Bonjour Aimé Fay,
voyons ! Il s’agit ici d’un procès politique.
Plus que la Société Générale et ses responsabilités, c’est toute l’évolution des sociétés modernes et leurs méthodes de gestion du personnel, et tout en particulier ce que l’on appelle « la culture du résultat », qui sont ici en question.
Acculé à la nécessité de produire des résultats excessifs, Jérôme Kerviel a fini par tricher, soit. Le seul élément remarquable de l’affaire, c’est l’échelle à laquelle il l’a fait.
D’autres que lui, dans d’autres sociétés, ont fini par se suicider, était-ce mieux ?
Il n’est aucunement besoin d’être banquier et d’avoir des connaissances de trading pour comprendre cette affaire : toute personne travaillant dans une grande société d’aujourd’hui, soumise à l’obligation de résultats chiffrés excessifs, aux entretiens d’appréciations, et aux pressions quotidiennes peut le comprendre aisément.
Celà peut vous étonner, mais, pour ma part, je vois aujourd’hui des Jérômes Kerviel partout :
Le chauffeur-livreur obligé de rouler à fond la caisse et de prendre des risques pour rattraper les minutes qui lui ont été grattées sur sa tournée pour « augmenter la productivité » s’en sortira pendant des mois ou des années, au prix peut-être d’un ou deux PV pour excès de vitesse.
Et puis un jour la chance tournera et il fauchera quatre ou cinq gamin sur un trottoir... Serait-ce moins grave que de perdre cinq milliard d’Euros ?
Jérôme Kerviel devait être condamné lourdement pour que ne soit pas remis en question le Système économique et d’entreprises actuel.
Celà nous rappelle les grands procès staliniens ou maoistes de naguère...
Cordialement Thierry
Bonjour Olivier Chazoule,
effectivement, quand le monde politique en est à nier énergiquement que telle ou telle chose puisse exister, celà ne sent jamais bon.
Rappelez-vous, à l’époque :
« il n’est pas question... d’envoyer le contingent en Algérie ! »
On connait la suite.
Cordialement . Thierry
Bonjour « Et Hop »,
vous vous trompez : les communautés de quartier traditionnelles n’étaient pas vécues à l’époque comme des prisons, même si on a pu les appeler ainsi en Yiddish.
Le ghetto-prison est apparu pendant la dernière guerre quand les Allemands du reich, mis le nez devant le gigantesque problème logistique que représentait le transport de millions d’êtres humains - eh oui, et, croyez-moi, en matière de quantités de retours, les charters, c’est peu de choses sinon de la gesticulation politique ! - n’ont rien trouvé de mieux que de fermer ces quartiers en construisant des murs et en contrôlant lesentrées et les sorties.
Ironiquement, le terme officiels utilisé pour ces zones par les Allemands, qui ne disaient pas « ghetto », bien sûr, était : « les territoires autonomes Juifs » ; ça ne vous rappelle rien ?
Il n’y avait pas, en effet de communautés musulmanes dans l’empire Austro-hongrois, mais les communautés différentes, notamment Juives y existaient. Et les trois religions étaient admises chez le Turc : je vous rappelle que les plus vieilles églises chrétiennes, encore en exercice, se trouvent en Turquie, après six siècle de domination traditionnelle.
Il est exact que depuis quelques siècles, cad depuis l’apparition du « modernisme » et de ses concepts, on assiste à l’éclatement de tout multiculturalisme et de tout ensemble multiethnique à son contact.
Mais justement, faîtes des recherches pour comprendre « pourquoi et comment », et vous comprendrez bien mieux le Monde d’aujourd’hui, je vous l’assure.
Cordialement Thierry
Bonjour Maldoror,
sujet intéressant que celui-ci, mais très mal compris par la majorité des Occidentaux qui ont été éduqués depuis trois siècle à ne voir de société humaine que sous la forme de grands système Nationaux - les Etats-Nations modernes - et à ne concevoir l’identité de leurs « citoyens » que comme une silhouette commune et uniforme : donc à ne présenter comme « naturelle » que l’uniformisation de chacun de nous au nom de « l’égalité », cette abominable obligation de formatage de la nature humaine chez nous.
Vous dites « le multiculturalisme est une « une machine à désintégrer la société » », mais comment expliquez-vous alors que sous les anciens régimes comme les empires, comme l’ Austro-hongrois ou le Turc, par exemple, ou dans les anciennes sociétés moyennes-orientales, les différentes communautés culturelles et les différentes religions, Juives, Chrétiennes et Musulmanes aient pu vivre en paix et en harmonies dans les villes , chacune dans leur communauté de quartier ?
Il y aurait là de quoi écrire bien des articles et on n’en a pas le temps...
Mais si la chose vous intéresse, trouvez-vous le livre « l’Europe et l’Orient », de Georges CORM, qui doit bien dater de vingt ans déjà, l’époque de la guerre du Liban, et vous y trouverez bien des clés pour comprendre ce dossier , et aussi , en passant, les sources de la guerre de Yougoslavie et des problèmes du Tibet...
Cordialement Thierry
Bonjour Eric De Ruest,
Merci de votre bon article.
On peut aussi y ajouter la grande supercherie de la taxe carbone qui n’a rien à voir avec l’écologie et tout avec l’économie :
Quelle est la sigification de cette taxe ? Elle réalise un vieux rêve de l’économie capitaliste, celui de pouvoir nous facturer l’air que nous respirons, et faire enfin rentrer l’atmosphère terrestre toute entière dans la catégorie des « marchandises » négociables sur le marché et en bourse.
Il était évidemment un peu énorme de commencer par nous facturer l’oxygène que nous respirons, aussi la démarche d’aborder le problème par le biais d’une taxe de « retraitement » à vocation « pédagogique » et écologique a été beaucoup plus habile.
Le projet français n’est heureusement pas passé, pour des raisons ayant uniquement trait à des détails de concurrence, mais le principe en est d’ore déjà acquis. Aucun doute qu’il ne sera représenté sous une forme ou une autre à l’avenir...
Cordialement Thierry
Bonjour Vincent,
« Invictus » est un film agréable à voir qui rend une assez bonne image de ce que l’on pourrait appeler « l’esprit Mandela », et on peut souhaiter à ce titre qu’un maximum de gens aillent le voir.
Mais réduire toute l’oeuvre de Mr Nelson Mandela à un match de foot, c’est tout de même un peu simpliste !
Sur ce plan le film « Gandhi » était tout de même meilleur.
Et puis il faudrait comprendre le contexte politique et économique qui régnait en Afrique du Sud à l’époque, chose évidemment complexe et subtile, pour se rendre compte que si le gouvernement Mandela a permis par sa politique d’éviter une possible guerre civile, il n’a jamais eu ni le pouvoir, ni les gens d’expérience nécessaires pour mettre réellement la main sur les rènes de l’économie du pays et sur les ressources financières qui lui auraient été indispensables pour organiser des réformes réellement profondes et un repartage effectif des richesses du pays.
Au demeurant si celà avait été tenté, peut-être alors que les pouvoirs occidentaux ne l’auraient pas vue du même oeil et ne l’auraient pas laissé faire et qu’aujourd’hui Mr Mandela aurait chez nous l’image d’un Fidel Castro ou d’un Khadafi ...
Cordialement Thierry
Bonjour Olivier Bailly,
« Parce qu’il y a quelque chose de civilisationnel. »
Abolument, et c’est pour celà que c’est faire bien trop d’honneur à Mr Sarkozy que d’accoler son nom sur un phénomène qui le dépasse de loin, ainsi d’ailleurs que les milieux politiques français .
Au demeurant cette dérive ne concerne pas seulement la France, mais l’Occident tout entier, donc le Monde par extention, et doit être mise en parallèle avec l’autre dérive importante, l’économique, qui tend à concentrer de plus en plus de richesses entre des mains de moins en moins nombreuses.
Il est caractéristique que l’ambiance de peur qui se diffuse dans tous les milieux sociaux devant le ou les naufrages - général ou particuliers- qui s’annoncent est un facteur important de développement des communautarismes ; le nationalisme actuel -bien différent de l’ancien patriotisme qui était avant tout sacrifice de soi - en est un, à l’évidence.
L’ironie en fin de compte est que cette dérive est, à échelle différente, exactement de la même nature que celle qui mène des jeunes issus de l’immigration à se refermer sur eux-même dans leur propre communautarisme.
Cordialement Thierry
Bonjour Mr Mistwood,
un remarque qui pourrait s’avérer utile :
le principe d’une taxe carbone parait acquis auprès des masses, et personne ne se pose la question de réfléchir à ce qu’elle signifie réellement.
Eh bien ! C’est la première tentative historique de réaliser un vieux rêve du libéralisme :
pouvoir enfin nous facturer l’air que nous respirons.
Car si l’on ne parle pas -encore- de nous facturer l’oxygène dont nous avons besoin, la taxe carbone est déjà le paiement d’une sorte de retraitement de l’air, comparable aux frais de retraitement de l’eau qui représentent les deux tiers des factures d’eaux que nous payons.
Je laisse celà à votre réflexion ...
Cordialement Thierry
Bonjour Paul,
Hamid Karzaï seul candidat, et donc élu .
Mais les vertueux démocrates occidentaux continuent à dénoncer des fraudes à l’occasion du dépouillement du scrutin ...
Et si nous commencions à faire le nettoyage chez nous ?
cordialement Thierry
Bonjour Paul,
merci à vous de votre excellent article, et aux étudiants de leur savoureux canular ...
Un auteur qui signait jadis sous le pseudonyme de Pierre Nord a abordé le premier, il y a une trentaine d’année, dans un petit bouquin, ce qu’il appelait « l’intoxication » :
pour résumer fortement, il s’agit de mettre le sujet que l’on vise dans l’état d’esprit d’interprêter de manière fausse les informations véridiques qui lui parviennent, ou même carrément de les lui faire rejeter car trop invraisemblables, au profit d’une masse de fausses informations que l’on lui fournit et sous lesquelles on le noie.
Cette technique a apparemment commencé d’être développée pendant les guerres mondiales par les divers services de renseignements et de contre-espionnage militaires.
Mais il semble bien qu’elle soit devenue aujourd’hui la base du mode de gouvernance des Etats, le modèle de la technique médiatique et, quand on voit la perception qu’ont l’immence majorité des gens d’ici du Monde qui les entoure et de leurs voisins, le coeur-même d’une culture autiste, mensongère et égocentrique jusqu’au nombrilisme.
Bravo à nos jeunes successeurs, et que ces initiatives se multiplient !
Cordialement Thierry
Bonjour Charles,
excellent article, qui ouvre d’intéressantes pistes de réflexion.
Deux remarques :
1) quand vous dites :
"Aujourd’hui, apparaissent des organisations terroristes qui ne sont plus seulement des entreprises virtuelles agiles mais des « réseaux agiles » s’affranchissant des frontières géographiques et nationales, aussi pervasifs et résilients que les protocoles Internet par lesquels ils étendent, mobilisent et coordonnent leurs forces pour frapper au coeur des villes, défier ostensiblement les autorités et ensuite disparaître des viseurs anti-terroristes. L’émergence de ces réseaux terroristes agiles est concomitante à l’expansion de la société en réseaux et à la montée d’une « i-génération » vivant quotidiennement entre un mobile multimédia et un ordinateur portable, surpassant et outrepassant le jeu des grandes organisations classiques (l’État, la nation, l’entreprise, l’institution supra-nationale, etc).
La confrontation entre l’état et des réseaux non-étatiques agiles - terroristes ou criminels - est l’autre symptôme d’un conflit de générations. Les classes dirigeantes plus âgées sont des « migrants du numérique » qui ont toujours besoin « qu’on leur explique » ; les jeunes adultes urbains sont des « natifs du numérique » qui intériorisent la culture en réseaux et disposent donc toujours d’une longueur d’avance décisive sur les plans ",
ce n’est pas systématiquement vrai ; les pouvoirs étatiques ont commencé depuis longtemps à recruter dans les nouvelles générations, en particulier hackers et "cybergénies". (Ce n’est pas une affaire de génération : il m’est arrivé moi- même deux ou trois fois d’être surpris par des jeunes de quartier, d’apparence assez peu recommandables, qui se révélaient être des policiers en civil qui me présentaient leur carte...) Et, d’autre part, il paraît clair et bien établi que ce sont bel et bien les pouvoirs étatiques et leurs organes plus ou moins secrets qui ont fondé ces réseaux terroristes, qui les entretiennent et qui les manipulent.
2) aussi étonnant que celà puisse paraître, la culture de la société visée peut aussi jouer un rôle plus ou moins protecteur. Un exemple amusant , rappelez-vous l’affaire du Rainbow Warrior ( si celà n’est pas assimilable moralement à du terrorisme, il s’agissait néanmoins d’un cas de travail clandestin des plus douteux) :
Il semble bien que ce qui a abouti, dans ce cas précis, à l’arrestation du couple "Prieur", c’est la curiosité des habitués du port, et surtout un certain patriotisme "à l’anglo-saxonne", qui les a mené à signaler immédiatement les intrus suspects aux autorités ; c’est une réaction assez étrangère à des Français et qu’ils auraient difficilement pu imaginer !
Cordialement Thierry
Bonjour Diogène,
voyons, Docteur ! Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore, c’est la devise de toute médecine libérale !
S’il y a un livre que l’on devrait faire relire à tout le monde, c’est bien "Knock", un vieux classique ...
En attendant, merci pour votre article : nul doute que vos remarques, loin de se limiter à la seule psychiatrie, pourraient s’appliquer à tous les domaines du marché médical moderne.
Cordialement Thierry
Bonjour Chistian,
bienvenue à l’américanisation de la France ! Là-bas, il y a déjà des régions entières qui ne sont plus que ruines économiques.
Mais vous dites :
"Aujourd’hui, sans parler de protectionnisme, il revient à mon avis aux territoires d’inventer l’industrie qui les fera vivre durablement."
Et pourquoi ne pas parler de protectionnisme ? C’est un gros mot ? Il faut s’excuser quand on le prononce ?
Tout celà est très passionnel, mais incohérent : que signifie "inventer l’industrie ?" Si c’était possible au sein des règles économiques actuelle, il y a longtemps qu’on l’aurait fait et que celà se saurait...
Décidément, menée par les médias officiels qui ne sont plus que des relais de désinformation, sous le coup d’une irrépressible panique et de son impuissance à "sortir du cadre" des références officielles, toute pensée humaine tourne aujourd’hui de plus en plus en rond dans son piège.
Vaudrait-il mieux "mourir dans les règles" que "guérir hors des règles" ?
Thierry
Bonjour Sylvain,
cet évènement nous paraît extrêmement représentatif, cas d’école même, de ce qui nous arrive partout, et dans tous les pays, sous des formes diverses :
Un changement devant lequel on reste perplexe quand à son intérêt pour le peuple malgache, mais manifestement appuyé en douce par les médias -et donc les pouvoirs qu’ils servent- qui présentent le nouveau candidat comme "soutenu par la rue", ce qui sous-entendrait que l’on voudrait, paradoxalement, lui prêter une légitimité.
Mais "la rue", celà représente quelle proportion de la population ? Il est très facile de provoquer des manifestations et d’apparents soulèvements, et il existe d’ailleurs des professionnels dont c’est la spécialité ; rappelons-nous par exemple comment des boites de com américaines avaient participé à l’organisation des "mini-révolutions" dans les pays de l’Est après la chute de l’URSS ( Ce que l’on a appelé, si je me rappelle bien, les révolutions oranges) .
Quand on consulte d’autres sources que les médias officiels - le net, bien sûr- , on se rend compte que le Président légitime malgache n’était pas si impopulaire que l’on voudrait nous le faire croire, que son bilan ne serait pas si négatif que celà, et que le tableau que l’on nous présente est faussé et mensonger.
Celà semble être un exemple de plus de ces "tours de passe-passe politiques", militaires ou électoraux, que l’on inflige régulièrement aux peuples pour leur confisquer progressivement ressources et richesses, au profit de petites "élites" (synonyme : maffias) affairistes et asservies aux grands pouvoirs mondiaux. Pour en comprendre les mécanismes, il faudrait bien connaître les quelques familles qui mènent le jeu, les enjeux économiques et financiers malgaches, et surtout qui en tire les ficelles internationales.
Une histoire habituelle, hélas...
Quand à ceux qui ricaneraient en se disant que celà serait propre aux pays du Sud, et que "l’Afrique sera toujours l’Afrique", on peut leur rappeler que ce qui s’est passé chez nous, depuis un peu plus de vingt ans, sous une forme plus "soft", évidemment, n’est peut-être pas si différent dans le fond : sous le terme de privatisations, par exemple, quand du patrimoine français a été systématiquement bradé à des intérêts étrangers (internationaux...), et quand il apparaît que la majorité de nos personnages politiques, jusqu’aux plus hauts, ont de tels liens avec ces intérêts étrangers que l’on en arrive à se demander de qui ils sont les représentants et qui ils servent réellement.
Le putsch malgache : une péripétie, une étape de l’intégration de Madagascar au "nouvel ordre économique", peut-être ...
Cordialement Thierry
Bonjour Henri Moreigne,
même sans vouloir tomber dans un voyeurisme de paparazzi, il est indéniable que, depuis le lendemain même des élections, ce genre d’invitations douteuses finissent par donner à la figure présidentielle un style assez "pique-assiette" :
"Viens chez moi, j’habite chez une copine" (milliardaire)...
Quelle image de nous présentée au Monde !
Pauvre Général de Gaulle ; à s’en retourner dans sa tombe ; on a fait du chemin, depuis ...
Thierry
Bonjour FG,
cher, très cher ami ... Excellent coup de gueule, qui coule de source.
Mais à vous lire, il semble que vous ayez une vision du monde de la dictature du marché encore modérée, malgrès tout, au regard de ce qu’elle est : la réalité est bien pire.
Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille le livre " La Stratégie du Choc", de Naomi Klein.
Ce n’est assurément pas la première fois que j’en parle sur ce site, mais il vous intéressera sûrement et il est incontournable pour qui veut comprendre certaines manoeuvre politiques d’actualités...
Très cordialement Thierry
Bonjour Marc Bruxman,
à relire votre premier commentaire à cet article, il me semble que votre prospective serait assez vraissemblable quand vous écrivez :
’"Une véritable guerre est peu probable car les états seront devenus incapables de la financer. Mais nous allons malheureusement assister à une privatisation de masse de tout ce qui reste à l’état voir à une liquidation pour beaucoup de choses. A ce moment, le pouvoir politique aura cessé d’exister et il faudra trouver une nouvelle force de cohésion pour la société que l’ordre marchand ne peut à elle seule tenir. Cette idéologie la reste à inventer. Et c’est seulement une fois que cette force de cohésion sera revenue que le monde pourra repartir correctement.
Ce changement est souhaitable et apportera effectivement de grands bienfaits à nos enfants ... "
Mais quand à être souhaitable... A votre avis, quelle est la force de cohésion principale dans une société marchande sinon le principe de propriété, les corpus de lois qui le consacrent, et les milices privées qui le feront respecter ?
Vous êtes en train de nous prédire le retour de l’esclavage, ni plus ni moins !
Et dans un Monde de pénuries de ressources, en l’absence de l’arbitrage d’un pouvoir politique dominant, le prévisible chantage à la subsistance qui sera exercé par les riches sur les pauvres rend celà tout à fait probable.
En somme, un Monde sur le modèle de certaines régions du Brésil d’il y a cinquante ans, quand de grands propriétaires fonciers étaient quasiment propriétaires des populations employées sur leurs domaines et soumises à leur loi.
Cordialement Thierry
Mr Santi,
de grâce ! Epargnez-nous tous ces poncifs et lieux communs qui ont servi depuis une bonne vingtaine d’années de slogans à la destruction de nos sociétés :
Dans votre texte, vous concluez :
"C’est aussi pour cette raison que - même lorsque la crise appartiendra au passé - notre niveau de vie déclinera inéluctablement à l’avenir : l’omniprésence de l’Etat découragera l’esprit d’initiative et les comportements à risques du passé ayant néanmoins grandement contribué à l’enrichissement de la société."
Où avez-vous vu que l’Etat décourageait l’initiative ? Toutes les grandes entreprise françaises, d’avant-garde et fleurons de notre tissu industriel, qui ont été fondées après la deuxième guerre mondiale, l’ont été sur des initiatives d’Etat.
Quand à vanter "les comportements à risques du passé ayant néanmoins grandement contribué à l’enrichissement de la société", mais vous hallucinez, ma parole !
Alors, comme ça, vous trouvez que l’état d’effondrement actuel de l’économie, causé à l’évidence par les comportements à risques des intervenants majeurs, est un "enrichissement de la société ?"
Décidément, ce n’était pas la peine de se débarrasser des anciens curés ! Vous et vos semblables, vous êtes bien plus menteurs et nuisibles qu’eux ...
Dieu sait que nous n’aimons pas l’Etat et sa prétention à exercer un contrôle disciplinaire abusif sur les populations.
Mais nous le préférons aux prétentions et dérives patronales : qu’il revienne en force dans le jeu économique, eh bien tant mieux ; et nous souhaiterions qu’il y revienne, non pas en tant que simple intervenant, mais en tant que participant à part entière et propriétaire, et qu’il nationalise à tout va, le plus possible.
La prétendue inefficacité et non rentabilité des entreprises publiques est un vaste mensonge qui a été développé par les escroc libéraux depuis quelques décennies. En vérité, toutes les entreprises qui ont été privatisées depuis les années soixante-dix étaient, non seulement rentables, mais de véritables vaches à lait pour le gouvernement : et à l’évidence ! Car si ce n’avait pas été le cas, on ne se serait pas bousculé au portillon pour les acheter.
Il n’y a plus d’administrations : Publiques ou privées, les entreprises fonctionnent aujourd’hui de la même façon, avec des comptabilités en parties doubles, et en s’appuyant sur leurs profits - et non sur vos impôts !- pour payer leur développement et leurs investissements.
La différence entre les deux tient à une seule chose :
Les profits des entreprises privées vont à des actionnaires privés, c’est à dire pour une petite partie aux privilégiés français, et pour la majeure part à des intérêts étrangers, fonds de pensions américains notamment. Ces profits, fondés sur notre travail, nous échappent totalement.
Les profits des entreprises publiques reviennent à l’Etat qui est en quelque sorte leur seul actionnaire : c’est à dire qu’ils reviennent aux français, précisément, car c’est autant d’impôts qu’il n’y aura pas a payer, et c’est autant de richesses que l’Etat pourra repartager.
Oseriez-vous prétendre que les sociétés d’autoroutes étaient déficitaires quand elle ont été bradée au privé, sous notre nez et à notre détriment ?
Qu’on y croie ou non, la seule institution où le principe démocratique puisse encore exister, c’est l’Etat ; grignoter les pouvoirs -et l’économique est aujourd’hui le plus grand et le plus évident d’entre eux- de cet Etat au profit du secteur privé qui est par nature d’esprit le moins citoyen qui soit, celà revient fondamentalement à miner la démocratie.
Depuis des années, on a manipulé la mentalité des gens de manière à leur faire croire que les fonctionnaires - pourtant à leur service - étaient des profiteurs, tandis qu’on présentait les grands patrons, capitaines d’industries, financiers et autres pirates économiques comme l’élite et les fers de lances de notre société. Pour un peu, on nous aurait fait croire que ces corsaires étaient des bénévoles !
Après avoir vu des millions de benêts applaudir aux privatisations des entreprises publiques, cad à leur propre spoliation, on prend conscience qu’il n’y a pas de limite, pas de fond à la bêtise humaine ...
Thierry
Bonjour Loule,
quand à l’interdiction absolue de la pêche aux pibales, je suis entièrement d’accord avec vous.
Mais il n’est pas sûr que celà suffise à rétablir la densité de jadis des anguilles : la qualité des eaux douces françaises est sans doute aussi en cause.
Maintenant, que la pêche à la pibale soit encore permise malgrès son absurdité - des millions d’alevins de quelques grammes chacuns ! -, et celà seulement à des "professionnels", celà semblerait prouver la puissance de certains potentats locaux en Charente et ailleurs : comme toujours, c’est alors la qualité du biotope politique qui est en cause ...
Cordialement Thierry
Bonjour JP,
bon article sur un désastre de plus provoqué par notre merveilleux mode de vie !
Mais une remarque : même si celà parait paradoxal, la disparition des Civelles (Pibales) aura été précédée par celle des anguilles, passée, celle-là, complètement inaperçue.
Je m’explique : l’anguille ne se consomme pas seulement sous sa forme juvénile, mais, adulte, elle fournit aussi une chair très fine qui était jadis réputée et même considérée à l’époque féodale comme un plat de riche ; pour la déguster et la redécouvrir aujourd’hui, il faut aller en Hollande, par exemple, où elle est encore exploitée, essentiellement sous sa forme - exquise ! -d’anguille fumée.
Pour les amateurs, on peut trouver en France l’anguille fumée en tant que produit d’importation vendu à prix d’or dans certaines épiceries fines.
L’anguille était encore abondante et très connue chez nous à l’époque d’avant-guerre : frite, en beignets ou en matelotes diverses, elle était un plat familial dans certaines régions, et les guinguettes vous en proposaient souvent, à côté d’autres poissons d’eau douce.
Sa pêche était chose facile, puisque l’on y emmenait àlors même les enfants l’attraper "au parapluie", par exemple, comme on va aujourd’hui ramasser en famille les champignons.
En soixante ans, tout celà a été oublié, perdu, et la foule n’a même plus souvenir que l’anguille ait pu être comestible !
Jadis omniprésente, il faut aujourd’hui être pêcheur averti et bien connaître certaines régions pour la trouver de taille convenable, et ne craindre ni les PCB ni les métaux lourds pour oser encore la manger.
Si l’on parle encore aujourd’hui des pibales, c’est que les cours sur les marchés où elle s’échangent et leurs débouchés à l’exportation en font un enjeu économique...
Au delà du cas particulier, le sort de l’anguille est une illustration de plus de ce qui nous est arrivé à nous en moins d’un siècle, à travers les illusions de ce que l’on nomme le "modernisme" et qui n’est que la progressive dégradation de l’identité et de la beauté humaine.
Il n’est évidemment pas original de le remarquer, mais l’espèce actuellement la plus menacée dans le Monde, c’est l’humanité authentique et consciente d’elle-même, aujourd’hui partout chassée et remplacée, au nom d’une concurrence que l’on prétend "naturelle", par l’humain d’élevage, asservi, culturellement uniformisé et produit à grande échelle "sur couche" et en culture hydroponique.
Mais c’est prêcher dans le désert ...
Cordialement Thierry
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