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Accueil du site > Tribune Libre > Les droits de l’homme ne sont pas universels

Les droits de l’homme ne sont pas universels

La Chine s’éveille, les JO nous émerveillent et nous interpellent. Un grand débat doit s’ouvrir en 2008. La croissance, la démocratie, la liberté, qu’en est-il du monde qui avance à pas masqués ?

Une vision de l’Histoire orientée mais sensée affirme que le XXe siècle a été l’époque où, en Occident, la démocratie a dû batailler ferme pour l’emporter sur les totalitarismes, fascisme italien, nazisme, communisme. Cette vision est simplifiée. Elle n’épuise pas la complexité des processus économiques et politiques qui se sont déroulés dans les différents pays, à l’intérieur, mais aussi entre pays, sous forme de conflits dont les ressorts et les enjeux furent complexes. Une fois la question nazie réglée, les grandes nations du monde se sont affrontées sur les pôles essentiels que sont la technique, l’économie et le politique. Il est évident que ces trois volets se complètent. Le politique détermine l’homme et réciproquement (mais un peu moins). L’homme crée la technique, l’homme travaille avec la technique, l’économie assure les échanges. Dans ce contexte, les Etats-Unis ont vaincu économiquement le Japon à la fin des années 1980, en même temps qu’ils ont gagné politiquement contre les Soviétiques, mais pas seul, car Jean Paul II a joué le rôle que l’on sait. Mais c’est surtout économiquement que l’Union soviétique a joué sa défaite. Et ce triomphe des Etats-Unis, qu’il faut modérer car ils ont été aidés, a été interprété comme la victoire d’un tandem, celui de l’économie de marché et de la démocratie. D’ailleurs, beaucoup d’intellectuels ont associé, pour de bonnes raisons, la démocratie et l’économie privée avec le marché. En fin de compte, le monde était plus simple, idéologiquement parlant, dans les années 1980. D’un côté, la démocratie et l’économie de marché, de l’autre, la dictature et l’économie planifiée. Et, un soir de décembre 1989, les Allemands de l’Est franchissant le mur et recevant en guise de bienvenue quelques billets libellés en marks pour les dépenser dans les centres commerciaux de Berlin Ouest.

On va dire pour faire simple qu’un round de l’Histoire moderne s’est achevé et qu’un autre commence, avec des contours visibles en 2008. L’économie de marché, la démocratie (alliée à l’Etat de droit), la croissance et la prospérité ont été un peu vite associées comme les quatre points cardinaux du destin des hommes dans un monde de commerce, d’échanges et de réalisations individuelles. Bref, quand les hommes sont libres, dans un Etat de droit, libres d’entreprendre, de s’exprimer dans la rue et les médias, dans les limites des règles de droit servant à garantir les libertés individuelles, eh bien, l’économie prospère et le niveau matériel des gens s’accroît. Les gens sont-ils plus heureux pour autant ? Nous n’en savons rien. Nous sommes certains d’une chose, les inégalités prospèrent également. De 1989 à 2008, deux décennies de progression économique, d’innovations technologiques disparates, mais tangibles dans certains domaines, notamment le numérique. Des inégalités en augmentation et des profits aussi, papillonnant dans ce chaos dynamique des placements à risque.

2008. La donne est nouvelle. Cette fois, une nation fait douter l’Occident. La Chine est en passe de devenir un géant mondial et de réaliser la synthèse entre le communisme soviétique et le dynamisme japonais. Bref, les deux armes qui ont été vaincues en 1990 et qui, cette fois, prennent une autre dimension. Les Américains, l’Europe et l’Asie jouent des parties géopolitiques avec des moyens jamais atteints. Alors que cette fausse martingale entre économie de marché et démocratie est déjouée par la Chine qui, contrairement à l’Union soviétique, affiche une croissance fulgurante et peut maintenant jouer dans la cour des grands. Pour preuve, les officiels français obligés de se coucher face au géant chinois après les insurrections anti-chinoises contre cette flamme flamboyante et arrogante promenée dans les nations sans qu’elle serve le sport. Juste la fierté du pays organisateur. Les sportifs ont été instrumentalisés dans un affrontement qui ne les concerne pas. Et les affaires continuent. Raffarin en Chine, c’était pour maintenir les bonnes relations économiques. Et rien d’autre. Raffarin, le symbole de l’économie qui ne rechigne pas à prospérer indépendamment des conséquences. Raffarin, qui a donné des subventions pour les industries des jeux en ligne, qui abrutissent la jeunesse, mais peu importe les résultats, seule compte la croissance. Raffarin, le plus Chinois de nos politiciens.

De fil en aiguille, nous parvenons à la conclusion de cette parabole. Le précédent round a montré que la démocratie était indissociablement liée à l’économie de marché et à la croissance. La Chine montre que cette équation n’a rien de téléologique. Une fin de l’Histoire non démocratique est envisageable compte tenu du progrès et de la nature humaine. Ce qui signifie une chose pour nous, Occidentaux. C’est que la démocratie et les droits de l’homme ne sont pas la condition sine qua non pour faire des affaires et de la croissance. Nos dirigeants l’avaient saisi depuis les conclusions de la Trilatérale. Il se peut même qu’un peu d’autorité, de propagande populiste et de dictature puissent améliorer la croissance. Cette question n’est pas à l’ordre du jour, mais elle peut le devenir, au gré de quelques évolutions d’ici cinq ans. La Chine, quant à elle, a montré que le progrès économique ne repose en rien sur une nécessité démocratique et qu’une dictature raisonnable peut maintenant rivaliser avec les économies occidentales.

2008 pourrait bien symboliser une année charnière. Et la flamme des JO incarner la flamme de nos libertés. Car le profit n’ayant aucune préférence, il sait maintenant que la démocratie n’est pas l’unique système où il peut prospérer. La Chine ayant démontré le contraire. Les Occidentaux veulent imposer les droits de l’homme à une Chine qui n’en a pas besoin alors que les élites occidentales pourraient très bien convenir que la prospérité économique n’est plus garantie par les droits de l’homme, les grands principes ayant guidé les démocraties. Introduire une dose de coercition ne les rebuterait pas. On voit bien ce qui se passe aux Etats-Unis, au Royaume-Uni. Si on lit les événements, on s’aperçoit que l’objectif n’est pas tant d’imposer les droits de l’homme à la Chine que d’éviter que nos libertés soient rognées et que nos dirigeants se prennent à trouver quelque légitimité dans la gouvernance chinoise. Prenons garde, nous pourrions prendre quelques plis chinois plus vite que nous ne le pensons et sans y prendre garde ! Alors, soyons vigilants et admettons une bonne fois pour toutes que les droits de l’homme ne sont nullement la garantie de l’efficacité matérielle d’un pays et encore moins une universalité garantie par un absolu ou une transcendance. Les pragmatiques ne voient que l’universalité de l’efficace et c’est la seule qui se teste, sur le terrain de la concurrence et des résultats chiffrés. Et cette divine liberté ? Si tel est le cas, la martingale n’a pas encore été révélée par quelque prophète. Alors, en l’absence de Dieu, faisons nôtre le sort des droits de l’homme qui, maintenant, s’imposent comme un choix et qu’on peut défendre selon plusieurs ressorts car c’est par conviction et par choix que nous optons pour un régime avec des droits, une démocratie et des partis, car la liberté nous l’aimons (ou pas) ; ou bien le régime du parti unique comme en Chine, un régime qui monte en croissance, mieux que l’ancienne URSS. Le pire étant l’obsession droit-de-l’hommiste, un dogmatisme stupide qui dessert la cause, comme les intégristes desservent les religions sincères. Le plus raisonnable étant une défense raisonnée, mettant en avant les avantages et les valeurs qu’on peut trouver dans la liberté. Etre digne, homme, responsable, rester droit, penser droit, même si notre action vacille. Le reste sera une affaire d’initiés et de mystère. Dieu pousse vers la Liberté, mais nul ne le sait et ceux qui le savent ne peuvent le dire sans risquer d’être moqués ou pire, desservis !

Le miroir de la Chine doit nous faire prendre conscience que la partie n’est pas jouée et qu’il faut défendre les libertés. Quoi qu’il se passe, la Chine vacillera comme l’Union soviétique. Nul ne peut savoir si elle s’effondrera. Le plus certain étant qu’elle se stabilise après une période de croissance soutenue. Mais nous, Occidentaux, devons choisir vers quel horizon nous voulons tendre, sachant que, maintenant, la démocratie n’est plus radicalement liée au confort matériel et à la croissance. Alors la question de la liberté est entre nos mains et nos pensées. On ne le répétera jamais assez. Le rapport entre le politique et le profit est un jeu (une articulation). Dans une certaine mesure, le tandem démocratie et capitalisme, jugé gagnant gagnant, a été imposé par les élites et les intellectuels comme une évidence presque naturelle, du reste empiriquement prouvée par la chute du Mur. Mais, au vu du succès de la Chine, un contre-modèle apparaît. Alors, au lieu de harceler ce pays pour l’infléchir et lui imposer un devenir démocratique, nous ferions mieux d’être vigilants chez nous et observer si quelques éléments démocratiques ne vont pas être retirés. Parce que le capital juge que la croissance et le profit ne sont plus associés dans un tandem gagnant gagnant avec la « démocratie étendue », enfin, plus comme dans les années 1970-90. Et parce que les médias savent aussi y faire pour égarer les citoyens et imposer quelques entorses aux libertés, surtout loin de nos côtes atlantiques, chez nos amis qu’on déteste tant. Le plus inquiétant, c’est que les Etats-Unis finissent par ressembler à la Chine avec, comme le dit malicieusement le « grand écrivain » Gore Vidal, un seul parti doté de deux ailes, l’une démocrate l’autre républicaine. Vivre dans un pays de libertés, ce n’est pas vivre avec de l’eau et des moyens naturels, c’est opter pour un choix qui n’a rien d’évident, pas comme l’eau qui coule sous les ponts. On ne naît pas libre, on le devient. On ne vit pas libre spontanément, on le décide !


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44 réactions à cet article    


  • faxtronic faxtronic 29 avril 2008 10:21

    tres bon article. Mon amie est chinoise et nous avons exactement le meme dialogue.

    - MOI : Je me sens floué que la dictature en Chine soit compatible admirablement avec l’economie de marché, car on nous avais vendu l’inverse,et l’allemgne nazi nous l’a montré, une democratie ne peut rivaliser, economiquement ou militairement, a une dictature, car dans une dictature le peuple obeit au doigt et l’oeil. La Chine est un danger pour nous, car a seule facon de rivaliser avec elle est de se transformer en dictature, et d’ailleuers c’est ce qu’il passe avec des lois de plus en plsu liberticide en occident.

    - ELLE :Elle comprend bien que pour elle, la liberté est mieux que tout, mais elle ne comprends pas pourquoi l’occident veux que la democratie soit en Chine, car le parti communiste est tres puissant et tres populaire, car l’economie chinoise a explosé et que les droits de l’homme et la democratie,e n’est pas encore compatible avec la Chine car : les chinois sont gregaires et violents (revolution culturelle encore tres presente dans les esprits), la plupart des chinois ne sont pas eduqués. Et que tout simplement les chinois ne savent en general pas ce qu’est la liberté.- NOUS : Nous nous rendons compte que l’occident et la chine sont en competition, car nous avons a peu pres le meme nombre d’habitant, les memes aspirations au confort, et que sachant qu’il faut 6 planetes pour que tous les hommes vivent selon les normes occidentales, nous comprenons bien que cela ne va pas etre possible.

    - On se dit souvent qu’il va falloir trouver une autre planete, et d’urgence...
     

    - Il m’a falllut plus d’un an pour lui expliqué la liberté. Elle a finit par me reciter un ancien poeme qui dit que l’amour et la richesse ne sont rien sans la liberté.

     


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 avril 2008 12:10

      Merci pour ce témoignage

      De nos jours, Montesquieu aurait sans doute écrit des lettres chinoises plutôt que les lettres persanes

      Histoire d’exprimer comment un Chinois voir les Français


    • tvargentine.com lerma 29 avril 2008 10:49

      Décidement il est difficile chaque jour de remplir votre contrat de prestation de service comme PIGISTE sur AGORAVOX

      En effet,votre article est d’une médiocrité affligeante

      Bien sur que la dictature apporte de la croissance,quand vous tuez et enfermez les opposants politiques,interdisez les syndicats libres et le droit de la presse libre,sans parler des droits de la personne.

      HITLER,PINOCHET....ont tous fait de la croissance

      Mais de la à comparer une grande démocratie comme les USA avec la CHINE,vous démontrez bien votre parti "libertaire" que des gens auraient pu lire dans "rouge" ou "libération"

       


      • Mjolnir Mjolnir 29 avril 2008 11:02

        "Le précédent round a montré que la démocratie était indissociablement liée à l’économie de marché et à la croissance. La Chine montre que cette équation n’a rien de téléologique."

        Il y a un hic dans votre raisonnement.

        A qui la Chine doit sa croissance ? Qui consomme les biens qu’elle produit ? Les pays démocratiques où les gens ont une niveau de vie supérieure. La Chine a aussi profité de cette inégalité qui fait qu’elle est extrêmement attractive pour les industriels qui ont tout intérêt à délocaliser là bas. Sans cette inégalité, qui sait que serait la Chine ? Imaginez une planète qui aurait été entièrement communiste, vous pensez que la Chine aurait eu sa croissance fulgurante ?

         

        "Alors, soyons vigilants et admettons une bonne fois pour toutes que les droits de l’homme ne sont nullement la garantie de l’efficacité matérielle d’un pays et encore moins une universalité garantie par un absolu ou une transcendance."

        Sans doute mais la fin des "droits de l’homme" n’est pas l’"efficacité matérielle" mais l’Homme.

        Etes vous en train de dire que, parce que notre système économique ne serait pas efficace, nous devrions remettre en cause les droits de l’Homme qui freinerait notre économie ?


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 avril 2008 12:12

          Je ne dis pas que notre système risque de mettre en cause nos droits de l’homme, je dis que quelques-un pourraient penser ainsi, et d’ailleurs, certains pensent ainsi


        • Francis, agnotologue JL 29 avril 2008 11:38

           

          Si la thèse est intéressante, les deux derniers paragraphes me semblent un peu redondants et confus.

          Si j’ai compris, l’auteur veut dire que l’économie de marché n’est pas une garantie pour la démocratie. De cela je n’en ai jamais douté : l’expression " libéralisme économique " est un leurre, une supercherie, un oxymore parce que l’économie est amorale et que le libéralisme n’est pas, ne doit pas être la loi du plus fort.

          La mondialisation libérale est en passe de tuer la démocratie et cela d’autant plus sûrement que le "continent" qui reste à conquérir n’est déjà pas, lui, démocratique.


          • Mjolnir Mjolnir 29 avril 2008 11:57

            "l’économie est amorale"

            On dit souvent cela ("le capitalisme est il moral" de Comte Sponville) mais j’ai toujours envie de nuancer ce propos.

             

            Dans une transaction marchande, on gagne soi même quelque chose, c’est cela qui nous motive ; en cela, elle n’est pas gratuite, ce qui fait d’elle un acte amorale mais un des facteur d’une transaction est aussi le bien être des autres, n’a-t-elle donc pas inévitablement un aspect moral quand même ?

            Oui, une économie doit être avant tout "efficace" mais efficace pour quoi ? Pour permettre la survie, voire le bien être de tous, ou, au moins, de la majorité et non pas uniquement celle de soi même, on n’est donc pas toujours dans une logique d’intérêt purement personnel et égoïste. De plus, la gratuité, le partage de l’information (open source, freeware) peut aussi avoir un rôle dans un système économique. C’est de la "petite morale" peut être, on est certes loin de l’idéal des philosophes comme Kant mais je ne pense pas qu’on puisse exclure totalement la morale de l’économie intrinsèquement.

             


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 avril 2008 12:29

            JL, la redondance de la fin du billet est voulue, pour éviter les compréhensions de travers du propos. Et je crois bien avoir anticipé la chose


          • LE CHAT LE CHAT 29 avril 2008 11:44

            la Chine communiste est devenu un modèle pour les neolibéraux ! cherchez l’erreur !

            un pays où l’on bosse pour des cacahouètes , où les syndicats sont inexistants , quel pied !


            • ZEN ZEN 29 avril 2008 12:06

              Connaissant mal la Chine personnellement, je fais assez confiance aux analyses de Jean-Luc Domenach, qui y fait des séjours réguliers , en spécialiste confirmé de ce pays

              Avec la montée de classes moyennes et l’occidentalisation rapide, on peut supposer que la Chine intégrera peu à peu nos critères politiques

               

              Domenach-Jullien : l’Occident peut-il comprendre la Chine ?
              "...Je suis scandalisé par la niaiserie démagogique de certains commentateurs français sur la question. Un pays comme la Chine ne passe pas du totalitarisme à la démocratie en un tour de main. Il est un fait que la presse en Chine est très contrôlée et que 30 journalistes chinois sont en prison, souvent pour des raisons non politiques d’ailleurs, mais il faut aussi rappeler qu’il y a en Chine 550 000 journalistes. Idem pour les 80 à 100 internautes poursuivis sur les 210 millions d’internautes que compte ce pays ! Autre exemple : celui de la peine de mort. Depuis que les jugements doivent être confirmés par la Cour suprême, les exécutions capitales ont diminué de 25 à 30 % l’an dernier. On continue à exécuter en Chine plus de monde que partout ailleurs, mais les progrès sont indéniables. Enfin, je crois, pour en avoir parlé avec eux pendant cinq ans, que les Chinois n’ont pas envie de recevoir des leçons de notre part. Ils perçoivent notre démocratie comme étant en crise avec toutes sortes de phénomènes qui les laissent sceptiques : des banlieues qui brûlent, un président sortant qui à affaire à la justice, ou un traité européen qui, après avoir été refusé démocratiquement, sera quand même appliqué.F. J. Nos exhortations sont vaines si nous ne voyons pas que les droits de l’homme ne sont pas une notion d’emblée universelle, mais relèvent d’une histoire singulière qui est celle de l’Europe. Cette notion a mûri avec la modernité et la montée en puissance de l’individu ainsi que de l’idée du contrat social. Pour autant, il ne s’agit pas de relativiser les droits de l’homme, mais de dissocier en eux deux versants : l’un positif et l’autre « négatif ». Le versant positif est lié à un certain mode de vie, qui va de pair avec notre conception occidentale du bonheur et de l’individu, conception dont je ne vois pas pourquoi nous l’imposerions aux autres cultures. Car je suis obligé de constater que, dans d’autres cultures, cette notion d’affranchissement de l’individu ne s’est pas développée ; une autre a prévalu qui est, à l’inverse, fondée sur l’intégration de l’individu, depuis la famille jusqu’au niveau cosmique . Il suffit d’aller en Inde pour s’en rendre compte. En revanche, il est une dimension « négative » ou protestataire des droits de l’homme qui consiste à dire non à l’oppression, et que l’on peut considérer comme universelle. Ce sont ces droits du refus qu’il faut tenir pour absolus. Leur intérêt est de faire affleurer de l’inconditionné dans toute condition historique. Si, parce qu’un père a volé une pomme, on punit de mort son enfant, cela fait jaillir, où que ce soit, un même cri de révolte face à l’intolérable..."


              Jean-Luc Domenach : La Chine peut-elle s’ouvrir au monde ?


              • Bernard Dugué Bernard Dugué 29 avril 2008 12:18

                Zen, ce que vous dites est bien possible, à long terme. J’ai juste voulu tracer une ligne de compréhension mettant en tension deux périodes, 1970-90 et 2000-2020. Il va falloir être vigilant.

                Regarde par exemple, une tout petit détail mais qui a son importance et qui illustre ce billet

                Un policier un peu trop zélé qui empêche le journaliste de faire son travail.

                Ce qui montre que les entorses à la démocratie sont autant le fait des élites que des dociles collaborateur de l’ordre public, mais je n’invente rien, chutttttt je n’irai pas au point Godwin !


              • aurelien aurelien 29 avril 2008 12:46

                Ce ne sont pas les droits de l’homme qui ne sont pas universels, et ceux malgré leur maladresse toute occidentale, mais bien les valeurs Olympiques héritées de la Grèce Antique.


                • ZORBA 29 avril 2008 21:16

                  QUE LES VALEURS OLYMPIQUES SOIENT UNIVERSELLES ,SOIT .

                  MAIS QU’EN RESTE -T -IL ?

                  DES SPONSORS.... DES DOPES ..... ET COCA COLA .

                  LORS DES DERNIERS JEUX EN GRECE LA CARAVANE DE LA FLAME DISTRIBUAIT LE DRASPEAU COCA COLA .ET MEME MUNI D’UN BILLET POUR LE STADE IL ETAIT IMPOSSIBLE D’ENTRER AVEC UN TEE -CHIRT IMPRIME D’UNE MARQUE AUTRE QUE CELLE D’UN SPONSORT.

                  UNE BONNE RAISON POUR QUE JE NE JETE MEME PAS UN OEIL SUR CES jeux .


                • aurelien aurelien 30 avril 2008 00:23

                  Vous avez mal interprété mon message : j’ai dit que justement si il y a des valeurs qui ne sont pas universelles, ce sont bien les valeurs olympiques, héritage de la Grèce antique.


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 avril 2008 14:07

                  Bernard,

                  Excellent article :

                  j’ajoute à ce que tu dis et dans ton sillage que le seul espoir de progrès démocratique en Chine réside dans les chinois (et non pas seulement les moines tibétains ou autres communautarismes ethniques) qui se battent pour élargir non seulement leurs droits politiques mais aussi leurs droits sociaux. Le capitalisme peut être anti-démocratique, nous le savons ; sauf qu’il permet le développement d’une classe moyenne (plus de 300 millions en Chine en 10 ans, fait historique sans précédent) qui est la condition non pas suffisante mais nécessaire de toute démocratie possible (cf : Aristote).

                  Cela dit la tension capitalisme et démocratie est indépassable (et sur ce point je me sépare du texte de principes du PS QUI CONTINUE A PARLER DE DEPASSEMENT DES CONTRADICTIONS DU CAPITALISME sans proposer sa suppression, à mon avis et au sien impossible !!) . Toute la question est de savoir quel usage politique libérateur ou non nous en faisons.

                  Tout repose donc, en dernier ressort, sur les luttes sociales (très nombreuses en Chine, contrairement à ce que prétendent certains qui ne voient ce pays qu’à travers des lunettes idéologiques qui ne permettent pas de voir ce qui se passe en bas) et politiques pour donner une chance au développement de la démocratie régulatrice du capitalisme. Comme toute notre histoire le montre la démocratie ne peut que civiliser la capitalisme dans le cadre d’un intérêt général de la démocratie elle-même et à terme du capitalisme qui porte en lui le risque de violence sociale et internationale (les deux sont liées) comme les nuées portent l’orage (Jean Jaurès)


                  • Tarouilan Tarouilan 29 avril 2008 15:01

                    Bon article correspondant bien à la sensibilité occidentale sur ce sujet, mais la ou le bas blesse...... c’est lorsque l’on interroge des chinois expatriés en France, des amis proches, ........et la stupeur, il exposent se sentir plus libre dans leur pays, que dans notre hexagone.. , quid, de leur appréhension de notre si belle démocratie occidentale, ils ne font vraiment pas d’efforts pour l’apprécier !

                     

                     


                    • Mjolnir Mjolnir 29 avril 2008 15:37

                      "et la stupeur, il exposent se sentir plus libre dans leur pays, que dans notre hexagone.."

                      Etonnant en effet mais ont ils précisé pourquoi et en quoi ils se sentent moins libres en France ? Est ce parce qu’ils ne se sentent pas chez eux ? Parce qu’ils ont l’impression d’être expulsables ? Par méconnaissance de la France ?


                    • Nobody knows me Nobody knows me 29 avril 2008 15:46

                      Bonjour, juste une petite référence qui m’a l’air dans le sujet dans le Monde Diplo de Février 2008 : "Universel, les droits de l’homme ?".

                      Bonne journée.


                      • Daniel Roux Daniel R 29 avril 2008 16:33

                        L’analyse est intéressante.

                        Nous vivons une réalité économique basée sur la mise en compétition de modèles très différents les uns des autres. Une vraie réforme serait de mettre en place une politique de développement séparé entre l’Europe et les principales zones économiques de la planète.
                        Le modèle de libre échange n’avait de sens que lorsque toute la chaîne de la conception à la fabrication existait physiquement sur le territoire. Cela développait l’économie des pays les plus performants économiquement, scientifiquement et démocratiquement.
                        Notre époque est évidemment différente. L’avantage est donné aux pays sans règles sociales, sans contrôles régulateurs et sans démocratie.
                        La seule voie permettant de reprendre le chemin du progrès humaniste original, d’empêcher l’apauvrissement de nos populations et la poursuite du démentèlement de notre modèle social est la mise en place d’un protectionisme européen avec accords bilatéraux équilibrés.
                         


                        • Internaute Internaute 29 avril 2008 16:53

                          Merci. Cela fait bien longtemps que je prêche dans le même sens et j’espère que nous serons de plus en plus nombreux. Je me suis aperçu récemment qu’Emanuel Todd pense de-même http://www.marianne2.fr/index.php?action=article&numero=387, rejoignant en cela notre Prix Nobel d’Economie Maurice Allais.

                           

                          Tout n’est pas perdu. Peut-être qu’un jour nos députés félons ouvriront les yeux ou que le peuple les mettra enfin dehors. Quand on parle d’économie on limite toujours le discours aux acteurs (consommateurs, employés, entreprises) en oubliant que les entreprises ne font que jouer dans le cadre de la loi fixée par les députés. Les accords de l’OMC et la mise en concurrence libre et faussée des travailleurs européens avec ceux du tiers-monde sont leur responsabilité, à eux seuls.

                           

                          Aujourd’hui, le gouvernement nous parle de l’Union méditerranéenne. La vérité est que l’UE a déjà pris la décision il y a quelques années de supprimer toute barrière douanière entre l’Afrique du Nord et l’Europe en 2010, c’est à dire dans même oas deux ans.

                           

                          Aucun débat n’est ouvert sur cette mesure et les conséquence terrifiantes qu’elle implique. On préfère bourrer le PAF avec des droits de l’homme. Que va faire un petit patron français lorsqu’un concurrent pourra s’implanter au Maroc, fabriquer quatre fois moins cher et importer sans taxes ? Les députés viennent en plus de leur offrir le transport gratuit puisqu’il suffit de passer le détroit de Gibraltar au lieu de traverser les mers depuis l’extrême orient. Par contre, je prédis déjà de grandes invectives de la part de nos journalistes contre les patrons voyous qui délocalisent au Maroc.

                          Le voyou est votre député et personne d’autre.


                        • Internaute Internaute 29 avril 2008 16:34

                          Vous faites des associations hasardeuses comme la démocratie et le bien-être économique.

                          « Le précédent round a montré que la démocratie était indissociablement liée à l’économie de marché et à la croissance. »

                          Avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir l’Allemagne était dans une situation économique effroyable, les fameuses brouettes de mark pour acheter son pain étant dans tous les livres scolaires français d’avant le révisionnisme officiel. Hitler a redonné aux allemands un niveau de vie enviable en Europe. On a donc à la fois l’aisance économique et l’absence de démocratie, ce qui contredit votre association d’idées. La France de Louis 14 et la Chine d’aujourd’hui en sont deux autres contre-exemples.

                          Le bien-être économique est lié à la conjonction de trois événements : la stabilité politique, une certaine liberté d’action et la culture du travail. Il n’est nullement nécessaire d’être en démocratie pour cela.


                          • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 29 avril 2008 16:56

                            "Les droits de l’homme ne sont pas universels"

                            Bien sûr que si ! Les droits humains sont naturels et universels ! Mais quand le devoir n’est pas accompli, quand les politiciens n’assument pas leur responsabilités, quand la corruption se développe et entretient une anarchie organisée alors les droits se trouvent confisqués par une minorité au détriment de la populace qui rêve aux jours meilleurs !

                            Pourquoi vous faites l’amalgame avec la Grande République populaire de Chine ? Regardez l’état de la France où l’angoisse gagne du terrain chaque jour !

                            La démocratie occidentale est un leurre, c’est un asservissement en douceur, une ruse pour faire croire aux populaces qu’elles décident et gèrent leur quotidien ! La France en est le premier pays responsable de cette arnaque pour avoir chanté pendant plus de deux siècles des refrains périmés !

                            Devoirs et droits sont exactement la même chose ; mais évidemment c’est l’accomplissement des devoirs qui assure le respect et l’abondance des droits ! Cherchez donc la faille !

                            L’ONU s’est lourdement trompée en promulgant la "déclaration universelle des droits de l’homme" ; un simple ignorant comprend aujourd’hui qu’il faut plutôt imposer une "DECLARATION UNIVERSELLE DES DEVOIRS DE L’HOMME " ! Les devoirs des politiciens malades et irresponsables, mon vieux !

                            MOHAMMED.

                             


                            • Zalka Zalka 29 avril 2008 17:47

                              Bla bla bla...

                              Je crois que personne ici n’est dupe de la qualité de nos démocraties occidentales. Tout régime tend naturellement vers l’oligarchie, et nos démocraties n’échappent pas à la règle. Néanmoins, il faut une sacré dose de mauvaise foi pour y voir un échec total.

                              Pire je trouve choquant d’amalgamer comme vous le faites droit et devoir. Ce sont des choses bien distinctes. Liées mais distinctes. Le respect du devoir permet de ne pas empiéter sur la liberté du voisin, mais l’absence de droit annihile toute forme de liberté.

                              Vous semblez apprécier le système chinois, mais s’ils ont beaucoup de devoirs, ont-ils le moindre droit, la moindre liberté ?

                              Votre verbiage n’est pas sans me rappeller un commentaire qui m’avait choqué il y a quelque temps. Je ne sais pas si c’est le votre, mais il disait en substance que les femmes occidentales étaient prisionnières car libre de faire leur choix, quand les femmes musulmannes avait atteint la vrai liberté en suivant à la lettre les préceptes du coran. Votre commentaire est très proche de celui là, à la différence près du domaine d’application. Les femmes occidentales ne sont pas tenues de suivre les modes ou autres. Elles ont le choix. Les femmes musulmanes en revanche, lorsqu’elles suivent (de gré ou de force) les préceptes du Coran, n’ont pas de choix. Il faut être particulièrement pervers pour assimiler l’absence de choix à la liberté.


                            • Lapa Lapa 30 avril 2008 16:19

                              tout à fait, ces réflexions me font penser à 1984 d’ailleurs :

                               

                            • « La guerre, c’est la paix. »
                            • « La liberté, c’est l’esclavage. »
                            • « L’ignorance, c’est la force. »

                               

                              ...

                               

                               


  • gumma 29 avril 2008 18:30
     
     
     
    Bonjour Auteur,
     

    Sur la forme, je suis assez d’accord avec votre analyse de géopolitique plutôt pragmatique. Mais sur le fond, je voudrais discuter quelques "détails" importants qui vous aient peut être échappé.

    Je ne dirais  pas que fondamentalement, les droits de l’homme ne soient pas des valeurs universelles. Mais simplement les choses ont des étapes. Je pense que globalement les droits de l’homme (dans tous les sens du terme) progressent que ce soit en Chine ou ailleurs. 

    Prenons l’exemple de la Chine : l’arrivée des communistes au pouvoir (1949) a enfin permis le pays de redevenir indépendant (première fois depuis la guerre d’opium, 1842). N’est cela pas un progrès du droit de l’homme ? Cependant, depuis les années 60s, jusqu’à la fin de la "grande révolution culturelle" (1976), la Chine était dans un chaos totale, le droit de l’homme étant inexistant. la croissance était négative (l’économie à l’époque étant entièrement totalitaire). Tandis que pendant ce temps là, l’occident a connu une période prospère avec des innovations technologiques (3e révulotion industrielle ?), l’écart se creusait... jusqu’à les 90s, la chute du mur et le fiasco de l’USSR, vous avez bien vu (comme Friedrich August von Hayek l’avait très justement prévu), l’économie de marché et de la démocratie ont vaincu le régime totalitaire.

     Au milieu des années 90, le gouvernement chinois a enfin remanié toute ses grosses entreprises d’état (dont la quasi totalité était en perte), cela signifie en effet la fin de l’économie totalitaire en Chine ( bien que l’ouverture de l’économie commençait le début 80s). depuis la Chine a connu une période de forte croissance, mais cela n’a guère de lien avec l’économie totalitaire.

    Ce qui diffère cette économie avec l’économie du marché dans une démocratie est peut être que l’état chinois a encore une grande capacité d’intervenir au marché. Grâce à l’intervention étatique, la bourse hongkongaise a pu limité les dégâts durant la crise financière de 1995, pendant la quelle les 3 autres petits "dragons" asiatiques (Taiwan, Corée du sud et Singapur) ont vu leurs fortunes "s’évaporaient" de moitié ! comme quoi les américains mènent depuis toujours une guerre d’économie sans mercier (on connaît bien dans quelles circonstances que les USA ont vaincu (économiquement) le Japon dans les 80s). Après tout, tous les états démocratiques ont gardé, à des niveaux différents, cette faculté d’intervention et surtout les États Unis.

     Revenons aux droits de l’homme en Chine, en profitant cette croissance relativement stable, la Chine a aussi progressé en la matière. La preuve est quaujourd’hui, les chinois peuvent critiquer publiquement le gvt et ils ont un accès d’info relativement large. En regardant les évolutions des droits de l’homme dans les pays développés, les chinois ont compris que les droits de l’homme ne sont pas les "garants" du développement, mais plutôt des "produits bénéfiques" du développement. Ceux qui garantiront un développement durable en Chine sont d’abord les améliorations du système juridique et réaliser effectivement que la loi soit supérieure au régime (le PCC) et l’amélioration du niveau d’éducation des citoyens.

    La Chine est toujours en apprentissage pour trouver une politique pragmatique pour le développement économique et sociale. Elle n’est plus un pays "totalitaire" type USSR comme beaucoup le croient. Par contre, le régime mono-parti est évidemment une "dictature", que souhaite on en faire ? amélioration en douceur, oui et surtout pas de révolution ! (il y en a assez) Ce régime ne s’effondrera probablement pas car l’opinion générale est qu’avant tout nous avons besoin de la stabilité pour se développer dans tous les aspects. 

     Les chinois ont compris que le monde est une compétition, l’histoire contemporaine de la Chine a appris aux chinois la chose suivante : "quand vous êtes faible, les plus forts ne vous respectent pas, ils vous "mangeront". Vous avez bien vu, les 20 années à venir seront déterminants pour la Chine. Et la Chine doit changer sa politique du développement d’économie, elle devra produire d’avantage des produits à haute valeur ajoutée car la forte croissance actuelle est basée sur une main d’oeuvre peu cher, garantie par cette foule de travailleurs infatigables... Les chinois souhaitent que "l’atelier du monde" deviendra un jour un pays technologiquement avancé parmi les grandes nations du monde.

     

    PS : j’ai l’impression que dans un pays développé où les droits de l’homme sont mieux respectés (ex. la France), la politique est relativement "égalitaire", c’est bien pour plupart des gens, mais cela a aussi pour un effet peut être "négatif" : "empécher" la volonté individuelle de faire des efforts car plus d’effort ne signifie pas un "gain" proportionnel. Cela expliquerait en partie la manque de "motivation" de travailler plus (peut être qu’il y en a pas besoin ?). Ceci dit le jour où la Chine ou l’Inde ... auront un niveau de développement équivalant, les chinois, les indiens auront les mentalités similaires que les français. Un dicton chinois dit : une famille ne peut pas être toujours riche pour plus de 3 générations consécutives. 

     


    • patroc 29 avril 2008 19:41

       La liberté de penser, de parler, d’écrire n’est pas planétaire, loin de là... Accepter la dictature d’un pays quelques en soient les raisons (économiques, politiques...), c’est l’accepter et la ramener chez soi... Accepter que son voisin tabasse et oblige sa famille, c’est lui ressembler... Aller bouffer chez lui sans lui faire la morale, c’est accepter de faire comme lui... La chine est une dictature : Y aller sans parler des droits de l’homme et nous voilà chez nous sans droits de l’homme... Accepter la dictature, c’est devenir dictature... A suivre...


      • Marc Bruxman 29 avril 2008 20:30

        Tu raisonnes de façon trop binaire ! Déja démocratie ou dictature ce n’est pas binaire.

        La Chine et la Corée du Nord sont deux dictatures. Mais tant qu’à faire si je devais en choisir une je prendrai largement la Chine.

        La France, les Pays-Bas et les Etats-Unis sont également trois démocratie. Or le degré de liberté différe largement entre ces 3 pays. J’en rajoutes une couche ? L’Irak et l’Afganistan sont officiellement deux démocraties. Et tu n’aurais pas super envie que l’on importe leur gouvernement ici même.

        Deuxiémement si tu rencontres quelqu’un qui défend une dictature en étant réelement originaire du pays en question tu peux passer un moment pour discuter avec lui et voir pourquoi il le défend. Chaque système de gouvernement tend à imposer à son peuple, une narration, ou structure. Cette structure est un ensemble de fait historique ainsi qu’une façon de les raconter. Et cette structure est ce dont tu te sers inconsciemment pour juger le bien du mal. D’ailleurs on entend souvent des gens dire : "Nos ancètres sont morts pour ca". Ce qui signifie bien que toute remise en cause du "Ca" est par défaut très mauvaise voir odieuse. Cette structure est donc l’épine dorsale de toute société. Les coutumes et habitudes d’un peuple ne peuvent se comprendre que si l’on a cette structure en tête. Cela vaut même pour les pays d’europe. Si tu fais un effort pour saisir la structure qui sous tend un peuple, tu arrivera à comprendre (ce qui ne veut pas dire apprécier) la plupart des spécificités culturelles ou législatives qui nous paraissent bizarres à nous, Français. Pourquoi les Hollandais sont tolérants ? Pourquoi les Allemands aiment le respect des régles ? Tout cela, cela tient à l’éducation transmise de génération en génération. Et cela peut se faire de façon inconsciente par exemple, au travers de proverbes.

        Le plus important et le plus dur lorsque l’on cherche à déminer une crise de compréhension (que ce soit une grêve, un conflit commercial ou un problème de couple) c’est de comprendre ce qui anime l’autre à agir comme il le fait. Il y a un truc qui ne trompe jamais c’est qu’une fois que tu as compris, la réaction de l’autre doit t’apparaitre comme "coulant de source". Pour la simple raison que l’autre n’utilise pas la même structure que toi pour poser ses problèmes. C’est seulement en tentant de voir quels éléments différent entre les deux structures que l’on peut tenter de proposer une résolution acceptable pour les deux parties au conflit.

        PS : Il font l’exercice en business school aux etats unis ou tu dois être capable de défendre correctement un point de vue et son exact contraire. Si tu pousse cet exercice jusqu’au bout tu aura l’impression d’être convaincu lors des deux exposés. Ce qui ne t’empéchera pas de te dire après que tu as du défendre un truc bien dégeulasse comme exercice et qu’en réalité et bien tu n’en veux pas !

        PS2 : Tu as également le théatre. Essaie de jouer le role d’un "méchant". Lorsque tu aura bien fait ton boulot de répétition, le comportement de ce méchant ne t’apparaitra plus méchant mais normal. Car pour bien jouer, tu aura tellement approfondi le personnage et ses réactions que tout t’apparaitra comme coulant de source. (Du moins si la piéce et le metteur en scène sont bons).

         

         


      • Marc Bruxman 29 avril 2008 20:09

        Plusieurs de mes amis Chinois m’ont souvent dit : "La démocratie ce n’est pas efficace !". Ou encore, "Regardes en France y’a la démocratie et c’est le bordel, impossible de réformer". Je leur ai souvent répondu qu’au moins la démocratie permettait de se débarasser d’un incompétent ou d’un réel despote alors que dans une dictature il ferait des dégats à vie. Ce qui sur une longue période rend la démocratie effectivement plus efficace que la dictature. Ils sont généralement d’accord sur ce point et finissent par rajouter "qu’en ce moment ils ont un bon gouvernement". Ne sautez pas au plafond ! D’une part parce que ceux qui disent cela ont eu la chance d’être autorisé à aller à l’étranger. Il s’agit donc des gagnants du système actuels qui ont tout lieu d’être satisfait de leur gouvernement. La même discussion avec un travailleur en usine aurait peut être produit une réponse tout à fait différente.

        Mais ce qui peut nous amener à une réflexion : Il est fort probable que tant que le niveau de vie en Chine continuera à monter, nous assisterons certes à une lente progression des libertés individuelles mais pas à une remise en cause du parti unique. Un spécialiste de la Chine me disait un jour qu’il pensait que si la Chine devait libéraliser sa politique cela se ferait certainement par l’instauration "d’une démocratie au sein du parti" (cad permettre au maximum de gens de voter pour des courants) plutot que par l’instauration du multipartisme à l’occidentale. Et que le scrutin permettant l’élection des dirigeants se ferait probablement toujours de façon indirecte, permettant au parti de maintenir une sorte de controle interne. Quand à la "démocratie au sein du parti", il y a actuellement des mécanismes qui s’y apparentent mais sont encore très loin de permettre aux citoyens d’avoir une réelle action sur le parti.

        Cela dit j’invites tous ceux que ca intéresse à jeter un coup d’oeil au fonctionnement de la politique et des institutions chinoises. C’est très différent de chez nous mais également très différent de ce à quoi l’on pourrait s’attendre. Et puis cela pourra enrichir le débat sur agoravox ;)

         

         


        • Parpaillot Parpaillot 29 avril 2008 23:23

           

          @ Bernard Dugué :

           

          Excellent article qui m’interpelle … !

           

          Vous écrivez notamment :

           

          « Il se peut même qu’un peu d’autorité, de propagande populiste et de dictature puissent améliorer la croissance. Cette question n’est pas à l’ordre du jour, mais elle peut le devenir, au gré de quelques évolutions d’ici cinq ans. La Chine, quant à elle, a montré que le progrès économique ne repose en rien sur une nécessité démocratique et qu’une dictature raisonnable peut maintenant rivaliser avec les économies occidentales. »

           

          Améliorer la croissance et le progrès économique, oui, mais pour en faire quoi sans nécessité démocratique ? Cette croissance qui se passerait de la démocratie, ne trouvez-vous pas cela inquiétant ? Quant à moi, je trouve cela terrifiant … !

          « … Une dictature raisonnable … » Question : une dictature peut-elle être raisonnable ??? 

           

          Cordialement !


          • fouadraiden fouadraiden 30 avril 2008 02:23

             

             

             

             

             la Chine, l’idiosyncrasie de l’homme jaune, serait -elle la limite des valeurs occidentales prétendument universelles ?

             

            l’Occident, malheureusement, n’ayant jamais réellement chercher à convaincre les autres à adhérer à son système de valeurs , supérieur sur le papier, se retrouve aujourd’hui devant un contradicteurs presque aussi puissants que lui et qui n’a que faire des leçons que par ailleurs les Occientaux ont tjrs trahi qd ils se trouvaient face à d’autres peuples souvent démunis.

             

            et que ns dit l’Occident par l’intermédiaire du président français aux tunisiens en ce moment meme sinon qu’un Etat tant quil est soumis au diktat occidental peut-être un Etat policier .les dictateurs arabes sont encouragés directement ,la Chine pas.et pourquoi donc ?

             

             autrement dit les Chinois ont raison de suivre leur chemin , en bricolant avec ce qu’ils trouvent,indépendamment de ce qu’un occidental pense le matin en ouvrant son journal. la liberté d’un occidental , ça change quoi pour un Africain ou un Chinois ?

             

             faudra que ns trouvions autre chose que les droits de l’homme à opposer à une foule de plus d’un millard d’hommes et de femmes aux faciès similaires.ça c’est sûr !

             

             vive la Chine . elle fera bouger le monde et lui donnera un autre gueule, pour le meilleur ou pour le pire.

             

             

             


            • leréveur 30 avril 2008 06:58

              ah ! ce droit-de-l’hommisme !!

              purement français donc forcément universel

              la notion et l’idée ne représente rien pour 9 / 10ème de l’humanité

              quel temps perdu en discussions oiseuses


              • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 13:04

                par leréveur (IP:xxx.x1.160.170) le 30 avril 2008 à 06H58

                 
                ah ! ce droit-de-l’hommisme !!

                purement français donc forcément universel

                la notion et l’idée ne représente rien pour 9 / 10ème de l’humanité

                quel temps perdu en discussions oiseuses

                 

                C’est ben vrai, ça, Mâme Michu  !

                Vive le droit du-chacun-sa-gueule et la loi du plus fort : ça, au moins, c’est universel, et ça ne fait pas perdre de temps en discussions oiseuses : t’es moins fort, tu fermes ta gueule !


              • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 13:07

                Comme d’habitude Monsieur Dugué survole les sujets, sans jamais rien approfondir, fait des amalgames, des approximations, des parallellismes foireux : bref, un salmigondis où chacun est censé retrouver ses petits..

                Quand il ne sera plus obsédé par la nécessité de pondre des articles sur tout, sans arrêt, peut-être prendra-t-il enfin le temps de se documenter sérieusement sur un sujet, et de nous proposer une analyse intéressante.

                Espérons...

                 


              • Lesné 30 avril 2008 13:03

                Relativement d’accord avec l’intitulé de votre article et sa tonalité d’ensemble.

                Malheureusement cela se gâte vers la fin, on ne se méfie jamais assez des fins. Que diable vient faire Dieu où vous l’introduisez ? Est-ce lui qui pousse à la liberté ?? Pour ma part, je fais partie de ces nuls qui, à vous lire, n’en savent rien. Libre à vous de le penser, mais ne vous étonnez pas d’être moqué à tenir ceux qu’ont pas cette foi pour des ignorants et ceux qui "savent" pour une minorité d’éclairés. C’est bien le moins, non ?

                Soyez donc moqué, c’est assez sain et on n’en meurt pas, voire "desservi" (bien que je ne comprenne pas ce que vous tentez de dire par là ),et risquez un peu d’être contredit, cela non plus ne fait pas de mal.

                Cordialement


                • Zawgyi 30 avril 2008 13:25

                  Certaines approximations et certains clichés me gênent quelques peu dans votre article. Votre style journaliste est excellent, mais ils manque malheureusement de chiffres pour étayer vos dires et passent sur beaucoup d’éléments, ce qui donne à votre surprise ou à votre raisonnement une fausse candeur.

                  Tout d’abord, la Chine n’est pas, loin de là, le premier pays asiatique qui nous pousse à nous interroger sur la relation entre démocratie et compétitivité économique. Singapour a depuis longtemps montré qu’une dictature pouvait être extrêmement performante d’un point de vue seulement économique. Cette confusion vient sans doute de la vision toute occidentale qui veut finalement que tout soit politique, ou plutôt cette confusion habituelle entre régime et système politique ; un régime pouvant être démocratique avec un système et une culture qui le sont beaucoup moins, comme nous le montre l’Inde.

                  En fait, prenez n’importe quel pays où la corruption est limitée et où le système garantit une certaine liberté en termes de création et de gestion d’entreprise, et vous aurait une économie florissante, peu importe le régime. Le fait est que la démocratie permet de limiter le phénomène de corruption et garantit la liberté d’entreprendre, d’où cette performance et d’où cet amalgamme que l’on fait souvent entre régime démiocratique et croissance. A ce titre, je tiens d’ailleurs à rappeler que, contrairement à ce que beaucoup pensent, la Chine ne se porte pas si bien d’un point de vue économique ; sa croissance n’est soutenue que par l’investissement et la consommation de l’étranger, et son économie reste extrêmement fragilisée par une corruption endémique et un équilibre social précaire.

                  Quoiqu’il en soit, l’école de SIngapour a depuis longtemps cherché à justifier l’idée reçue voulant que la démocratie (et non le capitalisme encore une fois) était incompatible avec les valeurs asiatiques. Ce raisonnement bancal a depuis été battu en brêche par tous les spécialistes. La Chine essaie encore une fois de le reprendre à son profit, sans plus de succès, voulant pour preuve sa croissance économique. Cette confusion entre régime à cause des amalgammes que je dénonçais avant.

                  J’ajouterais cependant, sans croire nécessaire comme Fukuyama à une fin de l’Histoire, que l’avenir donnera tort à tous ceux qui doutent que l’économie ne puisse pas servir de vecteur à une démocratisation de la Chine. La montée en puissance des mouvements de contestation et la progressive libéralisation des modes de vie dans des villes comme Shanghai amèneront inéluctablement une évolution de la société chinoise. Souvenons-nous que le communisme chinois a toujours été tourné vers la terre et l’agriculture (et n’a donc rien du communisme industriel soviétique, n’en déplaise à l’auteur) parce que les campagnes chinoises ont toujours été à l’origine de mouvements de jacqueries voire de révolutions capables de renverser des dynasties. Le grondement qui commencer à grandir dans de nombreuses provinces n’en est qu’une illustration. Il est donc plus que probable que le gouvernement chinois soit progressivement obligé de faire des concessions pour maintenir une certaine paix sociale (rappelons que le principe d’harmonie est à la base du taoisme, du confucianisme et du bouddhisme zen). La démocratie britannique n’a-t-elle pas pour origine de simples document sappelés Magna Carta et Habea Corpus.

                  Aussi, donnons le temps au temps. En revanche, n’ayant pas honte pas de notre propre mode de vie, de nos régimes et de nos systèmes politiques. N’ayons pas peur de défendre nos principes de liberté et de démocratie, qui reste malgré tous leurs défauts "le pire des régimes à l’exception de tous les autres". Il est donc inacceptable que la France courbe ainsi l’échine en espérant grapiller quelques miettes du marché chinois. Cette atitude d’apaisement ne rappelle que trop Munich et la phrase de Churchill : "ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, ils auront la guerre". Ce n’est pas le moment de montrer un signe de faiblesse face à une puissance militaire, démographique et bientôt économique telle que la Chine : c’est le meilleur moyen de se faire bouffer tout cru sans jamais parvenir à ses fins. Il faut rester ferme dans nos positions et montrer que la liberté et la démocratie ne souffre aucune exception : n’allons pas réduire le droit à la liberté d’expression dans notre pays pour ne pas froisser la fierté d’une grande dictature qui ne respecte pas ce même droit. Assumons-nous et assumons nos libertés comme une flamme qui, soyons-en certains connaîtra les mêmes remous que la flamme olympique. Mais cela fait partie des règles du jeu et les autres gouvernements ne font pas preuve du même embarras à notre égard.


                  • olivierchen 3 mai 2008 14:06

                    @Zawgyi

                    Vos analyses sont tres objetives et pertinentes.

                    Pour vous rappeler l`histoire de la chine un intellectuel chinois Sun Zhong Shang s`est inspire sur la theorie de Montesquieu la separation de pouvoirs en 1905 il as essaye de creer des mouvements pour renverser l`empereur il fut assasine par les barbares .

                    La chine as ete humilie sur les 200 dernieres annnes genocides colonialisme communisme guerres internes entre les ethnies .

                    Le pouvoir communiste essaye de s`ouvrir a l`economie du marche en faisant appel aux capitaux japonais et occidentaux malgre que le japon as tue 15 millions de morts et 20 millions de blesses je rebondis ds votre commentaire Fukurama est mal place pour parler de la democratisation de la chine.

                    Je suis chinois citoyen francais et chinois je pense qu`il n` y a aucune sincerite de la part du gouvernement occidental francaise ou americaine pour aider le peuple chinois peut etre simplement certains intellectuels qui font un playdoyer pour la democratisation de la chine...L`hypocrisie francaise j`ai poste ds agoravox a plusieurs reprises je ne supporte plus ...

                    Maintenant tous les hommes politiques veulent le pouvoir la parti communiste chinois est oblige de continuer de dire sur la voie de marxisme a la television car il reste les vieilles generations communistes des hauts fonctionnaires des familles corrompus qui veulent leur appat des gains

                    Ma question qui profite cette mondialisation de crime "Marx en as reve le patronat l`as fait" le peuple francais ou le peuple chinois non les patrons des multinationales et les hauts fonctionnaires communistes chinois je penses que le gouvernement est mal place pour parler de droits de l`homme en chine surtout il ya des millions de gens en chine qui meurent de faim

                     


                  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 30 avril 2008 17:58

                    @Zalka (IP:xxx.x0.203.7) le 29 avril 2008 à 17H47

                    Je vous demande de relire ce qu’ai écrit :

                    "L’ONU s’est lourdement trompée en promulgant la "déclaration universelle des droits de l’homme" ; un simple ignorant comprend aujourd’hui qu’il faut plutôt imposer une "DECLARATION UNIVERSELLE DES DEVOIRS DE L’HOMME " ! Les devoirs des politiciens malades et irresponsables, mon vieux" !

                    Je répète que ce sont les Etats qui sont aujourd’hui en porte à faux et ne gère plus les économies ! Les droits des citoyens dépendent de la qualité des gouvernants et la France avec toutes ses richesses se trouve encombrée par une société de SDF ; ne comprenez-vous pas que l’Etat français a failli à son devoir : Celui d’assurer les droits des Français !

                    Oui je vous comprend, il y’a le TGV, il y’aura bientôt l’AGV et pour les femmes ils ont droit à leur IVG ... Mais que de lacunes : Des millions de logements insalubres, des dizaines de millions de Français fortement endettés, deux millions de chômeurs, des centaines de millers de sans-toit, des millions de gens dans une condition précaire... Et des chasseurs de petits zoulous africains aptes à l’adoption ! C’est vraiment beaucoup pour une République de seulement 60 chats, richissime et soucieuse d’assurer les droits humains !

                    Un mot sur la Chine. J’ai le plus grand respect pour cette société d’un milliard et demi de citoyens pour lesquels il faut assurer au moins un repas par jour ce qui n’est pas facile vous en conviendrez !

                    Alors oui je dis : Vive la République Populaire de Chine !

                    MOHAMMED.


                    • Dalziel 3 mai 2008 18:52

                      Mais qui peut affirmer que les Chinois,héritiers d’une civilisation millénaire, sont culturellement, psychologiquement et mentalement aptes à la démocratie partitocratique ?

                      Ce n’est en tout cas la cahotante expérience démocratique taïwanaise qui le démontre.

                      Par conséquent, prétendre imposer nos théories aux Chinois n’est qu’un exemple supplémentaire de notre suffisance d’Occidentaux qui croyons non seulement avoir tout inventé, mais encore avoir le droit de l’infliger au reste du monde...

                      Or, la démocratie n’a jamais démontré sa réelle efficacité que dans le cadre de petites structures ne dépassant pas les quelques millions d’habitants. Et encore...

                      Actuellement, on constate, sous nos latitudes, notamment en France et en Italie, que la légitimité des majorités démocratiques est de plus en plus fréquemment contestée.

                      Les dénis de démocratie sont permanents et la passivité de l’opinion démontre un degré d’anesthésie qui, manifestement, arrange bien tout le monde : des intellectuels aux médiateux, des élus de la Nation aux bureaucrates.

                      C’est dire si nous sommes bien placés pour aller faire la leçon au reste de la planète !


                      • frédéric lyon 3 mai 2008 19:11

                        La Chine se démocratise lentement, mais sûrement.

                        Pour quiconque ayant eu l’occasion d’aller en Chine dans les années 70 puis d’y retourner trente ans après, comme j’ai eu la chance de pouvoir le faire, il n’y a aucune comparaison possible entre les Chines de ces deux époques. Les Chinois d’aujourd’hui s’expriment sans réticence, alors qu’ils crevaient de peur il y a trente ans. Et ils aspirent à la liberté, comme nous.

                        La démocratisation est donc en marche et elle est inéluctable, elle sera une conséquence directe de l’élévation des niveaux de vie, qui entraine l’apparition d’une classe moyenne nombreuse qui adopte des modes de vie occidentaux. La démocratie et la liberté font partie intégrante du mode de vie occidental que les Chinois adoptent à marche forcée.

                        Les touristes qui se rendront en Chine par millions à l’occasion des jeux olympiques s’en apercevront.

                        Seule la misère qui règnent dans les pays du tiers monde, africain ou musulman, est incompatible avec la démocratie.

                         

                         


                        • fouadraiden fouadraiden 3 mai 2008 20:44

                           

                           

                           une recette de cuisine occidentale appliquée à la civilisation chinoise....t’as rien d’autre pour que ta progéniture demain dorme tranquil ?


                        • frédéric lyon 4 mai 2008 00:23

                          S’agit-il d’une menace fiston ?

                          Tu as vu dans quel état se trouve aujourd’hui tes coréligionnaires ? Obligés de fuir leurs pays et de déserter leurs indépendances pour ne pas crever de faim ?


                        • L'enfoiré L’enfoiré 4 mai 2008 08:46

                          Bonjour,

                          En fait, il y a deux manières de vivre sur cette terre : dans la jungle ou en cage au zoo.

                          Il y avait une bonne réflexion amusée qui circulait sous les manteaux du temps de l’URSS : "ils font semblant de nous payer, mais nous on fait semblant de travailler".

                          On ne pourra jamais aller à l’encontre de la volonté des hommes.

                          Tout est dit.

                          Bon article, néanmoins, même si je ne connais pas suffisamment tous les artisants cités comme la raffarinade.


                          • hans lefebvre hans lefebvre 6 mai 2008 13:55

                            Un bon papier vos mieux qu’un grand discours :

                            http://www.dachary.org/obses/memoire.html

                            mais je pense que vous n’êtes pas passer à côté, non ?

                             

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    Bernard Dugué

    Bernard Dugué

    Bernard Dugué réside à Bordeaux, il est écrivain-chercheur, diplômé de l’ENS des Mines de Saint-Etienne, docteur en pharmacologie et docteur en philosophie. Après avoir enseigné la biologie et la physiologie à l’université, il s’est consacré à des recherches transversales couvrant la physique, les sciences de la vie, l’évolution, la systémique et la philosophie. (...)


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