Que l’on soit tous musulmans, et vite !
Quand, au bout de plusieurs décennies, on en est à payer les effets de politiques absurdes, injustes et mortifères, le torchon brûle !
La compétitivité ! Quel vilain mot qui cache une vilaine histoire.
« Le marasme économique qui a mis le feu aux poudres en Bretagne n'est pas la conséquence malheureuse d'une situation géographique excentrée. C'est le fruit des politiques menées par l'Union Européenne et le gouvernement de François Hollande. » écrit François Delapierre.
Il est passé le temps où la France était la reine de l'Agriculture en Europe ; grâce à M. Bolkenstein, les Allemands eurent vite fait de la rattraper puis de la dépasser : l'abattage en Allemagne, grâce à ses employés de l'Europe de l'est, payés quatre euros de l'heure à tout casser, a concurrencé les abattoirs français ; en France, ce sont aussi beaucoup d'européens de l'est qui y travaillent, dans ces abattoirs, mais ils sont payés au SMIC ; avec les heures supplémentaires, ces gars se font de bonnes payes ; oui, hélas, pendant trois ou quatre ans tout au plus car après ce temps, ils partent à la casse ! Au sens propre : ils sont cassés !
Les Allemands n'ont pas de SMIC : on comprend ce qui nous attend !
Ainsi, nos cochons font-ils un voyage, entassés dans des camions à étage, et vont se faire abattre là-bas, avant de nous revenir, se faire « transformer » chez nous.
Puisqu'il n'est plus question pour personne d'entendre un mot plus haut que l'autre, en l'occurrence une loi drastique qui interdirait ces zones de non droit pour les porcs, une protection aux frontières, mais plus certainement juste le droit de torturer en paix nos amies les bêtes et d'exténuer nos amis les hommes chez nous, l'idée, pour résoudre tous ces problèmes à la fois, est de faire payer les transports !
Ces transports à bon marché sont la cause de la rivalité entre pays amis, de l'exploitation éhontée des travailleurs d'un côté, et du chômage endémique de l'autre.
N'oublions pas au passage, les millions et les millions d'euros gentiment offerts aux propriétaires de ces porcheries qui ne sont pas, on s'en doute, de gentils agriculteurs, mais des centrales d'achats, des magnats de la grande distribution, des industriels qui s'engraissent de la vie des autres ! Pour les volailles, c'est la même chose, on se souvient de Doux qui trouve qu'il fait meilleur sous le ciel brésilien, qui a viré ses employées mais qui ne rembourse pas les indécents millions qu'il a reçu pendants des lustres.
Le mauvais poulet, le mauvais porc que vous mangez, j'en paye une partie ! C'est un comble !
D'un point de vue béotien, on peut trouver étrange de commencer par payer des millions pour installer des portiques-espions, pour peut-être, un jour, récupérer quelques bénéfices, une fois payés les frais de gestion et d'entretien desdits portiques !
Les politiques ont tellement l'habitude de manipuler des sommes astronomiques, qui ne leur appartiennent pas, que le nombre de zéros ne les affole pas, eux.
La question qu'on peut se poser est de savoir si le gouvernement croit réellement réorienter le marché en augmentant les coûts de production, et rendre les comportements plus écologiques. J'ose espérer qu'ils sont retors, dédaigneux, indifférents, et non stupides ! Quoique non, je n'espère rien du tout, je constate. Le capitalisme verdoyant, comme le printemps qatari, croit-il, pour de bon, que ces mesurettes très impopulaires, changeront le cours des choses ?
« La désastreuse spécialisation économique de la Bretagne a été le fruit d'une politique publique menée sous l'égide de l'État gaulliste. La puissance publique a encouragé l'implantation simultanée de grands élevages et d'abattoirs donnant un débouché à l'ancienne main d'oeuvre agricole. Elle a géré les conséquences sociales de ce modèle. L'émigration massive, notamment vers l' Île- de- France, a été logée par des programmes publics... »
Oui, délabrer une région, la polluer, exploiter sa population avant de la jeter à la rue, tout cela coûte très cher aux contribuables et aussi stupide et peu rentable que soit cette éco-taxe, c'est contre elle que ce peuple se met en colère !
On aura tout vu. Et au premier regard, cette colère, qui vient d'ailleurs, est sympathique aux français qui ne cherchent pas à voir plus loin ! Ces mêmes français qui paieront bien sûr les pots cassés !
Alors, quand un dirigeant politique crie son effroi et dans l'urgence, comme toujours puisqu'on nous laisse juste le droit d'une réaction à chaud , dit en une phrase ce qu'il faut dire, et ne prend pas , non, le temps d'en faire un livre avec ce qu'il faut d'onguent pour que ça glisse et reste lettre morte, tout le monde lui tombe dessus abraracourcix !
Attention à ne pas devenir comme ces vieilles anglaises dont le juron le plus osé est « Oh, my God ! » !!
Il n'y a que les vérités qui blessent, et si cette vexation, être traités d'esclaves, est compréhensible, elle n'en est pas moins la triste réalité. Car enfin, les patrons, petits ou grands, se voient bien servis et gratuitement, par toutes ces colères. Ce ne sont pas eux qui iront en taule ni qui paieront les amandes pour « dégradation du bien d'autrui » ! Et ils pourront continuer à mettre au chômage leurs employés, réexpédier chez eux les étrangers sans travail, qui iront, oui sûrement, tenter leur chance à trois euros de l'heure en Allemagne et transporter leurs porcs pour pas cher, ces porcs qui vous empoisonneront. Elle est pas belle la vie ?
Alors, quand vous mangerez votre tartine de rillettes ou votre tranche de jambon rose Fleuron Mouché, pensez à tout ça ! Le moindre acte de notre quotidien est lourd de responsabilité.
La Bretagne se meurt et les agonisants, dans un dernier sursaut, s'enfoncent encore davantage.
Mais l'Histoire n'est pas finie et on peut espérer que le bon sens, une fois l'abcès percé, reprendra le dessus.
Quand on pense que pour notre santé à tous, il ne nous faudrait pas boire de lait ni manger de viande, on voit qu'on en est loin ; si ces débordements sont avant-coureurs d'autres, plus violents encore, partout sur le territoire, on ne va pas être obligé de rire car le résultat des courses sera la victoire des profiteurs et la fatigue des exploités !
Toutes les interprétations se sont exprimées ; j'ai lu que cette vérité servait le PS ! Ou bien que Mélenchon, quand même il exagère, quelle maladresse ! Que ces oreilles chastes nous donnent leurs solutions.
La bonne nouvelle est que tout dégât accroît le PIB, or comme il n'y a que ça qui compte !!!
La mauvaise c'est que la Gauche est conspuée en Bretagne ! Il y a ça et là des désirs exprimés de repli sur soi ; c'est un tort de penser que ce serait la réponse positive à la mondialisation et son avatar l'Empire d'Europe car le repli sur soi n'est qu'un réflexe, un acculement ; il n'est qu'à voir ce qu'il est advenu de la Yougoslavie qui se déchirait à l'instant même où cette Europe s'imposait, tous ces morts, toutes ces guerres, tout ce sang pour aujourd'hui, chacun chez soi, désirer ardemment l'appartenance à l'Empire ! Bien sûr, on sait ce qu'il en est du désir des peuples et de l'écho qu'en font leurs dirigeants. Tout de même, s'il paraît plus simple à première vue de se retirer, trois minutes de réflexion aboutissent à l'évidence d'une mieux fondée coopération, certes plus longue et délicate à mettre en œuvre. Quand on se sent dénié, méprisé, éjecté, c'est réflexe de répondre à cette acculée par la seule identité qui nous reste : « je suis Breton », « je suis Croate », « Comtois rends-toi ; nenni ma foi ! ». C'est beau, c'est con. Et dieu sait que j'aime les différences et que chaque culture soit préservée, dieu sait que je comprends cette réaction, mais cela n'a rien à voir avec les problèmes à régler, l'instinct ne peut guère résoudre les problèmes sociaux et environnementaux !
Que l'on retourne chacun dans son village, voire son canton et qu'on y vive en autarcie et en paix, ne serait pas pour me déplaire mais il me semble bien que cela ne soit pas envisageable !! Après le chaos, qui sait ?
Mais après tout, ils font ce qu'ils veulent chez eux, pollution, exploitation, chômage, bonnes odeurs, trafic routier incessant, cela les regarde.
Mais le fait est que si nous étions tous musulmans ou juifs, nous n'en serions pas là ! Les cochons seraient des animaux de compagnie, heureux comme des papes et nous feraient profiter de leur intelligence, leur sensibilité et de leur grand attachement.
Après avoir payé de notre santé et de nos impôts, les effets de ces politiques désastreuses, nous paierons, il le faudra bien, les interventions publiques « pour relocaliser les productions et en finir avec un modèle d'agriculture industrielle qui détruit les terres et fragilise l'économie régionale ».
Nous en sommes loin.
65 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON