre 2014 13:53

              Je ne vois pas où est la révolution ou la refonte du système, si Friot propose de garder le système tel quel, sans toucher notamment au système social (retraite, chômage, etc). Soit on refond, soit on bricole. Si on refond, on refond les droits et les devoirs, on fait un nouveau contrat social, un nouveau statut égal pour tous, et il n’y a donc plus de chômeurs, retraités, salariés, fonctionnaires, rentiers... il ne reste que des hommes libres et égaux.
              Si on ne touche pas au système social, on ne touche pas à la société, et on ne refond donc rien, on ajoute juste une surcouche au fatras actuel.

              "Il part du principe que sur un PIB de 2 000 milliards d’euros 700 vont à des propriétaire lucratifs (au profit donc) et ils n’en investissent que 400 ; ils se gardent le reste. Il n’y a qu’à « re »prendre ce qui a été pris sur le travail des employés pour l’ajouter au financement du salaire à vie ; sachant qu’il y a déjà environ 12 millions de personnes « payées à vie » en France (cf Bernard Friot).« 

              J’ai du mal à comprendre ce passage. Sur 2000 Mds, combien prennent les propriétaires, combien part en investissement, combien prend l’état, combien prennent les travailleurs ?

              quand vous dites » Il n’y a qu’à « re »prendre ce qui a été pris sur le travail des employés" vous parlez de vol et d’extorsion. Le contrat entre le capital et les travailleurs est certainement très en défaveur des travailleurs, mais la solution à ce problème c’est d’écrire un nouveau contrat, pas de pondre un système de lois pour pallier aux déséquilibres du contrat.


            • caleb irri 9 septembre 2014 14:17

              @ trevize


              Je dois sans doute très mal m’exprimer... Il n’y aura plus ni chômage ni retraite puisque le salaire est à vie. Le mieux est je pense que vous alliez directement suivre les liens vers ses vidéos, comme ça vous pourrez avoir les réponses que vous souhaitez.

            • chinansky 10 septembre 2014 06:41

              si je ne m’abuse, friot parle d’un salaire de technicité basé sur l’aquis de connaissance acquise par chaque individu
              ainsi un individu à faible technicité toucherait un salaire de base
              un individu avec une technicité moyenne toucherait un salaire plus important
              un individu à forte technicité toucherait un salaire maximum
              libre ensuite à ces individus de travailler ou pas
              mais ce projet élimine toutes les élucubrations de favoriser la fénéantise et autres billevesées induites par ceux qui se satisfont parfaitement de la situation actuelle


            • Jean Keim Jean Keim 9 septembre 2014 12:54

              Le travail pour tous c’est simplissime, il suffit de le partager.


              • Pascal L 9 septembre 2014 14:23

                Et c’est bien dommage, car il y a tant de chose à faire.

                La réduction du temps de travail est le constat d’un défaite et d’une allégeance devant ceux qui financent le travail. Que cela ait été l’idée de la gauche est sidérant, mais que la droite l’ait conservé est plus logique. La réponse ne peut être que monétaire. Donnons-nous les outils pour financer les travaux que nous aimerions bien faire.

              • bernard29 bernard29 9 septembre 2014 14:13

                caleb irri , bonjour

                sans avoir lu Friot, je ne m’avancerais pas, mais, je voudrais savoir pourquoi il faudrait une constituante pour « imposer » (comme vous le dites) le salaire à vie. ? qu’est-ce que ça a à voir ? Imaginez vous qu’avec une constituante, il n’y aurait pas de débats, que chacun y mettra ce qu’il voudra pour l’imposer aux autres ? Ce serait une drôle de démocratie. non ?

                de fait il faudrait mieux attendre (ou provoquer) le chaos total de notre civilisation. Les chances seraient plus grandes, car après cette table rase, on fera avec ce qu’il restera, et alors là, ça deviendra peut être possible. Enfin c’est une idée. !


                • caleb irri 9 septembre 2014 18:19

                  @ bernard29

                  tout d’abord ce n’est pas Bernard Friot qui recommande la mise en place d’une Assemblée Constituante mais moi... Ensuite, si vous lisez bien, je ne parle pas « d’imposer la mise en place d’une Assemblée Constituante » mais de réussir à « imposer » (entre guillemets) cette idée dans l’opinion publique, ce qui est un peu différent.

                  Ce que je veux dire, c’est que si une proposition comme celle de Bernard Friot venait à être popularisée, alors seule une Assemblée Constituante permettrait son « institutionnalisation » dans une Constitution. Vous savez bien à quel point je souhaite voir le peuple prendre en main ses institutions pour ne pas imaginer que je veuille imposer quoique ce soit...


                • chinansky 10 septembre 2014 06:48

                  il vaudrait mieux, alors, se contenter d’une constitution écrite par et pour les élites ?
                  celà rejoint le débat qui a opposé chouard et attali lors du dernier « ce soir ou jamais »
                  chouard soutenant qu’une démocratie qui consiste à voter pour choisir ses maitres n ’était pas une démocratie
                  attalli y répondant par une espèce de tir de barrage et une condescendance digne du maitre parlant à son valet


                  • chinansky 10 septembre 2014 06:50

                    il vaudrait mieux, alors, se contenter d’une constitution écrite par et pour les élites ?
                    celà rejoint le débat qui a opposé chouard et attali lors du dernier « ce soir ou jamais »
                    chouard soutenant qu’une démocratie qui consiste à voter pour choisir ses maitres n ’était pas une démocratie
                    attalli y répondant par une espèce de tir de barrage et une condescendance digne du maitre parlant à son valet

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