Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : le concept de races Humaines n’existe pas
François Hollande, alors candidat socialiste à la présidentielle annonçait samedi 10 mars 2012 qu'il demanderait au Parlement de supprimer la mention de race dans la Constitution française s'il était élu. « Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Et c'est pourquoi je demanderai au lendemain de la présidentielle au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution où il figure dans son article premier », déclarait-il lors d'un meeting consacré à l'Outre-mer à Paris, où il a été chaudement applaudi à cette annonce. Une promesse de campagne du candidat socialiste à l'époque raillée par son adversaire Nicolas Sarkozy de façon pour le moins surprenante avec des comparaisons aussi simplistes que stupides. Certes, ce n’est pas parce que l’on supprime le mot race dans la constitution que l’on éliminera le racisme, mais le maintenir c’est accepter le principe d’un concept qui n’existe pas …
Bientôt un an que l’élection Présidentielle a eu lieu et le parlement n’a toujours pas avoir été saisi… Il est vrai que le Mariage pour tous qui ne nécessite pas une réforme de la constitution a occupé et occupe encore le terrain… Aux dernières nouvelles, la suppression du mot "race" devrait toutefois être incluse dans la réforme constitutionnelle prévue par François Hollande d'ici cet été. Je rappelle qu’une modification de la Constitution doit faire l’objet d’un référendum ou d’une réunion des deux assemblées (Sénat plus Assemblée nationale) réunies en Congrès et validée par les 3cinquièmes. C’est probablement cette dernière solution qui sera choisie, mais qu’importe l’essentiel étant de supprimer un concept qui n’existe pas, mais a cependant marqué tragiquement l’histoire de l’Humanité.
Une inscription dans la constitution qui ne date que depuis 1946.
Dans son article 1er, la Constitution actuelle de 1958 déclare : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion". Cette distinction dans notre constitution ne date que de la seconde guerre mondiale !! Elle apparaît pour la première fois dans la constitution du 27 octobre 1946 dans le préambule de laquelle, il y est écrit :
’’Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté dʹasservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de lʹhomme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République’’.
A noter que la déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen de 1789 à laquelle se réfèrent les rédacteurs de la constitution du 27 octobre 1946, en son article premier il est écrit : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Ou encore l’article 10 précise : Nul ne doit être inquiété pour ses opinions religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. Comme on peut le constater La référence à la race n’y figure pas.
La Constitution du 22 Frimaire an VIII (13 décembre 1799) en son Article premier précise seulement que la République française est une et indivisible. - Son territoire européen est distribué en départements et arrondissements communaux. Certes, cette constitution qui apparaît comme taillée pour Bonaparte, bien qu’il n’y ait pas de référence à des droits et des libertés, certains droits y sont toutefois affirmés dans les dispositions générales, comme l'inviolabilité du domicile, la sûreté des personnes et le droit de pétition (art.76, art.83, 84-87)… Mais il n’y aucune référence à la notion de race.
Quelles peuvent être les motivations des rédacteurs de la constitution de 1946 pour avoir inscrit le mot ‘’Race ‘’ dans la constitution ?
On peut s’interroger sur les motivations qui ont conduit les rédacteurs des constitutions de 1946 et 1958 à graver le mot race dans le marbre du Droit Français que représente la constitution, alors que ce concept n’existe pas d’un point de vue scientifique, et n’a aucun justificatif anthropologique…
Si l’on considère les premières lignes du préambule de la constitution de 1946, on peut comprendre qu’il ait eu une volonté forte de vouloir dépasser le traumatisme post- Nazisme subit par les populations du aux thèses raciales criminelles qui n’ont cesser de progresser et s’amplifier, notamment, depuis que le comte Arthur DE GOBINEAU édita son Essai sur l’inégalité des races humaines (1853-1855). On rencontre souvent l’expression « grand-père du racisme » en parlant DE GOBINEAU. Le développement de sa thèse qui inspira, entre autre, les dirigeants du régime Hitlérien a favorisé la montée du fascisme européen et a servi de référence afin de justifier des massacres épouvantables et ainsi de déculpabiliser la race « supérieure » blanche.
En 1946 la France a un empire colonial qu’il faut à la fois tenir sous bonne garde, mais aussi auquel l’histoire contraint de reconnaître des droits minimum fondamentaux à ses populations, sans pour autant rejeter le concept de race … Car la catégorisation, puis la hiérarchisation des groupes humains a servi de justification aux colonisateurs européens pour annexer de nouvelles terres (notion de « races inférieures » chère à DE GOBINEAU). L’expérience de leur rencontre avec des cultures autochtones fut rapportée en métropole de manière particulièrement partiale : les terres colonisées étaient présentées comme remplies de sauvages incultes, inférieurs à tout point de vue au colonisateur qui, bon et généreux, se dévouait pour leur apporter les lumières et les bienfaits de la civilisation… Ces histoires nourrirent les théories racistes et justifièrent les discriminations dont étaient victimes les peuples colonisés. Il s’agit là du racisme colonial.
Le même usage en Allemagne nazie puis ensuite en Europe, sous sa domination, visant cette fois les juifs, tziganes, slaves, qu’il s’agissait d’exterminer pour faire de la place à la « race aryenne dite supérieure ». Autrement dit de l’eugénisme.
Aujourd’hui encore, avec l’intervention Militaire au Mali, sous prétexte de lutte contre le terrorisme, afin soit disant d’empêcher la création d'un état fondamentaliste islamiste, préserver ‘’la démocratie ’’, ainsi que le respect des frontières nationales, nous perpétuons de façon subliminale certains ‘’relents’’ de notre passé colonial en faisant croire que sans notre aide ces populations sont incapables de se protéger des dangers qui les menacent. Mais qui peut vraiment croire qu'il s'agit d'une opération "pour la démocratie au Mali" ? Cela fait des décennies qu'elle est bafouée dans ce pays par des régimes corrompus, largement soutenus par la France. Alors, pourquoi cette subite urgence "démocratique" ?... De même, qui croira qu'il s'agit de "sécuriser la région" ? La France en a t-elle d’ailleurs la capacité et les moyens ?... En réalité, il s'agit surtout de sécuriser l'approvisionnement des centrales nucléaires françaises en uranium qui est extrait dans les mines du nord du Niger et de faire main basse sur les ressources du sous sol Malien. Autrement dit du Néo - colonialisme.
La notion de race n'existe pas
Certains chercheurs tentèrent de conférer une valeur scientifique à la notion de race. A l’instar du comte DE GOBINEAU qui dans son Essai sur l’inégalité des races humaines, où il décrit différentes caractéristiques telles que couleur de la peau, couleur et texture des cheveux, forme et taille du crâne, qu’il met en concordance avec les caractères psychiques, intellectuels, moraux, etc. ces théories conduisent à une hiérarchisation de valeur des races ou groupements humains, certains distinguent plusieurs dizaines voire des centaines de « races » mais tous accordent dans leurs descriptions une place particulière à de grands ensembles en nombre limité, le plus souvent basés sur la pigmentation de la peau.
Le caractère de scientificité de la biométrie, pratique purement descriptive des caractères apparents, n’a guère été reconnu que par ceux qui en étaient convaincus. En revanche cette discipline a largement nourri les discours et politiques racistes. La période du nazisme vit ainsi se multiplier des expositions détaillants des caractères physiques, pour « apprendre » à reconnaître les races humaines…
Comme le dit André LANGANEY (dans un ouvrage paru en 1992) :
« Au début des recherches en génétique, les scientifiques, qui avaient en tête des classifications raciales héritées du siècle dernier, pensaient qu’ils allaient retrouver des gènes des Jaunes, des Noirs, des Blancs… Et bien, pas du tout, on ne les a pas trouvés. Dans tous les systèmes génétiques humains connus, les répertoires de gènes sont les mêmes. »
LEVI-STRAUSS affirmait que si les groupes humains se distinguent, et pour autant qu’ils sont à distinguer, c’est uniquement en termes de culture. En effet, c’est uniquement par la culture que les groupes humains ou sociétés se départagent et se différencient ; pas selon la nature que serait la nature biologique. C’est à dire que s’il y a bien lieu de maintenir les distinctions, le phénomène n’est en aucun cas naturel. Il ne relève pas de l’étude de la biologie, mais de l’anthropologie au sens large. Le racisme consiste précisément dans le contraire, soit à faire d’un phénomène culturel, un phénomène prétendument physique, naturel et biologique.
Les différences morphologiques sont souvent expliquées par des adaptations à l’environnement. . Autrement dit, les groupes humains primitifs n’ont pas échappé à la sélection naturelle favorisant, pour un groupe social déterminé, un certain nombre de caractères spécifiques adaptés aux conditions d’environnement propres à une région donnée.
Néanmoins, compte- tenu de la durée nécessaire pour acquérir divers caractères physiques sous la pression de la sélection naturelle, les migrations humaines de l’Histoire et de la Préhistoire qui se sont traduites par des déplacements de population, à raison d’une moyenne estimée à quelques dizaines de Kilomètres par génération ont entraîné un brassage génétique important, affectant les peuples de quasiment toutes les régions du globe.
Selon Albert JACQUARD : « pour parler de race, il faudrait qu’un groupe reste isolé un nombre de générations égal au nombre d’individus qu’il comporte ; ainsi, un groupe de 200 personnes devrait rester isolé 4 000 ans (si l’on compte 20 ans par génération) pour devenir une race. Ce chiffre est à comparer aux 20 000 ans qui ont été nécessaire pour séparer Canis lupus, (le loup) des différentes races de Canis familiaris (chiens). Peu de races de chiens sont interfécondes avec les loups ».
Pour conclure :
Ni la génétique, ni l’anthropologie, ni l’ethnologie, ni l’anthropomorphie (biométrie), ni les découvertes récentes n’avalisent l’idée de l’existence de races humaines. Parler plutôt de groupe de populations correspond à une réalité scientifique, dans la mesure où l’on retrouve des gènes proches qui eux ont une signification et une pertinence médicale. Il paraît évident que la notion de race humaine sous toutes ses formes, a servi de prétexte à un racisme latent et qu’elle est à l’origine des plus gros crimes qu’ait connu l’humanité !!!!
Le concept de race est une idéologie dont les fondements sont arbitraires, discriminants et dont l’objet est de justifier une différence culturelle par une différence physique...
Le mot ‘’race’’ expurgé de la constitution c’est reconnaître l’inexistence de cette notion, avec tout ce que cela comporte, notamment en regard de la xénophobie qu’elle renforce et qui est souvent plus profonde et plus ancienne encore que le racisme. Par ailleurs accepter le principe d’un concept qui n’existe pas dans le cadre de la biologie c’est aussi dissimuler les mécanismes psychologiques, historiques, politiques qui sont à l’œuvre dans le « racisme ». Déconstruire à partir de la biologie un concept tel que celui de race, est nécessaire, mais cela n’aura qu’un effet limité sur ses aspects dévastateurs si grâce à la connaissance et au savoir la culture des individus ne change pas radicalement dans ce domaine. Il y aurait urgence, si l’on considère que l’on va vers un effondrement, rapide, des ressources, et de la production alimentaire et industrielle par tête d’habitants, car du fait de la surpopulation La planète pourrait, peut être, faire vivre 10 Milliards d’individus à l’horizon 2050… Avec le niveau de vie actuel d’un habitant pauvre du Bengladech… Mais 700 millions, avec le niveau de vie actuel d’un Européen… Avec des thèses raciales et xénophobes ont peut imaginer les conséquences…
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