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Accueil du site > Actualités > Economie > Les révoltes de la faim, conséquences naturelles de la mondialisation

Les révoltes de la faim, conséquences naturelles de la mondialisation

Dès le XVIIIe et le début du XIXe siècle, les économistes Adam Smith et David Ricardo avaient décrit un phénomène d’une logique imparable : la baisse du prix des denrées alimentaires permet d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés sans avoir à augmenter leurs salaires. Par voie de conséquence, cette baisse est vivement souhaitable pour les propriétaires des grands moyens de production. Règle numéro un du parfait libéral : la nourriture doit être bon marché.

Dans ses travaux, le même Ricardo élabore la théorie des avantages comparatifs, qui conclut à l’intérêt qu’aurait chaque pays à se spécialiser dans les types de production pour lesquels il se montre le plus performant. Peu importe que cette spécialisation rende dépendants d’autres pays producteurs, le libre-échange permet aux marchandises de circuler et aux peuples de satisfaire leurs besoins. Règle numéro deux : il faut renoncer à la souveraineté alimentaire et industrielle pour se convertir au libre-échange.

La stratégie de mondialisation permise par le développement fulgurant des réseaux de transport et de communication n’est jamais que la mise en œuvre à marche forcée de ces principes par les puissances économiques. Tous les moyens auront été bons pour y parvenir. Le GATT puis l’OMCi propageront le libre-échange un peu partout sur la planète, y compris dans le domaine agricole. Lorsque les négociations patinent à l’OMC, comme c’est le cas depuis quelques années, des accords régionaux ou bilatéraux prennent le relais et appliquent les mêmes recettes. Sans oublier les Plans d’ajustement structurels imposés aux pays emprunteurs du Fonds monétaire international (FMI), qui déclinent encore la doctrine néolibérale. En bout de course, les vrais bénéficiaires de ce libre-échangisme débridé sont les grandes entreprises, qui peuvent profiter des conditions sociales, fiscales et environnementales les plus avantageuses et niveler par le bas les législations grâce à l’argument massue de la concurrence internationale.

De plus, la financiarisation croissante de l’économie démultiplie les conséquences de cette réorganisation. Le pouvoir exorbitant des marchés généralise la spéculation, y compris sur les produits alimentaires. Le « marché mondial » fixe les prix, fonction de l’offre et de la demande... mais aussi (et de plus en plus) des perspectives de rendement financier. Pour s’en convaincre, on peut admirer la transparence de la banque belge KBC qui, pendant les révoltes de la faim, vante les performances d’un produit financier investi dans les matières premières agricolesii.

Ainsi, on comprend mieux comment cette mondialisation qu’on nous prédisait heureuse a pu conduire à la situation de pénurie alimentaire vécue en ce moment même par de nombreux pays. Spéculation provoquant une hausse brutale des prix, répartition totalement inéquitable des richesses, dépendance des pays du Sud vis-à-vis du Nord... Voilà les ingrédients de la crise. On peut bien sûr ajouter un choix technologique désastreux comme celui des agro-carburants, qui confirme l’hérésie du système économique mondial en détruisant des aliments pour produire de l’énergie.

Face à la révolte de populations qui ne parviennent plus à payer leur nourriture, les institutions sont dans l’embarras. Elles accusent la hausse de la population, la croissance de la Chine et de l’Inde ou le changement climatique, et préconisent d’augmenter l’aide alimentaire. Les plus téméraires reconnaissent tout juste des effets pervers dans la stratégie internationale et se souviennent que les subventions des pays riches à leur agriculture provoquent un dumping terrible dont sont victimes les pays en développement. Egale à elle-même, la Banque mondiale s’oppose à l’arrêt des exportations de produits alimentaires par les Etats les plus touchés par la famine au motif... que cette mesure provoquerait une nouvelle augmentation des cours sur les marchés ! En d’autres termes, pour sortir de la crise, laissons mourir les pauvres.

On applaudira enfin la commissaire européenne à l’agriculture, Mme Mariann Fischer Boel, qui estime que les prix élevés sont « une bonne chose pour les producteurs »iii et qu’un développement plus rapide des organismes génétiquement modifiés (OGM) limiterait la crise. Toutes les démonstrations ont pourtant été faites et maintes fois répétées pour tordre le cou à ce dernier argument. Protégés par brevets et conçus pour une agriculture intensive basée sur la chimie, les OGM sont un désastre de plus pour les pays en développement. Environ 80 % des surfaces cultivées dans le monde avec ces variétés sont d’ailleurs destinées à la nourriture du bétail consommé dans les pays riches. Et, à supposer que certains OGM apportent une amélioration en termes de rendement (ce qui reste à prouver), les faits démontrent que les causes de la malnutrition sont bien politiques, et qu’augmenter la production ne modifiera en rien la situation.

Une diversion aussi ridicule n’a visiblement qu’un objectif : celui d’occuper le terrain médiatique. Car, pour les tenants de l’ordre économique international, le risque que les citoyens tirent les véritables conclusions de cette situation est grand. Et ces conclusions sont sans appel. Le libre-échange est un désastre au Sud comme au Nord. Reconstruire la souveraineté alimentaire et industrielle des Etats est la seule voie possible pour sortir d’une logique de concurrence et s’engager dans une logique de coopération et de solidarité. Pour cela, il faut fermer la bourse, contrôler les importations et les investissements, taxer les profits... bref, remettre l’économie sous contrôle politique. Si elle était analysée pour ce qu’elle est, cette crise alimentaire devrait signifier la mort clinique de l’idéologie néolibérale.

Aurélien BERNIER


http://abernier.vefblog.net

iGATT  : Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, signé le 30 octobre 1947 pour harmoniser les politiques douanières des parties signataires. Cet accord multilatéral de libre-échange entra en vigueur en janvier 1948 et aboutira en 1994 à la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

iii« Hausse des prix agricoles : bonne chose pour les producteurs », AFP, 18 avril 2008.


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34 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 2 juillet 2008 10:04

    Vous vous définissez comme "un militant anti-mondialiste" c’est votre choix mais la mondialisation n’est pas à une vision aussi simpliste que vous décrivez.

    Bien souvent les pays qui n’ont pas su ou voulu exploiter les richesses de leur pays (vous pensez à l’Afrique) ont fait un choix,celui de ne pas changer.

    Ailleurs,le monde change et les pays évoluent

    L’Afrique et les africains ont une culture qui leur est propre,mais avec la venue des ressortissants chinois qui viennent s’installer et travailler,soyons certain que ce continent va bientot décoller aussi bien dans le domaine de l’agriculture,des infrastructures,des services publics que du reste

    L’immigration chinoise est une tres bonne chose pour les africains


    • Trashon Trashon 2 juillet 2008 11:09

      Lerma votre avant dernier neurone vient de réaliser sa première action intelligente : il vient de se suicider


    • Henri François 2 juillet 2008 11:08

      Il eut été normal d’ajoindre au mot de "mondialisation" la formule du "capitalisme sauvage". C’estv de cette formume que la planète court, aveugle, à sa perte. Quant à penser comme je viens de le lire dans le commentaire précédent, que l’intrusion en Afrique de tous les "investissements étrangers" au premier rang desquels figureraient la Chine (et les autres, tout aussi puissants existent pourtant) sauveraient ce continent de la pauvreté est pour le mons absurde, à mon avis. Le capitalisme et sa richesse,nourrie la plupart du temps de la souffrance et la manipulation des peuples, demeurent depuis la nuit des temps, uniquement une source intarissable et unique ...de profits individuels ou de groupes d’individus que l’on va chercer ailleurs (en Afrique notamment) lorsque chez soi cette source est en passe de se tarir. 


      • Jimd Jimd 2 juillet 2008 13:08

        et c’est quoi local ?
        ca commence ou.
        ca s’arrete ou.
        a la ferme qui produit tout et vie en autarcie.
        a une ville
        a un departement ???

        c’est un peu trop simpliste.

        Si un medicament necessite une plante ’non locale’ on fait comment ?

        La seule chose interessante dans un concept local c’est que ca permet de depasser cette notion de pays qui bloque meme les altermondialiste mais a part ca ce reste un peu leger.


      • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 2 juillet 2008 19:33

        Un commentateur demande : « et c’est quoi local ? ça commence où, ça s’arrête où ? ». Bien-entendu cette question est justifiée : il faut donner les éclaircissements sur ce point car certains lecteurs risquent de rester dubitatifs. Il convient de préciser ce qui est habituellement sous-entendu, c’est à dire que la production des biens agro-alimentaires doit être implantée le plus près possible du consommateur.

        La règle de bon sens, la règle que préconisent les écologistes, est que l’autarcie n’a pas à être totale, cependant il faut essayer d’être le plus autarcique possible et surtout en ce qui concerne les besoins vitaux primaires (nourriture, eau etc.) d’une population, en respectant donc le principe que la production agro-alimentaires doit être implantée le plus près possible des consommateurs, mais aussi il faut essayer d’être le plus autarcique possible en ce qui concerne la production industrielle (comme le souligne l’article) car le bon sens nous dit que les productions diverses doivent être réparties sur l’ensemble de la planète (pour toute une série de raisons, dont une est la réduction des gaspillages liés aux transports). 

        Donc effectivement, à partir de cette observation sur « le besoin de produire le plus possible en local », on constate que cet article rassemble des informations très intéressantes mais le problème de l’explosion démographique, qui influence l’apparition des famines, y est explicitement évacuée en étant rangée parmi les mauvais arguments, les arguments qui sont prétendument avancés uniquement pas des partisans du mondialisme.

        L’explosion démographique est un facteur très important des famines actuelles et à venir. Voyons pourquoi.

        Il est vrai que la répartition des productions spécialisées sur certaines régions de la planète, comme l’impose l’idéologie mondialiste, veut que la production agro-alimentaire soit concentrée dans certaines régions de la planète alors que les populations consommatrices sont dans d’autres régions de la planète. En effet c’est une aberration par exemple que le Brésil devienne le producteur de l’agro-alimentation destinée à l’Europe pendant que les champs agricoles sont en Europe mis en friche. Et c’est effectivement un exemple concret de ce que veulent mettre en place les mondialistes.
         

        Retenons qu’il est effectivement anti-écologique de produire sur un continent la nourriture pour nourrir la population sur un autre continent. La règle de base est que les lieux de production agro-alimentaire doivent être le plus possible proches des lieux de consommation. Cet aspect du problème est correctement exposé dans l’article.

        Mais de cette première règle découlent deux autres règles :

        • Le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants de produire leur nourriture.
        • La croissance du nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser le seuil à partir duquel l’accroissement lié de la production agro-alimentaire induit des niveaux de pollution et de dégradation de l’environnement qui sont nuisibles à la sauvegarde de la biodiversité de la planète.

        Ces deux dernières règles pointent sur le problème de la croissance démographique non maitrisée. Ce n’est pas être favorable au mondialisme que d’admettre le fait que l’explosion démographique est en rapport direct avec la quantité de nourriture disponible par habitant.

        Cependant la question de l’explosion démographique est dans cet article réduite à tort au rang de facteur qui dans l’apparition des famines actuelles ou futures est négligeable, ou est mal vu, tabou, presque interdit d’évocation sous des prétextes divers. L’explosion démographique est pourtant un des facteurs importants, et peut-être le plus important, de la réduction de la quantité de nourriture disponible par habitant.

        Cet aspect est surtout prioritaire lorsqu’on veut bien prendre en compte les critères écologiques de l’analyse du problème.

        Nous sommes 6 milliards d’humains sur la planète. Doit-on attendre d’être 44 milliards dont 25 milliards d’Africains pour devenir enfin conscients où est le cœur du problème ?

        Le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants à prendre en charge leurs besoins vitaux de façon autonome de tout point de vue et pas uniquement sur la question de la production de nourriture. Par exemple les ressources naturelles en eau douce ne sont pas également réparties sur toutes les régions de la planète. La croissance de la population d’une région de la planète doit également être limitée en fonction des ressources naturelles en eau douce qui sont disponibles dans cette région.

        L’une des omissions importantes de cet article est la suivante : si la production agro-alimentaire doit suivre la croissance démographique non maîtrisée de la population mondiale alors nous allons vers des catastrophes humanitaires gigantesques.

        C’est une question de déséquilibre entre d’un coté le potentiel de production agricole en respectant les équilibres écologiques (problème d’utilisation de pesticides, d’utilisation d’eau, de réduction de la biodiversité par la réduction des zones « sauvages » etc.) et de l’autre coté la masse croissante des populations.


        C’est un fait certain : il va être de plus en plus difficile de nourrir la population mondiale si des actions prioritaires ne sont pas entreprises pour faire baisser fortement la natalité dans certaines régions du globe.

        Les gains de productivité dans les techniques agricoles se traduisent partout dans le monde par l’accroissement des pollutions de types divers et par l’accroissement des déséquilibres écologiques du fait de l’accroissement des zones agraires, de la réduction des forêts, de l’exposition accrue à l’érosion des grandes surfaces cultivés industriellement.

        Autrement dit la solution n’est certainement pas dans le productivisme agricole en expansion perpétuelle. La solution est dans des mesures volontaristes de contrôle de la natalité dans les pays où les populations prolifiques n’arrivent pas à subvenir à leurs propres besoins alimentaires. Ces pays sont ceux où les structures économiques ne peuvent pas suivre l’explosion démographique et où les adolescents ont pour objectif principal de venir gagner en Europe de quoi nourrir leur famille nombreuse.

        Par exemple, le Niger a très peu de surface cultivable et très peu d’eau disponible pour l’agriculture, pourtant le Niger est le pays avec le taux de natalité le plus élevé au monde : plus de 7 enfants par femme. À ce taux-là la population double environ tous les 20 ou 25 ans. À l’évidence la priorité est dans la baisse de la natalité et pas dans la hausse de la productivité agricole.

        Si on n’intervient pas avec des mesures volontaristes pour imposer la baisse de la natalité dans les pays qui n’arrivent pas de façon autonome à assurer la survie de leur population, alors le scénario démographique « moyen » qui prévoit 9 milliards d’habitants sur la planète en 2100 sera largement dépassé et pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliards d’habitants. La Division de la population de l’ONU a en effet publié ses prévisions les plus récentes concernant la progression de la population mondiale. La Division de la population envisage plusieurs scénarios dont un scénario « moyen » avec 9 milliards d’habitants en 2100.

        « Selon ce scénario moyen, le niveau de la fécondité mondiale se stabilisera autour de deux enfants par femme. Toutefois, la Division de la population rappelle que même de faibles variations dans le taux de fécondité peuvent avoir d’énormes conséquences sur le long terme. Même une faible variation de 0,25 enfant par femme par rapport à ce scénario moyen de 2,1 enfants par femme aboutirait à une prévision de la population mondiale pour 2033 de 2,3 milliards d’habitants (hypothèse basée, pour un taux de fécondité de 1,85 enfant par femme) à 36,4 milliards (hypothèse haute, pour un taux de fécondité de 2,35 enfants par femme). »

        Vous trouverez le texte du paragraphe précédent dans le Communiqué de presse de l’ONU, en langue française, dont le sous-titre précise que la population mondiale pourrait éventuellement « atteindre 44 milliards vers 2100 » car ce n’est pas exclu :


        En fait tout dépend du taux de natalité moyen des femmes. Le taux de natalité moyen global en Europe (l’ensemble du continent y compris la Fédération de Russie) est actuellement descendu à environ 1,3 enfant par femme. Le taux de natalité qui permet de maintenir une population au même niveau, donc le taux de renouvellement stable, est de 2,1 enfants par femme. Dans certaines régions de la planète ce taux restera longtemps très supérieur à 2,1 enfants par femme. C’est une question d’évolution des mentalités. Ainsi les démographes se basent sur les données économiques et sociologiques (donc sur le contexte de civilisation et le contexte culturel) pour estimer l’évolution des tendances démographiques. D’après ces études, les démographes prévoient généralement que l’évolution des mentalités en Afrique sera très lente, que la notion de transition démographique n’est pas encore applicable en Afrique, et que le pic des populations en Afrique ne sera toujours pas atteint en 2100, date à laquelle les Africains seront selon les estimations moyennes entre 2,2 milliards et 3 milliards (ou entre 15 et 25 milliards dans les cas extrêmes, peu probables mais pas impossibles). Il ne faut pas oublier que les Africains étaient 130 millions en 1900, qu’ils étaient 780 millions en 2000 et qu’ils sont déjà 950 millions en 2008. Le taux de natalité moyen sur l’ensemble du continent africain est actuellement d’environ 5 enfants par femme.

        Le graphe suivant centralise les données démographiques mondiales fournies par divers organismes officiels spécialisés dans les études démographiques, dont notamment la « Population Division » des Nations Unies et l’INED à Paris :

        Taux de fécondité dans le monde.


        Ce graphe est extrait de l’article « Démographie et immigration : suicide collectif des Européens » qui a été publié sur AgoraVox :


        Pour nous recentrer sur le sujet principal de l’article, les famines et la capacité de fournir les ressources agro-alimentaires, la solution écologique et de bon sens est la suivante : le nombre d’habitants d’une région de notre planète ne devrait pas dépasser la capacité de ces habitants à se prendre en charge de façon autonome, y compris sur la question de la production de nourriture. Les Africains sont actuellement près d’un milliard. Comment sera produite leur nourriture lorsqu’ils seront 25 milliards (si on n’arrête pas leur explosion démographique) ?

        Les autres continents devront-ils leur fournir la nourriture ? Il est anti-écologique de produire sur un continent la nourriture pour nourrir la population sur un autre continent. Les lieux de production agro-alimentaire doivent être proches des lieux de consommation.

        Encore une remarque : les écologistes estiment que les ressources renouvelables de la planète, en respectant les équilibres écologiques, permettraient d’offrir une vie confortable, du niveau que connaissent aujourd’hui les pays « occidentaux », à 2 milliards d’habitants.

        N’est-ce pas également un critère à prendre en compte ? N’est-on pas déjà largement en surpopulation ?

        Quel avenir vise-t-on : une planète avec 2 milliards d’habitants avec une vie confortable de tout point de vue, ou bien une planète Terre avec 10 ou 20 ou 40 milliards d’habitants qui seront 5 fois ou 10 fois ou 20 fois de tout point de vue moins bien lotis que ce que connaissent aujourd’hui les pays « occidentaux » ?

        Quoi que l’on fasse, un fait est incontournable : toute augmentation de la production agricole se traduit par l’augmentation de la pollution liée à l’industrialisation de l’agriculture. Une planète Terre avec 10 ou 20 ou 40 milliards d’habitants sera aussi 2 fois ou 4 fois ou 8 fois plus polluée que maintenant et avec le réchauffement généralisé qui s’en suivra et avec des difficultés pour produire et répartir la nourriture. Est-ce cela que l’on veut ?

        Il n’y a qu’une solution : la réduction des naissances dans les régions où les populations ne sont déjà pas capables d’assurer leurs propres moyens de survie. Les aides au développement devraient exclusivement viser cet objectif ce qui d’ailleurs contribuerait rapidement à réduire la pauvreté endémique de ces régions.
         

      • Groseille 4 juillet 2008 14:47

        Je réagis au - long - commentaire de Martin, qui "habite dans un village et travaille dans une grande ville."
        Il faut donc contrôler les naissances : fort bien. Et pas qu’un peu. Comment fait-on ? On interdit aux imbéciles d’avoir des enfants ? Une planète à 2 milliards d’habitants : super. Mais qui fera partie des 4 milliards dont il faut se débarrasser ? Pas vous, Martin, j’imagine...
        Soyons sérieux. Je n’avais pas lu de texte d’un cynisme aussi ouvertement assumé depuis longtemps. Cela rappelle... des pages bien sombres de notre histoire.
        En l’an 1000, l’équivalent du territoire national français était occupé par quelque 10 millions d’habitants. Les disettes et les famines se succédaient. On était objectivement en "surpopulation."
        Trois siècles plus tard, à la veille de la Peste noire, sur le même territoire vivaient environ 25 millions d’habitants. On était de nouveau en "surpopulation." Tiens ? Sur le même territoire, l’état de "surpopulation" était passé de 10 à 25 millions...
        Début 19ème, sur le même territoire vivaient environ 28 millions d’habitants et un siècle plus tard, cette population était passée à 40 millions.
        Alors, Martin, si vous ne prenez pas connaissance des conditions qui ont rendu possible ces accroissements démographiques, si vous ne vous instruisez pas en matière d’agronomie, si vous ne faites pas un effort pour comprendre quels sont les liens entre développement agricole, accroissement démographique et contraintes de nature juridiques d’exerçant sur les métiers, de grâce, abstenez-vous de ces commentaires odieux dont je préfère penser que vous n’avez même pas conscience des horreurs qu’ils évoquent.
        En deux mots, le développement agricole des trois premiers siècles du second millénaire a été essentiellement dû à l’abolition du servage et au développement du travail du fer au service de la paysannerie, et celui du 19ème a été essentiellement dû à l’instauration du droit d’enclore et à la modification du statut de la propriété privée qui en a découlé. Vous trouverez les détails de ces affirmations dans les ouvrages et publications de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart. Lisez-les, je vous en prie, avant d’adresser de telles inepties aux lecteurs et rédacteurs d’Agoravox.


      • ronchonaire 2 juillet 2008 11:41

        C’est toujours un délice de lire les contradictions internes des militants "alter" ; d’un côté, ils mettent tous les problèmes mondiaux sur le dos de "l’idéologie néolibérale" et de l’autre ils critiquent ouvertement le protectionnisme honteux et totalement déloyal des pays développés (auquel l’OMC cherche désespérément à mettre fin, pour le plus grand bonheur des pays en développement soit dit en passant).

        Posons-nous au moins la question : et si le monde n’était finalement pas assez libéral ? La crise alimentaire dans les pays en développement vient avant tout du fait que leur agriculture est archaïque et que la plupart des produits alimentaires consommés dans ces pays sont importés. Ces deux éléments ont la même cause : le protectionnisme agricole des pays développés et les subventions démesurées versées à leurs agriculteurs ont, depuis 30 ans, tiré les prix mondiaux vers le bas, décourageant les agriculteurs des pays en développement d’investir. Sans parler des politiques de "préférence nationale" qui ont par exemple conduit la France à tuer la production de bananes dans de nombreux pays africains pour favoriser la banane martiniquaise, pourtant plus chère à produire (et moins bonne).

        Le Président Wade a eu raison d’affirmer lors du dernier sommet de la FAO qu’il faut en finir avec ce système et que ce dont l’Afrique a besoin, ce n’est pas qu’on lui envoie des sacs de riz par cargos mais qu’on la laisse développer son agriculture et, potentiellement, exporter ses produits sur nos marchés. Le libéralisme n’est pas nocif en soi, mais seulement à condition que tout le monde respecte les règles du jeu. C’est loin d’être le cas, certes, mais ce n’est pas en respectant encore moins ces règles que la situation va s’améliorer.


        • MagicBuster 2 juillet 2008 11:43

          Pas d’argent pou donner à manger, mais il y encore assez d’argent pour acheter les balles de fusils servant à réprimer les révoltes.

          Le monde change . . . inexorablement . . .

          Attendons nos à des émeutes de la faim en France cet hiver.

          Vous vous rappelez : "Ensemble c’est possible".


          • Julius Julius 2 juillet 2008 11:53

            Le système de l’avantage comparatif fonctionne assez bien dans le système du libre-échange. Le problème est que le marché agricole d’aujourd’hui est loin d’être libre. Il est gravement altérée par les subventions agricoles dans l’Europe et les USA. La faim n’est pas une conséquence de la mondialisation, mais une conséquence de régularisation (subvention est une forme de régularisation).

            http://hrivnac.free.fr/wordpress/?p=138
            http://hrivnac.free.fr/wordpress/?p=144


            • Jimd Jimd 2 juillet 2008 13:00

              Tout a fait d’accord avec Julius.

              Il n’y a que peu de liberalisme dans le monde agricole ce qui limite quand meme beaucoup votre conclusion !



            • Julius Julius 2 juillet 2008 18:22
              Je pense que la mondialisation n’est pas responsable du faible niveau économique de certains pays. Mondialisation leur permet de devenir plus riche. Certains pays sont très réussi, d’autres échouent. Il est frappant une relation entre le système politique et le plan économique. Il ya quelques conditions générales connu pour le succès économique :
              1) système politique stable et previsible (pas nécessairement très démocratique).
              2) droits de propriété clairement définis.
              3) la liberté économique interne.
              Quand un pays répond à ces conditions, il réussit en général. Les problèmes économiques ne sont pas une conséquence de la mondialisation, mais une conséquence des problèmes au niveau local. Aucun pays n’a été faite plus pauvres en raison de la mondialisation, de nombreux pays sont devenus riches grâce à la mondialisation.

            • Pie 3,14 2 juillet 2008 12:22

              Vous réinventez sans le savoir l’autarcie chère à Mussolini dans les années trente.


              • Pie 3,14 2 juillet 2008 12:23

                Le message était adressé à Seb59


              • Marc Bruxman 2 juillet 2008 15:11

                On applaudira enfin la commissaire européenne à l’agriculture, Mme Mariann Fischer Boel, qui estime que les prix élevés sont « une bonne chose pour les producteurs »iii et qu’un développement plus rapide des organismes génétiquement modifiés (OGM) limiterait la crise. Toutes les démonstrations ont pourtant été faites et maintes fois répétées pour tordre le cou à ce dernier argument. Protégés par brevets et conçus pour une agriculture intensive basée sur la chimie, les OGM sont un désastre de plus pour les pays en développement.

                Le comissaire européen parle au nom de l’europe et défend donc ses intérêts. L’Europe exporte nombre de produits agricoles et effectivement la hausse des prix n’est pas forcément une mauvaise chose du point de vue des européens. Certes ca fait mal au porte monnaie mais on parvient toujours à se nourir.

                De même pour les OGM, ce n’est effectivement pas dans l’intérêt des pays en développement. Mais le monsieur parle au nom de l’Europe. De son point de vue c’est le sort des européens qui compte, pas le sort du reste du monde. Ce n’est pas choquant en soi. De même qu’un père de famille va voir en premier l’intérêt de sa famille lorsqu’il prend des décisions.

                Et, à supposer que certains OGM apportent une amélioration en termes de rendement (ce qui reste à prouver), les faits démontrent que les causes de la malnutrition sont bien politiques, et qu’augmenter la production ne modifiera en rien la situation.

                Si si je t’assure ! Surtout pour des denrées perrissables. Si la production augmente les prix vont baisser c’est automatique. Dès qu’on atteint le seuil de surproduction les prix baissent. Parce que le paysan qui a de la marchandise qu’il sait potentiellement invendue et périssable préférera la brader plutot que de la voire pourrir sur pied.

                Car, pour les tenants de l’ordre économique international, le risque que les citoyens tirent les véritables conclusions de cette situation est grand. Et ces conclusions sont sans appel. Le libre-échange est un désastre au Sud comme au Nord.

                Toujours la même rangaine. Que le libre échange puisse être un désastre pour certains pays du sud (principalement en affrique), peut être. Qu’il soit un désastre pour les pays du nord, il faut arréter de fumer. La main d’oeuvre chinoise pas cher, on en a bien profité et on continue de le faire. Les chinois ont quand à eux bien profités de nos euros. Pareil pour les imports de bouffe à pas cher, on en profite bien.

                La ton truc ca revient à geuler parce que le prix de la bouffe augmente alors que :

                • Ils ont énormément baissés depuis 20 ans. Regarde le pourcentage du revenu consacré à l’alimentation début 1970 et aujourd’hui, tu verra si le libre échange ne nous as pas énormément profité. 
                • Le prix des biens d’équipements (TV, électroménager, ...) s’est effondré.

                Bref c’est hypocrite de dire qu’on en profites pas. Tu peux trouver qu’on ne devrait pas en profiter par rapport aux dégats collatéraux causés, ce serait un point de vue défendable. Mais dire que le libre échange nuit aux pays du nord, je suis mort de rire. N’as tu pas l’impression que ta vie est plutot plus facile que celle de tes parents ou grands parents ? La mienne largement en tout cas.

                Reconstruire la souveraineté alimentaire et industrielle des Etats est la seule voie possible pour sortir d’une logique de concurrence

                Et cela servirait à quoi ? Ton programme c’est payons tout plus cher ? La concurrence sert justement à tout avoir au meilleur prix. Mais oui quand la demande augmente les prix montent. La bouffe ce n’est pas comme un impot : Il y a des gens qui bossent dur pour produire les tomates et les céréales. Si la consommation augmente, les prix augmentent jusqu’à ce que ces gens qui bossent améliorent leur productivité pour mieux satisfaire la demande. C’est aussi simple que cela.

                et s’engager dans une logique de coopération et de solidarité. Pour cela, il faut fermer la bourse, contrôler les importations et les investissements, taxer les profits... bref, remettre l’économie sous contrôle politique. Si elle était analysée pour ce qu’elle est, cette crise alimentaire devrait signifier la mort clinique de l’idéologie néolibérale.


                Je ne sais pas pour l’idéologie néolibérale, mais l’idéologie marxiste a rejoint les poubelles de l’histoire en 1989. C’est marrant d’ailleurs, je rentre de vacances en Europe de l’Est. Bizarrement le mot communiste chez eux leur éveille de très sales souvenirs. Un peu comme chez nous le mot Vichy nous évoque de très mauvais souvenirs. Et bizarrement aussi depuis qu’ils se sont ouverts au libre échange, leur niveau de vie est en train de rattrapper le notre.

                La solution Bolchos on l’a déja testée et pas que dans un seul pays. Partout, elle a produit misére, désolation, et dictature politique. Le libéralisme n’est peut être pas un système parfait, mais dans la plupart des endroits ou il a été testé, il a permis un formidable accroissement du niveau de vie. Ce n’est pas une crise passagére comme il y en a déja eu qui remettra en cause le système. Oui ca va tanguer très fort, oui la crise du crédit US va continuer à nous faire mal au cul pendant des mois. Mais tout repartira dés que les excés ont été purgés. On ne pouvait pas continuer à s’enrichir indéfiniement comme des porcs comme ca a été le cas ces dernières années.


                 


                • amynedd amynedd 2 juillet 2008 16:05

                  Juste ceci, pour votre information, avez-vous remarqué que nous sommes en période d’inflation ?
                  Et voici un document de l’INSEE : les variations de prix des produits alimentaires :
                  http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1191/ip1191.html

                   

                • Marc Bruxman 2 juillet 2008 16:49

                  L’alimentaire, on le remarque tous les jours donc ca frappe mais il y a d’autres prix à prendre en considération... Mon dernier ordinateur portable m’a couté 600 € quand ce genre de matériel (en moins puissant que celui que j’ai acheté) me coutait plus de 1500 € il y a peu.

                  Je vais bientot m’acheter un vidéoprojecteur (je suis en train de comparer les prix). C’est aujourd’hui abordable (moins de 1000 € voir même 500 € pour un modèle d’entrée de gamme). C’est un luxe qu’hier je n’aurais jamais pu me payer quand certains modéles atteignaient les 7000 € encore en l’an 2000. Pareil pour les appareils photos numériques, les téléphones portables, les climatiseurs (la aussi j’ai une petite clim à 300 € dont je suis très content). Au final pour que la hausse du prix du pain compense les économies réalisées de l’autre coté, il va falloir que je bouffe un pacquet de baguettes ! Et sinon bah justement je bouffe convenablement.

                  Pareil pour les voyages, on trouve toujours des offres de vols crevards malgré les prix du pétrole... Au final, la hausse des prix alimentaires même si elle fait toujours chier est bien insignifiante par rapport à tout ce que j’ai gagné de l’autre coté. C’est quelque chose que l’indice de la hausse des prix ne mesure pas.


                • amynedd amynedd 2 juillet 2008 16:52

                  Puis-je vous faire remarquer que ces produits ne se mangent pas....


                  • amynedd amynedd 2 juillet 2008 16:54

                    Et j’ajoute : vous en avez de la chance de pouvoir vous acheter tout ce matériel et faire de si beaux voyages



                  • Marc Bruxman 2 juillet 2008 17:22

                    Oui effectivement, on ne mange pas un GPS.

                    Mais on ne fait pas que manger dans la vie, du moins dans nos pays ou l’on a cette chance. Il faut donc prendre la facture globale en considération, ce qui va de l’abonnment du téléphone mobile, à la connexion internet en passant par la nourriture et le logement (ces derniers points étant les plus facheux), les vétements (la ca a beaucoup baissé) ainsi que l’ammeublement (merci Ikea) ainsi que les sorties diverses.

                    Si l’on fait la liste de tout ce que l’on consomme, l’équation n’est pas forcément mauvaise au niveau des prix. Nos parents étaient loin d’avoir tout ce que l’on a à notre age. Après bien sur, la pub et la télé nous mets dans la tête plein de réves qu’on aimerait réaliser et qu’on ne peut pas. Mais ce que je reprochais à l’article c’est de faire passer les pays occidentaux en général pour des victimes du système alors que quand même on en a bénéficié grandement.


                  • Annie 2 juillet 2008 17:36

                    Le problème avec une totale libéralisation de la production agricole, est qu’il y aura quand même des perdants et des gagnants. C’est l’issue logique de la libre concurrence. Tout le monde dans ce système ne peut pas gagner. Aujourd’hui les vilains, c’est nous avec notre PAC, les subventions et le dumping, mais demain ce seront les pays en développement émergents qui viendront concurrencer les pays les plus pauvres. Et l’OMC n’y pourra rien parce qu’elle a perdu toute sa pertinence avec les accords bilatéraux. Le cycle de Doha est enterré.
                    La mondialisation non seulement a faussé la production agricole, surtout dans les pays en développement qui produisent pour l’exportation, mais elle va au bout du compte permettre à certains pays de s’en sortir plus ou moins bien tandis que les autres s’enfonceront encore plus dans la pauvreté, surtout ceux qui n’ont pas ou ne peuvent pas diversifier leur production.
                    Quand on parle de la baisse de certains prix, comme des ordinateurs, des machines à laver etc. c’est oublier que la nourriture, l’eau sont essentielles à la vie.
                    Et lorsque nous parlons dans nos pays de réduire notre train de vie, d’autres manifestent dans les rues parce qu’entre se faire soigner ou manger, ou envoyer leurs enfants à l’école, ils doivent choisir, tandis que les plus pauvres crèvent de faim littéralement dans l’indifférence la plus totale, et sans bruit. 


                    • Marc Bruxman 2 juillet 2008 18:54

                      Et lorsque nous parlons dans nos pays de réduire notre train de vie

                      Personne de sérieux n’en parle. La décroissance conduirait invévitablement à la fin du modéle économique actuel, à l’éclatement de nos gouvernements et à la guerre civile. Le système économique capitaliste a besoin de croissance pour exister. Si il n’y a plus de croissance durant trop longtemps, c’est la catastrophe. Et pour le coup, la oui on risque de ne plus avoir à bouffer. Il y a bien sur quelques associations écolos qui parlent de décroissance mais il faut au contraire se dire que si la croissance était en danger les gouvernements ne reculeraient devant rien pour la maintenir. Y compris exploiter le pétrole en antarctique, en alaska et partout ou il en restera des gouttes.

                      Et les autres si ils savaient ce qui les attendais si on appliquait leur doctrine je pense qu’ils changeraient aussitot d’avis et trouverait que la croissance c’est finalement pas si dégeu que cela. (Je ne parles pas des idéologies génocidaires à la y’a trop de monde sur terre).


                    • Julius Julius 2 juillet 2008 18:23

                      Je pense que la mondialisation n’est pas responsable du faible niveau économique de certains pays. Mondialisation leur permet de devenir plus riche. Certains pays sont très réussi, d’autres échouent. Il est frappant une relation entre le système politique et le plan économique. Il ya quelques conditions générales connu pour le succès économique :
                      1) système politique stable et previsible (pas nécessairement très démocratique).
                      2) droits de propriété clairement définis.
                      3) la liberté économique interne.
                      Quand un pays répond à ces conditions, il réussit en général. Les problèmes économiques ne sont pas une conséquence de la mondialisation, mais une conséquence des problèmes au niveau local. Aucun pays n’a été faite plus pauvres en raison de la mondialisation, de nombreux pays sont devenus riches grâce à la mondialisation.


                      • Marc Bruxman 2 juillet 2008 18:49

                        Tout à fait ! La Chine qui était extrémement pauvre en 1980 s’est mise à réussir dès qu’elle a libéralisée son économie et fait respecter certains droits de propriétés. Il en va de même pour de nombreux pays d’Asie.

                        Pourquoi ? Parce qu’un investisseur étranger se dit qu’il peut être dépendent de la Chine. Donc il va investir ou commander des choses la bas. Il fera de l’argent et cela va enrichir le pays. De la même façon le Chinois qui a de l’argent l’investira plus volontier si il a confiance en son gouvernement c’est à dire si il sait que ses droits vont être respectés.

                        Inversement qui voudrait investir en affrique quand :

                        • Le dictateur local change réguliérement et avec violence. 
                        • Les droits de propriétés sont funky et ne sont plus garantis à chaque changement de gouvernement.
                        La réponse est personne. Et donc l’affrique ne s’enrichit pas. Et franchement si vous étiez affricain et aviez de la thune est ce que vous l’investiriez en affrique ? Ou ailleurs ? Vu les conditions il y a de forte chances que le riche affricain préfére mettre son fric dans des actions occidentales plutot que dans un business local qui périclitera sitot le nouveau dictateur "élu".



                      • Le péripate Le péripate 2 juillet 2008 18:49

                        Et revoilà la litanie : la mondialisation responsable des émeutes de la faim.

                        Mais quid des énormes subventions versés à nos agricultures ?

                        Mais quid du fait que ces pays où ont lieu ces émeutes sont comme par hasard les pays les plus dirigistes, imposant quotas, réglements et taxations à leurs agriculteurs ?

                        Mais quid du fait que le commerce inter-africain, par exemple, est soumis à des droits de douane exorbitants, des douaniers corrompus ?

                        C’est bien le manque de libéralisation qui est la cause de ces émeutes.


                        • Annie 2 juillet 2008 18:58

                          La mondialisation, c’est la loi de la jungle. Les plus forts prospèrent et les autres crèvent. Du moment que votre ordinateur vous coûte moins cher !!


                          • ZEN ZEN 2 juillet 2008 19:15

                            Une loi de la jungle bien réfléchie, tout de même...


                            Le Parlement Européen « préoccupé » par la spéculation sur les grains met en cause la politique des banques centrales :
                            "Dans une résolution votée le 22 mai, le Parlement se déclare « préoccupé par les effets que la spéculation sur les produits alimentaires de bases, notamment par les fonds alternatifs (hedge funds ) de matières premières, engendre pour la faim et la pauvreté ; invite la Commission à analyser l’impact de la spéculation sur les prix des denrées alimentaires. » Il souligne que la « crise alimentaire est étroitement liée à la crise financière au cours de laquelle les injections de liquidités auxquelles ont procédé les banques centrales pour prévenir des faillites sont susceptibles d’avoir intensifié les investissements spéculatifs dans les produits de base. » Les parlementaires considèrent que les politiques du FMI et de la Banque Mondiale privilégiant les monocultures d’exportation au détriment de l’agriculture vivrière sont responsables de la situation actuelle."


                            La famine mondiale

                            L’agriculture a été sacrifiée sur l’autel du marché :
                            « Il y bien longtemps que les campagnes du monde ont été saignées à blanc, que l’agriculture a été sacrifiée sur l’autel du marché. Destruction de cultures pastorales ancestrales en Afrique où des peuples d’agriculteurs millénaires ont été broyés, politiques agricoles peu subventionnées ou méprisées au profit de l’industrie et de l’exploitation des matières premières laissant une agriculture vivrière ou de subsistance en lambeaux. »

                            La spéculation sur les matières premières ou comment s’enrichir sur la faim dans le monde

                            Banques et investisseurs spéculent ouvertement sur la famine mondiale | AgoraVox
                            Edifiant ! >>"... Bloomberg rapportait le 20 août 2007 les conseils avisés de cinq des plus "respectés" investisseurs et conseillers financiers de la planète. Et ce n’est pas triste... Tous recommandaient d’investir massivement dans le secteur des denrées alimentaires, Goldman Sachs en tête. "S’il y a un ralentissement mondial de l’activité, ça n’affectera pas les produits agricoles car les gens continueront de manger (...) L’acier, le fer et le nickel souffriront, mais les gens continueront d’acheter du pain et des pommes de terre", déclarait Sean Corrigan (Diapason Commodities Management, Suisse) en charge d’un portefeuille de 6 milliards de dollars. "Il y a trois milliards d’Asiatiques (...) qui ne perdront pas leur appétit à cause d’un problème aux Etats-Unis", affirmait aussi Jim Roggers, ancien associé de George Soros. Pour Marc Faber, les prix des matières premières agricoles étaient relativement "attractifs", citant aussi les perturbations climatiques qui menacent et qui feraient monter les prix...(N)


                          • Marc Bruxman 2 juillet 2008 19:25


                             
                            La mondialisation, c’est la loi de la jungle. Les plus forts prospèrent et les autres crèvent. Du moment que votre ordinateur vous coûte moins cher !!

                            Toi même, ta famille et globalement l’ensemble du monde occidentale, vous faites parti des gens qui sont favorisés par ce système.

                            La loi de la jungle existera toujours c’est la nature humaine. Dans le communisme aussi il y avait une certaine loi de la jungle. Sauf qu’au lieux de gagner de l’argent il fallait monter en grade dans le parti ce qui donnait moultes priviléges.

                            Alors tu peux changer les régles, mais les nouvelles risque de ne pas du tout être à notre avantage. Tu vois il n’y a qu’un seul champion d’europe ne foot. Et bien la c’est pareil. Les ressources ne sont pas illimitées et tout le monde ne peut pas les avoir. Peut être vaut il mieux que ce soit nous. Tu vois je ne suis pas prêt à échanger ma place avec celle des affricains.

                            Vous n’êtes pas dans le monde des bisounours, il ne faut jamais perdre cela de vue. Et cela ne vous empéchera pas d’être solidaire ou d’aider les autres. Juste cette aide à des limites. Et vous ne pouvez justement aider que parce que vous êtes tellement nantis qu’il vous reste de la thune pour aider les autres. Ne l’oubliez jamais. Car il n’est pas dit que les autres l’oublient !

                          • antireac 2 juillet 2008 21:21

                            @ Annie

                            Je pense que tu ne devrais pas te faire imposer les idées à la mode vehiculer par des groupes extremistes.
                            Ton bon sens et un peu de culture sont tes meilleurs alliés.


                          • Annie 2 juillet 2008 20:08

                            Le fait que je profite d’un système ne veut pas dire qu’il est juste, en plus je n’ai pas vraiment le choix. Qu’est-ce qu’essaye de faire la société si ce n’est de tenter de rééquilibrer les déséquilibres induits par la loi du marché ? Autrement on peut laisser crever les chômeurs, les handicapés, les enfants abandonnés, etc. qui dans un système de libre échange n’auraient aucune chance de survivre. 


                            • moebius 2 juillet 2008 21:45

                              le systéme est juste dans la mesure ou l’on en profite. Il est injuste pour ceux qui n’en profite pas..Or en profite actuellement ceux qui ont une certaine identité. Je veux dire par là que les luttes sont identitaires...il ont libéré Bétancourt.....ce ne sont plus des lutte de répartition et nous avons de plus en plus tentance à les oublier...et bla bla bla...


                              • Internaute Internaute 6 juillet 2008 12:49

                                Bien d’accord sur le premier paragraphe (Ricardo et le libre-échange). Il faut aussi remarquer que les sociétés qui réclament le libre-échange sont celles qui ont d’abord atteint un haut développement de leur économie grâce au protectionisme. Il en fut ainsi de l’Angleterre au 19° siècle et maintenant des USA. Lorsqu’elles sont dans une position dominante où elles n’ont pas de réels concurrents alors elles sont pour le libre-échange, c’est à dire pour le fait que les petits pays dont l’industrie n’est pas encore performante ouvrent leur marché d’importation.

                                Le libre-échange est la plus grosse escroquerie des temps modernes. Il a permis aux compagnies américaines d’inonder les marchés d’Amérique latine et de freiner le développement d’industries locales dans ces pays, maintenant les populations dans la pauvreté et la dépendance. Le système a fini par se gripper car les multinationales américaines, sans foi ni loi ni le moindre sentiment national, ont compris que l’esclave brésilien ou chinois est moins cher que l’américain. Les délocalisations ont suivi le libre-échange. Les USA subissent le contre-coup de cette politique suicidaire. Ils sont des exportateurs de produits à faible valeur ajoutée comme les matières premières (agricoles surtout) et importateur de produits à haute technologie (électronique, chemises tissées en Turquie avec le coton exporté des Etat-Unis etc). C’était la marque des pays sous-développés et c’est maintenant celle des USA.


                                • Marsupilami Marsupilami 6 juillet 2008 15:57

                                   @ L’auteur

                                  Bon article. A noter : c’est au Mexique que se sont produites les premières émeutes de la faim, suite à l’utilisation de l’éthanol de maïs comme substitut illusoire du pétrole. Depuis, de très nombreuses usines US de transformation du maïs, base de l’alimentation mexicaine, en agrocarburant (elles sont pourtant énormément subventionnées par le gouvernement fédéral, ce qui n’est pas très... libéral) ferment après avoir fait faillite. Quelle folie !



                                  • Di Girolamo 6 juillet 2008 18:09

                                    On en revient toujours au même point : c’est le système qui produit ces effets : crise alimentaire , crise écologique , crise humanitaire , crise financière..et crise politique puisque nos outils politiques sont eux mêmes dérivés du système et ne peuvent donc s’en rendre maîtres.

                                    Je ne vois pas d’autre issue que la création d’un nouvel outil politique , capable d’analyser globalement le système et d’entamer la recherche et développement d’un autre système reposant sur d’autres valeurs , une nouvelle relation de l’homme avec les autres et sa planète. 

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