Le foie gras, une part de notre patrimoine aux mains des chinois
En 2006, un des leaders français du foie gras décide de s’implanter en chine, s’associant, à grand renfort de transferts de savoir-faire, au chinois Qingdao Jifa Group. Quelques mois plus tard, une fois la technologie assimilée, la Chine interdisait, sous prétexte de mesures contre la grippe aviaire, l’importation de toute viande crue…y compris le foie gras français.
Le marché chinois, gigantesque et en constante progression, représentait pourtant un débouché de choix pour nos produits du terroir, foie gras en tête.
Ainsi des entreprises françaises, incitées à la délocalisation par des mesures fiscales attractives, ont formé des joint-ventures avec des firmes chinoises comme Delai. Peu à peu, comme cela a déjà été le cas pour d’autres secteurs, l’entreprise utilise les techniques et savoir-faire transférés pour monter ses propres sites de production, copies conformes des premières.
On se souvient de l’association du géant Danone avec le numéro un chinois de l’eau en bouteille Wahaha. Ce dernier a créé en parallèle de cette association vingt compagnies indépendantes vendant exactement les mêmes marchandises que celles vendues par leurs coentreprises. Malgré des réclamations, Danone a été débouté par la justice chinoise. Déposer des marques et des brevets sur les processus de fabrication n’est donc pas la garantie d’une quelconque protection du savoir-faire des producteurs de foie gras qui s’implantent en Chine.
Les coopératives de producteurs français, à l’instar de MAISADOUR, qui partent à l’étranger pour faire du bénéfice courent le même risque. Certes, elles augmentent leur chiffre d’affaire autour de 5%, elles bénéficient d’un cadre législatif qui abaisse les charges. Mais les autorités chinoises, après avoir attiré sur leur sol les firmes étrangères, n’hésitent pas à augmenter leurs charges sociales de façon drastique, provoquant ainsi le départ des européens. Une fois leur savoir-faire absorbé, les usines montées et les personnels formés, la présence des anciens propriétaires n’est plus indispensable.
Par ailleurs, le transfert de technologies a fortement profité aux chinois qui maîtrisent de mieux en mieux les techniques et savoir-faire français de la génétique au produit fini. Ceux-ci sont désormais en bonne route pour supplanter les producteurs français. Elles ne requièrent plus qu’une amélioration de la qualité de leurs produits, et d’un savoir faire marketing. Et on évalue une progression du chiffre d’affaire chinois à 30% quand on en est à 5% pour ces industriels.
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