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Accueil du site > Actualités > Economie > On ne peut pas le faire, « ça coûte » trop cher !

On ne peut pas le faire, « ça coûte » trop cher !

Au moment où les gouvernements tentent une relance de type keynésienne, il est intéressant de se poser la question du coût réel d’un investissement public.

Promenade d’un billet

Une dame se présente à la réception l’hôtel du Lion d’Or et réserve une chambre. Elle verse 50 euros. Le boulanger du village observe la scène. Il attend que la cliente sorte, puis il se lève, se dirige vers l’accueil et s’adresse à l’hôtelier :
« Ne range pas ton billet, Georges, souviens-toi que tu me dois la pièce montée que je t’ai faite l’autre jour ».

De bonne grâce, l’aubergiste tend le billet de 50 euros au boulanger. Une fois dehors, ce dernier va payer son ami le menuisier qui a réparé son comptoir. Celui-ci s’acquitte alors des 50 euros qu’il devait au garagiste pour sa dernière vidange. En fin de compte le billet se retrouve dans la poche du représentant en savons industriels, qui, vue l’heure, décide de prendre une chambre à l’hôtel du Lyon d’or et paye l’hôtelier avec ce même billet.

Quel est le « coût » de cette « promenade » ? Les 50 euros ont-ils disparu ? Non ils sont toujours là, dans la communauté villageoise. Ils sont dans la caisse de l’hôtel et repartiront demain pour un autre tour, peut-être plus éloigné cette fois. Mais dans tous les cas, l’argent n’a pas disparu, il a circulé. En revanche, tous les acteurs ont travaillé : l’hôtelier, le boulanger, le menuisier, le garagiste et le représentant ; ils ont tous consommé de la matière et/ou de l’énergie. Le travail à faire à été fait, quant aux matières et à l’énergie, elles ne sont plus disponibles. Bien sûr, pris individuellement, chacun a dépensé 50 euros et à ce titre peut dire que « l’autre » lui a « coûté » 50 euros puisqu’il ne les a plus en caisse. Mais si l’on considère les choses globalement, on ne peut que constater que la production n’a « coûté » que du travail, de la matière et de l’énergie, mais pas d’argent ! L’argent est passé d’une main dans une autre, chacun s’est enrichi du travail de l’autre et lui a donné 50 euros en échange pour ne pas rester en dette. Ce qui est à un moment recette, devient dépense à un autre ; c’est la dépense de l’un qui fait le revenu de l’autre. L’argent est transféré, pas consommé sauf peut être si, comme nous aimons à raconter cette histoire, la chute devient la suivante : La dame revient, annonce qu’elle a rencontré un vieil ami et annule donc sa réservation. L’hôtelier lui rend le billet que venait de lui tendre le représentant, le regarde, le reconnaît, sort alors un briquet de son sac et brûle le billet sous le regard effaré des observateurs de la scène… « il était faux », s’exclame-t-elle dans un éclat de rire !

Un peu « d’économie fiction »

Imaginez que vous soyez Ministre des Transports et que vous alliez dire un beau matin au Ministre des Finances :
« La pollution, la consommation de carburants, les nombreux embouteillages, les blessés et les morts générés par le trafic des 4 millions de camions qui transitent annuellement sur l’autoroute entre Avignon et Lyon, nécessitent une décision politique. Il faut résoudre cette situation qui s’aggrave d’année en année et devient insupportable ; mes collaborateurs et moi-même avons étudié la chose et tout plaide en faveur de la construction d’une ligne de ferroutage sur ce tronçon. Nous estimons le montant total de l’opération à environ 10 milliards d’euros »

Par réflexe ancré dans ses anciennes croyances, il s’écriera : « Mais vous n’y pensez pas, c’est impossible, ça coûte trop cher ! ».
Vous aviez évidemment anticipé cette réaction, et vous lui demandez donc d’accepter de vous suivre dans votre démonstration, en lui expliquant :« Je vais prendre un certain nombre d’hypothèses simplificatrices pour rendre les choses aussi claires que possible »

Première hypothèse : une seule « entreprise unique » fabrique tout

Il s’agira d’une commande de l’État confiée à des entreprises privées exclusivement nationales. Même si un grand nombre d’entreprises intervient, on peut considérer qu’elles ne forment qu’une seule et même entreprise, depuis l’extraction des matières premières, qui, soit dit au passage, sont gratuites puisque la nature ne se fait pas payer, jusqu’au produit fini. C’est, bien sûr, une simplification, mais elle n’est pas abusive. Le résultat serait le même si on prenait une « chaîne » d’entreprises dont chacune achèterait aux autres ce dont elle a besoin pour remplir sa mission. Concentrer les choses sur une seule entreprise permet tout simplement de mieux comprendre ce qui se passe réellement. Les salariés de cette entreprise vont eux-mêmes dépenser leur paie dans une multitude de commerces et de services qui vont eux aussi payer des salariés, lesquels dépenseront leur salaire dans la chaîne commerciale et de services, etc. Les cotisations salariales que tous vont verser se trouveront redistribuées sous forme d’allocations et prestations sociales à différents bénéficiaires, et les taxes et impôts sous forme de salaires aux fonctionnaires. Ces revenus alimenteront à leur tour le commerce. Vous voyez les boucles, la « promenade » de l’argent et comment revenus et dépenses sont les deux faces d’une même pièce ?

Seconde hypothèse : l’État est le maître d’ouvrage

Il paye l’entreprise, donc les salaires et cotisations de toute la chaîne au fur et à mesure de l’avancée des travaux. « L’entreprise » n’a donc pas de besoin de trésorerie, créatrice d’agios, mais nous ferons intervenir plus tard les intérêts sur la dette publique supplémentaire que génèrera dans un premier temps le financement de ces travaux, puisque, depuis 1973, la Banque de France n’est plus autorisée à financer les besoins de l’Etat, ce qui contraint celui-ci à avoir recours au « marché financier » et donc à payer des intérêts.

Troisième hypothèse : il n’y a que des salaires

Bien sûr, nous savons tous qu’un prix est non seulement constitué de salaires, mais aussi du prix des fournitures et charges diverses comme les transports, le stockage, les assurances, des honoraires, des marges bénéficiaires, etc. Cela, c’est l’apparence, parce que la production est atomisée : de nombreuses entreprises participent à la fabrication d’un produit, de sorte que chacune paie des factures de « fournitures » et « services » extérieurs. Mais en réalité que se passe-t-il ? Quand l’agriculteur vend son blé au minotier, par exemple, c’est le prix de son travail, donc son salaire qu’il vend, pas le blé qui, lui, a été offert gratuitement par la nature. Bien sûr, il aura utilisé un tracteur et le prix de son blé comprendra aussi une part du coût d’acquisition et d’utilisation de cet engin. Mais le prix du tracteur, c’est quoi ? Le salaire de tous les employés de l’usine qui l’ont fabriqué, répartis au prorata, et les marges bénéficiaires. Ah oui, il y aura aussi le coût des fournitures et services que l’usine n’a pas produits elle-même. Mais chaque service et chaque fourniture achetés à d’autres, c’est quoi ? Les salaires et marges de chaque fournisseur, plus… et ainsi de suite… jusqu’à ce que vous ne puissiez plus remonter plus haut et que vous découvriez alors qu’un prix n’est en fin de compte qu’une somme de salaires et de marges emboîtés comme des poupées russes.

Quatrième hypothèse : « l’entreprise unique » et les commerces ne prennent pas de marge bénéficiaire.

Pour la clarté de la démonstration, on imagine que tout est distribué en salaires. Les salariés n’épargnent pas et dépensent la totalité de leurs revenus sur le territoire national. Cette hypothèse est certes irréaliste mais elle ne joue pas dans l’absolu. Epargne et profits sont des réserves qui ne participent pas immédiatement à la consommation, mais qui y retourneront tôt ou tard. Ils ont pour seul effet de ralentir les cycles.

Cinquième hypothèse : aucune importation

Ni d’énergie, ni de matière première, ni de produits finis. Irréaliste ? Ayez présent à l’esprit que le résultat reste identique pour le bilan global de la Nation tant que la balance importation/exportation est équilibrée. Il n’est donc pas question de poser des hypothèses illusoires, mais de ramener les choses au niveau de dénominateurs communs les plus simples possible pour rendre les choses compréhensibles.

Sixième hypothèse : pas de TVA sur les travaux proprement dits

Il n’est pas nécessaire de la compter puisque l’État est le maître d’ouvrage. En revanche, on retrouvera celle-ci dans les effets induits, c’est-à-dire dans les boucles de la consommation courante des salariés lorsqu’ils dépenseront leurs revenus dans les commerces (activité secondaire).

Septième hypothèse : salaires moyens

Pour encore simplifier nous avons considéré que la moyenne des salaires était équivalente au salaire moyen défini par l’INSEE pour 2007, soit 30800€ annuel de salaire brut. Le total des cotisations employeur est de 13200 €,ce qui porte le « coût » d’une année de travail par employé à 44000 euros. Quant au total des cotisations sociales, employeur et employé, il est de 19800 € (soit 45% des 44000 €)

Ces hypothèses posées, vous expliquez donc…


Les 10 milliards d’euros (10 md€) injectés au cours de l’année de travaux décidés représentent un chiffre d’affaire équivalent, autrement dit 227 273 emplois puisque le prix, 10 md€, n’est que la somme du coût total annuel de la main d’œuvre (44 000€ par salarié) qu’il aura été nécessaires d’utiliser pour mener à bien les travaux.

Le total des cotisations sociales va être redistribué par les différents organismes, comme c’est leur rôle, et va autoriser un pouvoir d’achat global supplémentaire de 4,500 md€ (45% des 10 md€) au bénéfice de la population.

Les employés vont recevoir chacun 24 200 € de salaire net soit un total de 5,500 md€ sur lequel nous avons considéré qu’ils allaient payer en moyenne 15% d’impôts (IRPP et divers) soit 0,825 md€, montant que l’État va ici capitaliser dans notre calcul.

(Cagnotte de l’État : 0,825 md€)

Reste donc aux employés 85% de leur salaire net, soit 4,675 md€ directement "consommables", auxquels s’ajoute le pouvoir d’achat constitué par la redistribution des cotisations sociales. C’est donc un total de 4,500 + 4,675 = 9,175 md€ que la population entière va recevoir dans ce cycle de redistribution monétaire. Mais les choses ne s’arrêtent pas là puisque l’argent va continuer de tourner dans la société :

L’activité permise par ces dépenses de 9,175 md€ va générer des salaires d’emplois secondaires dans les commerces et services ainsi que de la TVA (19,6%) au bénéfice de l’Etat soit 1,504 md€. Seul le solde hors taxes de 7,671 md€ bien sûr, va pouvoir financer les salaires d’emplois secondaires.

(Voilà donc aussi la cagnotte de l’Etat qui grossit : 0,825 + 1,504 = 2,329 md€)rr

Ces 7,671 md€ représentent les revenus, toutes cotisations comprises, de 174 341 emplois (7,671 md€ / 44 000€). Les cotisations sociales de 45%, soit 3,452 md€, issues de ces revenus bruts, vont à leur tour être distribuées dans la population. Puis les salariés payeront 15% d’impôts sur le solde net, soit 0,632 md€ (7,671 x 55% x 15%), et ce seront donc 7,671- 0,632 = 7,039 md€ qui resteront à la population pour sa consommation.

(Cagnotte de l’Etat : 0,825 + 1,504 + 0,632 = 2,961 md€)

L’activité que vont permettre ces 7,039 md€ générera une recette de TVA (19,6%) pour l’État de 1,154 md€ et ce sera donc le solde HT soit 5,885 md€ qui va pouvoir financer les salaires d’emplois secondaires.

(A ce stade la cagnotte de l’Etat se monte à : 0,825 + 1,504 + 0,632 + 1,154 = 4,115 md€)

Et on repart pour un tour : Ces 5,885 md€ forment les revenus, toutes cotisations comprises lors de cette seconde vague d’utilisation de la même monnaie sur un an, de 133 750 emplois (5,885 md€ / 44 000 €). Les cotisations sociales de 45%, soit 2,648 md€ sont distribuées à la population. Les salariés paient 15% d’impôts sur le total net, soit 0,485 md€ (5,885 x 55% x 15%) ce qui alimente d’autant la cagnotte de l’Etat, et ils pourront consommer le solde 5,885 – 0,485 = 5,400 md€ qui génèreront 0,885 md€ de TVA laissant disponibles 4,515 md€ pour financer les salaires d’emplois secondaires.

(La cagnotte de l’Etat passe à 0,825 + 1,504 + 0,632 + 1,154 + 0,485 + 0,885 = 5,485md€)

Et ainsi de suite ... (Si vous voulez poursuivre le calcul, vous pouvez lire la série sur le tableur téléchargeable à l’adresse : http://www.societal.org/docs/CIP.xls )

Au terme de 10 cycles d’achat-vente, ce sont 923 154 emplois qui auront été créés ou pérennisés, et l’État aura récupéré plus de 93% de la somme initiale "dépensée". Au bout de 30 cycles, c’est quasiment 100% et près d’1 millions d’emplois créés ou sauvegardés.

Ainsi, non seulement l’État rentre dans ses frais, mais vous remarquerez que les avantages ne s’arrêtent pas là, ni pour l’État, ni pour la population. faute de ces travaux, en période de chômage chronique, comme celle que nous connaissons depuis 30 ans, le million d’emplois qu’ils génèrent se transformerait en un million de chômeurs qu’il faudrait indemniser, sans compter les effets négatifs secondaires liés au chômage en terme de santé et de sécurité publiques principalement, autant de coûts supplémentaires à charge de la collectivité. A noter enfin qu’en plus de la recette fiscale les caisses de chômage, de retraite, de santé publique, de formation, d’aide au logement etc... se trouveraient alimentées ce qui résoudrait les déficits dont on nous rebat les oreilles et qui conduisent à réduire un peu plus chaque année les avantages sociaux si chèrement acquis par nos aïeux.

Reste toutefois un point à éclaircir : car il a été passé bien vite sur une des hypothèses retenues pour la démonstration. Il s’agit de la deuxième, qui prévoit que l’État est maître d’ouvrage et qu’il n’a pas besoin de trésorerie. Or c’est bien là que le bât blesse puisque l’on sait que non seulement les caisses sont vides mais que la dette publique est énorme. Effectivement, dans la réalité, l’État devrait avoir recours à l’emprunt puisque depuis 1973, comme nous le rappelions, il ne peut plus être financé par la Banque de France et doit donc payer des intérêts au « marché financier ». Si nous retenons un intérêt à 4%, ce sont donc 400 millions qu’il aurait fallu payer au titre de l’intérêt sur les 10 milliards empruntés et qu’il faudrait retirer de ce qui revient à l’État au bout d’un an. Est-ce que la démonstration s’effondre pour autant ? Non, le retour à l’État est un peu moindre voilà tout, mais là n’est pas le plus important puisqu’une partie, bénéficiant évidemment aux résidents les plus riches (et c’est là la raison principale de notre combat au sujet de "la dette publique"), sera recyclée dans le commerce, les services et même les impôts directs.

En résumé on peut dire que la simulation est juste à condition que la balance commerciale de la Nation soit équilibrée et au « coût » près des intérêts bancaires. Effectivement, dans la réalité, l’État devra avoir recours à l’emprunt puisque depuis 1973, comme nous le rappelions, il ne peut plus être financé par la Banque de France et doit donc payer des intérêts au « marché financier ». Si nous retenons un intérêt à 4%, ce sont donc 400 millions qu’il aurait fallu payer au titre de l’intérêt sur les 10 milliards empruntés et qu’il faudrait retirer de ce qui revient à l’État au bout d’un an.
Ce sont là deux paramètres sur lesquels il serait possible d’agir si on le voulait... Mais la pensée économique dominante actuelle ne considère pas les choses comme cela.

Elle n’a ni compris ni intégré le fait que la production ne coûte pas d’argent, mais seulement du travail et de la matière et qu’au niveau de la Nation, la quantité globale d’argent reste inchangée ; il n’y a que des transferts qui s’opèrent entre les acteurs économiques.

Elle n’a ni compris ni intégré le fait qu’un Etat puisse investir dans des biens et services nouveaux sans avoir à lever des impôts supplémentaires, car dans l’esprit de la plupart d’entre nous, et les plus brillants n’y échappent pas, la monnaie reste conçue comme une réalité matérielle (précieuse) de quantité finie donc rare et épuisable.

Elle n’a ni compris ni intégré le fait que lorsqu’un État investit dans des biens et services nouveaux, cela crée des emplois directs et induit une activité multiplicatrice. Si nos dirigeants politiques avaient compris cela, on cesserait, par exemple, de nous rebattre les oreilles avec le « trou » de la sécurité sociale. Car ce trou n’a aucun sens si ce n’est "comptable" ! Il n’existe que par le fait que la Sécurité Sociale a un budget séparé du budget national... Nous parle-ton du « trou » de l’armée, ou de celui de la justice" ou de l’enseignement ? Mais surtout, lorsque la Sécurité Sociale paye un médicament ou une visite chez le médecin, cette dépense initiale se transforme en revenu pour le pharmacien, le médecin et tous les acteurs des services de santé. Et ces derniers vont « dépenser » leurs revenus dans le circuit économique général de la nation. Ils vont aussi payer des impôts et des taxes. Bref, la dépense des uns constituant la recette des autres, l’État en acceptant de dépenser au départ stimule une circulation dont il devient lui même bénéficiaire.

Réalisez-vous ce que ce petit calcul révèle ? Il met en lumière le fait que les immenses chantiers qu’il conviendrait de mettre en œuvre pour relever les défis humains et écologiques de notre temps sont à notre portée. Il démontre que ces chantiers, d’autant plus importants que c’est la vie même de nos descendants qui en dépendent, loin de représenter un coût insupportable pour nos sociétés, représenteraient une source d’enrichissement et d’amélioration de qualité de vie immédiate !

La réalité est que si une collectivité a un besoin, la volonté de le satisfaire, les moyens techniques et énergétiques, un excès de main d’œuvre et le savoir-faire, rien ne s’oppose à sa réalisation… à un détail près, détail que soulignait déjà avec force Thomas Edison, dans une interview publiée dans le New York Times en 1928, alors qu’il était de retour d’une inspection à la centrale électrique « Muscle Shoals », en construction, sur la rivière Tennessee :

« Si la monnaie est émise par la nation, 30 millions $ pour le financement de Muscle Shoals, ce sera la bonne chose à faire. Une fois cette méthode d’émettre l’argent pour les développements publics essayée, le pays ne retournera jamais à la méthode des obligations Maintenant, il y a (Henry) Ford qui propose de financer Muscle Shoals par une émission de monnaie (au lieu d’obligations). Très bien ; supposons un instant que le Congrès suive sa proposition. Personnellement, je ne pense pas qu’il ait assez d’imagination pour le faire, mais supposons qu’il l’ait. La somme requise sera émise directement par le gouvernement, comme toute monnaie doit l’être Lorsque les travailleurs seront payés, ils recevront ces billets des États-Unis Ils seront basés sur la richesse publique existant déjà à Muscle Shoals ; ils seront retirés de la circulation par les salaires et bénéfices de la centrale électrique. Ainsi le peuple des États-Unis recevra tout ce qu’il aura mis dans Muscle Shoals et tout ce qu’il pourra y mettre durant des siècles… le pouvoir sans fin de la rivière Tennessee… sans taxes et sans augmentation de la dette nationale. »


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Article conjoint d’André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, auteurs de "Les 10 plus gros mensonges sur l’économie" (ed Dangles) et de "La dette publique, une affaire rentable" (ed Yves Michel)


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52 réactions à cet article    


  • Sophie 10 février 2009 13:55

    Bravo...

    On voit bien apparaître dans cet article les limites de la mondialisation. Il me semble évident que sans fermer les frontières pour autant, il faut apprendre à produire et à consommer "local"


    • Yena-Marre Yena-Marre 10 février 2009 14:44

      Bonjour,
      Avec votre démonstration , l’économie devient simple . Pourquoi nos brillants dirigeants ne comprenent-ils pas ?Sont-ils trop bêtes ou trop occupés à se gaver ? 


      • Traroth Traroth 10 février 2009 22:34

        Ils comprennent parfaitement mais sont corrompus par ceux qui profitent du système actuel...


      • Julius Julius 10 février 2009 22:46

        Il ya toujours une solution facile à tous les problèmes - une solution simple et mauvais.


      • Julius Julius 10 février 2009 15:30

        Je pense que vous l’avez oublié, que l’introduction de plus d’argent dans l’économie augmentera l’inflation. Ainsi, après une courte période de transformation, vous arrivez dans la même situation qu’au début, mais avec des prix et les salaires plus élevés. Et vous avez fait une dette, que vous devrez rembourser.


        • Sophie 10 février 2009 16:11

          La théorie quantitative de la monnaie semble une théorie totalement dépassée. Depuis 6 ans l’augmentation de la masse monétaire dépasse 10% par an (c’est de la monnaie créée par les banques commerciales), et je ne vois pas des salaires plus élevés (ni même d’après l’INSEE, d’inflation).
          Aux USA de grandes quantités de monnaie sont injectées dans l’économie, et on assiste au contraire à un écroulement des prix (et des salaires)


        • Mouche-zélée 10 février 2009 16:49

          Je dirai même plus je le prouverai

          Les salaires n’évoluent même pas au rythme de l’inflation :

          En 2005, les salaires du secteur privé ont évolué plus favorablement qu’en 2004.
          Ainsi, le salaire mensuel de base a crû, en euros constants, de 0,9 % contre 0,4 % en 2004 et 0,3 % en 2003.
          Cette évolution reste cependant en deçà des évolutions observées entre 1996 et 1999 (+1,1 % en moyenne
          annuelle).
          Elle est plus favorable pour les ouvriers (+1,2 %) et les employés (+ 1,1 %) que pour les
          cadres (+ 0,5 %) et les professions intermédiaires (+ 0,6 %).
          Toujours en 2005, la hausse des salaires
          est particulièrement marquée dans la construction (+1,8 % en euros constants.

          Source INSEE


        • Julius Julius 10 février 2009 16:50

          La tendance inflationniste est bien réel. Sa source est claire : Nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Nous avons essayé de consommer des biens, que nous n’avons pas produit. Le mécanisme concret est différente en Europe et aux Etats-Unis, nous l’appelons "la politique sociale" en Europe et "Community Reinvestment Act + subprimes" aux Etats-Unis. Mais le résultat est le même - l’inflation.

          Cette inflation est caché, la tendance ne crée pas une véritable inflation en raison de plusieurs obstacles :
          1) La mondialisation (concurrence avec la Chine ne permet pas la hausse des prix et des salaires).
          2) La politique de la FED et la BCE.
          Donc, nous avons une inflation qui ne peut pas être réalisé. Quelle est la réaction des marchés ? L’inflation est dévié en biens, qui ne souffrent pas de ces obstacles (ils sont undelocalisable, par exemple) : des maisons, des œuvres d’art, petrol, bourse ,...).

          Mais vous ne pouvez pas empêcher le fonctionnement du marché pour toujours. Les obstacles mentionnés ci-dessus ont cessé de travailler. Et cela conduit à des crises actuelles. L’équilibre sera rétabli - par une crise. Et nous ne pouvons rien faire contre cette crise. On ne peut que prolonger la crise, si nous insistons sur la réglementation irréaliste.


        • Mouche-zélée 10 février 2009 17:23

          Julius

          Bonne analyse mais nous n’avons pas les mêmes idéaux.


          Je suis d’accord que nous ne sommes qu’au début de la crise :
          A cela ajoutons le cercle vicieux qui se prépare : Je suis curieux de voir ce qui va se passer lorsque les nouveaux chômeurs seront en fin de droit = RMI = moins de consommation = perte de la croissance = perte de l’emploi ....

          Le cercle infernal, juste après viendra la baisse des prix de l’immobilier qui va entraîner son cortège de scandales financiers et de pertes séches pour les propriétaires et les investisseurs ...

          Donc la conjoncture n’est prévisible par personne, abolument personne, nous ne sommes même pas au creux de la vague de la crise, pas encore ...


          Donc l’état aurait-il encore un rôle à jouer, ou par souci de pragmatisme on se passera de ces dépenses et également de celles là . ?
          Autant aller jusqu’au bout des états providence à l’attention d’intérêts multinationaux privés ....


        • Julius Julius 10 février 2009 18:00

          Oui, après la première vague de crise (les banques), nous aurons d’autres vagues :

          1. l’entreprise
          2. les etats (ils vont s’effondrer à cause de la dette créée par la "politique de relance")
          Bien sûr, tout ne va pas s’effondrer. Certaines entreprises et certains etats seront en mesure de survivre. Nous devrions essayer de protéger la France et l’Europe. Cela signifie que nous ne devrions pas laisser la dette à décoller.

          Il existe trois types d’opérations, nous pourrions commencer dès maintenant :
          1. La protection de ceux qui sont touchés par la crise (chômeurs ,...). C’est la plus urgent opération, mais la plus simple. Nous pouvons le faire au niveau local (France, peut-être l’Europe).
          2. Préparation de la structure économique de sorte que cette crise ne se répète pas à l’avenir. C’est très difficile, et cela devrait être fait au niveau mondial. Mais nous avons un ou deux ans pour cela.
          3. Résolution de la crise. C’est impossible. La crise se résoudre elle-même une fois que l’équilibre est rétabli. Nous ne pouvons que en quelque sorte modifier l’évolution de la crise. Nous devrions essayer de rendre la crise plus courte (ce qui signifie également plus profond !). Pour cela, nous devons faire tous les "coûts de transaction" aussi bas que possible afin que le marché peut fonctionner sans aucun obstacle. (Dans le même temps, nous devons aider ceux, qui tombe - point 1.)

        • taktak 11 février 2009 09:39

          Votre raisonnement suppose que le marché permet d’atteindre un équilibre...
          Votre raisonnement est une fuite en avant idéologique, puisque vous proposez pour résoudre la crise de libérer encore plus les marchés ! Cette libération même qui est le catalyseur de la crise puisque elle favorise la spéculation et les pratiques douteuses.

          Pour en revenir à l’article, l’exemple choisit montre deux choses :
          1°) l’intervention de l’etat en tant qu’elle est un investissement de la collectivité est créatrice de valeur (pour peu que l’investissement soit pertinant bien entendu...). Cela suppose que la collectivité reste le dépositaire de l’investissement par exemple en lui permettant de créer de la monaies ;
          2°) En confiant à des interet particulier le rôle de création monétaire on s’est privé de cette possibilité de création de valeur au profit de l’ensemble de la société, en fonction de la production de valeur de chacun. Lorsque l’etat, et donc la collectivité, emprunte sur les sacro saints marché, ce n’est plus la collectivité qui récupére le fruit du travail, mais le capitaliste qui a prété les capitaux. Si je ne comprend pas bien de quelle légitimité le capitaliste peut se prévaloir pour réclamer des interet (outre le fait que lui possède ce qui est nécessaire pour que les autres créent !), on comprend bien toute l’ironie de la situation quand on autorise ce même capitaliste à créer de la monaie !

          En tout cas félicitation à l’auteur pour cette article clair et vulgarisateur, mais pour autant sans concession à la rigueur.
          Cela montre toute l’hypocrisie des économistes, qui en compliquant à loisir des mécanismes simples ne cherche qu’à refouler l’évidence même de l’injustice du système actuel


        • plancherDesVaches 10 février 2009 15:35

          Effectivement....

          On se demande ainsi comment font les financiers pour récupérer autant d’argent sur le dos de l’économie réelle et brasser ainsi des milliards.


          • luatwork 10 février 2009 15:48

            vraiment très interessant comme article
            non seulement il simplifie la complexité de l’économie, mais la conclusion nous pousse vers le futur
            j’aime beaucoup cette approche, qui ne fait pas que démontrer qu’un système peut être simple, mais qu’il peut aussi apporter
            Bravo M. Holbecq


            • Inquiet 10 février 2009 15:49

              Bonjour je vous suis complétement sur ce que vous avez écrit, sauf sur un point :

              "la pensée économique dominante .... n’a pas compris ...."

              En réalité, je pense au contraire qu’elle a très bien compris.
              Je crains que ses objectifs ne soient ni les votres ni les notres, et que votre billet met en évidence le problème de l’autonomie des états par rapport aux pouvoirs de le haute finance qui font "la pensée économique dominante".

              Les modes de pensées "gagnant-gagnant" n’ont pas la cotte pour "la pensée économique dominante".


              • chourave 10 février 2009 16:11

                Il y a un aspect des choses qui, à mon sens n’est pas traité, bien que d’ importance, il s’agit de l’épargne. Si dans ce beau cycle de circulation de l’argent il prend l’idée à un ou beaucoup d’intervenants de mettre de l’argent de côté, le bas de laine risque enfler dangereusement au point d’éclater.


                • pastag 10 février 2009 16:37

                  J’ai comme l’impression que les gens aiment se contenter de raisonnements simples voir simplistes, lorsque l’on a l’impression de comprendre quelque chose cela apparait comme une vérité alors que la moindre difficulté entraine de la méfiance. C’est une réaction compréhensible mais pas moins irrationnelle.
                  Croyez vous réellement que si les choses étaient aussi simples nos "stupides" dirigeants ne se permettraient pas d’ appliquer ces superbes théories.
                  La démonstration n’est pas totalement fausse mais malheureusement très incomplète (eh oui avoir un Nobel d’économie n’est pas une tache si aisée).
                  Quid de l’inflation, du taux d’emprunt de l’argent, de l’épargne que constitue une partie des acteurs de la chaine...etc
                  S’il vous plait, arrêtez cette démagogie qui consiste à donner systématiquement des arguments éludés, et des accusations formatées du type nos politiciens ne s’occupent que des riches ....
                  Merci


                  • Armand 10 février 2009 17:12

                    "les gens aiment se contenter de raisonnements simples voir simplistes"
                    "arrêtez cette démagogie qui consiste à donner (...) des accusations formatées"

                    ... no comment lol ...



                  • Mouche-zélée 10 février 2009 17:15

                    Les 320 milliards d’Euro potentiels pour aider les banques ne coutent pas un seul centime aux Français.

                    Mieux encore, les premiers 25 milliards d’Euro dors et déjà prêtés dégageront un intérêt d’un milliard quatre cent mille Euro fin 2009, qui servira intégralement à financer la politique sociale.

                    Sauf que l’état emprunte à 3% ce qu’il prête à 4%, donc le bénéfice ne sera pas celui attendu ….

                    Sans compter les pertes de ce qui a été investi dans la société DEXIA en prise de participation qui ont déjà perdu 50% de leur valeur .

                    Quand Monseigneur dit que les Français n’ont pas perdu un centime c’est faux !
                    Un taux de rentabilité du prêt d’état à 1% (déduit l’emprunt de l’état à 3% et son prêt à 4%) ne représente même pas l’inflation annuelle ...


                    Ajoutez à cela les salaires qui ne suivent pas l’inflation depuis 20 ans Source INSEE
                    Et nous avons donc une perte annuelle pour les Français depuis 20 ans ...

                    Le président du pouvoir d’achat est en fait celui des travailleurs pauvres, de la dette du pays qui augmente, de l’ hypothèque l’avenir des générations .

                    420 millions d’Euro sur 5 ans pour entrer dans l’OTAN est-ce bien raisonnable en pleine crise ?

                    A cela ajoutons le cercle vicieux qui se prépare : Je suis curieux de voir ce qui va se passer lorsque les nouveaux chômeurs seront en fin de droit = RMI = moins de consommation = perte de la croissance = perte de l’emploi ....

                    Le cercle infernal, juste après viendra la baisse des prix de l’immobilier qui va entraîner son cortège de scandales financiers et de pertes séches pour les propriétaires et les investisseurs ...


                    Donc la conjoncture n’est prévisible par personne, abolument personne, nous ne sommes même pas au creux de la vague de la crise, pas encore ...
                    Trois vidéos pour vous expliquer les généralités .

                    Si vous regardez les 3 vidéos ci dessous, vous savez désormais à quel point nos états sont complices des intérêts multinationaux privés ...


                    Le grand jeu
                    La dette
                    Corporation


                    • Tzecoatl Tzecoatl 10 février 2009 19:16

                      D’autant plus, mouche-zélée, qu’il s’agit d’un emprunt en argent-dette et au final, soit l’état ou les banques n’arriveront pas à payer cette dette. Oh biensûr, l’épée de Damoclès semble se déplacer : là où les banques la faisaient planer sur toute l’économie réelle et sur les états, il semble que c’est maintenant les états qui reprennent la main timidement.

                      AJH et moi nous connaissant relativement bien, je peux me permettre d’apporter une critique, ou plutôt des limites à sa démonstration, qui convient parfaitement pour les infrastructures, la recherche, et de grands projets industriels :


                      - la monnaie permanente détruit certainement la rentabilité du secteur bancaire, et plus sûrement encore ses emplois (700 000 emplois dans la finance en France) ;

                      - les revers de la méthode magique sont aussi la porte ouverte aux clientélismes les plus éhontés, aux favoritismes, à la solvabilité de projets des plus farfelus, absolument inutiles ;

                      - la limitation des ressources naturelles est un paramètre avec lequel il va falloir compter ;

                      Bref, si évidemment je suis pour la monétisation par l’état de besoins de société, il n’empêche que cela doit être particulièrement encadré, et c’est cela qui devrait être autrement plus polémique, voire intéressant pour tribuns et contradicteurs.

                      Preuve en est qu’un libéralisme qui a voulu faire sans cadre ni limite a duré 20 ans (dans les discours des élites).




                    • Peretz Peretz 10 février 2009 18:29

                      La démonstration est valable, mais comme le dit @chourave, il faudrait tenir compte de l’épargne, qui devient au fil dut temps de la richesse, et ensuite du capital. L’exemple du meunier devenu "minotier" suffirait de toute façon à tout expliquer, puisqu’il s’agit d’une entreprise, avec tout ce que cela suppose de transformations d’état en états, depuis des siècles. La difficulté, à moins de se placer sous l’angle de la théorie des systèmes" consiste à vouloir expliquer comment à partir d’un certain niveau de production, ou de masse monétaire, on change de modèle, on passe d’un système à un autre, du quantitatif au qualitatif. Effet de seuil qui rester aléatoire. D’où les difficultés de connaître le moment du passage. En fait c’est le temps qui ne semble pas maîtrisable  : entre le moment de l’acte d’achat et les moments des autres dépenses, le temps joue son rôle de dévalorisation de la monnaie, d’inflation, de déflations, et autres déséquilibres. Ensuite un effet "papillon" comme les subrimes et la bulle éclate.


                      • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 10 février 2009 19:55

                        Bonjour à tou(te)s

                        Je voudrais seulement répondre à quelques critiques que je lis dans vos commentaires

                        Par exemple "Il faudrait tenir compte de l’épargne" (et "Peretz" rajoute "qui devient au fil du temps de la richesse, et ensuite du capital." ) .

                        Bien évidemment la "démonstration" de cet article est simplifiée ; vous le savez tous bien. Mais j’avais pris soin d’écrire " Pour la clarté de la démonstration, on imagine que tout est distribué en salaires. Les salariés n’épargnent pas et dépensent la totalité de leurs revenus sur le territoire national. Cette hypothèse est certes irréaliste mais elle ne joue pas dans l’absolu. Epargne et profits sont des réserves qui ne participent pas immédiatement à la consommation, mais qui y retourneront tôt ou tard. Ils ont pour seul effet de ralentir les cycles."

                        Car en fait, je ne suis pas d’accord avec Peretz ... l’épargne est tout le contraire de la richesse même si c’est du "capital" financier. L’épargne, c’est du "parking monétaire" qui ne sert à rien dans l’économie car aucune collectivité ne manquerait d’argent si elle le voulait ... l’argent, ce n’est rien d’autre qu’une inscription sur un compte et la création monétaire ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle inscription sur un compte (au passif d’une banque) simultanément à l’inscription d’une créance sur le bénéficiaire à l’actif. Ce bénéficiaire pourrait très bien être un Etat et la banque, une Banque Centrale ( voir mon article "Ce qu’il faut au moins savoir sur la création monétaire" ), et il n’y a pas dans ce dernier cas d’intérêts à payer

                        Alors bien sur les politiques ne sont pas idiots, mais pour ceux que je connais, ils sont très "formatés" ( "on ne peut pas faire autrement " ) et de toute façon, au niveau européen et mondial nous sommes bloqués dans un tas de Traités qui ont très fortement limité nos capacités d’actions.

                        Cet article n’a d’autre but que de faire comprendre qu’un autre monde est possible et mettre le doigt sur l’un des "mensonges" parmi ceux que nous avons développé dans "Les 10 plus gros mensonges sur l’économie" (ed Dangles)

                        PS : je n’essaye pas d’obtenir le Nobel ... d’ailleurs il n’y en a pas pour l’économie smiley


                        • Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 10 février 2009 21:39

                          Bonjour,

                          Pour aller dans le sens de Mouche-Zélée, j’ajouterais que Not’ Président est bien gonflé de venir dire qu’il investira les intérêts des prêts consentis aux banques dans le social. 1 milliard et des poussières, peut-être moins, qu’est-ce que c’est, quand les seuls intérêts dus sur la "dette" déjà existante nous bouffent plus de 40 milliards à l’année ? Inutile d’espérer voir ce pauvre petit milliard finir ailleurs que dans le "service de la dette".

                          Le système bancaire gagne encore et toujours. A qui l’Etat emprunte-t-il ces 25 milliards ? Aux plus riches, avec en tête bancassureurs et fonds d’investissements spéculatifs. A qui destine-t-il ces milliards d’aide ? Aux bancassureurs. A qui payera-t-il les intérêts sur l’emprunt ? Aux bancassureurs et fonds d’investissement spéculatifs.

                          Au total, les déjà plus riches nous ont "prêté" 25 milliards, afin que nous leur les prêtions pour les sauver de leur inanité ! Cela ne leur coûtera que le différentiel d’intérêt entre le taux de prêt à l’Etat et le taux d’emprunt à l’Etat, soit environ 1%. Et pendant ce temps, ils conservent le droit de prélever sur notre sueur 40 et plus milliards d’intérêts annuels, plus le privilège de continuer à nous endetter pour les siècles futurs. C’est ce qui s’appelle un bon plan !

                          Il y a quelque chose de très pourri au royaume de l’argent, et notre seule planche de salut serait de retirer le privilège exhorbitant de création monétaire accordé aux financiers privés, pour le rendre aux sociétés civiles. Mais cela, comme souligné par Tzecoatl, impliquerait une gouvernance nouvelle, pour ne pas laisser à nouveau les mêmes décider du pourquoi et du comment investir. La planche à billets aux mains d’un gouvernement sans scrupule est aussi dangereuse qu’aux mains d’un système financier privé. Le réarmement de l’Allemagne hitlérienne et la crise actuelle sont deux illustrations caricaturales de ces faits.

                          Alors, supprimer l’argent, demande boris ? Pourquoi pas ! Ce qui est nécessaire à une société de spécialisation comme la nôtre, c’est un moyen de distribuer le travail et le produit du travail. La monnaie est, sous certaines conditions, un tel moyen. Ce n’est pas le seul, et elle n’est en rien indispensable. Elle est juste pratique.

                          Par ailleurs, posez-vous cette question : qu’est-il advenu du gain de productivité permis par les avancées techniques des cinq derniers siècles (gain estimé de 800 environ depuis la fin du Moyen-Age, gain de 6 depuis seulement 1950 en France) ? Pourquoi devrions-nous travailler encore et toujours plus pour obtenir le droit de vivre, quand les machines produisent pour nous plus que ce qui nous est nécessaire ? La population mondiale n’a pas augmenté 800 fois depuis le début du 16ème siècle, donc, la richesse disponible par individu devrait s’être considérablement accrue. Or, que constatons-nous ? Quelques privilégiés (dont nous faisons partie en tant qu’occidentaux, même de classe modeste) qui triment pour gagner de quoi consommer du superflu, et une immense majorité qui ne dispose de rien ou presque, et qui cherche à trimer pour nous offrir notre superflu en échange d’un peu de nourriture.

                          Aujourd’hui, nous ne devrions pas être en train de nous demander comment rétablir et maintenir un système qui tente de produire et faire consommer du superflu à une minorité riche, mais bel et bien en train de chercher de toute la force de nos compétences comment enfin donner le nécessaire à tous.

                          Nous produisons chaque année 800 fois plus de biens qu’en 1500. Nous sommes seulement environ 10 fois plus nombreux qu’en 1500. Où est la difficulté du développement ?

                          La question se pose dans les même termes pour les retraitéss, les chômeurs, les malades, leurs médecins et soignants, les professeurs-enseignants-chercheurs, les magistrats, etc. Où se situe la difficulté de donner à tous ces gens le minimum dont ils ont besoin, puisque ce dont ils ont besoin est là, produit presque sans effort par les machines (nourriture, vêtement, logement,...) ? La difficulté est dans nos têtes : argent rare et précieux (faux depuis 1971), salariat obligatoire pour accéder au droit à disposer de ces biens (stupide, puisque le salariat disparaît grâce aux gains de productivité).

                          Un autre monde est à inventer de toute urgence, dans lequel la monnaie ne serait qu’une représentation symbolique et temporaire de la production réelle, symbole accordé à chacun non en fonction de son seul travail, mais aussi, et en premier lieu, en fonction de ses besoins.

                          Brieuc


                          • maxim maxim 10 février 2009 22:48

                            ah ouais ,et votre boulanger ,vous le payez avec des coquillages ?


                          • ARFF 11 février 2009 08:42

                            je vois pas la difference entre de la monnaie et un coquillage ?


                          • ARFF 11 février 2009 08:44

                            Si y en a une . Une vraie, pas issue du lavage de cerveau qu’on subit depuis des millenaires, alors je travaillerai.


                          • Peretz Peretz 10 février 2009 22:10

                            @l’auteur. Si effectivement l’épargne n’aboutit pas toujours à la richesse, c’est quand elle est trop faible et dispersée. D’autre part, je crois qu’il faudrait, distinguer le capital, celui qui figure au passif d’une entreprise, et les capitalistes, ceux qui mettent leur argent...dans l’argent où il tourne sur lui-même. Il y aurait donc un "bon ” capital celui qui s’investit et le mauvais, celui qui ne prote qu’aux profiteurs. C’est ce qu’on vient de voir avec l’inflation sans mesure du crédit. Ce dernier est typique de l’effet pervers dénoncé par les systémiciens, généré par tout système et qui enfle avec le temps jusqu’à faire exploser le système lui-même. C’est un constat, tiré du 2eme principe de la thermodynamique, applicable disent-ils à tout système même non physique. La seule façon d’éviter l’explosion, provisoirement du moins, est de changer de système en y insérant un ou plusieurs sous-systèmes régulateurs ? Ce que semblent vouloir faire nos politiques, mais apparemment sans grande conviction.


                            • Le péripate Le péripate 10 février 2009 23:05

                               Au moment où l’état tente une relance keynésienne. Sauf que l’augmentation de la masse monétaire et les dépenses n’ont jamais cessé, c’est juste un coup d’accélérateur. Et encore.

                              L’inflation, c’est l’augmentation des prix du à l ’augmentation de la masse monétaire, et non une augmentation des prix, pour perte de productivité, par exemple. Mais, justement : il y a une inflation cachée dans la stabilité d’un prix alors que des gains de productivité auraient du faire baisser le prix, sur une masse monétaire constante. Quand une banque centrale se fixe le but de 2% d’inflation, c’est en fait bien plus, mais nous ignorons de combien.
                              L’épargne. C’est un oubli extrêmement regrettable : car dans toutes choses, il y a ce que on voit, et il y a ce que on ne voit pas (Bastiat). Ce que on ne voit pas, c’est que la cagnotte de l’état est prise sur l’épargne tout au long du processus. Il n’y a aucune création de richesses nouvelles. O. Pire, ce sont généralement les canards boîteux qui bénéficient de la manne ; il s’agit d’une redistribution, mais pas des riches vers les pauvres : des secteurs innovants vers les dinosaures.





                              • Tzecoatl Tzecoatl 11 février 2009 09:20

                                "Quand une banque centrale se fixe le but de 2% d’inflation, c’est en fait bien plus, mais nous ignorons de combien."

                                Si, nous savons combien, car les banques commerciales créent entre 8% et 11% de masse monétaire supplémentaire de l’an en zone euro. Elle était cachée dans l’envolée des prix immobiliers, dans l’exubérance de produits financiers non assis sur de la valeur réelle.

                                "
                                O. Pire, ce sont généralement les canards boîteux qui bénéficient de la manne ; il s’agit d’une redistribution, mais pas des riches vers les pauvres : des secteurs innovants vers les dinosaures."

                                Si la monnaie que propose Holbecq (mais il n’invente rien ici, le gaullisme en était grand fan, à bon escient) ne créait pas réellement de richesses (projets absurdes, favoritisme, etc) et pratique de la redistribution, c’est bien le cas aujourd’hui avec la monnaie privée, où le transfert de richesse se fait des pauvres, des secteurs innovants, de toute l’économie réelle, vers la finance. Et toc !

                                Par ailleurs, je ne pense pas que les chercheurs d’Alcatel qui ont formé des chercheurs chinois et ont vu leur activité de recherche être délocalisée suite à ces formations étaient des dinosaures. Pas plus les activités de Gandrange, de Jabil circuits à Brest, de Molex, etc, etc, etc.


                              • Le péripate Le péripate 10 février 2009 23:11

                                 Ce qui est très bien illustré par le sophisme de la vitre brisée de Bastiat.


                                • dup 11 février 2009 08:08

                                  bravo , je mets de coté le paradoxe de la vitre cassée. 


                                • Tzecoatl Tzecoatl 11 février 2009 09:23

                                  Bris de vitre que pratique tout le temps le secteur bancaire avec sa monnaie temporaire (création-destruction de monnaie) !


                                • Mouche-zélée 11 février 2009 10:54

                                  Une grosse arnaque bancaire : Le P.E.A (plan d’épargne action)

                                  Vous investissez dans un PEA, vos fonds sont bloqués pendant 5 ans.
                                  Au bout de 5 ans vos bénéfices sont acquis, nous sommes d’accord, ils varient en fonction des fluctations de la bourse.

                                  Un conseil : Dès que vous arrivez à échéance du blocage de votre PEA (5 ans) retirez TOUS les bénéfices du capital de départ .
                                  Les banques continuant à vous faire partager leur capital risque sur vos bénéfices acquis, en cas de perte boursière ils peuvent vous retirer les bénéfices effectués .

                                  Ce argent est à vous, c’est un bénéfice d’investissement, un peu comme une dividende ...
                                  Vous pouvez placer ces bénéfices en qualité de capital dans une autre banque si vous le désirez, là vous ne risquerez pas de perdre un seul centime .

                                  Est-ce que les dividendes versées aux actionnaires d’une grande entreprise sont redemandées aux actionnaires si la situation financière est défavorable ? Non, le bénéfice est un acquis !

                                  Encore une preuve que les banques sont des organisme de vol organisé sous caution d’état .



                                  • Vincent 11 février 2009 11:58

                                    A la lecture de votre article, cela semble simple.

                                    Cependant j’y opposerai quelques arguments non pris en compte à mon avis et faisant une analogie à la mécanique, tout système quel qu’il soit consomme de l’énergie et s’use, aussi si l’on compare la production en général, celle-ci consomme de l’énergie, use les machine et les bonhommes d’où une évaporation de capital de départ.

                                     

                                    L’économie ne fonctionne pas en vase clos et il y a des pertes à chaque étape et transition.

                                    Aussi la longue démonstration que vous nous faites est analogue au principe de mouvement perpétuel dont on sait qu’il n’est pas réalisable pour l’instant.

                                     

                                    Certes votre concept est intéressant, mais totalement inapplicable, en plus que faites vous des entreprises privées.

                                     

                                    Enfin annoncer des grand chantier pour relancer l’économie  à court terme et un miroir aux alouettes selon moi pour plusieurs raisons non évoquése :

                                     

                                    Quid des offres de marchés publics et de leurs délais de mise en oeuvre :
                                    rédaction de l’offre, temps de réponse des entreprise, affectation des entreprises, études préliminaires et enfin mise ne chantier, dans un premier temps, seules quelques centaines de personnes devraient êtres concernées, mais en aucun cas la main d’oeuvre de base.

                                     

                                    Soit il faut sûrement le faire mais ne pas annoncer cela comme étant une solution à une sortie de crise rapide.


                                    • Tzecoatl Tzecoatl 11 février 2009 12:11

                                      Faut-il accuser directement la proposition ci-dessus ou plutôt le fait que les politiques se soient coupés les ailes durant tant d’années ?

                                      Holbecq ne propose pas une solution pour une sortie de crise, mais une proposition permanente, qui d’ailleurs est le meilleur paravent à la cyclité actuelle (resserrement du crédit et donc de la monnaie en période de crise par les banques).

                                      Ce que propose Holbecq est largement partagé, notamment par Jacques Sapir :
                                      www.arhv.lhivic.org/index.php/2008/10/25/850-le-monde-qui-vient


                                    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 11 février 2009 12:47

                                      Vincent

                                      Vous écrivez " ... en plus que faites vous des entreprises privées ?"

                                      Lisez bien mon article : "Il s’agira d’une commande de l’État confiée à des entreprises privées exclusivement nationales. "


                                    • faxtronic faxtronic 11 février 2009 13:53

                                      C est un joli programme, mais nous n avons pas d entreprises privees et nationales capable de cela.


                                    • Vincent 11 février 2009 14:17

                                      Oui, ou en d’autre termes de la délégation de service publique ou autre truc dans le même genre qui porte un autre nom.

                                      Puis viendra naturellement dans de pareil cas, la question de la légitimité de l’affectation du marcher à untel plutôt qu’à machin.

                                      Finalement ne serait-ce pas une sorte de protectionnisme que vous proposeriez.

                                      Selon moi une économie qui tourne en vase clos, ne peut pas évoluer, elle ne peut mécaniquement que s’affaiblir sans apport d’énergie extérieure.

                                      Même les satellites à force de tourner retombent sur terre.

                                      Je conclurai par la citation suivante qu’un ami met au bas de ses messages :

                                      "Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun mais pas assez pour la cupidité de tous" Gandhi


                                    • faxtronic faxtronic 11 février 2009 13:52

                                      Bien, mais l auteur oublie deux choses :


                                      - L etat investie 10md OK, mais a qui il le demande : aux banques, donc avec interets. Il faux retirer les interets sur ton calcul, car notre monnaie n est PAS issue de notre gouvernement., Ni d aucun. Notre moannei est la proprietes des organismes emetteurs, c a d des banques. Et donc notre monnaies est simplement un vecteur d interet.

                                      - L etat investie 10md OK, mais a qui il le donne : a des entreprises a interets (les actionnaires). Tu oublie les dividendes des actionnaires dans ta boite. A moins d avoir une boite public a 100%, sinon...


                                      • faxtronic faxtronic 11 février 2009 13:57

                                        Et puis non-obstant, les ressources naturelles ne sont pas gratuites, ni abondantes. L auteur presuppose que les ressources naturelles sont disponibles.... Cela se saurait, le petrole jaillit a flot et gratuitement antre Lyon et et Avignon, c est bien connu....


                                      • faxtronic faxtronic 11 février 2009 14:08

                                        On peut tortignonner comme l on veut, le fait est que nous devons 40 md par an, et cela ad vitam aeternam, donc il nous faut produire au moins 40md d euros par an. Donc barre...

                                        Evidemment on pourrait dire a nos preteurs d aller se faire foutre, on prenant bien conscience des consequences immanquables (arret du commerce exterieurs, guerre et blocus contre la France, autarcie monetaire et impossibilite d emprunter en cas de coup dur, et, si on a pas de chances et que l on a plain des coups durs, miseres generales.

                                        C est un peu comme avec un assureurs voitures. On a un accident, et on se prend un malus qui fait augmenter la prime. On peut toujours a l assureur d aller se faire foutre, mais il ne faut pas avoir d accidents. 


                                        • Le péripate Le péripate 11 février 2009 14:13

                                           Pour "fonctionner", ce cours d’économie pour les anges fait quelques hypothèses, qui sont présentées comme étant simplement faites pour simplifier le problème et ainsi le rendre compréhensible.

                                          Il en est quand même une qui pose un sérieux problème :"Epargne et profits sont des réserves qui ne participent pas immédiatement à la consommation, mais qui y retourneront tôt ou tard. Ils ont pour seul effet de ralentir les cycles." Nous sommes ici très loin d’une simple hypothèse simplificatrice. En effet, l’épargne n’est pas seulement une consommation différée, mais bien ce qui permet la constitution du capital. De même, le profit n’est pas une réserve, mais la motivation de la constitution du capital.

                                          Cette hypothèse n’est pas seulement irréaliste, elle est absurde. 


                                          • Tzecoatl Tzecoatl 11 février 2009 15:15

                                            Oui, et la constitution d’un capital pour la constitution d’un capital, parce que c’est beau à voir.


                                          • xa 11 février 2009 17:51

                                            Si j’ai bien suivi l’idée ...

                                            La première année, celle de l’investissement, 220000 emplois sont créés pour construire cette route (en faisant déjà une simplification extrème, puisqu’on considère que la totalité du cout concerne des emplois, exit matières premières).

                                            Et la seconde année, ces 220000 emplois sont conservés ou sont ils supprimés ? S’ils sont conservés, comment (vos hypothèses ne le disent pas) ? Qui dépense, en année N+1, les 10 milliards nécessaires pour verser leurs salaires ?

                                            Parce que s’il n’y a pas, en année N+1, cette dépense (que ce soit l’Etat ou quelqu’un d’autre), vous avez 220000 emplois qui sautent. Et votre calcul "d’intérêts composés" sur les emplois tombe lui aussi. (il ne suffit pas de créer ponctuellement un emploi pour qu’il soit pérenne).



                                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 11 février 2009 19:27

                                              @XA

                                              J’ai seulement parlé de l’année de l’investissement (donc effectivement la première année et dans ce calcul il n’y en a pas d’autre), mais ensuite je n’ai parlé que de "cycles" pour les emplois secondaires (qui peuvent être sur quelques mois ou plusieurs années).

                                              Le total des emplois créés et payés initialement (les emplois primaires) ne le sont effectivement que pour une durée d’une année . Mais n’oubliez pas que dans ce calcul (qui a aussi pour but de faire comprendre que ce qu’on nomme "coût" ne l’est pas vraiment), et avec les conditions que j’y ai mises, au terme d’un certain nombre de cycles, l’Etat récupère la totalité de son investissement et peut donc recommencer la manip sans que ca ne "coûte" réellement (si ce n’est du travail et des matières premières).

                                              Bien évidemment le retour dans l’économie sera une fonction de la vitesse de ces cycles... Dans la réalité, on pourrait estimer qu’il y a 2 à 3 cycles par an... (on peut assimiler cet exemple à la vitesse de rotation de la monnaie qui est le PIB / M1 dans notre économie réelle)

                                              S’il n’y a pas, au terme de "l’injection" de l’année de travaux, une nouvelle injection de 10 Md€ pour assurer du travail aux 220000 emplois créés, il est évident qu’il n’y a pas de nouveau chantier pour eux... mais ils auront de toute façon dépensé leurs salaires ce qui induira "les cycles".

                                              J’espère que c’est plus clair pour vous...


                                            • xa 11 février 2009 20:44

                                              SAlaires effectivement dépensé, ce qui induit, à nouveau une opération ponctuelle puisque ne pouvant dépenser en année N+1, les emplois qu’ils ont eux mêmes contribués à créer disparaissent à leur tour.

                                              Votre volonté d’expliquer qu’une dépense brute ne représente pas nécessairement une dépense réelle aussi élevée est plus que louable.

                                              Mais à vouloir trop simplifier (pour rendre les choses abordables), on risque de laisser croire qu’une solution simple voire simpliste est la réponse. 

                                              Pourtant, on sait bien que cela ne marche pas. 

                                              Présenter, aussi simplement, l’investissement judicieux de l’Etat (lorsqu’il ne prend pas la décision stupide de privatiser la dite route par la suite) dans une infrastructure qui génèrera : des emplois directs (construction), des emplois indirects en dynamisant durablement l’économie locale (le désenclavement induit une accroissement d’activité, donc des emplois non liés à la construction de la route, mais bien à la possibilité accrue de commercer, de se déplacer, ...), etc ... c’est reprendre la technique des 35h : dire qu’on enlève 4h de travail à Paul, et que donc on donne 4h de travail à Pierre ... sauf qu’on a tous vu que ça ne marchait pas, que c’était plus compliqué que cela.

                                              Les idées, mêmes lorsqu’elles sont bonnes, ne doivent pas être simplifiées au point de rendre la démonstration de cette idée contraire au but premier.



                                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 12 février 2009 09:13

                                              Xa

                                              Je ne propose pas une route dans mon exemple, mais le ferroutage .. c’est un peu mieux pour la planète et pour la France, non ?

                                              Mais au dela de ce détail, tout ce que nous voulons démontrer tient aussi dans le titre . Actuellement on nous dit qu’on ne peut pas faire, parce que "ça coûte trop cher". Je montre que ce n’est pas tout à fait vrai et que même si toutes les hypothèses, sur lesquelles je base ma démonstration, ne sont pas appliquées, il est évident qu’une bonne partie d’une injection monétaire pour enrichir la valeur du pays (et je préfère que ce soit pour des équipements utiles et porteurs d’économies futures) revient à l’Etat financeur sous forme de taxes et impôts, sans parler des redistributions sociales qui reviennent à la population, tout en créant beaucoup d’emplois primaires et secondaires.

                                              Il est évident que je ne fais pas ici de "politique", mais je n’ai pu m’empêcher de montrer du doigt le problème (origine en 1973), par lequel l’Etat est obligé d’emprunter sur les marchés financiers et donc de PAYER DES INTERETS au privé... alors que la monnaie devrait être "nationalisée" (ce qui n’empêche d’ailleurs pas un système bancaire privé (il va peut être falloir que je fasse un article sur ce sujet).


                                            • xa 12 février 2009 10:26

                                              Je vous suis pleinement lorsque vous expliquez (même si vous simplifiez trop) qu’une dépense brute importante peut être une dépense réelle bien moindre.

                                              C’est effectivement le cas lorsqu’on investit dans une infrastructure :

                                              - une partie de la dépense publique revient via la TVA, les charges directes, les impots

                                              - une autre partie vient de la TVA récoltée par consommation sur les salaires versés

                                              - et puis l’infrastructure, si elle est judicieuse, génère de l’activité donc à nouveau des rentrées, même si ce dernier point est moins évident (il n’y a pas automatiquement un supplément d’activité)


                                              Par contre, il va falloir m’expliquer en quoi les accords de 71 et 73 ont un impact sur le choix de ne pas favoriser l’investissement.


                                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 12 février 2009 10:41

                                              Xa

                                              Pour répondre à cotre question, je voudrais vous renvoyer sur cette page http://wiki.societal.org/tiki-index.php?page=La%20verite%20sur%20la%20dette


                                              Mais plus simplement et pour mémoire, un historique de l’évolution du droit de création monétaire depuis 1973 :

                                               

                                              • 3 janvier 1973 - Dans la loi portant sur la réforme des statuts de la Banque de France, nous trouvons en particulier cet Article 25 très court qui bloque toute possibilité d’avance au Trésor : « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ». Cette décision correspond à une privatisation de l’argent et ramène la Nation au même rang que n’importe lequel de ses citoyens. La dette publique trouve son origine précisément là.

                                              • 1976 - Sans aucune justification économique, sans débat public préalable, le Gouvernement de Raymond Barre décide que l’État paiera les intérêts de sa dette au-delà du taux d’inflation. Ce faisant, il place l’État au service des créanciers. Et l’on s’étonne du montant de la dette publique après trente-deux ans de ce régime ?

                                              • 1992 - La gauche au pouvoir nous invite à ratifier par référendum, les yeux fermés, le traité de Maastricht qui précise en son article104 : « Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales" d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la BCE, ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. »

                                              • 4 août 1993 - La loi n° 93.980 est votée. Cette loi donne son « indépendance » à la Banque de France et interdit à celle-ci, dans son article 3, d’autoriser des découverts ou d’accorder tout autre type de crédit au Trésor public ou à tout autre organisme ou entreprise publics, de même que l’acquisition des titres de leur dette. L’État est désormais condamné par le plus haut niveau du droit à subir une charge non nécessaire d’intérêts.


                                            • Tzecoatl Tzecoatl 12 février 2009 11:04

                                              Par contre AJH, j’ai lu il y a deux jours (sur chomageetmonnaie.org) que la BCE conserve le droit d’acheter des titres de dettes d’état contre monnaie, même si elle n’utilise jamais ce droit : il n’y a pas besoin de quelconque réforme que ce soit pour, à l’échelle européenne, mettre en place ce que vous proposez.


                                            • xa 12 février 2009 11:52

                                              Je vois bien l’origine d’un problème, pour vous, concernant les capacités de l’Etat à s’autofinancer par création monétaire (le lien que vous donnez).

                                              Mais cela est disjoint du fait que l’Etat utilise la création monétaire ou l’emprunt pour investir ou pour payer des dépenses de fonctionnement. Et cela pollue votre démonstration du fait qu’investir 10 milliards bruts pour une infrastructure représente en réalité un effort bien moindre.


                                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 12 février 2009 11:24

                                              @Thecoalt

                                              Je ne suis pour ma part pas du tout d’accord avec l’interprétation "capillo tractée" d’Alain Granjean smiley

                                              Dire que le Traité n’interdit pas l’acquisition de titres publics par la BCE de titres publics est totalement en opposition, sur le fond, sur l’esprit et sur la forme avec l’article 104 . 

                                              "Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales" d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publiques des États membres ; l’acquisition directe des instruments de leur dette, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, est également interdite. "


                                              D’ailleurs, si c’était autorisé, tous les pays de la zone euro le feraient en ce moment


                                              • Tzecoatl Tzecoatl 12 février 2009 11:35

                                                N’ayant pas les moyens d’aller vérifier ce qu’écrit Grandjean, le fait est que la BCE ne le pratique pas du tout, c’est suffisamment révélateur, je dirais.

                                                Nous sommes bien conscients que les fuites occasionnées au secteur bancaire par une telle possibilité sont formellement proscrites à Francfort dans la politique monétaire qui y est conduite.




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