Les vrais enjeux d’aujourd’hui
Les hommes politiques, comme la plupart des « responsables » économiques ne sont pas à la hauteur des enjeux de l’humanité.
Désolé de me répéter, de reprendre des idées déjà évoquées dans des billets et articles précédents mais je n’ai pas attendu Michel Serres :
ou Edgard Morin :
http://www.rue89.com/2013/01/01/face-au-vide-de-la-pensee-politique-les-philosophes-entrent-en-scene-238253 pour le constater et le dénoncer.
Comme « il faut toujours recommencer » A. Camus, remettons-nous en mémoire quelques faits, quelques réalités.
La pensée unique phagocyte la plupart d’entre nous, à commencer par les commentateurs et autres « spécialistes » qui prétendent faire l’opinion et qui hantent la une de la presse écrite, les plateaux de télévision et abreuvent les libraires de leurs œuvres.
Quel responsable économico-politique a-t-il eu le courage d’avertir ses semblables qu’il fallait prendre conscience que nous sommes sur un satellite d’un petit soleil perdu parmi des milliards de milliards de soleils, menacé par l’espèce animale la plus consciente de son intelligence ? Du moins, jusqu’à preuve du contraire.
Quel responsable des grandes puissances a osé dénoncer l’illusion du « dogme de la croissance infinie dans un monde fini » ?
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L620xH465/IMG_0761-1521d.jpg)
Pourquoi, les responsables européens n’écoutent-ils pas les alertes et les analyses lancées par les différents prix Nobel d’économie vivants et qui les mettent en garde contre leurs choix économiques actuels ?
Qu’est-ce que cette religion du Veau d’Or qui domine non seulement la finance internationale, véritable casino ouvert 24h/24, mais aussi les esprits des braves gens qui n’ont plus foi qu’en la Française des Jeux, l’Euro-million et tous leurs jeux de hasard ? Record des mises battues pour 2012.
Alors que les sciences et les techniques nous ouvrent des perspectives formidables, leurs revers nous affolent et la majorité des gens ne croient plus à une amélioration, à un futur meilleur.
Ils savent bien que les sources d’énergie carbonées, les matières premières sont en voie d’épuisement à plus ou moins court terme et que les conséquences vont bouleverser nos habitudes.
A droite, mais aussi à gauche, les enjeux écologiques sont considérés comme non prioritaires par rapport aux habituels critères de définition de la bonne santé d’un pays qui appartiennent à une autre époque, à une autre réalité reposant sur la quantité alors que devrait désormais en ligne de compte, la qualité et l’économie de moyens pour parvenir à satisfaire les besoins vitaux de la population. Ce que d’aucuns essaient de mettre en place au travers de l’Indice de Développement Humain, IDH.
Les pays émergents n’ont qu’un objectif : rattraper et dépasser « l’american way of live » qui a comme seule niveau de mesure la « surconsommation ».
C’est ainsi que la Chine et l’Inde sont en train de « se suicider », mais avec une conséquence « intéressante » : ces deux pays vont entraîner la planète dans le chaos.
Nos « responsables » n’ont qu’un objectif : leur prochaine réélection à cinq ou quatre ans selon les mandats auxquels ils ont droit. Manquant d’imagination et pratiquant le principe « après moi le déluge », ils n’ont et ne veulent avoir aucune perspective à long terme, aucune vision, aucune imagination. Ce qu’il faut, c’est jouir de l’instant présent, non pas en véritable épicurien adepte de la modération, mais en jouisseur égoïste qui veut se gaver comme oie d’avant réveillon.
Or, la révolution numérique décrite par M. Serres, a pour conséquence que nous savons, si nous voulons le savoir, que nous sommes à un tournant décisif de l’Histoire de l’humanité.
Les Constitutions sont à revoir. La démocratie directe est désormais possible via le numérique. Encore faut-il que les informations et les discussions ne soient pas faussées par la puissance de feu des grands groupes serveurs d’informations très capables de tronquer, de censurer, de diriger, de leurrer les cyber-citoyens de la planète.
M. Serres croit que tous les livres sont en ligne sur le net. Ce n’est pas vrai. Certains sont ostracisés et ne se trouvent que dans les librairies et bibliothèques.
En économie, l’avenir est à « la décroissance ». Elle se met déjà en place au travers d’actions menées par des associations qui essaiment : http://www.selidaire.org/spip/
http://www.heureux-cyclage.org/
Il s’agit bien d’un bouleversement des us et coutumes. Il y a des milliards de tonnes de rebus à récupérer sur le vaisseau Terre, à partir desquels on pourra, pour moins cher, fabriquer du neuf ou du restauré.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L620xH349/IMG_0185-2-e0971.jpg)
Les objets vraiment nouveaux devront avoir fait la preuve de leur utilité absolue par rapport à l’existant. La notion de mode, de gaspillage, de frénésie du nouveau pour le nouveau, devront être bannis sous peine de sabotage du satellite.
Même attitude vis-à-vis des ressources alimentaires. Les semences adaptées traditionnelles devront être encouragées, les monocultures remises en question, et les OGM drastiquement encadrés par les citoyens (producteurs et consommateurs).
L’eau et l’air doivent être déclarés propriétés collectives des terriens et ne sauraient être privatisées, ce qui remet en question la tendance perverse du système en place qui s’est fixé pour objectif de TOUT PRIVATISER, y compris les êtres humains et de jouer sur des crises perpétuelles.
Une « crise », au sens propre, a un commencement, une durée, une fin.
Or, depuis plus de quarante ans, nous assistons à de multiples crises qui vont toutes dans le même sens : le système capitaliste dominant est facteur de crises, ne vit que pour et par les crises pour le plus grand profit d’une minorité de la population, et l’amélioration relative d’une autre partie.
Certes, les famines ont reculé, la longévité s’est accrue, la santé grâce aux progrès de la médecine n’a rien à voir avec ce qu’elle était il y a cinquante, cent, cent cinquante ans… C’est du moins ce que l’on constate dans les pays développés avec une tendance à la stagnation, voire à des reculs de l’espérance de vie, conséquences directes de la « crise systémique » en cours.
Enfin, demeurent les conflits armés qui ravagent des pays, et font le bonheur des trafiquants d’armes. On trouve toujours d’excellentes raisons pour entretenir un état d’insécurité permanent, de peurs, de haines confites et héréditaires afin de justifier le complexe militaro-industriel, l’entretien coûteux d’armées, de services de renseignement, et de politiques de restrictions des libertés fondamentales au nom de la lutte contre le terrorisme international.
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Alors que la survie de l’espèce humaine sur notre satellite Terre exigerait un sens du partage, de la solidarité, de l’unité de pensée, les religions, les politiciens, les responsables économiques entretiennent l’esprit de compétition, de concurrence, de division, de domination des uns sur les autres.
C’est ainsi, que les civilisations s’effondrent comme l’a si bien démontré Jared Diamond dans ses études.
Mais c’est aussi, en prenant conscience de ces réalités qu’elles peuvent corriger leurs erreurs et trouver les solutions à leur survie. Encore faut-il alerter les terriens, les citoyens, et leur donner les moyens d’exprimer leurs volontés.
Tout n’est pas perdu. Mais tout est menacé.
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