Pour le nucléaire ? oui mais...
Pour ou contre le nucléaire... l’éternelle discussion. Une chose est sûre, l’industrie nucléaire est au-devant de la scène. Zorro au secours du réchauffement climatique, Superman de l’énergie, et Jedi de l’économie, l’énergie nucléaire ne semble avoir que des qualités.
Essayons donc d’y voir un peu plus clair en étayant ce débat de quelques arguments, chiffres et autres sentiments (parfois un peu "orientés", je le reconnais).
1. Concernant les coûts : malgré des recherches multiples, je n’ai jamais pu trouver de chiffres fiables... Pour la bonne et simple raison, que personne ne les connaît encore.
Nous ne pourrons connaître le coût réel du nucléaire que :
- quand un producteur (ou plus généralement l’État) aura évalué précisément les coûts des recherches,
- quand un producteur (ou plus vraisemblablement l’État) aura expérimenté le démantèlement complet d’une centrale et évalué le coût. Seuls des petits réacteurs de - de 50MW ont été démantelés jusqu’à présent.
- quand un producteur (ou toujours plus vraisemblablement l’État) aura évalué précisément le coût du stockage à long terme des déchets (pour cela, il faudra d’abord trouver une solution),
- quand un producteur privé financera de lui-même (sans aides de l’État) la construction et l’exploitation d’une centrale. Les centrales construites avant la libéralisation du secteur (donc toutes) ont été financées par l’État et revendues à "prix d’amis" lors de la privatisation.
- quand l’assurance contre les risques sera prise en charge par le producteur et non par l’État. Pour l’instant le producteur n’est tenu qu’à s’assurer pour un montant dérisoire de 60M€ (en 2004. Ce montant serait bientôt porté à 700M€), l’État et les membres des Conventions de Paris Bxl portant la garantie à 2400M€, somme encore dérisoire compte tenu du coût d’un accident comme Tchernobyl. Cela n’arrivera jamais car aucun assureur n’accepte de couvrir un tel risque... comme c’est curieux !
Tous ces coûts sont donc pour l’instant plus ou moins "offerts" aux producteurs d’électricité nucléaire par le contribuable.
Si toutefois quelqu’un peut m’éclairer sur l’un ou l’autre de ces budgets via des documents détaillés, je suis preneur.
2. Concernant les risques :
Il faudrait, pour me rassurer :
- mettre en place une méthode d’action efficace en cas d’accident (les seules simulations effectuées ont été un fiasco malgré les planifications).
- établir une liste de "liquidateurs volontaires" prêts à intervenir en cas d’accident grave (je suis convaincu que beaucoup de gens seraient fiers de sacrifier leur vie pour le bien de tous... non ?)
- séparer les rôles de l’AIEA. La promotion de l’utilisation du nucléaire et le contrôle de la sécurité doivent être assurés par des organismes différents pour qu’il ne puisse y avoir conflit d’intérêts. De plus, il faudrait renforcer ces contrôles. En effet, depuis la privatisation, les producteurs font de plus en plus appel à des sous-traitants, même pour des travaux sensibles. Et ça, ça ne me rassure pas !
- maîtriser les risques sismiques et terroristes (mais est-ce possible ?)
- maîtriser la sécurité dans les pays instables politiquement (Mouammar... si tu nous regardes...).
3. Enfin, il existe quand même des alternatives à ne pas négliger (forcément si on arrête de brûler de l’uranium, il faudra trouver autre chose) :
Ce n’est pas forcément facile, mais en accumulant toute une série d’économies et d’alternatives énergétiques... il y a moyen.
En Belgique (chez moi), 5800MW nucléaires sont installés soit 55% de l’électricité. (chiffres de l’AIEA)
L’électricité représenterait à peine 12% des émissions de CO2 du pays (toutes énergies confondues) en fonctionnant à 100% de gaz/charbon (sans le nucléaire donc).
Il y a déjà près de 1000MW éoliens en projet pour la Wallonie (moitié sud du pays) + 330MW pour un seul projet éolien à 45km de la côte + encore d’autres projets en flandre.
En développant le secteur photovoltaïque, on peut générer également des centaines (oserais-je dire "milliers" ?) de MW (2000 MW en service en Allemagne) non seulement via des centrales de productions, mais aussi en encourageant les installations privées (entreprises ou particuliers).
En reliant les réseaux électriques et en favorisant des "échanges" d’énergies (un parc photovoltaïque dans une zone aride d’Espagne, un parc éolien au large de la Bretagne, une station hydrolienne en mer du Nord...), on soulage un manque de vent ici par un soleil de plomb là-bas... et inversement.
Et SURTOUT, en économisant l’énergie ! Pas seulement, l’électricité évidemment.
- en isolant les maisons/bâtiments
- en utilisant des appareils/transports plus efficients
- en usant de gestes simples comme, baisser le thermostat de 1°C, en roulant moins vite...
- en privilégiant les transports économes pour certaines marchandises et pour les longues distances(train/ferroutage, péniche)
Tout ceci permettrait d’atteindre rapidement l’objectif de diminution de CO2 et de suppression du risque nucléaire.
Allons ! Le débat continue... j’attends vos avis, idées, documents, arguments et contre-arguments avec impatience.
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