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Accueil du site > Tribune Libre > On a perdu le propre de l’homme

On a perdu le propre de l’homme

« Comment distinguer scientifiquement l’homme, en tant qu’espèce animale, de l’humain, qui relève davantage d’un concept philosophique ? », s’interrogeait le numéro de septembre dernier du magazine Archéologia. Troublante dichotomie.

D’un côté, une puissante réalité, dûment palpable - voire caressable ou giflable selon les cas : le primate Homo sapiens, pensant, parlant, produisant, votant - pour l’une ou l’autre aptitude, pas toujours à bon escient -, mais ne pouvant prétendre en définitive, d’après les dernières avancées scientifiques, qu’au statut biologique de chimpanzé un peu plus développé sur le plan cérébral que les deux autres : Pan troglodytes ou chimpanzé commun, le guerrier intraitable, et Pan paniscus ou bonobo, le hippie bienveillant ; le premier règle manu militari ses conflits avec ses congénères, le second les désamorce systématiquement par le sexe - indubitablement, c’est avec troglodytes que nous nous plaisons à cousiner le plus volontiers. Et de l’autre côté une simple et fragile idée, dépourvue d’évidence, rangée dans le placard à postulats si ce n’est à stéréotypes, et dont seule la réflexion philosophique permettrait de cerner l’essence et de légitimer la pertinence : l’humain, originaire, mais définitivement extrait de l’animalité.

On sait à présent que les chimpanzés sont phylogénétiquement plus proches de nous qu’ils ne le sont des autres grands singes. S’il est cependant peu probable que lorsque leurs jeux de guerre ou d’amour leur en laissent le temps, nos parents poilus s’interrogent sur ce que recouvre le concept singe, nous n’aurions pas de quoi en faire un complexe de supériorité ; que serait-ce après tout que l’homme, sa conscience, ses cultures, ses représentations du monde, sa technologie, son économie de production et ses interrogations métaphysiques, si ce n’est une propriété émergente de l’évolution des hominoïdes ? Entre les grands singes et nous, la différence serait de degré, et non pas de nature comme on le pensait orgueilleusement au temps du cogito ergo sum. Au fur à mesure que progressaient éthologie, génétique, neurosciences et biosociologie, l’homme a été en effet dépouillé de tout ce qui, croyait-on auparavant, faisait son « propre », ce noyau dur comportemental et cognitif qui établissait un fossé ontologique entre nature et culture, entre animalité et humanité. La plupart du temps ordinaires, parfois apprises de l’homme en captivité, les capacités des grands singes, mais aussi d’autres animaux, forment ainsi de nos jours une impressionnante liste de révélations.

Pour synthétiser brièvement ce qui se rapporte seulement aux chimpanzés, notons qu’outre des baguettes pour attraper des insectes, ils peuvent employer des enclumes calées par des racines et des percuteurs de pierre pour casser des noix. L’utilisation combinée d’outils forme ce qu’on appelle un méta-outil, un des derniers bastions invoqués par les archéologues pour différencier traces humaines et non humaines. Ces ateliers de cassage font d’ailleurs à présent l’objet de fouilles ; les outils récoltés ressemblent à s’y méprendre à la première industrie lithique humaine d’il y a 2 millions d’années. Les bonobos sont aisément bipèdes environ un cinquième de leur temps, quand ils ont besoin de transporter de la nourriture ou du bois. L’organisation sociale des chimpanzés est riche, souple et variée ; ils font de la politique, formant des coalitions pour diriger la communauté, voire (pour troglodytes) kidnapper des femelles ou assassiner un congénère sans aucune utilité défensive ou alimentaire. Dans le champ des moeurs amoureuses, ils s’embrassent longuement sur la bouche, et en ce qui concerne paniscus, s’accouplent toute l’année, hors reproduction, mâle et femelle en position du missionnaire, les uns et les autres pouvant en outre s’adonner à des pratiques homosexuelles.

Les chimpanzés se reconnaissent dans un miroir. Ils peuvent simuler maladie ou boiterie pour éviter l’agressivité d’un dominant, ou faire des blagues tel qu’on a pu l’observer en captivité : mettre de l’eau dans sa bouche et attendre que quelqu’un passe pour la lui projeter au visage est une excellente farce ; de même que retirer l’échelle de corde quand un congénère est descendu dans une fosse, et se marrer (bouche grande ouverte, c’est leur manière), en tapant de la main au bord du trou, en voyant l’autre embêté. Empathie et altruisme font couramment partie de leur répertoire comportemental, pas seulement envers leur propre espèce ; telle cette bonobo qui devant le spectacle d’un étourneau apeuré ne parvenant pas à s’envoler, a grimpé sur l’arbre le plus élevé de son enclos, a déplié délicatement les ailes de l’oiseau et l’a lancé comme un avion. Ils sont capables d’apprendre de l’autre par imitation ; mais outre cela, il a été observé qu’un adulte maîtrisant certaines techniques pouvait corriger les tentatives d’un jeune. Quant à leur attitude devant la mort, des clans ont été observés en train de veiller de longues heures durant le cadavre d’un des leurs, le chef et les sujets apparentés au défunt restant le plus longtemps à son côté ; les mâles dominants ont en outre épouillé le mort, ce qu’ils ne font jamais s’agissant d’un subordonné vivant.

L’hypothèse selon laquelle la théorie de l’esprit les concerne s’est donc consolidée. Les grands singes auraient conscience d’eux-mêmes, agissent suivant des intentions prédéterminées en se faisant une représentation de l’impact de leur comportement sur celui d’autrui ; ils font preuve de capacité conceptuelle et de prévision contextuelle. C’est ce qu’ont particulièrement montré diverses expériences, menées avec des gorilles et surtout des chimpanzés, d’apprentissage d’une forme de communication humaine ; plusieurs sujets ont appris la langue des signes ou à communiquer par le truchement d’un tableau de symboles, montrant qu’ils étaient en outre capables de saisir une syntaxe simple : ils comprennent que suivant l’ordre des mots, une phrase peut avoir un sens différent ; le passé, le mensonge, l’évaluation des notions de « bon » et « mauvais » seraient également à leur portée.

Certains groupes d’animaux se transmettent des traditions d’une génération à l’autre, par le biais du lien social et non par l’hérédité, alors que d’autres groupes de la même espèce vivant dans un environnement identique ne les possèdent pas. Ces observations se multipliant, on n’hésite plus à parler désormais de cultures animales. Les chimpanzés sont les champions de ces pratiques acquises, certains groupes cumulant plusieurs dizaines de traditions locales dans les domaines de la collecte de nourriture et de boisson, du jeu et de la parade amoureuse. Lorsqu’en captivité, on propose peintures et pinceaux à des chimpanzés, ils ne font pas n’importe quoi : ils peignent des motifs en éventails, avec des effets de symétrie, en plusieurs exemplaires ; ils ont donc conscience de la forme répétée. Plus fort : une femelle a produit le dessin d’une forme aérodynamique, et répondu dans le langage des signes à l’expérimentateur qu’il s’agissait d’un oiseau ; elle aurait donc fait preuve de symbolisation graphique... Il y a peu, une autre forteresse humaine est tombée : l’arme ; des chercheurs américains ont observé à plusieurs reprises des chimpanzés tailler des branches avec leurs dents pour en faire des lances pointues, et s’en servir pour tuer de petites proies.

Pour enthousiasmantes que soient ces découvertes, il convient de ne pas perdre de vue que les capacités cognitives des chimpanzés les plus entraînés ne dépassent jamais celles d’un très jeune enfant, et que parler de culture pour la transmission de comportements acquis suppose de donner au terme une définition faible. Pour qu’il y ait culture, il faut qu’il y ait évolution culturelle. « La fixation des caractères acquis est peu développée chez les singes, le processus cumulatif reste limité », expliquait l’éthologue Bernard Thierry (Hors Série Sciences Humaines, décembre 2005) « La divergence par rapport à l’état de nature reste de faible amplitude, toujours susceptible de revenir à son point de départ. [...] A la différence de ce qui se produit chez les singes, la dérive culturelle humaine, c’est-à-dire la divergence par rapport à l’état de nature, est irréversible. Le langage et les techniques permettent d’accumuler les traditions. Les conditions d’action de la sélection naturelle s’en trouvent modifiées. »

Mais de nos jours il paraît cependant pertinent de suggérer que les racines de nos comportements sociaux et culturels sont animales, et se retrouvent particulièrement chez les chimpanzés, avec lesquels nous partageons un ancêtre commun qui vivait il y a environ 7 millions d’années en Afrique, ainsi que 99 % de nos gènes tel que le séquençage des deux génomes l’a mis en évidence. La différence morphologique et physiologique entre le chimpanzé et l’homme provient en effet pour l’essentiel de modifications dans la régulation de l’expression des gènes. La dissemblance génétique la plus nette, au niveau des gènes eux-mêmes ou des modifications de leur activité, se situe au niveau des fonctions neuronales et cognitives ; dans le cortex humain, certains gènes sont surexprimés. L’homme serait donc en quelque sorte un chimpanzé complexifié : désormais, « il n’existe que deux options : ou nous sommes des leurs, ou ils sont des nôtres », estime le primatologue Frans de Waal (Sciences et avenir, janvier 2001).

Un certain nombre d’éthologues, de zoologues et de généticiens pensent en effet qu’entre l’animal et l’homme, il y a continuité et non rupture, progression culturelle et non frontière, voire que les prérequis cognitifs et comportementaux de la morale humaine se trouvent chez les grands singes. Certains ont franchi le pas et suggèrent de placer les chimpanzés dans la branche des hominidés, ou demandent à ce que les droits de l’homme soient étendus aux grands singes ; dans cette optique, en accédant au statut de sujets ils seraient mieux protégés de l’extinction qui les menace. Selon l’éthologue Dominique Lestel (Les Origines animales de la culture), qui plaide pour que l’étude de l’animal fasse aussi partie des sciences sociales, c’est « la révolution invisible de l’éthologie contemporaine, [qui] montre que nous vivons dans un monde où coexiste une pluralité de sujets, même si les sujets animaux ne sont pas superposables aux sujets humains ».

Mais cette superposition est revendiquée par la philosophe Paola Cavalieri : « puisque l’égalitarisme n’accorde aucune valeur morale à des caractéristiques telles que la race ou le sexe, pourquoi en attribuer une à la notion d’espèce ? Si l’on condamne le racisme et le sexisme en tant que formes injustifiées de biologisme, ne devrait-on pas condamner de même le spécisme ? [...] Puisque la volonté de garantir une protection identique à tous les humains, y compris les individus non paradigmatiques - tels les handicapés mentaux, les individus atteints de lésions cérébrales ou séniles - a réduit au minimum le niveau mental requis pour faire partie de la communauté des égaux, n’est-ce pas contradictoire de continuer à en exiger un très élevé lorsqu’il s’agit des animaux  ? » (Hors Série Sciences et avenir, juin-juillet 2004)

Devant l’ultraradicalité de la doctrine antispéciste, telle que ses théoriciens l’ont développée et que ses sectateurs la répercutent, son intégrisme et son anti-humaniste (comparé à certaines allégations, le point de vue précité est un modèle de modération), le moraliste se cabre définitivement. La prise en compte généralisée du bien-être animal, la sauvegarde des espèces (et pas seulement les plus emblématiques), la désapprobation de certaines pratiques traditionalistes (élevage en batteries, corrida, chasse, expérimentation animale non vitale pour la santé humaine) ne sont aucunement antinomiques à un humanisme dûment préservé. Il paraît certes vraisemblable, au regard des résultats scientifiques susdits, qu’il puisse exister un continuum évolutionniste de conscience et de comportement culturel entre l’animal et l’homme, que les grands singes expriment ou recèlent certains germes de notre humanité puisque c’est avec eux que nous partageons les ancêtres communs les moins éloignés. Mais tout aussi progressif apparaît le glissement entre les thèses actuelles d’éthologues au demeurant compétents et celles du nihilisme anti-humaniste. Pour éviter d’apporter involontairement du grain à moudre au second, les premiers devraient peut-être s’engager davantage dans l’interprétation éthique de leurs travaux. Il est incongru, comme le numéro d’Archéologia précité, de se demander où peut bien encore siéger l’humain, sans apporter à une telle question de réelle réponse. Il est dangereux de laisser le concept humain à l’état de coquille conceptuelle, vidée de toute matérialité, comme de réduire l’homme dans sa dimension morale à une approche comportementaliste. « Le monde construit et sans cesse reconstruit de l’homme ne coïncide plus avec le monde des animaux ni avec celui qu’impose l’héritage de l’évolution ; c’est dans ce monde toujours repensé, théorisé, réorganisé et à partir de lui, que s’élabore historiquement le sens moral dans sa pleine signification, c’est-à-dire en tant qu’il repose sur une démarche consciente parce que instruite », écrivait par conséquent le philosophe Michel Blay (Hors Série Sciences et avenir, juin-juillet 2004). « Parler du sens moral des animaux ne peut avoir de signification que par un abus de langage qui consiste implicitement à faire l’impasse sur le monde de la pensée théorique et de la culture. »

L’histoire récente ou plus éloignée a montré que le génocide peut être considéré comme le produit d’une entreprise massive de déshumanisation d’autrui et d’écrasement d’une morale universelle qui transcende toute culture et toute opinion. Les avancées scientifiques concernant la compréhension des comportements et de l’intelligence des animaux ouvrent assurément des champs d’études passionnants, mais ne doivent pas laisser prise à une régression de l’esprit et du langage, à la tentation de croire qu’en nous, la vie animale primerait sur la vie de la représentation et du symbole. « Notre idée de l’homme n’a pas encore trouvé sa place étrange et complexe », analysait Edgar Morin (L’Âge de fer planétaire, addendum à Introduction à une politique de l’homme), « elle oscille entre la vision philosophique qui en fait le seul sujet dans un monde d’objets et la vision scientiste qui ignore l’esprit humain ». Le philosophe Michel Onfray stigmatise également « l’absence d’éducation, le renoncement à la transmission de valeurs, l’abdication devant toute entreprise pédagogique », qui laisseraient croire « que la loi n’est pas la loi éthique, mais la loi de la jungle. Dès lors, l’éthologie rend comte de ce défaut d’éthique [...]  : le règne de la tribu contre celui de l’humain. »

Aussi regrettable que cela soit au regard du déficit de réflexion ambiant, on ne philosophe pas tous les jours entre la poire et le fromage, entre un fait divers et une séance parlementaire, entre une élection et une promulgation de loi. Egarer en route le concept d’humain peut donc avoir des conséquences funestes. La dignité de l’homme n’est pas soluble dans sa biologie. La frontière entre l’homme et ses cousins anthropoïdes est génétiquement étroite, elle n’en reste pas moins décisive. Il est indifférent à un animal d’être identifié par biométrie, d’être soumis à un test ADN pour vérification de sa généalogie, d’être classifié selon ses origines ; les mêmes mesures appliquées à l’homme sont une scélératesse discriminatoire. A l’heure où les plus hautes instances de l’Etat français entendent appliquer les deux dernières aux candidats à l’immigration, où les jeunes gens sont repoussés des rues par des ultrasons et les sans-logis par un gaz malodorant, il est bon de l’affirmer sans circonvolution oratoire. Comme de se souvenir que le concept humain n’est pas une nébuleuse philosophique ; le propre de l’homme a une dimension très concrète : cela s’appelle la civilisation.


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24 réactions à cet article    


  • Mjolnir Mjolnir 11 octobre 2007 13:57

    @L’auteur

    Merci pour cet article très intéressant.

    Il me rappelle une question que je me suis posé sur l’humanisme : le jour où l’homme rencontrera une race extraterrestre intelligente mais qui ne serait pas aussi avancée technologiquement (imaginons qu’elle serait, par exemple, à l’équivalent de notre âge de pierre), l’homme pourrait, par « humanisme », décider de soumettre cette race d’extraterrestre et l’exploiter, puisque l’Homme, au sens biologique du terme, serait le centre de nos intérêts.

    Une autre définition de l’humanisme plus large pourrait par contre inclure ces extra terrestres hypothétiques, si on tient compte de leur conscience et intelligence. Dans ce cas, par humanisme, il serait immoral de les exploiter. Evidemment, le problème reste entier car il est déplacé dans la définition des derniers termes « conscience » et « intelligence ».

    En admettant que c’est une question de degré et non de nature, comment fixer les critères pour placer la limite ?

    Pour revenir à nos moutons, je suis bien content que pour survivre, l’Homme n’a pas besoin de manger des singes ! Etant d’accord avec l’article sur le fait que la différence entre l’espèce humaine et les autres espèces est une question de degré et non de nature, je n’ai pas trop de scrupule à manger du boeuf ou du porc.


    • jako jako 11 octobre 2007 15:45

      à l’auteure merci pour ce super article

      à Molnir pour la question que vous vous posez il y eu déja un élément de réponse récement en 1492 je crois non ?


    • Mjolnir Mjolnir 11 octobre 2007 16:36

      @jako

      Exact mais je pense qu’il y avait une certaine mauvaise foi à l’époque des colons de ne considéraient pas les habitants des nouveaux continents comme des hommes.

      Dans mon exemple imaginaire, je parle d’extra terrestres qui seraient biologiquement différents et qui ne sont pas humain au sens biologique du terme.

      On pourrait aussi se poser la question de savoir comment se serait passer la cohabitation avec l’homme de Néanderthal s’il n’avait pas disparu : est ce qu’on aurait pu le considérer comme un « être humain » moralement même si’l ne l’était pas biologiquement ? Mais je détourne le sujet alors j’arrête...


    • Alienor Alienor 11 octobre 2007 14:06

      Très bel article, qui pose de bonnes questions et tente aussi d’y apporter des réponses, malgré la difficulté. Ce sujet de la frontière (artificielle ou pas ?) entre l’humain et l’animal m’intrigue beaucoup et remet en question une grande part de notre éducation. Je me souviens encore de mes cours de philosophie de terminal où le seul sujet que l’on ne pouvait contester était la spécificité de la conscience humaine. Il faudra désormais gérer une frontière beaucoup plus floue, ce qui nous amène nécessairement à nous interroger sur la notion d’humanité. D’un coté nous pouvons nous sentir relativement bouleversés par ces révélations, et d’autant plus, je suppose, s’il l’on est croyant, mais d’un autre cela nous permet aussi de nous sentir beaucoup moins seuls. Reste à réfléchir sur la portée éthique de telles découverte : ne devons-nous pas repenser notre rapport au monde animal et remettre en question notre supposée domination sur celui-ci ?


      • Vilain petit canard Vilain petit canard 11 octobre 2007 14:27

        Merci Sophie pour cette revue de nos problèmes de spécificité. Enfin, les vôtres, parce que pour moi, canard, les choses sont plus simples smiley. C’est vrai que pour les humains, il peut être tentant de ne plus voir les différences entre Pan et eux, ce qui aboutit à des drôles d’idéologies, vous m’avez fait découvrir l’Antispécisme, je n’en reviens toujours pas. Mais je ne vois pas pourquoi s’arrêter en si bon chemin : nous possédons des structures et des gènes communs avec les végétaux, traitons-les en frères. Et nous avons des atomes en commun avec les minéraux, alors... etc.

        A quand un Ministère de l’Immigration et de l’Identité Humaine ? Avec possibilité d’utiliser un test ADN pour accélérer le regroupement spécifique chez nous des animaux en situation régulière ?


        • Barbathoustra Barbathoustra 11 octobre 2007 15:57

          Après demain ; l’heure se dera plus à différencier l’homme de l’animal mais à différencier l’homme de la machine ( et je n’ai pas fumé la moquette en lisant le dernier Dantec ). Je suis très sérieux quand je dis cela : robots-jouets, réalités virtuelles, animateurs virtuels, personnages androïdes au cinéma etc ... se sont installés dans le canapé de l’humanité en à peine 30 ans, soit une virgule flotante infinie décimale au vue de notre histoire. Demain, la banalisation d’implants médicaux, l’intrusion d’objets matériels dans le corps ( objets de communication pour quoi pas ), les prothèses ultra perfectionnées, et tout un tas de concepts que mon cerveau est pour le moment incapable de concevoir, ajouteront encore à la confusion. Après demain la limite sera à ce point floutée que certains en viendront légitimement à se demander si l’avenir de l’homme ; ce demi chimpanzée qui n’a pas été capable dévoluer depuis qu’il est sortit de sa grotte, n’est pas finalement la machine. Je suis près à parier la dessus. Certains le pensent déjà.


          • Mjolnir Mjolnir 11 octobre 2007 16:47

            On pourrait toujours imiter l’apparence d’un être humain , créer des super automates mais au delà ? Je suis très sceptique sur la possibilité de créér une conscience avec notre technologie électronique actuelle. Et puis, il faudrait d’abord définir ce qu’est la conscience.

            Sur les cyborgs, le dessin animé « ghost in the shell » pose cette question en substance : l’héroïne est un être complètement cybernétisé : un cerveau d’humain dans un corps d’androïde. Un classique à ne pas manquer pour les fans de SF.


          • Barbathoustra Barbathoustra 11 octobre 2007 18:30

            Pour Freud ; le scientifique, exactement comme l’artiste est un névrosé de première. Concrètement cela veut dire que nous batissons notre civilisation sur la névrose de quelques uns sans nous en rendre compte. Et d’ailleurs, on continue de se prosterner bêtement à chaque fois qu’un type en blouse blanche sort de son labo pour dire quelque chose, même les anneries les pires ... Je trouve ça fascinant.

            L’auteur m’ayant tout l’air de lire S&V ; elle a du voir par exemple un article dans le numéro du mois au sujet de la mémoire. Des crétins en blouse blanche au QI hyperthrophié nous y expliquent que ; bientôt, la possibilité sera offerte à chacun d’effacer ses plus mauvais souvenirs ( traumatismes ) ... et ils avaient l’air de trouver sa formidable, révolutionaire. Hier, d’autres andouilles au même condensé de jus de cervelle me racontaient à la téloche qu’il avaient réussit à inhiber le sentiment de la peur chez le rat ... Eux aussi avaient l’air ravis comme tout. Nan mais quels cons oui !

            " Nos savants empliront le monde de jouets coûteux, ce sont de grands garçons, qui jouent à violenter la nature, et que nous admirons parfois à tort, car les services, qu’ils nous rendent, sont de plus en plus problématiques. " - A Caraco -


          • Pie 3,14 11 octobre 2007 16:04

            Un article intéressant au titre très drôle.


            • Sophie Sophie 11 octobre 2007 18:06

              Différence de degré et non plus de nature entre l’homme et l’animal, c’est en effet ce qu’il est loisible de suggérer de nos jours : nous ne sommes peut-être que le produit d’un petit bond évolutif, mais toutefois tellement décisif qu’il ne convient pas à mon avis de renier l’inaliénabilité de la spécificité humaine. Car quand on commence à considérer qu’il n’y a aucune réelle différence entre les humains et les animaux, on est très prés de leur réserver le même traitement. Nous ne nous réduisons pas à notre classement phylogénétique. Il est choquant d’avancer, comme les antispécistes, qu’un handicapé ne recélerait finalement pas plus d’humanité qu’un chimpanzé. Cela n’est aucunement incompatible avec le fait d’explorer le champ de l’intelligence animale, ou de nous soucier davantage de la façon dont les animaux sont traités en décidant ce qu’il est acceptable de faire et ce qui ne l’est pas (par exemple dans le domaine de l’expérimentation scientifique). Peut-être les chimpanzés, gorilles et orangs-outans ont-il intérêt à rester des singes, et à nous laisser le genre Homo pour nous tout seuls : sans quoi il viendrait peut-être un jour à l’idée de quelqu’un de les mettre au boulot... !


              • Barbathoustra Barbathoustra 11 octobre 2007 18:51

                Peut-être les chimpanzés, gorilles et orangs-outans ont-il intérêt à rester des singes, et à nous laisser le genre Homo pour nous tout seuls : sans quoi il viendrait peut-être un jour à l’idée de quelqu’un de les mettre au boulot... !

                — >

                Je ne pense pas car jamais pareil crétin - s’il existait - n’a eu autant d’outils à sa disposition pour lui permettre d’espérer créer une race d’humains génétiquement modifiée, adaptée au travail pour lequel ont la destine ; avec des facultés intellectuelles bridées, une limitation du libre-arbitre, de l’anticonformisme, de l’imagination etc ...


              • Marsupilami Marsupilami 11 octobre 2007 18:48

                @ Sophie

                Excellent article. Mais que restera-t-il de cette subtile mais déterminante différence entre l’espèce humaine et les singes supérieurs quand nous basculerons dans le transhumanisme et que nous serons tous des organismes génétiquement modifiés ? Peut-être un cyborg aura-t-il la réponse ?

                Coinçés entre les antispécistes (dont les plus ultra font froid dans le dos et les transhumanistes, on est mal barrés...


                • Gawell 11 octobre 2007 22:58

                  Tout bonnement passionant. Ça intéresserait aussi à coup sûr mon cher prof de philo de terminale. Je trouve quand même l’ouverture sur l’amendement Mariani un peu déplacée, même si j’approuve ce qui est dit. Ou alors le lien aurait mérité d’être plus justifié.


                  • Sophie Sophie 11 octobre 2007 23:36

                    @ Gawell. Contente que mon article vous ait intéressé, mais concernant la mention de l’amendement Mariani, lisez l’article d’A. Kahn cité en lien, qui dit notamment : « Nous résolvons-nous à ce que la filiation humaine soit ramenée à sa dimension biologique, animale, celle de la transmission des gènes ? » Bien que ce projet soit politiquement opportuniste, il s’agit pour autant bien là, à mon avis, d’un exemple préoccupant de confusion entre traitement humain et animal, de déplacement d’une frontière qu’on pensait fermement établie.


                    • Falkland 12 octobre 2007 01:49

                      Tres bon article, merci à vous. Helas les hommes ont egarés le concept d’humain dès sa decouverte, question d’interet comme toujours, c est comme ça les humains.


                      • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 12 octobre 2007 10:36

                        Excellent article sur un thème qui va devenir de plus en plus présent et sur lequel je réfléchis depuis un certain temps. Je pense que les partisans de l’évolutionisme radical vont profiter de l’année Darwin (né le 12 février 1809) qui se profile pour enfoncer le clou de la non-différence entre l’homme et l’animal.

                        Ils vont également profiter des excès des thèses créationnistes pour discréditer toute autre vision (humaniste ou spirituelle) de l’homme.

                        C’est déjà en route. Le ministère de l’éducation nationale prépare une série de conférences pour expliquer la théorie de l’évolution et la sélection naturelle, et pour « éradiquer l’anthropocentrisme » (Sc. & Vie août 2007, p. 142).

                        J’aurais bien des choses à dire au sujet de la différence homme/animal. Je m’en tiendrai à celles-ci :

                        - On n’a jamais vu ni entendu un animal faire une thèse sur la différence homme/animal

                        - Pourquoi ceux qui pensent qu’il n’y a pas de différence de nature entre homme et animal ne font-ils pas du cuir avec la peau de leurs voisins ?

                        - Pourquoi ne fait-on plus de procès aux animaux ?

                        - Physiologiquement il existe une particularité de l’homme : le muscle gluteus maximus (le principal muscle de la fesse), baptisé par les scientifiques « le propre de l’homme ». http://www.sante.univ-nantes.fr/med/anatomie/file/Biblio/2004/FAUVEL_%20Fabien.pdf

                        Pour conclure, il faut bien se rappeler que la théorie de l’évolution n’est encore qu’une théorie. Je suis persuadé que l’évolution est effectivement prouvée, mais non pas phylogénétiquement (c-à-d selon une succession généalogique), comme les darwiniens et les néo-darwiniens le disent. On peut très bien supposer que l’évolution est réelle mais sous l’effet d’une création progressive permanente (un peu comme l’élan vital de Bergson) mais dans l’unité du vivant. Selon cette théorie, l’homme serait donc à la fois animal et à la fois autre chose, cette autre chose serait « liberté » comme l’ont bien analysé les philosophes allemands des Lumières (Kant, Fichte Hegel, notamment).


                        • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 12 octobre 2007 10:51

                          Pour éviter toute mésinterprétation, je précise que je refuse bien sûr l’anthropocentrisme tel qu’il fut pratiqué jusqu’à nos jours. L’homme n’est important, non du fait de son existence au sommet du vivant, mais seulement par ses choix de conscience, de responsabilité et d’amour (ce n’est donc pas de nature mais d’éthique).

                          La spécificité de l’homme me semble donc une possibilité qu’il ne faut certainement pas s’interdire d’explorer.

                          Nous aurions même intérêt, comme le soutient Sophie, à l’affirmer, sous peine de voir les sciences et les politiques nous considérer comme des robots ultraperfectionnés sur lesquels la société aurait tous les droits, au nom même de l’intérêt prétendûment général...


                        • Sophie Sophie 12 octobre 2007 11:27

                          @ J.-L. Martin-Lagardette.

                          Il me semble que la théorie de l’évolution ne peut être constestée. Nous en sommes bien issus, mais ensuite nous nous en sommes extraits ! Il importe donc de laisser le darwinisme proprement dit continuer d’expliquer et de décrypter le vivant dans le champ qui lui convient, à savoir la biologie. Mais le darwinisme social me semble par contre une théorie dangereuse, qui contient en germe des dérives nauséabondes contre lesquelles il convient en effet de s’éléver : les gens ne pas prédéterminés génétiquement à occuper une position dominante ou subalterne dans la société, ou à exprimer tel ou tel problème psychologique ! La civilisation et la culture constituent cet « autre chose » dont nous sommes pétris, bien au-delà de notre animale biologie.

                          L’anthropocentrisme peut être d’une certaine manière repensé (nous ne sommes pas le centre de l’univers et l’éradiction d’une espèce animale pour notre confort ou notre alimentation n’est moralement pas défendable) ; mais son principe, compris comme la reconnaissance de l’exception humaine et de ses valeurs, doit être protégé de ses négateurs.

                          Les antispécistes sont peu nombreux, mais doctrinaires et déjà influents. Il est à craindre que dans le contexte actuel de catastrophe écologique, leur mouvance se répande en entrant en résonance avec un sentiment généralisé de désespérance de l’avenir de l’homme.


                          • Mjolnir Mjolnir 12 octobre 2007 11:38

                            « Il me semble que la théorie de l’évolution ne peut être constestée. »

                            Je vois que vous n’avez jamais « discuté » avec MCM, Boileau et Pierrot ! D’après ces monsieurs, « l’évolution n’est qu’une théorie sans aucune preuve ».


                          • moebius 12 octobre 2007 13:26

                            Sophie... je suis d’accord avec vous mais nous ne sommes pas issus d’une théorie. Nous ne pouvons donc pas nous en « extraire » mais éventuellement l’abandonner si celle ci n’a pas été vérifié par l’expérience et toute « vérité expérimental » est relatif et ne peut intégrer le sytéme « commode et conventionnel » de nos idées et croyances. Ici un peu d’ironie : « Les femmes ayant une ame et disposant meme du droit de vote depuis peu, il serait judicieux d’accorder aux animaux cette ame qui leur fait encore défaut, pour le droit de vote cela peut poser un probléme et il semble qu’ici il y’ait une limite »


                            • moebius 12 octobre 2007 13:29

                              ...mais avez vous le sens de l’humour ?


                            • Sophie Sophie 12 octobre 2007 14:40

                              Mais tout à fait mon cher Moebius. Je serais d’ailleurs contente de connaître l’auteur de cette citation, car étant donné que vous y posez des guillemets je la suppose extraite de quelque recueil d’aphorismes. Le concept d’âme est par ailleurs peu de mon goût du fait de sa connotation religieuse, donc cela ne me dérange aucunement qu’on puisse suggérer que j’en suis dépourvue.

                              Merci par ailleurs de me faire le crédit de penser que je suis bien persuadée que nous sommes issus du processus d’évolution naturelle et non de la théorie qui le décrit...

                              Quant à savoir si la théorie de l’évolution est commode, mon matérialisme s’en accommode en tout cas fort bien, et je pense partager cette opinion avec une foule de nos congénères. Mais vous êtes évidemment libre de ne pas y adhérer si bon vous semble.

                              Il m’arrrive en outre, dans le cadre de mes réflexions, de m’interroger sur le degré d’humanité de la gente masculine ; puisque vous êtes dotés d’un grand sens de l’humour vous partagerez sans doute mon interrogation ; il semblerait en tout cas que l’humain de sexe mâle fasse pour la femme un excellent animal de compagnie.


                              • Vilain petit canard Vilain petit canard 12 octobre 2007 20:04

                                 smiley smiley smiley !!!


                                • ddacoudre ddacoudre 14 octobre 2007 00:52

                                  Bonjour Sophie.

                                  J’ai agréablement été surpris de lire la référence à Lestel, mais surtout à Edgar Morin un très grand philosophe qui ne se présente pas comme tel, et pratiquement inconnu dans son pays.

                                  L’éthologie moderne, que je distingue de celle qui fut un temps anthropomorphique, avec les moyens modernes nous fait découvrir sous un autre regard le monde animal auquel nous appartenons pour n’en être qu’une espèce parmi les autres.

                                  Mais la limite de nos moyens technologiques ne peut nous permettre d’aller au-delà de ce que la recherche découvre tous les jours. Pour en donner un exemple j’indique que si l’on pouvait mettre un humain dans un cyclotron (accélérateur de particules) au bout nous ne pourrions faire que des photos des traces de son passage. Pourtant il serait toujours là, il aurait seulement changé d’état.

                                  C’est ainsi que nous devons vivre avec nos sens, et saisir que tout ce que nous pensons est réalisable. Mais pas toujours dans l’état où nous le formulons, car nos sens sont définis par des mots qui nous sont propres, leurs sens généraux fédérateurs n’en demeurent pas moins éveiller une mesure singulière pour chacun.

                                  C’est pour cela que les psy cherchent au-delà des mots.

                                  Nos découvertes reposent pour l’essentiel sur l’observation de régularité, et si nous étions capable d’inventer quoi que ce soit qui ne soit contenu dans notre univers sensoriels et les outils que nous façonnons en font partis, nous serions des dieux.

                                  Cela laisse entière la particularité de notre espèce dont l’activité manufacturière de transformation de la matière fourbi sa future évolution et celles des espèces qui sont dans son sillage. Certes les millénaires ne sont pas au rendez-vous mais la technologie les supplée comme facteur multiplicateur.

                                  S’il n’y a pas de doute que nous ayons les assurances de disposer des mêmes matériaux biologiques que le reste du vivant, seul leur assemblage font la diversité. Je ne pense pas que nous soyons la seule espèce à avoir une pensée philosophique sur notre existence, sauf que dans ce domaine nous avons encore une approche anthropomorphique en recherchant chez les autres espèces ce qui en sont les symboles des nôtres.

                                  La recherche neurobiologiques des mécanismes de la conscience nous permettra peut-être de déceler les mêmes mécanismes chez d’autres. (Jean Delacour. Conscience et Cerveau. Édition De Boeck Université.2001) Mais nous le savons déjà en ayant sélectionné des animaux de compagnie. Mais ce n’est pas une preuve irréfutable puisque d’autres sociétés les mangent et vénèrent ceux que nous nous mangeons

                                  L’approche de l’existence par notre espèce nous est propre, notre mégalomanie se la présente supérieure aux autres, en s’appuyant sur les réalisations du à notre aptitude à l’adaptation qui est capable d’empiler des données de plus en plus nombreuse grâce à sa multitude. Sans que l’on sache quel en est le vecteur conducteur exact, car lorsque l’on ferme les yeux rien n’a disparu tout est là, mais l’on est dans une autre dimension, pire l’on peu supputer que c’est sa marche vers son extinction, son auto régulation ou sa migration spatiale.

                                  L’approche qui consisterait à considérer comme digne de notre condition ceux qui nous sont les plus proches parce que nous partageons avec eux un bagage génétique et culturel et valorisante mais bien entendu réductrice par rapport à certaines approches philosophiques hindouistes qui attribuent cette condition du respect de la vie à toute existence.

                                  Naturellement les écrits religieux qui asservissent les autres espèces aux volontés humaines sont le résultat d’observation de leur moment déjà encré dans des pratiques culturelles qu’ils ne font que confirmer, mais que nous perpétuons au delà même de nos besoins par souci financier. Je comprends parfaitement que si un jour l’on apprend que les poulets ont une conscience, nous n’aurons pas fière allure de les griller. Mais nous sommes là dans la considération philosophique car la nécessité de survivre pousse des espèces dans des retranchements ou l’autre, même son semblable peu être regardé comme une nourriture.

                                  Il y a beaucoup de famille appartenant au monde des insectes que nous ne percevons pas trop comme digne de notre attention, sauf pour quelques unes comme les abeilles, les vers à soie ,les lombrics. Pourtant parmi les insectes beaucoup après la copulation mangent leur partenaire. La raison n’en est certainement pas leur volonté, mais un processus que nous appelons le déterminisme, quand nous pensons détenir tout les paramètre qui conduisent à des régularité, mais bien entendu ce n’est que notre point de vue.

                                  Alors ce que je dis n’est pas une invite au doute mais à la conscience qu’il n’y a que nous pour nous penser grand. Le jour où une autre espèce nous le dira prenons garde de ne pas la manger car elle nous ouvrira une autre dimension.

                                  Cela a été un plaisir d’échanger avec toi sur ce sujet si passionnant et en aucun moment invalidant de savoir que notre filiation est si lointaine. Il en découle une question qui est comment se franchit la barrière des espèces pour assurer l’évolution, puisqu’elles n’ont pas été posées les unes après les autres par la main de dieu. Tous les processus d’hybridations que nous réalisons signifient une intervention extérieure, comme cela se pratique dans la recherche. Cette seule pratique justifierait (l’existence de dieu, dieu = le chercheur). La question reste toujours comment la nature retient ce qui est favorable à l’évolution des espèces, et l’insère dans son baguage génétique.

                                  Actuellement la notion de hasard est souvent avancée devant les quantités fabuleuses de probabilités envisagées par les mécanismes biologiques, et ce n’est qu’a ce niveau.

                                  Comment le hasard a sélectionné la différence entre nos artistes arboricoles et nous si du point de vue de Rostand (pensée d’un biologiste) « le biologique ignore le culturel ».

                                  L’INACHÉVEMENT.

                                  Mon regard se dresse vers des constructions, Vers des œuvres closes comme des maisons, Je masque les brèches pour conserver mon paradis Je colmate les fissures pour ne pas laisser entrer la pluie.

                                  Il n’y a pas de paradis à conserver Pas de futur à édifier, Pas d’histoire à retrouver.

                                  Il n’y a pas de terre promise où aller Pas de messie à espérer, Pas de vérité à élaborer. Mon toit se lézarde où vais-je m’abriter ? Quel édifice vais-je pouvoir élever ? Je veux une masure en ordre pour me protéger, Des murs de certitudes pour me rassurer.

                                  Il n’y a pas d’harmonie à trouver, Pas de solution à donner, Pas de bonne société. Il n’y a pas de désordre à éliminer Pas de contradiction à effacer, Pas d’inégalité à supprimer.

                                  Mais quel est ce monde où j’ai mis les pieds ? D’où vient cette existence toujours inachevée ? Je vais briser les portes des systèmes fermés Et je trouverai dans ma tête la théorie unifiée.

                                  Il y a des notes de musiques dans la voie lactée. Des portées d’étoiles pour espérer, Que c’est sur terre que je sais chanter. Il y a des pléiades ithyphalliques dans l’empyrée La robe d’Andromède pour penser, Que c’est sur terre que je sais aimer.

                                  Ma prochaine demeure sera faite d’harmonie Sous un toit de gammes étendu dans l’infini. J’ai une clé qui n’ouvre que des mélodies Et je me nourris des mesures d’une symphonie.

                                  Il y a un orchestre pour jouer Que tous les jours sont fêtes, Pour qui sait danser. Il y a un orchestre pour chanter Que la vie est faite, De plaisirs inachevés. Il y a un orchestre pour rêver Aux bonheurs éphémères Que j’ai inventé !

                                  Je te laisse deviner qui en fut mon inspirateur .

                                  cordialement.

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