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Accueil du site > Tribune Libre > Vingt ans après la mort de Thomas Sankara : « on peut tuer un homme mais (...)

Vingt ans après la mort de Thomas Sankara : « on peut tuer un homme mais pas ses idées »

« On peut tuer un homme mais pas ses idées », avait l’habitude de dire Thomas Sankara, le « président du Faso », comme l’appellent encore les Burkinabés.

Sankara a été tué il y a vingt-cinq ans, le 15 octobre 1987, mais ses idées, ses valeurs, ses enseignements sont plus vivants que jamais. Le jour de ce sinistre anniversaire, nous devons nous rappeler qui était Thomas Sankara, le Che Guevara de l'Afrique. Son histoire révolutionnaire commence en Haute-Volta le 4 août 1983 lorsque, capitaine de l’armée voltaïque, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d'État sans effusion de sang. Le pays, ancienne colonie française, abandonne bientôt son nom colonial et devient officiellement le Burkina Faso, qui signifie « terre des hommes intègres  ».

Et c’est cette intégrité qui poussa Sankara à changer les choses. « Nous ne pouvons pas faire partie d’une riche classe dirigeante alors que nous sommes dans un pays pauvre », disait-il. Les actes valant souvent mieux que les paroles, il fit très rapidement remplacer les très confortables voitures bleues des hauts fonctionnaires du gouvernement par des voitures plus « utilitaires ». « Il est inacceptable qu'il y ait des hommes propriétaires d'une quinzaine de villas à cinq kilomètres de Ouagadougou quand les gens n'ont même pas assez d'argent pour acheter de la nivaquine », disait le Président du Faso qui continuait de vivre dans un foyer modeste. Á lire sa déclaration de revenus de 1987, on estime qu’il possédait à l’époque une vieille Renault 5, des livres, une moto, quatre vélos, deux guitares, des meubles et un appartement d'une chambre avec un prêt hypothécaire. Afin de relancer l'économie du pays dont la terre n’a jamais été fertile, il décida de compter sur ses propres forces, de « vivre à l’africaine ».

« Il n'y aura pas de salut pour notre peuple si nous ne tournons pas résolument le dos aux modèles que des charlatans ont essayé de nous vendre à tous crins pendant des années ».

« Nous consommons Burkina Faso », pouvait-on lire sur les murs de Ouagadougou, tandis que, pour encourager l’industrie textile locale, les ministres étaient obligés de revêtir le faso dan fani, le vêtement traditionnel de coton, tout comme Gandhi l'a fait en Inde avec le khādī. Sankara a utilisé les ressources de l'État pour lutter contre l'analphabétisme, les maladies telles que la fièvre jaune, le choléra ou la rougeole, et fournir au moins dix litres d'eau et deux repas par jour à chaque Burkinabé, tout en faisant en sorte que l'eau ne tombe dans l’escarcelle des multinationales étasuniennes et françaises.

En très peu de temps, le président du Burkina a acquis le rang de célébrité en Afrique, ce qui soulève l'inquiétude des grandes puissances et des multinationales. Et ses grands combats - le problème de la dette en Afrique, la lutte contre la corruption, l’émancipation de la femme, les problèmes des zones rurales, l'éducation - ont été très vite considérés comme des exemples à suivre. Mais sa renommée et sa détermination ont fini par lui coûter cher. C'est à l'occasion de l'assemblée de l’Organisation de l'unité africaine réunie le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba, en Éthiopie, que Sankara signa son arrêt de mort en annonçant son intention de ne pas payer la dette : « Nous sommes étrangers à la création de cette dette et nous n’avons donc pas à payer pour cela. (...) La dette sous sa forme actuelle est une reconquête coloniale organisée avec soin. (...) Si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas, soyons-en sûrs ; par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir, soyons-en sûrs également ».

En outre, dans son discours à Addis-Abeba, Sankara a déclaré, en présence de dirigeants africains : « Nous devons dans la lancée de la résolution de la question de la dette trouver une solution au problème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais monsieur le Président, je voudrais que nous désarmions. Parce que je ne possède qu’une unique arme, alors que d'autres ont camouflé les leurs. Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire la paix chez nous. Nous pouvons également utiliser ces immenses potentialités pour développer l'Afrique parce que notre sol et notre sous-sol sont riches ».

Quelques mois après ce discours, le président Sankara a été assassiné avec ses camarades lors du coup d’État orchestré par son meilleur ami Blaise Compaoré, avec le soutien de la France, des États-Unis et de la Côte d 'Ivoire. Sur le certificat de décès du président assassiné, la mention « mort naturelle » apparaissait encore en 2008, date à partir de laquelle l'ONU a contraint les autorités du Burkina Faso à supprimer le mot « naturel ». Son corps a été jeté dans une fosse commune à Ouagadougou, situé à un jet de pierre d’une décharge à ciel ouvert. Vingt-cinq années plus tard, la justice n'a toujours pas été rendue et la plupart des protagonistes de sa mort, parmi lesquels figure en bonne place l’actuel président Blaise Compaoré, sont encore au pouvoir. Mais le mythe de Sankara est plus vivant que jamais ...

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-vingt-ans-apres-la-mort-de-thomas-sankara-on-peut-tuer-un-homme-mais-pas-ses-idees-111415725.html


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38 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 19 octobre 2012 08:48

    en regle general, on ne peut laisser se développer des régimes plus justes dans des pays dits pauvres, car si ces pays peuvent améliorer le sort de leur population ; comment des pays dits riches ne le pourraient-il pas ?
    L’Afrique en a eut la preuve avec
    Thomas Sankara mais aussi entre autre avec, Sylvanus Olympio ou Patrice Lumumba...

    Voir :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/06/07/punir-les-mauvais-eleves/


    • lionel 19 octobre 2012 09:10

      Merci résistance, 

      Merci captain Martin,

      Pour cet hommage à un des plus grand homme du XXe siècle. Marxiste, Croyant, Patriote, Africaniste, Thomas ne correspondait pas au dogmatisme de nombreux Marxistes internationalistes qui ne l’ont pas soutenus et qui n’ont pas fait de son assassinat un scandale, particulièrement ici, en France. 

      En tant que patriote, je ne peux que louer ce véritable humaniste, Cet authentique homme de gauche éprit de justice, de sincérité, lié avant tout, à son pays (celui des Hommes Intègres en devenir) jusqu’à la mort, au nom d’un absolu, d’un Divin émancipateur de la conscience. Ayant beaucoup séjourné au Burkina Faso, je peux témoigner qu’au milieu des ruine de la révolution, alors que le Pays est la base arrière de toute les saloperies de la Françafric (hommage à FX Vershave), que son armée sert de vivier de mercenaires pour toutes les guerre de la sous région, Thomas reste pour beaucoup de Burkinabé, un phare d’humanité et une raison de ne pas s’effondrer en dépression.

      La Patrie ou la Mort, nous vaincrons.

      Immense Respect 

      • devphil30 devphil30 19 octobre 2012 09:26

        Merci pour cet article , je vais me renseigner sur cet homme et cette partie de l’histoire que je ne connaissais pas 


        Philippe 

        • Pale Rider Pale Rider 19 octobre 2012 09:46

          Merci pour cet hommage. Je crois que Sankara se serait bien entendu avec Mandela. Peut-être ont-ils correspondu. Je ne sais pas ce qu’il serait devenu s’il avait vécu ; en tous cas, on peut lui rendre hommage pour s’être appliqué à lui-même la frugalité dont nous aurions tant besoin, et que les potentats africains feraient bien de s’appliquer aussi au lieu de s’acheter avec de l’argent volé des appartement sur l’avenue Foch.


          • maQiavel machiavel1983 19 octobre 2012 17:44

            Non il ne faut pas comparer Sankara l’ homme intègre à Mandela qui a trahit ses idéaux de jeunesse et ses camarades pour sortir de prison et devenir président en ne remettant jamais en question l’ ordre social .Sankara était d’ une autre trempe .



          • Christian Labrune Christian Labrune 19 octobre 2012 10:03

            « nous devons nous rappeler qui était Thomas Sankara, le Che Guevara de l’Afrique. »

            à l’auteur

            Ai-je bien lu ? Sankara comparé au « petit boucher de la Cabaña » ? On manie donc l’insulte aussi bien que l’éloge, dans cet article. A moins qu’on ne sache pas qui était Guevara.

            Je lis aussi :

            « il [Sankara] prend le pouvoir à la faveur d’un coup d’État sans effusion de sang ».

             Ce brave homme, de fait, ne paraît pas avoir eu des penchants vraiment sanguinaires, comme l’autre qui prenait plaisir à Cuba, s’il faut en croire les historiens, à trucider au révolver les opposants à la nouvelle « démocratie » - avant d’allumer un bon cigare ! Peut-être que Sankara n’a pas eu le temps de devenir sanguinaire, comme l’autre, mais on ne peut tout de même pas accuser un homme des meurtres qu’il aurait peut-être commis si on l’avait laissé vivre plus longtemps ! A contrario, on ne peut pas non plus l’excuser, par cette curieuse comparaison, des assassinats qu’il aurait pu commettre par la suite. 

            Il est vrai que sur AgoraVox, parmi les révolutionnaires en pantoufles qu’excitent les Robespierre et toutes les figures de despotes expéditifs du passé et du présent, il semble qu’il n’y ait plus qu’un seul mot d’ordre : « Faut qu’ça saigne », et qui en rappelle un autre : « Viva la muerte ! » 


            • Christian Labrune Christian Labrune 19 octobre 2012 11:01

              « mais on ne peut tout de même pas accuser un homme des meurtres qu’il aurait peut-être commis si on l’avait laissé vivre plus longtemps ! A contrario, on ne peut pas non plus l’excuser, par cette curieuse comparaison, des assassinats qu’il aurait pu commettre par la suite. »

              Voilà ce que j’ai écrit.

              @tonimarus

              Vous devriez apprendre à lire. Ce que je dis, c’est que l’un était un assassin et pas l’autre. C’est ce que retiendra l’histoire. On ne compare que ce qui est comparable. Et la comparaison ici est absurde puisqu’elle ne peut se justifier qu’en supposant que le révolutionnaire africain Sankara était lui aussi un assassin, ou bien aurait pu le devenir. Hypothèse absurde, désobligeante et indécente.

              En revanche, la comparaison entre un Guevara et un Pinochet ou un Staline (il se considérait lui-même comme un Staline II) serait, elle, tout à fait légitime : ce sont les mêmes méthodes expéditives et criminelles. Mais vous êtes inculte et vous mélangez tout. Vous êtes tout juste capable de faire des jeux de mots imbéciles sur mon patronyme, comme un gamin sous les préaux de l’école primaire. Vous devriez y retourner, cela vous permettrait d’apprendre à lire. Je ne demanderai pas la suppression de votre réponse, qui serait pourtant de plein droit au vu de la charte du forum : cela donne une idée fort exacte de votre niveau intellectuel et me dispense de continuer une discussion parfaitement inutile.


            • latitude zéro 19 octobre 2012 15:29

              Christian Labrune
              Un rien provocateur votre speudo !

              Vous devriez croiser vos sources et lire de vrais historiens qui ont fait la biographie du Che , au lieu d’asséner vos mensonges tirés directement des sites de l’extrême droite Cubaine de Miami.
              Des sites qui ne savent plus quoi inventer pour chier sur Cuba et casser l’image du Che.

              En voilà 2 parmi les plus documentés et les plus impartiales .
              Le Che par Paco Ignacio Taibo II
              Des milliers de documents d’archives et d’interviews .

              Che de Pierre Falkon
              5 ans d’études à travers l’Amérique Latine et Cuba

              N’hésitez pas à revenir en discuter dés que vous les aurez lus.
              Moi j’ai fait la même démarche dans l’autre sens ( il y a bien longtemps) pour en extirper la vérité .
              Bonnes lectures !

              A moins que la vérité ne vous importe nullement et que votre intervention n’était qu’une nouvelle tentative de désinformer.


            • latitude zéro 19 octobre 2012 15:32

              « les plus impartiales . »

              Lire plutôt les plus impartiaux tant qu’à faire !!!


            • Christian Labrune Christian Labrune 19 octobre 2012 17:08

              « Christian Labrune
              Un rien provocateur votre speudo ! »

              @latitude zero

              Pauvre type, qui se cache courageusement sous un pseudonyme, et ne peut même pas imaginer qu’on puisse ici s’exprimer sous sa véritable identité. Qui pense probablement que si on s’appelle Dupont, c’est parce qu’on habite près d’une rivière.

              Il n’y a pas que la latitude qui soit à zéro, apparemment.

              Cela dit, vous pouvez enfiler votre tee shirt préféré si ça vous amuse, et exhiber jusque dans la rue votre préférence pour les systèmes totalitaires. On est encore en démocratie et c’est permis. Profitez-en : le ridicule n’a encore jamais tué personne. 


            • fraternité fraternité 19 octobre 2012 12:02

              Rappelons tout de meme aussi la face moins belle de Sankara, pour ne pas tomber dans l ideolatrie romantico-revolutionnaire.
              Sankara etait contre l’anarcho-syndicalisme, il faisait repeter à ses troupes et militants « A bas l anarcho-syndicalisme ! ». 

              Sankara avait un probleme avec l’autonomie politique des corps sociaux constitués, qui sont tout de meme une liberte fondamentale : la liberte de reunion et d association. 

              Peut encore parler de liberté du peuple dans son contexte ideologique ? 



              • lionel 19 octobre 2012 14:12

                Excellente critique Fraternité,


                Mais connaissez vous l’Afrique (ne pensez pas que je vous diminue par cette question SVP, ma réponse n’est pas polémique ni idolatre) ? 

                - PAUVRETE : Les soit disant indépendances des pays Africains, c’est exactement comme si l’on invite une personne à venir se joindre à un jeu de Monopoly, une demi heure après que les autres joueurs ont commencés et que l’on nous donne encore moins de « banque » que les autres. 
                - TRADITIONS : La majorité des Burkinabé étaient des illetrés qui vivaient avec leur vision traditionnelle du monde, dans leur espace naturel. Mon ami, El Hadj Poko Mokhtar Zalé, qui se définit comme un « Musulman Libéré » et qui a conçu les programmes d’alphabétisation pour adultes dans ce pays est autodidacte et fils d’un ... Chasseur de Lions ! 
                Combien y avait-il de personnes en Haute Volta qui comprenaient ce qu’était un Etat nation ? Combien de bachelier ? Combien qui comprenaient les problématique globales de cette planète ? Très très peu par rapport à la population. De plus, le pouvoir politique « républicain » était obligé de composer avec les autorités traditionnelles. Je pense que le Roi des Mossis était aussi puissant (plus ?) que le Président. Dans ces conditions d’analphabétisme, comment l’anarcho-syndicalisme aurait pu être interprété ? Cette vision politique nécessite des individus éduqués. 

                Les puissances occidentales auraient broyées aisément un tel programme et les autorités traditionnelles leur auraient déclarées la guerre !

                Pour faire évoluer le pays, pour se protéger de la subvertions des psychopathes capitalistes (tous les capitalistes ne le sont pas), il fallait de l’organisation, de l’ordre, des chefs forts, éloquents, plein d’humour. C’est ainsi que sont les Africains, nous ne pouvons pas leur projeter nos manières anti-autoritaires, ce n’est pas leur histoire. La Révolution en revanche, aurait pu conduire ultérieurement à plus de responsabilisation des Burkinabé, par l’éducation.



              • Furax Furax 19 octobre 2012 14:31

                @lionel,
                Vous dressez un tableau bien sombre de la Haute-Volta, pays d’incultes soumis au pouvoir tribal.
                Faux.
                A l’époque du Président Lamizana, tous les paris politiques et toutes les tendances syndicales éraient autorisées. Même le Parti Communiste Internationaliste qui était interdit en ...France. La vie politique était très intense mais très tolérante.
                Je vous rappelle, pour rire un peu, que Yaméogo fut réélu avec 97% des suffrages. Quelques semaines après, les rues de Ouaga étaient envahies d’une foule en colère portant les pancartes : "NOUS SOMMES LES 3% !!!.
                Par ailleurs, la popularité de Sankara est bien plus grande à l’extérieur qu’au Burkina. Les gens du pays ont peu apprécié la politique d’intolérance (contrairement au passé !) et de délation.


              • lionel 19 octobre 2012 15:01

                @Furax, Salut à vous,


                Vous dressez un tableau bien sombre de la Haute-Volta, pays d’incultes soumis au pouvoir tribal.

                La très grande majorité des habitants de Haute Volta étaient illetrés, certainement pas inculte ! Ils avaient une grande culture, riche de toutes les ethnies qui composaient cette jeune nation. Le pouvoir tribal était certainement plus important pour la majorité des Voltaïques que le pouvoir central de la nation dont la majorité avait bien du mal à comprendre la nature, comme celle du territoire qui l’a définissait. Combien de gens de Pô étaient aller à Ouahigouya ? Combien de gens des ethnies de cette région connaissaient les ethnies de Gorom Gorom ? Croyez vous que les chefferies tribales non représentées au Parlement restaient en retrait et acceptaient leur perte de souveraineté ? La vie culturelle occidentalisée, mondialisée, consciente du capitalisme transnationale et des revendication parallèles des internationalistes Marxistes n’était comprise que par les gens lettrés, émancipés des chefferies, du pouvoir familiale, surtout à Ouaga, peut être à Bobo, et encore, pas sur...

                A l’époque du Président Lamizana, tous les paris politiques et toutes les tendances syndicales éraient autorisées. Même le Parti Communiste Internationaliste qui était interdit en ...France. La vie politique était très intense mais très tolérante.

                Cela est vrais, d’ailleurs Lamizana n’était pas un monstre. Mais comme je l’ai écris, cela ne concernait qu’une petite minorité des Voltaîques. Le papa de Zalé ne pouvait même pas comprendre les revendications du parti que vous citez, ce n’était pas du tout son monde !, sa réalité ! Il n’avait jamais vu de capitalistes ! Il avait vu les Blancs, quelques pièces rares de Fcfa. Questionnez les vieux...

                Je vous rappelle, pour rire un peu, que Yaméogo fut réélu avec 97% des suffrages. Quelques semaines après, les rues de Ouaga étaient envahies d’une foule en colère portant les pancartes : « NOUS SOMMES LES 3% !!!.

                Merci de me faire rire en m’apprenant cette anecdote amusante, au moins, notre échange contiendra un peu de cette culture Sahélienne...

                Par ailleurs, la popularité de Sankara est bien plus grande à l’extérieur qu’au Burkina. Les gens du pays ont peu apprécié la politique d’intolérance (contrairement au passé !) et de délation.
                je me porte en faux sur cette affirmation ! Je n’ai jamais rencontré un Burkinabé qui ne respecte pas Sankara, même les plus critiques. Et les Burkinabés qui l’aiment sont une majorité de ceux que j’ai rencontré. Souvent les gens disent : »C’est maintenant que l’on comprend«  

                Mais bon, on va pas »se faire la gueule" puisque la seul façon de rendre cela objectif serait d’avoir des chiffres... qui n’existent pas. 

              • Furax Furax 19 octobre 2012 16:09

                Je crois avoir bien connu votre Mokhtar Zalé (qui n’était pas Hadj à l’époque). Parlez lui d’ « Enseignement Promotion ». C’était mon taf à l’époque.
                Et, je le confirme, j’ai rencontré des Voltaïques très critiques à l’égard de Sankara, je le maintiens. Des ENSEIGNANTS pas des milliardaires. Mais ils avaient connu toute la période antérieure, vous en aurez de moins en moins. Les jeunes réciteront la leçon qu’on leur insufflera.


              • Furax Furax 19 octobre 2012 16:13

                Je vous rappelle aussi que le Fespaco, le premier Festival Africain du cinéma, date de l’époque de Lamizana. Et que ce n’était pas un festival pour bobos (qui ne sont pas les habitants de Bobo-Dioulasso smiley. Les cinés étaient pleins d’enfants des rues dont la seule raison d’être était la séance de cinéma dusoir !


              • lionel 19 octobre 2012 16:27

                Vous connaissez Zalé ? Il a très bien vieillit, fait des savons à l’aloes pour se faire de l’argent de poche. Il est comme un jeune homme, autonome et plein de jovialité. Critique de l’époque de Sankara, plus que de l’individu et il n’en parle que très peu.

                maintenant, que des intellectuels soient critique, c’est leur boulot. Si vous avez lus mes interventions passées, j’ai parlé des erreurs de la « révolution » qui sont des sujets de réflexion politiques intéressants pour les citoyens critiques que nous sommes.

                Quand à votre dernière remarque, si les professeurs sont si nombreux à avoir une aversion pour Sankara, pourquoi la jeunesse n’aurait elle pas été influencée par leurs point de vue ? Ils sont ceux qui leur ont transmis du savoir ? Et la jeunesse est en grande partie « Sankariste », surtout en constatant l’absolue corruption de la nation depuis la mort de Thomas.

                Bonne fin de journée

              • Furax Furax 19 octobre 2012 19:39

                @Lionel,
                Je ne parle pas au nom des enseignants voltaïques en général mais de ceux que j’ai rencontré il y a bien longtemps maintenant. Ils sont morts (j’espère pas !) ou retraités (ça c’est certain). Donc, n’ont plus aucune influence sur la jeunesse.
                Maintenant, je n’étais plus à Ouaga à l’époque de Sankara, je n’ai pas la prétention de détenir la vérité. Simplement souligner l’ancienneté de la tradition « démocratique » dans de pays paisible et le fait que l’opinion n’était pas unanime.
                J’ai connu Guy Delbrel par la suite, c’était, lui, un chaud partisan de Sankara !!!
                Bonne soirée
                 smiley


              • spartacus spartacus 19 octobre 2012 14:06

                - Sankara a été assassiné par ordre de Kadhafi, 

                Tous les livres d’histoire et les historiens comme sa famille en conviennent.

                Les partis bobo cocos trouvant injuste de ne pas accuser l’occident nous inondent d’une ré-écriture de l’histoire qui mêlerait un soit disant complot américano-Français.

                • lionel 19 octobre 2012 14:19

                  Vous mentez d’une façon tellement éhontée. Produisez vos sources.


                   je n’entrerais pas dans un débat avec vous, votre accusation est trop énôrme. Ceux qui ont commandités l’assassina de Thomas, sont nombreux. CIA, Françafric... 

                  Nous sommes nombreux à être informés, nous connaissons la validité de nos sources, la régions, son histoire, ses habitants.


                • latitude zéro 19 octobre 2012 14:56

                  spartacus est coutumier du fait sur Avox

                  Il placarde ses mensonges énormes selon « la méthode Goebles »

                  « Plus le mensonge est gros, plus il passe. Plus souvent il est répété, plus le peuple le croit ... »


                • spartacus spartacus 19 octobre 2012 15:17
                  La grande différence c’est que c’est écrit dans tous les livres des historiens officiels.

                  Même wikipédia le confirme :


                  Sur Internet, la vérité sur la mort de Sankara est totalement noyé de site de propagande coco. 



                • spartacus spartacus 19 octobre 2012 15:25

                  Pour ceux qui douteraient je vous donne la phase :


                  . Kadhafi est impliqué C’est notamment la famille Sankara, réfugiée en France, qui soutient ces hypothèses. Cette hypothèse est aussi soutenue par la plupart des historiens africain.

                  Allez interroger la famille, ce sera mieux que de chercher dans la cocosphère des vérités qui se complaisent dans la littérature haineuse anti américaine primaire.

                • latitude zéro 19 octobre 2012 15:45

                  Faut tout dire quand on donne un lien, a moins que tu espérais que personne ne vérifie !

                  "Par ailleurs, le gouvernement français de l’époque (cohabitation entre Jacques Chirac qui gouverne et François Mitterrand qui préside) est soupçonné d’avoir joué un rôle dans cet assassinat, ainsi que plusieurs autres gouvernements africains gouvernés par des amis de la France7,4. Kadhafi pourrait être impliqué et avoir utilisé ce meurtre pour redevenir un ami de la France."

                  L’implication directe de la France et des Etats-Unis dans l’assassinat de Sankara ne fait aucun doute, aucun historien sérieux ne soutiendra le contraire .

                  Try again !!!
                  Tu peux y aller comme tu veux d’ailleurs car je n’ai plus le temps de commenter . J’ai du boulot !


                • Robert GIL ROBERT GIL 19 octobre 2012 17:44

                  Spartacus est un gladiateur au service du capitalisme, il est l’esclave de ses maitres. Il veut tellement leur ressembler, qu’il est dans un delire complet il se prends carrement pour un chef d’entreprise...je suis sur qu’il n’a meme pas un camion pizza !


                • Mwana Mikombo 20 octobre 2012 02:47

                  @spartacus - C’est vous qui invoquez la famille de Sankara. Cà suppose que vous l’avez interrogée. C’est à vous d’apporter à ceux qui doutent les preuves de ce que vous avancez. Chaque lecteur ne va pas se mettre à rechercher la famille de Sankara. Ce n’est pas recommandable. Pour le respect de la vie privée, ça ne fait pas sérieux. C’est votre façon de cracher sur la famille de Sankara.

                  Vous parlez de Khadafi. Vous n’avez pas honte de vos insinuations perverses. On a envie de vous demander qui vous paye pour tenir de tels propos insensés sur Sankara et Kadhafi ? L’assassinat de Sankara a été exécuté sur ordre de la France par Blaise Compaoré, depuis lors chef de l’Etat Burkinabé. Celle-ci, la France, avec ses bases militaires disséminées dans toutes ses néocolonies en Afrique Noire, n’a pas besoin de passer par des pays ou agents étrangers pour dégager de quelque manière que ce soit ses rois nègres de la françafrique comme on a toujours vu. Le dernier exemple en date, c’est la Côte d’Ivoire l’année dernière. Déjà, Hollande est en train de préparer une nouvelle intervention militaire au Mali. La France est la seule puissance coloniale qui possède des bases militaires permanentes en Afrique et intervient militairement sur le continent noir depuis les pseudos indépendances. En cinquante ans d’ « indépendance » des pays africains, la France a opéré plus de 20 interventions militaires en Afrique Noire soit pour déposer tel ou tel de ses rois nègres locaux, soit pour les secourir contre leurs populations.


                • Renaud Delaporte Renaud Delaporte 20 octobre 2012 14:07

                  Aucun Etat ne commet aujourd’hui un crime sans avoir élaboré, dans le processus même de son exécution, l’accusation qui permet d’en attribuer la responsabilité à ses adversaires.

                  Tout le monde le sait, mais il est bien plus confortable de réagir en feignant de l’ignorer. Cela en devient grotesque.

                  Kadhafi n’avait aucun intérêt à liquider un adversaire de l’occident, mais a servi à plusieurs reprises d’homme de main pour obtenir quelques faveurs...
                  Maintenant qu’il est remplacé par le label Al Qaïda, beaucoup plus souple d’utilisation, on n’a plus eu besoin de lui. Son fantôme, lui, reste très utile.


                • lionel 22 octobre 2012 08:33

                  Monsieur Delaporte, 


                  Excellent commentaire. 

                • baska 19 octobre 2012 15:08

                  C’est par le biais de l’association Survie que j’ai découvert ce valeureux fils de l’Afrique, un héros lâchement assassiné par l’oligarchie prédatrice qui a mis en coupes réglées le continent africain. Voici un passage de la préface de David Gakunzi extraite du recueil de discours de Thomas Sankara dressant fidèlement son portait :« Il n’était pas du côté des puissances financières. il avait choisi de faire corps avec son peuple. il voulait le mettre debout, lui redonner sa dignité. Il est mort, assassiné, le 15 octobre 1987. Sa terre d’origine : le Burkina Faso, l’ex Haute-volta. Son nom : Thomas Sankara. Peu d’hommes politiques auront suscité, avant Sankara, autant d’espoir, d’enthousiasme et de fierté dans la jeunesse africaine ». 


                  • alcalvel alcalvel 19 octobre 2012 19:32

                    Une chose est certaine, Thomas Sankara et le premier chef d’état africain à mettre en pratique l’agro-écologie sur un territoire sub-saharien dévasté par les changements climatiques, la déforestations, l’érosion des sols et la pression des firmes occidentales pour imposer un modèle inique. Pierre Rabbhi a développé son système de nombreuses années au Burkina en bonne intelligence avec Sankara pour de très bon resultats.
                    C’est l’avenir
                    merci pour ce texte capitain


                    • Le péripate Le péripate 19 octobre 2012 19:52

                      Les manipulateurs de foule adorent les martyrs.


                      • tf1Goupie 20 octobre 2012 11:21

                        Reconstruire l’histoire à partir d’un martyr, c’est un peu le principe de la bible.

                        Des hommes « admirables » on en rencontre rarement dans la vie, mais beaucoup plus dans la mort.

                        Certains religieux appuieront sur le « moins » un peu comme on trempe sa main dans le bénitier



                        • Sat is Fay 20 octobre 2012 02:53

                          C’est pas l’intégrité qui étouffe nos représentants, tous plus pourris les uns que les autres.


                          • SEPH SEPH 20 octobre 2012 10:37

                            En 1987, la France a participé à l’assassinat du président Sankara. le président des Français était un dénommé Mitterrand qui était un colonialiste. En effet, dans le passé n’a t-il pas été partisan de la torture en Algérie, afin de maintenir coute que coute, ce pays sous le joug de l’État Français !!!

                            Aujourd’hui son successeur, arme les terroristes salafistes pour attaquer la Syrie, il envisage de faire la guerre aux Touaregs !!. Il faut dire que le nord du Mali (comme la Syrie) a d’énormes réserves de gaz.
                            En conséquence, les compagnies pétrolières pourront se goinfrer et dire merci aux contribuables français .


                            • lionel 22 octobre 2012 08:42

                              SEPH,


                              Ne le prenez pas mal, car dans la logique vous avez raison :
                               
                              Le nord du Mali n’a pas de réserves de gaz, désolé. Ni même de pétrole (meme s’il y en avait, rien ne prouve que son exploitation serait rentable). Je tiens mes renseignements d’un géologue Malien de mes amis. En revanche, il y a de l’eau(! !) qu’ a déjà acquit l’entité démoniaque Véolia (franco-Qatari) il y a plusieurs années. Cela explique certainement la « stratégie du choc » que subissent mes amis, mes beaux parents du Nord Mali. De plus, les responsables Français avaient cartographiés les ressources en terres rares de la région, c’était la raison de proposer un état Saharien et l’OCRS. Surtout ! Il ne faut pas négliger l’accaparement des terres fertiles au Nord Mali, irrigables grâce au fleuve Niger.. 

                            • candide 21 octobre 2012 10:04

                              Bonjour,

                              Sankara était un grand bonhomme. De ceux qui dérangent.
                              Il y a un appel de fait pour demander une enquête sur sa mort. Voici le lien :



                              • Hervé Hum Hervé Hum 21 octobre 2012 11:32

                                Bel hommage et amplement mérité au vu de ce que j’ai pu lire sur Thomas Sankara.

                                Merci donc à résistance.

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