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Accueil du site > Tribune Libre > Procès Colonna, sommaire à l’usage de tous

Procès Colonna, sommaire à l’usage de tous

J’ai tenté ici de reprendre les divers éléments importants du dossier pour les faire sortir de la confusion qui règne autour de cette affaire. De nombreux aspects sont très simples, mais les mensonges et les zones d’ombre ont tendance à donner à tout cela une allure de complexité. Ce sommaire est à l’usage de chacun de nous, incluant les journalistes, les magistrats et tous ceux qui en ont marre de ne rien comprendre à ce défilé d’étrangetés.

Les désignations par les membres du commando

Les seuls éléments à charge que possèdent les parties civiles et le parquet contre Yvan Colonna, ce sont les "aveux" de quatre des six membres du commando (Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Ottaviani, et Joseph versini) qui après plusieurs jours de garde à vue ont désigné Yvan Colonna comme étant le tireur. Mais chacun d’eux se rétractera par la suite. Interrogés sur leurs rétractations, ces derniers diront tous avoir subi des pressions policières pour donner le nom d’Yvan Colonna dans leurs dépositions. Certains parleront même de menaces pour leur famille. Malheureusement pour les tenants de la culpabilité d’Yvan Colonna, il y a eu effectivement des irrégularités au cours des interrogatoires. Ainsi Roger Marion, alors chef de la DNAT (Division Nationale Anti-Terroriste), poussé dans ses retranchements au cours du premier procès d’Yvan Colonna, a-t-il été obligé de reconnaître avoir montré la déposition de son mari à l’une des épouses d’un membre du commando, forçant ainsi celle-ci à entériner la version présentée (ce qui est bien-sûr illégal). Rien ne dit que le reste des aveux n’ait pas été obtenus de la même manière. Ce même Roger Marion avait écrit dans son livre avoir recueilli lui-même les aveux de Didier Maranelli (ce qui semblait logique puisque c’était lui qui avait signé le procès-verbal). Mais lors du procès, il déclare qu’en fait, il était parti chercher une bière et un sandwich lorsque les aveux ont été recueillis. Par ailleurs Georges Lebbos, un des policiers chargés de l’enquête, a lui aussi été pris en flagrant délit de mensonges, après avoir falsifié une commission rogatoire en la signant lui-même à la place de son collègue afin d’utiliser des moyens coercitifs contre l’épouse Colonna, avoir antidaté un procès verbal pour compromettre Jean Castella et Vincent Andriuzzi, innocentés par la suite... Ce même Georges Lebbos qui a envoyé un certificat médical diagnostiquant une dépression pour éviter d’avoir à se présenter devant la cour en appel. Au procès, chaque membre du commando a déclaré à nouveau qu’Yvan Colonna ne faisait pas partie du commando.

L’attaque de Pietrosella

L’arme utilisée pour assassiner le Préfet Erignac est une arme qui avait été volée lors de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella, par le même commando. Tous les coupables de cette attaque ont été confondus, sauf un, d’après les enquêtes menées par les différentes polices. Yvan Colonna est accusé d’être ce dernier membre, ce qui bien sûr ferait de lui le coupable idéal pour l’assassinat du Préfet. Sauf qu’il n’y a ni preuve ni indice menant à sa culpabilité. De plus, les empreintes du dernier membre avaient été trouvées et conservées, et à la demande de la défense lors du procès en première instance, ont été comparées à celles d’Yvan Colonna. Et ce n’était pas les siennes.

Les témoins oculaires

Aucun des témoins oculaires n’a reconnu Yvan Colonna comme étant le tireur. Au contraire, ceux qui ont vu l’assassin sont formels, ce n’était pas Yvan Colonna. Marie-Ange Contart affirme que si dans dix ans on lui présentait l’assassin, elle le reconnaîtrait (ce qui n’est pas impossible puisque cette femme est croupière, donc professionnellement physionomiste), et devant la cour, en regardant Yvan Colonna, elle réitère ce qu’elle avait déjà dit en première instance, ce n’est pas lui.
Joseph Colombani, Inspecteur Général à l’assemblée Territoriale de Corse, ami du Préfet Erignac, qui a vu le tireur, sera lui aussi catégorique et disculpera Yvan Colonna. Il ajoutera "Je sais que ce que je dis est difficile à entendre par Dominique Erignac (épouse du préfet), mais j’applique la morale à laquelle tenait tant mon ami le Préfet Erignac… Je ne me laisse influencer par personne, je ne me fais acheter par personne. Je suis un homme honnête et je dis ce dont je me souviens."

Les rapports balistiques

L’expert balistique Guy Hémon, en charge de l’affaire, a toujours refusé de venir témoigner à la barre (et la loi sur l’obligation de témoigner ne s’applique pas aux experts). Son expertise indiquait un tireur de plus d’1m80. Le médecin légiste donnait la même conclusion en première instance devant les juges, et l’a répété lors de l’appel. Un autre expert en balistique est venu témoigner devant la cour d’appel pour donner sa version des faits. Même conclusion, l’assassin mesurait plus d’1m80. Yvan Colonna mesure 1m73...

Le cas Didier Vinolas


Didier Vinolas est commissaire de police, ancien secrétaire Général de la Préfecture de Corse, donc collaborateur du préfet assassiné. Il est venu à la barre déclarant qu’il avait depuis 2002 transmis des informations sur deux suspects présumés de l’attaque de Pietrosella qui n’ont pas été réellement prises en compte dans les investigations. Si ces deux suspects avaient été confondus, cela aurait pu innocenter Yvan Colonna. Il avait transmis ces informations en 2002 à Yves Bot, ancien Procureur général, qui lorsqu’il sera interrogé reconnaîtra la véracité de ces allégations. Il les avait aussi transmises au Président de la Cour d’assise le juge Wacogne, qui reconnaîtra avoir omis de les transmettre à la défense. Le fils du Préfet Erignac avait aussi été mis au courant de ces informations. Une grande confusion s’ensuit, puisque suite à cela Yves Bot dira que les informations ont été transmises à Claude Guéant et à Christian Lambert, ex chef du Raid (Brigades d’interventions) et que Christian Lambert niera ces faits (l’un des deux ment forcément), que l’informateur (un membre des RG) niera aussi, et que tout d’un coup Vinolas passe pour un homme affaibli par la mort de son collaborateur, ce que personne n’avait dit auparavant, puisqu’avant son témoignage, on s’attendait à ce qu’il témoigne contre Colonna, étant donné qu’il était cité par la partie civile.
Bref si vous ne me suivez plus c’est normal, parce qu’ici l’affaire ne sera pas traitée jusqu’au bout, le tribunal estimant qu’il n’y avait pas à revenir sur ces événements, que les deux suspects avaient été entendus dans le cadre des enquêtes et qu’ils avaient un alibi. La défense, elle, soutient que les suspects ont été uniquement interrogés de manière "périphérique".
Effectivement, on peut se demander pourquoi la cour n’a pas pris le temps de comparer les empreintes de ces deux personnes à celles relevées à Pietrosella. Si l’une d’entre elles avait correspondu, c’en était fini du procès et Yvan Colonna serait libre. Et quid des mensonges mis en évidence par cette épisode peu reluisant du procès en appel ?

Autres détails en vrac

Yvan Colonna a été le seul qui depuis le début a toujours nié sa participation à l’assassinat. A aucun moment on a trouvé d’indices le rattachant à l’affaire depuis le meurtre jusqu’aux "aveux" des membres du commando. Alors que chaque membre du commando a été localisé aux abords du lieu du crime le jour fatidique grâce à leurs portables, Yvan Colonna n’a jamais été localisé grâce à son portable et aucun indice ne porte à croire qu’il était sur place. Roger Marion a fait état d’écoutes judiciaires qui pour la défense innocenteraient Colonna, mais lorsque ces écoutes sont réclamées, elles ont disparu. Et il y a des tas d’autres détails que j’oublie, ou que je ne rajoute pas pour ne pas semer la confusion après cette tentative de clarification.

Pour finir

J’ai essayé de rester factuel. Certes, je ne cache pas ma conviction, mais je n’ai pas fait intervenir mes propres sentiments à l’égard de l’accusé. Et ce que je vois lorsque je le regarde. Bien sûr, j’ai plus confiance en ma vision qu’en celle de ceux qui ont déjà décidé de le condamner quoi qu’il arrive. Mais cela reste du domaine de l’intime conviction, et de celle-ci je préférerais ne plus entendre parler quand je vois ou elle mène dans ce genre de cas.

Quoi qu’il en soit, vu que tout le monde se rend maintenant compte de la dérive que constitue ce procès, il serait sage pour ceux qui tirent les ficelles de rendre une justice juste. S’il n’y a pas de preuves, libérons Colonna. La France y gagnera. Les gens seront soulagés et la justice retrouvera un peu de son prestige. Ceux qu’on a accusés (à tort ou à raison) de faire intervenir la raison d’état dans ce procès seront blanchis de fait et leurs détracteurs auront le clapet fermé. Et qui sait, peut-être même que personne ne cherchera les vrais responsables du meurtre. ceux-là aussi pourront peut-être dormir sur leur deux oreilles. Quoi que je doute que leur conscience leur en laisse le loisir. Et peut-être qu’un investigateur pugnace...


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34 réactions à cet article    


  • morice morice 2 mars 2009 12:47

    bien noté il ressort du procès que Colonna n’était pas sur place au moment des faits. Le seul truc qui reste, c’est qu’il SAIT lui qui sont les meurtriers, comme l’ont rappelé ces collègues condamnés dans la phrase sybilline qui m’avait choqué au premier procès : "Je sais que tu es un homme d’honneur et que si tu avais participé à cette action, tu l’aurais revendiquée. Par conséquent, je confirme que tu ne faisais pas partie du groupe".

    je réédite ce que je j’avais écrit en conclusion :
    En France, ce soir, et c’est triste à constater, on peut ne pas mourir, et être à la place condamné à vie sans que l’on ait réussi à trouver de preuve véritable pour le faire. Ce soir, c’est la juridiction d’exception qui est avant tout à blâmer. Un jury populaire, que l’on dit pourtant si sévère, n’aurait pas condamné Yvan Colonna, c’est une certitude, et ça, le pouvoir en place le savait bien. A raison d’Etat, condamnation sans raison.

    Entièrement d’accord avec "une justice juste". Le problème, c’’est qu’en France...


    • Kobayachi Kobayachi 2 mars 2009 19:00

      On assiste vraiment a de l’acharnement juridique.
      Il n’y a pas de preuves et pire il n’y en a jamais eu !
      Il fallait de debarrasser d’un juge pour des raisons politique et il fallait un coupable.
      La seule erreur de Colonna a été de croiser Sarkozy et dieu seul sait ce qui s’est passer entre les 2 hommes pour avoir ce resultat.
      http://operationsarkozy.canalblog.com/archives/operation_sarkozy___thierry_ meyssan___reseau_voltaire/index.html 


    • Roseau Roseau 2 mars 2009 21:33

      Kobayachi, merci pour le lien, mais le problème avec cet article de Thierry M. c’est qu’il ne donne pas de sources utilisables et contient des faussetés qui font douter du reste... D’ailleurs, on ne sait pas vraiment si Sarko est à la source des malheurs d’Yvan. On sait qu’il a dit une grosse connerie le jour de l’arrestation, à part ça le reste n’apporte à mon sens pas grand chose à l’histoire et éloigne d’une vraie confrontation avec les protagonistes (je ne dis pas qu’il n’a rien à y voir, je dis qu’on en sait rien). Chevènement a été bien plus catégorique et avec des arguments à la mords moi le noeud. Par contre c’est pour moi certain que des gens hauts placés ont des choses à se reprocher dans cette histoire. Encore aujourd’hui on assiste à un mensonge de taille qui surgit avec l’audition de JP Colombani...


    • caton 3 mars 2009 10:55

      L’erreur c’est plutôt Erignac qui l’a commise en croisant Colonna ou un autre.


    • Philippe Antonetti 2 mars 2009 13:01

      On peut ajouter facilement d’autres élements à votre propos, par exemple le refus d’organiser une reconstitution. Pour quiconque connait les lieux, comment auraient fait les tueurs postés vers le cours Napoléon ( en dessous du théatre) si le préfet avait trouvé à sa garer Bld Masseria (au dessus) après avoir déposé son épouse ? Pourquoi les dépositions des gendarmes de Pietrosella n’ont visiblement pas été entendues, voir : http://corsematin.blogspot.com/2007/11/yvan-colonna-clame-son-innocence.html ? De même pour les témoignages directs de José Colombani et Marie Ange Contard. On a donc un dossier d’accusation qui cherche à tordre les faits pour faire coller la réalité au virtuel, un scénario fondé exclusivement sur les aveux. Et bien sur, on obtient une succession d’aberrations, que la guerre des polices ou les rivalités des juges d’instruction ne suffisent ps à expliquer. Car il ne s’agit pas de faits dissimulés, d’investigations sabotées mais bel et bien d’une construction intellectuelle fondée sur du sable, les fameux aveux. Si ces aveux avaient été jugés crédibles, pourquoi tous ces efforts, très souvent irréguliers, dont l’intention de Lebbos de ne pas venir déposer est un exemple éclatant, pour en justifier la véracité ? La cour a hérité d’une patate chaude et se brule déjà les mains.


      • xavier 2 mars 2009 13:26

        Il y a dans ce que vous présentez comme un simple sommaire factuel quelques inexactitudes qui affectent la crédibilité de votre propos.
        Mais restons-en à l’essentiel, les accusations de quatre membres du commando (et de trois épouses ou compagnes que vous oubliez d’ailleurs), votre argument d’accusations dues à la pression policière en garde à vue se heurte, pour l’instant, à plusieurs éléments :

        - On ne voit d’abord pas trop l’intérêt des policiers d’introduire un homme qu’ils ne soupçonnent pas et qu’ils laisseront d’ailleurs s’enfuir

        - le fait que ces dénonciations (précises, détaillées, concordantes) aient été réitérées à plusieurs reprises devant les juges.

        - leurs auteurs ne se sont rétractés que 18 mois plus tard (après qu’Yvan Colonna ait affirmé, dans une lettre, son innocence)

        - Surtout, la prestation au premier procès de ces accusateurs a été calamiteuse pour Yvan Colonna ; entre les silences, les contradictions, le manque de conviction, les amnésies et les phrases à double sens des uns ou des autres, rien n’a donné corps à votre explication (des dénonciations dues à la pression policière)


        - Yvan Colonna lui-même s’en était plaint :

        " Mr Alessandri, c’est bien ce qu’il dit, mais il n’y a aucune explication….Franchement ça ne me satisfait pas "
        "J’ai trouvé le témoignage de Mme Alessandri pas clair, pas précis. Pourquoi elle ne dit pas franchement que je n’étais pas le 7 février 98 au matin chez Alain Ferrandi ? Je ne comprends pas son attitude. »
        « Je ne comprends pas Mme Alessandri, je ne l’accepte pas " ?
        "Je reste avec un goût amer de tout ça. Je ne suis pas satisfait de leur prestation”.

        Quoi qu’il en soit, nous serons fixés cette semaine, avec les auditions de ces accusateurs. Ces auditions donneront-elles, ce qu’elles n’ont pas fait en première instance, juste un début de soupçon de plausibilité à la thèse de dénonciations sous pression policière ?


        • Philippe Antonetti 2 mars 2009 14:27

          Xavier, vos précisions constituent en effet le noeud du problème. Essayons de les examiner :
          On ne voit d’abord pas trop l’intérêt des policiers d’introduire un homme qu’ils ne soupçonnent pas et qu’ils laisseront d’ailleurs s’enfuir
          C’est la version officielle, mais il est apparu en première instance que les conditions d’obtention des aveux ne sont vraiment pas claires. De plus, si le nom de Colonna apparait comme par miracle à ce moment, pourquoi avoir placé une balise argos sous sa voiture, quelques mois auparavant ?
          La tentative de Lebbos pour ne pas venir déposer ne plaide pas vraiment en faveur de l’honnêteté des enquêteurs. Quant aux circonstances de sa fuite, bien malin qui peut y voir clair, voir à ce sujet l’audition de Marion devant la comission sénatoriale.

          le fait que ces dénonciations (précises, détaillées, concordantes) aient été réitérées à plusieurs reprises devant les juges.
          Précises, peut-être, mais elles ont du mal à coller aux faits et aux témoignages. Et on ne connait toujours pas le nombre exact de membres du commando.
          Détaillées et même trop détaillées, Colonna à Pietrosella est présent au même moment dans 2 groupes séparés.
          Concordantes ? Alors pourquoi nous dit-on que le nom de Colonna est évoqué pour la première fois à l’ occasion d’une visite de Colonna à Maranelli à Cargese et qu’au même moment, Madame Alessandri le voit à Ajaccio.

          leurs auteurs ne se sont rétractés que 18 mois plus tard (après qu’Yvan Colonna ait affirmé, dans une lettre, son innocence)
          Il y a tellement de pressions dans ce dossier que des hommes emprisonnés peuvent préférer protéger leurs familles plutôt que de dédouaner quelqu’un. De plus, avant un procès, la stratégie des avocats privilégie les intérêts de leurs clients en vue de cette épreuve.

          Surtout, la prestation au premier procès de ces accusateurs a été calamiteuse pour Yvan Colonna ; entre les silences, les contradictions, le manque de conviction, les amnésies et les phrases à double sens des uns ou des autres, rien n’a donné corps à votre explication (des dénonciations dues à la pression policière)
          Difficile de nier qu’il y ait une rancoeur forte, de là à voir dans cette rancoeur la preuve de la culpabilité de Colonna, il y a bien plus qu’un pas.


          Yvan Colonna lui-même s’en était plaint :
          Calcul, indignation feinte ou vrai étonnement, chacun y voit ce qu’il veut.

          Enfin, reconnaissons que, malgré une enquête et une instruction très longue, malgré déjà plusieurs procès, la vérité semble s’éloigner de plus en plus, pauvre famille Erignac. Et les doutes sur l’impartialité de la justice devenir des certitudes.


        • xavier 2 mars 2009 16:23
          Philippe Antonetti,
           
          1. Je suis toujours dubitatif sur l’idée que le nom d’Yvan Colonna ait été introduit par les policiers :
          - d’abord quel intérêt avaient-ils à rajouter quelqu’un, et pourquoi un et pas deux ou trois ?
          - pourquoi l’impliquer lui, et pas Stéphane son frère qui était semble-t-il dans la mire des policiers, ou bien Lorenzoni ou Filidori, ce qui aurait eu l’immense avantage de valider les pistes agricole ou porcine suivies avec obstination par le commissaire Marion ?
          - quant à la balise argos, Yvan Colonna n’a pas été (loin s’en faut ! ) le seul à être surveillé ou inquiété. Cela ne prouve en rien qu’il ait été une cible privilégiée.
          - Je n’ignore pas les rivalités, la guerre des polices etc… mais tout de même, prendre la peine de dicter le nom d’Yvan Colonna à des gardés à vue, puis attendre tranquillement plus de 24 h pour aller l’interpeler, c’est assez peu cohérent.
           
          1. Les dénonciations sont effectivement concordantes : Mme Alessandri aurait vu Y Colonna partir de Cargèse avec son mari ; plusieurs membres du commando l’ont désigné comme le tireur ; Mme Ferrandi aurait vu arriver chez elle, après l’assassinat Yvan Colonna avec son mari et P Alessandri ; Mme Alessandri serait venu chercher le lendemain matin, chez les Ferrandi, son mari et Y Colonna. Il reste, c’est vrai, une contradiction avec la déposition de l’épouse de D Maranelli, contradiction comme il y en a sans doute dans tous les dossiers criminels.  
          2. Il existe certes des stratégies de défense, mais tout de même, 18 mois pour se rétracter, après avoir accusé un ami, n’est-ce pas un peu long ? Surtout quand ces accusations ont été faites à plusieurs reprises, devant des juges, ceci jusqu’à ce qu’Yvan Colonna s’exprime dans une lettre où il affirme son innocence.   
          3. Vous parlez de « rancœur forte » pour qualifier l’attitudes des membres du commando et de leurs épouses lors de leur témoignage au premier procès. Mais pourquoi diable auraient-ils, si Yvan Colonna est innocent, de la rancœur à son égard ?
           
           
           

        • Philippe Antonetti 2 mars 2009 16:59

          Xavier, sur la version officielle de l’implication d’Yvan Colonna au moment des gardes à vue, avez vous lu ceci :
          http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20090227.FAP7586/ambiance_d e_plus_en_plus_deletere_au_proces_colonna.html
          Cordialement


        • Roseau Roseau 2 mars 2009 21:37

          Confirmé par JP Colombani des RG aujourd’hui... des mensonges à ne plus savoir qu’en faire.


        • Jack Nico 2 mars 2009 16:17

          et pendant ce temp viens boufoner a la barre l’ex prefet bonnet, anti Corse primaire, manipulateur, vermine de bas étage !


          • caton 3 mars 2009 10:45

            Bonnet s’est pas désigné pour venir au procés !
            Ce qui vous aveugle, c’est que c’est un Corse qui a donné le nom du chef du commando à Bonnetetque le commando a été arrêté à partir de Ferrandi.
            Dure la double peine !


          • Philippe Antonetti 2 mars 2009 16:30

            "La question est donc de savoir s’ils mentent quand ils accusent ou quand ils se rétractent."
            Xavier, vous avez parfaitement résumé le problème. Pour y voir plus clair, confrontons les dires de quelques protagonistes de cette affaire à leur intérêt personnel :

            - Rien ne permet de mettre en doute les témoignages de 2 gendarmes de Pietrosella

            - Mlle Contart admet qu’il aurait été bien plus confortable pour elle de ne pas contrarier la thèse de l’accusation

            - M Colombani se sent contraint d’ajouter ceci à son témoignage, relaté par le Nouvel Obs : " Il explique, après, qu’avant de se retirer il tient à faire une "petite" déclaration et tout en faisant part de ses regrets de peiner Madame Erignac, confie : «  Je parle en mon âme et conscience. Je dis ce dont je me souviens avoir vu et entendu. Je ne suis influencé par personne. Je n’ai été acheté par personne. Je suis un homme libre, honnête. Je dis ce dont je me souviens ». « Vous vous décrivez comme le témoin idéal », ose lancer le président Wacogne ! Tête baissée, Dominique Erignac pleure, sans lever les yeux sur l’ami de son époux. Une fois l’audience interrompue, Philippe Lemaire, son avocat, ne peut se retenir de lâcher à l’adresse de Joseph Colombani : «  Vous rendez vous compte de ce que vous avez fait »
            -Quel intérêt peut donc avoir M Vinolas à faire une telle déposition, est-il naif au point de ne pas prévoir les réactions de son ancienne hiérarchie.

            - Pierre Alessandri, en se dénonçant, s’expose à sérieusement aggraver ses conditions de détention.
            Voilà des gens qui n’ont absolument aucun intérêt à dire ce qu’ils ont dit. De l’autre coté, qu’avons nous ?
            Est-il vraiment nécessaire de revenir sur les multiples approximations, irrégularités, contradictions, raccourcis hâtifs, dissimulations, explications fumeuses des enquêteurs principaux, dont Marion et Lebbos. Il suffit de citer, pour l’un, les raisons avancées au sujet de sa rencontre avec Claude Guéant, quelques jours avant le premier procés, de mystérieuses menaces téléphoniques d’un correspondant à l’accent corse prononcé, tintucchju ! Quant à Lebbos, u corciu, il est dépressif, il ne peut pas venir témoigner ! Ajoutez un avocat de la famille Erignac qui veut à toute force que la vérité s’appelle Colonna et un président qui multiplie les erreurs, mettez tout ceci sur une balance et demandez vous qui croire.



            • xavier 2 mars 2009 17:13

              "Pierre Alessandri, en se dénonçant, s’expose à sérieusement aggraver ses conditions de détention."
              Vous pensez vraiment que Pierre Alessandri puisse être le tireur ? Il n’est pas très grand, il n’est pas blond, et Marie-Ange Contart (qui n’a aucun intérêt dans l’affaire) ne l’a pas reconnu !

              A part cela vous amalgamez des choses très différentes ; si je n’entends pas me faire le défenseur de Marion Lebbos et cie, pas plus que de la façon dont le président Wancogne conduit ce procès, je ne vois pas en quoi leurs errements amoindrissent les charges contre Yvan Colonna (charges dont, je le répète, je ne sais si elles font de lui un coupable).

              Puisqu’il est question de Pierre Alessandri d’ailleurs, connaissez-vous ces lettres qu’il a écrites à Stéphane Colonna :
              "“J’espère que cette épreuve n’a pas modifié ton amitié envers moi et ma famille et que tu jetteras un oeil sur Michèle et les enfants (…) Je sais que ça doit être difficile pour tes parents ainsi que pour les miens d’admettre certaines choses, mais il faut que tout le monde essaie de nous comprendre, c’est capital et vital pour nous”. (2 juin 99)

              “ Pendant ma garde à vue, notre garde à vue, on s’est retrouvé dans la situation de faire un choix humain ou un choix militant. Le choix militant consistait à se taire et à laisser embarquer dans la galère toutes les femmes, les amis, qui n’avaient rien à y voir, toi y compris. Ou alors, faire un choix humain qui n’est pas bon pour nous, par rapport à ce qu’on risque, mais il fallait dégager tout le monde en avouant.

              Tu peux me croire, c’est une épreuve terrible et je suis toujours en train de me demander si on a fait le bon choix : l’avenir nous le dira. Cet avenir, il passe par une prise de conscience des Corses. Je crois que nos actes ont amené tout le monde au pied du mur, j’espère que le bon sens l’emportera. (…)Je pense souvent à Yvan en me demandant s’il a fait le bon choix et quand je descends en promenade et que je vois l’état de la prison, les ordures accrochées aux poubelles, la crasse dans les douches, les morceaux de crépi qui me tombent dessus du plafond quand je dors, je me dis que peut-être, il est mieux là où il est, va savoir (…) J’espère que ton père a gardé le moral et la force de s’occuper des oliviers que vous avez plantés”. (25 juin 99)

              Voilà deux lettres que Pierre Alessandri n’avait commes vous dites aucun intérêt à écrire mais qui suggèrent épouvantablement qu’Yvan Colonna était du commando.


            • Philippe Antonetti 2 mars 2009 17:27

              Franchement, je ne crois pas que Pierre Alessandri soit le tireur, et comme vous le dites justement ces lettres peuvent suggéré que...
              Croyez-vous pouvoir emmurer quelqu’un 30 ans sur ce genre de suggestions ? Maintenant, je vous concède volontiers qu’il y a une ombre épaisse sur ce dossier, que ni l’enquête, ni la tenue du procés, ni l’éventuelle condamnation d’Yvan Colonna ne pourront dissiper.


            • Roseau Roseau 2 mars 2009 21:41

              En ce qui concerne la lettre de Pierre Alessandri, s’il y a des questions il faudrait les poser à l’intéressé lui-même, ainsi qu’à Yvan pour voir ce qu’il a à en dire. Je n’ai pas le souvenir que cela ait été fait l’an dernier. Après ce ne sont que des interprétations et c’est la porte ouverte à la psychologie de comptoir, ou à l’intime conviction placée au dessus des preuves, ou à mon état d’esprit du moment, bref à l’arbitraire.


            • Roseau Roseau 2 mars 2009 21:44

              "Je pense souvent à Yvan en me demandant s’il a fait le bon choix"
              Et si le bon choix avait été de ne pas participer au commando ? Et si le bon choix avait été de s’enfuir alors qu’il était innocent ? Si tu sais, moi je ne sais pas.


            • Philippe Antonetti 2 mars 2009 22:28

              Pour éclairer un peu notre lanterne, le commentaire du Figaro sur l’audition de JP Colombani, des RG http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/03/02/01016-20090302ARTFIG00612-proces-colonna-temoignage-troublant-d-un-ancien-des-rg-.php


            • Christoff_M Christoff_M 3 mars 2009 03:35

               Sarkozy s’en était mélé en tant que ministre de l’intérieur et bizarrement des qu’une affaire judiciaire est mise en avant avec lui, ça sent l’opération de com à peine dissimulée, je ne remets pas en cause le procès mais la manière dont on monte le nom Colonna, pression sur certains corses, chantage...

              en attendant nous ne connaissons pas le coupable... pensez a Clearstream, embrouillamini bien mis en scène, si bien que personne ne connait exactement le fin fond de l’affaire, et ceux qui ont voulu fouiller dans ce merdier l’ont payé cher !!

              grand procès médiatisé= noyage de poissons en France et parodie de justice... comment se fait il que ces grands procès durent des années, aboutissent à des non lieux, et brouillent tellement les pistes que les affaires sont recouvertes de fumée et les coupables jamais cités !! le coupable idéal qui fait la une des journaux avant le procès est un peu malheureusement une spécialité française...


              • ernst 3 mars 2009 05:00

                Ce n’est qu’un exemple mais je tiens à informer.

                A l’occasion d’un meurtre, je suis placé en garde à vue quarante huit heures.

                Cinq policiers se relayant. J’étais parfaitement étranger à l’affaire. Pas une seconde, ni par fatigue ni par menaces il ne m’est venu à l’esprit de mentir en m’accusant du crime.

                Quatre personnes, des affranchis cette fois, au secret l’une de l’autre, vont affirmer le même nom ?... 

                Que ces quatre personnes aient peur que l’homme de peu d’honneur ( Colonna ) balance le nom du commanditaire me paraît plausible. Les "mouvements de Libération", or so-called, ressemblent davantage aujourd’hui à des antennes mafieuses plus qu’à des romans de Victor Hugo...Colonna-Jean Valjean ? :: :

                Mouais...


                • Roseau Roseau 3 mars 2009 08:41

                  Plausible... j’ai trouvé, vous êtes l’ex Préfet Bonnet !


                • Jack Nico 3 mars 2009 08:49

                  il connais quoi le pédant gnome aux mouvements de libération ?

                  et quand il aura fait une garde a vue a la DNAT , il reviendra nous parler, en attendant qu’il retourne becher son jardin et soigner ses poules !


                • caton 3 mars 2009 11:01

                  Bien vu roseau pensant..


                • caton 3 mars 2009 11:04

                  En plus il pourrait respecter leur mémoire.Une quinzaine d’assassinats entre nationalistes dans les années 1990.
                  Et pas un d’élucidé !


                • Jack Nico 3 mars 2009 08:50

                  " il connait " oupssssssss


                  • caton 3 mars 2009 11:06

                    Moi j’ai reconnu le cagoulard.
                    C’est Vinolas.


                  • solitaire solitaire 3 mars 2009 10:33

                    Bon article.

                    Rappelez-vous du "ça y est, on vient d’arrêter Yvon (erreur) Colonna, l’assassin du préfet Erignac", de messire Sarkozy.

                    Quel clown !!!
                    Lamentable, affligeant.
                    Et il continue...
                    Attention au retour de manivelle.

                    Merci pour l’article.


                    • caton 3 mars 2009 11:16

                      Pas de reconstitution à Ajaccio.
                      La Cour d’assises vient de le décider....


                      • laelia laelia 3 mars 2009 11:29

                        A lire, " Contre-Enquête sur trois assassinats" de François Santoni.
                        Oui, il a écrit ce livre avant d’être abattu à Monacia-d’Aullène.

                        Pour Claude Erignac, se demande-t-on si ils ont bien le tueur "capable" de loger, pas une, pas deux, mais trois balles dans une nuque (pas large) avec le Beretta volé à la gendarmerie de Piétrosella.
                        Vous vous souvenez aussi de l’arrestation des pauvres maghrébins "désignés" aussi... coupables quelques heures à peine après le crime ?


                        • andré 3 mars 2009 13:18

                          Retarder les débats ???? En demandant une reconstitution, l’accusé ne cherche qu’à retarder les débats. Dixit l’accusation. Non, mais... En 2000, All Gore demandait un recomptage judiciaire en Floride. Des juges en mission ont refusé sous prétexte que cela allait retarder l’élection du président. Dans la France de Sarkosy comme dans l’Amérique des faucons, ils sont pressés les juges en mission. Du genre à tirer la chasse d’eau avant d’avoir fini de pisser. Un homme est jugé et on lui refuse une reconstitution des faits. Prétexte : sauver du temps. Sauver du temps au risque de perdre le peu de crédibilité qui reste. Ces juges et ces avocats ne vivent pas sur la même planète que nous. Ils planent. Comme les faucons. Les pseudos-débats ne seront pas retardés mais ça va mal finir tout ça. Ça va très mal finir. Comme chez les yankeequineurs.


                          • andré 4 mars 2009 19:20

                            Le procès de Sarkosy accusé de ne pas avoir repecté la présomption d’innocence d’Yvan Colonna qui devait se tenir aujourd’hui est remis au 3 juin. Va-t-on ici accuser les avocats de Colonna de chercher à gagner du temps, à retarder les débats comme on l’a fait lorsqu’ils ont demandé une reconstitution ? Remis au 3 juin... après le procès de Colonna. Et voilà pour la justice au bras courts ! Ils sont légion les juges en mission. Et la presse qui regarde passer le train en mâchouillant du silence ou des inepsies. Libération et le NouvelOb qui déconnent. Le Canard qui rigole. Heureusement qu’il y a Le Figaro. Et AgoraVox. Est-ce ainsi que les hommes vivent et leur lâcheté ou leur bonne conscience à gogo au loin les suivent ?


                          • andré 4 mars 2009 20:54

                            Errat’homme : signifie en bas latin que l’erreur est humaine. Dans mon précédent courrier, j’ai émis une opinion en ignorant que le procès de Nicolas Sarkosy sur le non respect de la présomption d’innocence avait été reporté à la demande des avocats d’Yvan Colonna pour la bonne et simple raison qu"Yvan Colonna ne pouvait aujourd’hui se trouver à deux endroits au même moment. Ce don d’ubiquité, Yvan Colonna ne l’avait pas plus le soir de l’assasinat du préfet Érignac.

                            La confiance en la justice a tellement souffert du procès en cours et l’impact de la grosse grossse grosse bourde de Nicolas Sarkosy à propos de la présomption d’innocence de l’accusée ne peut être balayé du revers de la main. Pour ces raisons, le président du procès aurait du aménager l’horaire du procès afin que le procès de Nicolas Sarkosy ne soit pas remis au mois de juin. Cette décision lui revenait. Comme toutes ses décisions vont toujours dans le même sens et que les décisions qui influent sur ce procès se prennent toujours derrière des rideaux opaques, la confiance du public s’étiole de jour en jour. Quand on veut faire la lumière, on pose des questions, pas des rideaux. Un justice digne de ce nom aurait eu des questions très pertinentes à poser et à se poser sur la charge de Nicolas Sarkosy contre Yvan Colonna. Comme la justice refuse poser ces questions, nous nous posons des questions par rapport à la justice.   


                          • caton 3 mars 2009 14:40
                            Quel théâtre d’ombres !
                            Le témoignage de Bonnet est une caricature.
                            Il dit qu’il ne sait pas qu’Yvan Colonna est le tireur. Heureusement !
                            Il prétend que des éléments de proximité de Colonna avec Ferrandi, le chef du commando, lui donnaient le sentiment dès 1998 de la crédibilité de l’implication de Colonna dans le commando. Léger.
                            Hier soir aux assises un policier corse Colombani a déclaré que la police savait que Colonna était coupable depuis décembre 1998. Elle faisait des écoutes pour son propre compte qui ne sont pas dans la procédure.Scandaleux..
                            Bonnet a parlé des documents qu’il aurait remis fin 1998 au procureur de Paris mettant en cause le chef du commando Ferrandi, mais pas Yvan Colonna. Soit. Il lui aurait dit avec des détails qu’il révèle à l’audience de manière théâtrale (match de volley ball et absence imprévue d’Erignac) qu’il y aurait eu une 1ère tentative d’assassinat en janvier 1998. Pourquoi la police n’a pas vérifié ? Si c’est vrai, était- ce exactement le même commando que le jour de l’assassinat ? Invraisemblable amateurisme de l’enquête.
                            Ce qui ne colle pas du tout, mais alors pas du tout c’est pourquoi la police a fait des interpellations en mai 1999 seulement. Les enquêteurs disaient n’avoir rien contre Colonna. Hier soir, le policier corse a affirmé que Colonna était coupable depuis décembre 1998 !
                            Comme le disent les avocats de Colonna, c’est bien l’affaire des paillotes qui a forcé le pouvoir à déclencher les interpellations 6 mois après les tuyaux non exploités de Bonnet. Et il est bien possible que pendant les gardes à vue le nom de Colonna ait été soufflé sans preuve par des enquêteurs. Révoltant.
                             La cerise sur le gâteau, c’est quand on apprend que la cour d’appel de Marseille a donné raison quelques années plus tard au ministre de l’intérieur qui refusait d’exécuter la condamnation financière de l’affaire des paillotes. Motif : infraction fantaisiste… Ubuesque.
                            Justice glauque, terriblement glauque….
                             
                             
                             

                            • caton 4 mars 2009 14:28

                              L’extrême tension des débats au procés Colonna est due en apparence au sentiment que la Cour est en mission pour condamner et que la défense en est réduite à de ponctuelles actions de terrorisme verbal pour essayer de "faire dérailler un train lancé à toute vitesse"...
                              Plus profondément, la tension résulte d’un mensonge d’Etat initial désastreux.
                              Les policiers ne croyaient pas du tout à la piste Ferrandi, chef du commando.
                              Extrait du Nouvel Obs du 18/11/1999, concernant le premier enquêteur Dragacci : "Marion a mené l’enquête Erignac, privilégiant jusqu’au bout une fausse « piste agricole » dont le commanditaire aurait été Mathieu Filidori. Son arrestation, à la veille du coup de filet contre le commando qui a avoué avoir abattu le préfet, est pour Demetrius Dragacci « la preuve patente de l’entêtement sur la fausse piste qui interroge gravement : incompétence ou malhonnêteté »Selon Dragacci, l’interpellation des membres du commando est surtout à mettre au crédit des informations apportées par le préfet Bonnet."
                              Le miracle pour les enquêteurs est que les interpellations de mai 1999 ont été fructueuses à leur grande surprise.
                              Le problème est que n’ayant jamais privilégié la bonne piste, ils n’avaient pas recueilli d"éléments probants.Ils n’avaient que les aveux des membres du commando recueillis pendant les interpellations..Cela a suffi en bricolant une soi-disant piste de téléphones portables, qui aurait expliqué leur réussite, ce que toute la presse a gobé...
                              Mais pour Colonna, le montage policier était inopérant, puisqu’il n’avait pas de portable ! Il n’y a contre lui que les aveux de ses complices présumés.
                              Les enquêteurs ont ensuite essayé de dissimuler leurs errances en re-construisant un dossier d’instruction avec des PV antidatés, qui ont, par exemple conduit à l’acquittement en appel des "investigateurs présumés" Castela et Andriuzzi.
                              L’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac, c’est l’histoire de cancres qui se sont totalement trompés dans leurs calculs, mais qui copient la bonne solution sur le voisin.
                              Ensuite, la vérité d’Etat a été installée et les cancres sonrt devenus les idiots utiles pour les ambitions politiques de Sarkozy
                              Ecrit par : caton | 04.03.2009

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