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Accueil du site > Actualités > Santé > Scandale aux Etats-Unis sur un médicament générique

Scandale aux Etats-Unis sur un médicament générique

Les deux courbes que vous voyez ci-dessous résultent de la comparaison du comportement dans l'organisme d'un médicament original et de son générique, pourtant supposé bioéquivalent. Elles devraient être globalement superposables. Ce n'est pas le cas. Cette illustration a été mise en ligne sur le site des autorités de santé américaines (FDA) en 2009 2 ans après le lancement du générique. Il vient tout juste d'être retiré du marché aux Etats-Unis, soit 5 ans après son arrivée sur le marché. Un nouveau scandale du médicament en perspective ? La FDA va-t-elle changer de nom ?

Le bupropion est une amphétamine qui s'appelait autrefois "amfebutamone". La firme GSK a réussi au début des années 2000 à faire modifier sa dénomination commune internationale (DCI), en "bupropion". Cette habile opération lui a permis de masquer la nature amphétaminique de cette molécule.

Commercialisée sous le nom de Zyban en France comme médicament pour arrêter de fumer, il s'agit d'une des dernières amphétamines présentes dans nos pharmacies, une amphétamine qui a miraculeusement échappé au battage médiatique consécutif au scandale du Mediator.

Aux Etats-Unis, le bupropion est également commercialisé comme antidépresseur, le "Wellbutrin". De par sa nature amphétaminique, des études cliniques ont montré que le bupropion permet même de faire perdre du poids (3 kg en moyenne du fait de propriétés coupe-faim). Il est disponible soit sous forme à libération immédiate, c'est-à-dire que le comprimé libèrera le principe actif très rapidement dans l'organisme, soit sous forme à libération retardée : le "Wellbutrin XL" Dans ce dernier cas, il libèrera progressivement son principe actif tout au long de la journée. L'intérêt des médicaments à libération retardée est en général de diminuer le nombre de prises du médicament.

L'objet de cet article n'est pas de s'attarder sur l'inexplicable présence d'une amphétamine masquée dans notre pharmacopée, mais de relater une incroyable affaire sur l'un de ses génériques aux Etats-Unis.

Les autorités de santé américaines (FDA) viennent d'annoncer le retrait du marché d'un générique du "Wellbutrin XL 300 mg". Après avoir testé ce générique sur 24 volontaires sains, il s'est avéré que le générique ne parvenait pas à administrer le principe actif de la même façon que le médicament original.

Ces deux médicaments ne sont donc pas bioéquivalents.

Jusque-là, rien d'exceptionnel. Ce qu'il l'est davantage, c'est que la FDA affirme sur son site internet qu'elle a commencé à recevoir des plaintes de patients dès 2006 qui constataient une baisse d'efficacité après être passé du médicament original au générique. Pour être plus précis, la FDA a reçu entre le 1er janvier 2007 et le 30 juin 2007 85 rapports d'effets indésirables ou de manque d'efficacité lors d'un passage de l'original au générique.

Après avoir identifié le générique défectueux, elle a demandé au fabricant (Impax / Teva) de mener une étude de bioéquivalence en s'appuyant sur les patients qui avaient constaté une diminution d'efficacité.

La dose qui parvient dans leur sang est-elle la même que lorsqu'ils prennent le médicament original ? Les firmes concernées ont achevé l'étude fin 2011, affirmant qu'ils ne parvenaient pas à recruter suffisamment de ces patients pour conduire l'étude.

Heureusement, la FDA avait anticipé le coup et a conduit une étude équivalente de son côté en 2010, mais sur des volontaires sains. Les résultats ont été connus en août 2012 et ont conclu que ce générique posait un problème d'efficacité. La FDA a décidé de ne pas s'intéresser aux autres génériques du Wellbutrin XL puisque fort de sa première analyse, seul celui des labos Impax et Teva posait problème. Elle a néanmoins demandé aux autres génériqueurs de conduire également des études de bioéquivalence de leur côté.

Oui mais...

Le générique du Wellbutrin XL des mêmes firmes pharmaceutiques dosé à 150 mg avait déjà fait parler de lui il y a quelques années. Sur son site internet, la FDA avait notamment montré, preuves à l'appui que ces deux produits n'étaient pas bioéquivalents. Le générique libérait notamment le principe actif plus brutalement et bien plus tôt que l'original (2h au lieu de 5-6 heures).

Il est surprenant de constater le silence de la presse française sur cette affaire ô combien d'actualité qui passionne pourtant les plus grands journaux américains :

Pendant ce temps-là, le Figaro se félicite que Les ventes de génériques repartent à la hausse.

Le Professeur Even avait violemment critiqué les autorités sanitaires françaises en affirmant qu'il leur "faudrait 2 ans pour interdire le cyanure". L'Oncle Sam ne semble pas plus efficace puisqu'il lui a fallu près de 5 ans pour interdire un générique qui présentait des signes de problème dès les premiers jours de sa commercialisation.

Références

Zyban° (bupropion) et sevrage tabagique : 1 047 observations en un an d'effets indésirables en France, Prescrire, Décembre 2003

Amphétaminiques cachés : du sevrage tabagique au diabète, Prescrire, Octobre 2003

Prescrire en questions : quelle place pour le bupropion-amfébutamone dans le sevrage tabagique, Rev Prescrire 2002 ; 22 (231) : 635

Amfébutamone devenue discrètement bupropion, Rev Prescrire 2002 ; 22 (226) : 191

Amfébutamone/bupropion - Zyban LP°. Dans le sevrage tabagique, la nicotine est plus sûre Rev Prescrire 2001 ; 21 (221) : 652-657

Li Z, Maglione M, Tu W, Mojica W, Arterburn D, Shugarman LR, Hilton L, Suttorp M, Solomon V, Shekelle PG, Morton SC. (2005). "Meta-analysis : pharmacologic treatment of obesity". Ann Intern Med 142 (7) : 532–46.

FDA Update : Budeprion XL 300 mg Not Therapeutically Equivalent to Wellbutrin XL 300 mg, US FDA

Questions and Answers Regarding Market Withdrawal of Budeprion XL 300 mg Manufactured by Impax and Marketed by Teva, US FDA

Review of Therapeutic Equivalence Generic Bupropion XL 300 mg and Wellbutrin XL 300 mg

FDA Withdraws Approval of a Generic Version of Wellbutrin , Wall Street Journal, 03/10/2012


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48 réactions à cet article    


  • hopeless 10 octobre 2012 19:11
    « ... 85 rapports d’effets indésirables ou de manque d’efficacité lors d’un passage de l’original au générique. »

    La réponse semble clair, le générique contient bien le même principe actif que l’original, mais ne contient pas les adjuvants chargés de limiter les effets secondaires négatifs, ni ceux chargés de « booster » l’effet principal. Secret de fabrication oblige, l’objectif étant bien sûr d’amener les utilisateurs à réclamer l’original à leur médecin, parce que le générique est moins bon, ce qui est vrai, parce que cela a été dûment constaté. CQFD !

    • foufouille foufouille 10 octobre 2012 22:10

      un generique est hors brevet
      le secret est donc connu
      certains trucs coutent juste moins cher et donc plus de fric


    • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2012 00:44

      Pas exactement Foufouille.

      Pour un brevet il n’y a pas de secret seulement protection pendant 25 ans.

      S’il y a secret c’est qu ’il n’y a pas protection !

      C’est ce que signale hopeless. Le brevet concerne juste la molécule, mais pas les adjuvants qui eux a priori n’ont donc pas fait l’objet de protection mais de secret de dosage. Bref, le labo fabricant le générique peut reproduire la molécule mais n’a pas accès au secret concernant le dosage des adjuvants. Et ci ces derniers interviennent dans l’éfficacité de la molécule donc du médicament, l’original conserve sa position. A moins qu’un labo fabricant un générique trouve le bon dosage.


    • foufouille foufouille 11 octobre 2012 12:47

      je savais pas pour les adjuvants
      dans les generiques, j’ai pas souvent vu les memes


    • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2012 14:04

      Je viens de l’apprendre en même temps que toi !!!

      Adjuvant = excipient.


    • foufouille foufouille 11 octobre 2012 14:20

      pour exemple, dans un generique du topalgic, seul le principe actif est identique
      les excipients sont aussi bien plus nombreux (ca doit couter moins cher)
      et sans brevet, rien n’empeche une analyse en labo


    • appoline appoline 11 octobre 2012 18:08

      C’est justement le problème avec les génériques : les adjuvants. Le principe actif n’est pas remis en cause mais au niveau des adjuvants, rien n’est moins sûr ; d’autant que beaucoup sont fabriqués en Chine et que l’on ne connaît pas avec certitude les saloperies qu’ils mettent.


    • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 18:31

      « le labo fabricant le générique peut reproduire la molécule mais n’a pas accès au secret concernant le dosage des adjuvants. » (Hervé Hum)

      ça c’est du storytelling, et une contre-vérité. Des éléments de langage fournis par Big Pharma ? Je vous rappelle le grand principe, mis en avant par les promoteurs d’OGM, et sur lequel se basent les fabricants de génériques : ’l’équivalence en substance’, le PES.

      De deux choses l’une : ou bien l’on défend le dogme du PES, et il faut admettre que les génériques sont identiques aux originaux. Ou bien on récuse le PES, et dans ce cas, les OGM sont hors la loi.

      Par ailleurs, Hervé Hum, qui dit ne rien y connaitre, a ajouté de la confusion quand il a écrit : excipient = adjuvant. ceci est faux !

      An adjuvant is a pharmacological or immunological agent that modifies the effect of other agents, such as a drug or vaccine. They are often included in vaccines to enhance the recipient’s immune response to a supplied antigen, while keeping the injected foreign material to a minimum. Il n’y en a pas dans les médicaments.

      Un excipient n’est pas défini par une composition chimique particulière mais par son utilisation, qui découle de ses propriétés physico-chimiques qui le rendent aptes à remplir son rôle d’excipient :


    • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 18:39

      J’ai oublié le principal :

      Un excipient (pas un adjuvant) est destinée à conférer une consistance donnée, ou d’autres caractéristiques physiques ou gustatives particulières, au produit final, tout en évitant toute interaction, particulièrement chimique, avec le principe actif.

      Pour ce qui concerne les adjuvants, je citerai en exemple, le squalène, de triste réputation.

      Désolé, Hervé hum, mais, ou bien vous êtes ignorant en la matoère, et faites ici, un bel idiot utile ; ou bien vous avez une volonté délibérée de tromper.

      Voudriez-vous, je vous prie, répondre à cette question ?


    • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 19:49

      Hervé Hml, Foufouoille, Appoline, l’auteur ?

      Hou hou ? Y a quelqu’un ?


    • Hervé Hum Hervé Hum 12 octobre 2012 21:08

      Cher JL, je dois l’admettre, j’ai joué l’idiot utile !

      Merci donc pour vos précisions utiles à l’idiot !!!


    • Hervé Hum Hervé Hum 12 octobre 2012 21:16

      Très cher JL,

      votre remarque est la plus pertinente de toutes soit il y a équivalence en substance soit il n’y a pas équivalence. Cela explique peut être le fait que la FDA ait mise 5 ans pour réagir. Mais non, c’est une idée de thèse conspirationniste !

      D’ailleurs je ne crois pas à la thèse conspirationniste, je crois en l’équivalence d’intérêts...


    • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 23:40

      Cher Hervé Hum,

      me voilà rassuré. Vous n’ignorez pas qu’un idiot, un vrai, n’est jamais utile à personne.

       smiley

      Au plaisir.


    • eau-du-robinet eau-du-robinet 10 octobre 2012 20:20

      Peut-on appeler une médicament générique qui est supposé de contenir les mêmes ingrédients que l’original, mais qui différé dans sa structure moléculaire et qui n’est pas bioéquivalent ?


      • Georges Yang 10 octobre 2012 22:09

        Il serait dangereux d’étendre l’étude d’un médicament à l’ensemble des générique

        Et puis il faudrait lire la méthodologie, ce qui est fastidieux dans un article grand public


        • Soi même Soi même 11 octobre 2012 00:38

          La méfiance que j’ai générique son due en autre à l’utilisation massive de l’Aspartame,

          http://www.earthrainbownetwork.com/AspartameTruth.htm.


          • SEPH SEPH 11 octobre 2012 00:52

            Il y a un problème de fond avec les médicaments générique. Leur dosage peut varier de + 25% à - 25%. Cela fait un écart admis de 50% entre le plus faiblement dosé et le plus fort.

            C’est ENORME !!!


            • Ruut Ruut 11 octobre 2012 07:46

              Pourquoi les labos ne sont pas nationaux et donc les prix des médicaments fixés par l’état ?


              • Inquiet 11 octobre 2012 08:07

                - L’eau liquide mélangée à des substances « efficaces » permet de faire des injections aux patients. La glace, malgré le fait qu’elle ait la même formule chimique H2O ne permet pas cela, ou alors « attention au caillot »

                - L’injection fait à partir d’eau liquide et de substances « efficaces » normalement bien étudiées et quasiment sans danger. Que penser de cette affirmation dès lors que la seringue est constituée principalement de bisphénol A ?

                Avec ces 2 exemples (faciles j’en conviens) on met déjà à mal la pensée unique comme quoi « une même molécule génère les mêmes effets ».


                • Francis, agnotologue JL 11 octobre 2012 08:55

                  pharmaleaks,

                  Je trouve cela fort de café, et je m’explique.

                  l’industrie pharmaceutique entreprend et réussi à démontrer que deux produits équivalents en substance n’ont pas le même effet sur l’organisme,

                  Dans le même temps, l’industrie agroalimentaire, Monsanto en tête, réussit à imposer les OGM en vertu du même principe, l’équivalence en substance.

                  Voilà des gens - puisque tout ça c’est bonnet blanc blanc bonnet - qui instrumentalisent un même argument dans deux démonstration inverses ; une fois dans un sens, une fois dans un contre-sens. C’est pire encore que de se prévaloir de ses propres turpitudes.

                  L’une au moins des démonstrations étant sciemment mensongère, de deux choses l’une :

                  - Soit le principe d’équivalence en substance est réputé sans fondement scientifique, puisque ses inventeurs eux-mêmes, ceux-qui s’en réclament, viennent de l’invalider.

                  - soit les études épidémiologiques (c’est comme ça qu’on dit ?) sont réputées charlatanesques.

                  La preuve est faite.que les OGM nous sont imposés au nom d’un principe et d’études sans aucun fondement : ni scientifiques, ni empiriques, ni impartiales.


                  • Latigeur Latigeur 11 octobre 2012 09:37

                    Le générique du Wellbutrin XL des mêmes firmes pharmaceutiques dosé à 150 mg avait déjà fait parler de lui il y a quelques années. Sur son site internet, la FDA avait notamment montré, preuves à l’appui que ces deux produits n’étaient pas bioéquivalents. Le générique libérait notamment le principe actif plus brutalement et bien plus tôt que l’original (2h au lieu de 5-6 heures). 


                    J’ai peut-être raté un truc mais le graphique que vous publiez semble montrer exactement le contraire c’est le Budeprion qui libère le plus tôt son principe actif maxi 2 h après absortion contre 5/6h pour le Wellbutrin ?

                    • Muriel74 Muriel74 11 octobre 2012 10:54

                      non seulement les génériques ne sont pas évalués correctement mais le principal producteur, la Chine emploi un gel toxique à base de chrome http://www.jacques-lacaze.com/article-prenez-110891281.html et le gouvernement se fait complice en refusant de rembourser les médicaments non génériques depuis juillet 2012 (ex : le levothyrox)


                      • roro46 11 octobre 2012 12:22

                        vous avez sans doute raison, mais  :
                        - croyez vous que les médoc non-génériques sont sains et exempts de produits toxiques ??
                        - savez-vous où sont principalement fabriquées les molécules des médicaments, qu’ils soient génériques ou non ?


                      • Muriel74 Muriel74 11 octobre 2012 17:17

                         Non
                         80% des principes actifs des médicaments occidentaux sont fabriqués en Chine, en Inde et au Brésil. Sur les 20% restants, 30 à 40% viennent en France. Le reste venant principalement des autres pays européens


                      • roro46 12 octobre 2012 23:54

                        hé ben oui, c’est bien ce que je voulais dire


                      • Francis, agnotologue JL 14 octobre 2012 14:02

                        Muriel74,

                        je vois que les subtilités de la langue française et l’honnêteté intellectuelle ne vous étouffent pas, vous qui écrivez : « le gouvernement (refuse) de rembourser les by Text-Enhance">médicaments non génériques depuis juillet 2012 (ex : le levothyrox) » !

                        Si le gouvernement refuse de rembourser le Lévothyrox, ce n’est certainement pas pour enrichir les Chinois.

                        Pfff ! Quelle bêtise.


                      • Francis, agnotologue JL 14 octobre 2012 14:05

                        Quand on voit la médiocrité des ’arguments’ avancés parles défenseurs de Big Pharma et leurs méthodes déloyales, on a toutes les raisons d’avoir des inquiétudes pour notre santé : Big Pharma soigne avant tout sa santé financière, sa com et son image.

                        Mais ça ce n’est pas un scoop.


                      • bo bo 11 octobre 2012 11:07

                        Malheureusement, je suis obligé de prendre des médicaments : pour ma pathologie les génériques me sont interdits suite à d’importants troubles intervenus par rapport à la prise de médicaments originaux .
                        A l’hôpital on m’a fait des tas d’analyses sans rien trouver jusqu’à ce que le chef de service de néphrologie de l’hôpital me demande si le pharmacien me donnait des génériques. Il m’a prescrit des NON SUBSTITUABLES et tout est rentré dans l’ordre.
                        Je ne sais si c’est du à mon métabolisme particulier...mais à l’hôpital ce médecin m’a dit que chaque cas était particulier....et que cela ne l’étonnait pas car seule la formule de la molécule était identique entre le médicament et son générique.
                        Depuis, mon médecin traitant m’interdit de prendre un générique et ce en accord avec le chef de service de l’hôpital.


                        • gaijin gaijin 11 octobre 2012 11:09

                          « Il est surprenant de constater le silence de la presse française »

                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !

                          répétez après moi
                          on ne s’en prend pas au lobby pharmaceutique !


                          • Gargamel 11 octobre 2012 11:39

                            Bonjour,

                            et merci pour cet article.

                            Médecin retraité, j’avoue n’avoir jamais bien accepté (l’âge, sans doute) cette politique de génériques.
                            Au départ, il ne s’agissait « que » de faire économiser des sous à l’Assurance Maladie, tout en punissant de méchants laboratoires jamais rassasiés.
                            Les tarifs de ces derniers étant fixés officiellement, pourquoi ne pas avoir pris des mesures législatives afin de simplement re-discuter régulièrement tarifs et AMM, disons tous les 5 ou 10 ans ?
                            Connaissant les quantités vendues, les bénéfices faits, l’intérêt majeur ou non des produits, il n’aurait pas été trop compliqué d’ajuster équitablement et régulièrement la grille des prix. Pas besoin de ce foutoir de génériques (avec ses propres dérives), puisque le laboratoire d’origine aurait été à la fois sous contrôle, mais aussi protégé contre une mauvaise concurrence.
                            Cela aurait accessoirement permis la survie d’anciens médicaments très valables, mais morts de leur belle mort parce que vendus trop peu cher (avec parfois disparition d’anciens « petits » labos réputés, qui au mieux se sont fait absorber par des ogres), ou plutôt abandonnés au profit de nouvelles formes beaucoup plus juteuses. Il suffit de comparer combien coûtaient les défunts comprimés de Natirose, abandonnés au profit des sprays qui ont le monopole aujourd’hui ; ou bien de réfléchir à la disparition de la Digitaline [euh... je ne suis pas un héritier Nativelle  smiley ]. Tous les médecins d’un certain âge ont vécu des exemples de ce genre.

                            Quant à la querelle de fond génériques vs originaux, je suis enclin à penser qu’ils ne sont vraiment équivalents que lorsqu’ils sortent de la même usine de production (le fabriquant ne va pas s’enquiquiner ; il changera juste l’emballage, comme pour les paquets de beurre de plusieurs marques qui sortent à la file d’une même laiterie industrielle). Sinon, que ce soit par l’excipient (sûr), ou par la concentration réelle efficace (discuté, mais probable au moins pour certains), les génériques ont des risques de ne pas produire exactement le même effet que les originaux.
                            Et quand le système amène des groupes pharmaceutiques à investir parallèlement dans leurs usines « nobles » et dans des filières de génériques, c’est qu’on marche sur la tête.


                            • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2012 14:02

                              Bonjour, je n’y connait pratiquement rien et cet article me permet de comprendre un peu mieux le sujet.

                              Votre commentaire me fait réagir et donc nourrit ma connaissance, alors merci bien !

                              Le principe du générique est que rien ne peut demeurer la propriété d’un individu ou d’un société. Passé un temps il tombe dans le domaine public. Sachant qu’une protection permanente aurait l’effet contraire, l’impossibilité de protection !

                              D’autres part, l’exemple de vieux médicaments abandonnées au profit d’autres où seule la forme change sans apporter d’amélioration sur l’éfficacité va dans le sens des groupes pharmaceutiques. Bref, on ne peut pas toujours avoir le beurre et l’argent du beurre.

                              Par contre, l’idée qui est en train de naître et de se développer est qu’un générique doit avant sa mise sur le marché faire la démonstration de son efficacité et innocuité, considérant qu’un médicament est l’association d’une molécule avec des excipients. Ce qui bien évidemment entraînera un surcoût, retardera leur mise sur le marché et donc limitera les génériques. La stratégie de protéger la molécule mais de garder la formulation des excipients semble donc la bonne à long termes pour les groupes pharmaceutiques.

                              Reste à savoir si l’industrie pharmaceutique, parce que touchant elle aussi à l’intérêt général, ne doit pas être soumise à un contrôle total de la société civile... Mais existe t’il un domaine de l’activité industrielle pouvant échapper au contrôle de société civile ???


                            • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 09:14

                              Bonjour Hervé Hum,

                              vous écrivez : « Le principe du générique est que rien ne peut demeurer la propriété d’un individu ou d’un société. »

                              Les génériques ne sont commercialisables qu’à l’issue de la validité des brevets (cf. wiki). Et tout ce tapage autour des génériques vient du fait que les laboratoires veulent prolonger artificiellement cette protection, ad vitam aetrnam.


                            • Francis, agnotologue JL 12 octobre 2012 09:20

                              Hervé Hum,

                              je dois ajouter que de mon point de vue, il ne faut pas compter sur l’industrie pharmaceutique pour lever cette confusion que beaucoup de personnes font, en vertu du principe mitterrandien  : « on ne sort jamais de l’ambiguïté qu’à son détriment »

                              En effet, ceux qui croient que les génériques sont une transgression aux brevets ont peut-être une fâcheuse tendance à considéréer qu’ils ne sont pas ’honnêtes’.

                              Je reconnais que les génériques sont peut-être fabriqués majoritairement dans des pays à bas coût de MO. Mais on ne peut avoir une chose et son contraire, le libre échange systématiquement à son profit.


                            • jef88 jef88 11 octobre 2012 11:47

                              cette étude ne me surprend pas. Les labos se protègent des génériques...
                              Peut-on généraliser pour tous les génériques les problèmes posés par un médicament contenant une molécule illégale ?

                              il y a vraisemblablement une manipulation de l’opinion


                              • Senior Evasion 12 octobre 2012 10:26

                                Et dire que la tendance est au forcing des génériques ! L’état a intérêt à bien se prémunir car il incite à la consommation de ceux-ci et risque quelques procédures judiciaires si cela tourne mal.

                                www.seniorevasion.fr


                                • Francis, agnotologue JL 13 octobre 2012 12:40

                                  Je sais que Pharmaleaks est un « petit groupe composé de médecins et de pharmaciens de tous horizons ».

                                  Mais cela n’explique pas son manque de réactivité aux graves questions posées ici.

                                  Je copie-colle :

                                  l’industrie pharmaceutique entreprend et réussi à démontrer que deux produits réputés équivalents en substance n’ont pas le même effet sur l’organisme, et ce, en entretenant la confusion dans l’esprit du public, entre excipient et adjuvant.

                                  Dans le même temps, l’industrie agroalimentaire, Monsanto en tête, réussit à imposer les OGM en vertu du même principe, l’équivalence en substance.

                                  Voilà des gens - puisque tout ça c’est bonnet blanc blanc bonnet - qui instrumentalisent un même argument dans deux démonstration inverses ; une fois dans un sens, une fois dans un contre-sens. C’est pire encore que de se prévaloir de ses propres turpitudes.

                                  L’une au moins des démonstrations étant sciemment mensongère, de deux choses l’une :

                                  - Soit le principe d’équivalence en substance est réputé sans fondement scientifique, puisque ses adeptes eux-mêmes, ceux-qui s’en réclament, viennent de l’invalider.

                                  - soit les études épidémiologiques (c’est comme ça qu’on dit ?) sont réputées charlatanesques.

                                  De toutes façons, la preuve est faite que les OGM nous sont imposés au nom d’un principe et d’études sans aucun fondement : ni scientifiques, ni empiriques, ni impartiales.

                                  Pourquoi ce silence ?


                                  • Francis, agnotologue JL 14 octobre 2012 10:07

                                    Pharmaleaks,

                                    vous ne devriez pas venir sur Agoravox déposer vous torchons.


                                  • clostra 14 octobre 2012 13:06

                                    Cette réalité-là (différences notables entre l’effet des/de génériques versus l’original disposant d’un brevet tombé dans le domaine public 10 ans après sa mise sur le marché AMM) dépasse mon entendement.

                                    En effet, titulaire d’un DU de pharmacocinétique clinique et suivi thérapeutique délivré en 1997 par l’Université Pierre et Marie Curie, il nous avait été précisé en début d’année que ce DU avait été créé spécifiquement ou du moins en grande partie, pour satisfaire la demande qui allait croissante de ces sortes d’études particulières consistant non pas à reprendre à zéro les études de l’AMM, mais à comparer les courbes (biodisponibilité, effet dose...) du générique avec les courbes originales.

                                    Ceci donnant lieu à une nouvelle AMM : ?

                                    Un (petit) exemple : le chlorure de Magnésium et le lactate de Magnésium ne donnent pas tout à fait les mêmes effets, pourtant vendus comme « magnésium »

                                    Alors, évidemment, on pourrait imaginer l’inverse : une meilleure biodisponibilité de la formule générique...

                                    Deux propositions :

                                    pourquoi ne pas engager le laboratoire ayant eu l’AMM originale à poursuivre sa fabrication en baissant ses prix ? (la concurrence on devrait s’en « battre l’oeil » quand il s’agit de la santé)

                                    pourquoi ne pas, en effet, nationaliser la fabrication des génériques ?


                                    • Francis, agnotologue JL 14 octobre 2012 13:54

                                      clostra,

                                      comme je doute que le petit lobby qui a posté cet article réponde un jour, permettez moi de le faire ici.

                                      Vous posez la question : « Pourquoi ne pas, en effet, nationaliser la fabrication des génériques ? »

                                      Je crois que votre question est elle-même une réponse à une mauvaise question, à savoir : que sont les génériques ?

                                      Et je vous répondrai à mon tour par une question : pourquoi ne pas nationaliser la fabrication des médicaments dont le brevet est tombé dans le domaine public ?

                                      Pour commencer.


                                    • clostra 15 octobre 2012 00:49

                                      C’est en effet le sens de ma dernière question

                                      J’ai poursuivi ma réflexion me posant la question de l’Europe dans tout ça...


                                    • Francis, agnotologue JL 15 octobre 2012 08:36

                                      clostra,

                                      ma question n’est pas tout à fait la même que la votre, il me semble : ma proposition est de tordre le cou à cette notion de générique, source de confusion et de guerres médiatico-commerciales, au grand détriment des patients.

                                      Quand la molécule est tombée dans le domaine public, de fait aucun labo concurrent local ne la commercialise à son profit, chacun son pré carré. La concurrence vient de l’étranger lointain, et il est alors facile au labo inventeur et puisque le générique ne bénéficie pas de sa puissance publicitaire, de dénigrer ce qu’il appelle avec un certain mépris, un ’générique’  ; ce que fait pharmaleaks ici. Comble de tout ça, il utilise ses moyens financiers pour faire des études comparatives dont il ne publiera jamais les résultats qui lui seraient défavorables.


                                    • clostra 15 octobre 2012 10:38

                                      bonjour JL

                                      J’avais toutefois une précision à apporter - qui était sous entendue - sur la différence entre les deux propositions, et la vôtre d’ailleurs (« puisque le générique ne bénéficie pas de sa puissance publicitaire » me semble insuffisant) :

                                      Ce qui « tombe dans le domaine public » c’est la molécule et non pas la formulation, c’est pourquoi, je proposais que le laboratoire originel poursuive sa fabrication à moindre coût, un coût qui pourrait d’ailleurs lui être imposé - sous réserve de prendre en compte la « sécurité » lors de la fabrication (c’est là où le coût de production est « tiré » et peut-être par manque de savoir-faire industriel).

                                      Au final :

                                      soit le fabricant originel poursuit sa fabrication et limite ses bénéfices donc diminue le prix mais pas la qualité, en utilisant sa formulation

                                      soit c’est la formulation complète qui tombe dans le domaine public assortie du même savoir-faire


                                    • Francis, agnotologue JL 15 octobre 2012 14:40

                                      Clostra,

                                      Vous voulez dire : la formulation complète = Molécule + excipient ?

                                      Parce que la formule de la molécule est forcément fournie dans le brevet, par définition même : on ne peut breveter un secret de fabrication sans le dévoiler. Il faut choisir brevet ou secret, pas les deux.

                                      De deux choses l’une : ou bien l’excipient est neutre et son action ne compte pas, ou bien il ne l’est pas. Et s’il n’est pas réputé neutre, alors c’est le principe des génériques qui est remis en cause.

                                      Ceci dit : qu’est-ce qui empêche un fabricant de générique de le produire strictement identique : même principe actif, même excipient ?


                                    • palamede 15 octobre 2012 01:34

                                      Nimporte quoi ce scoop ! À voir les courbes de biodisponibilité présentées, je ne vois pas ou est le scandale,ou s’il faut en trouver un, il serait plutôt du côté du princeps ! Pour un seuil d’efficacité à 30 ng/ml ,le princeps agit au bout de 3 heures et pendant 7 heures alors que le générique agit au bout d’une heure et pendant 9 heures ,Si vous voulez etre soulages vite et longtemps,prenez plutot le generique ! La courbe du princeps étant plutôt celle d’un médicament à libération immédiate .Ou bien il y a eu inversion dans les légendes ou cet article est totalement bidon ... 


                                      Jamais vous ne trouverez deux courbes de biodisponibilite entre deux medicaments contenant le meme principe actif au meme dosage parfaitement superposables .Celles-ci variant pour une même molécule d’un individu à l’autre et pour un même individu en fonction du moment de la prise,du fait qu’il soit a jeun ou pas ...L’ « enrobage » du comprimé et les fameux excipients ne jouant que pour une part modeste (dans le bon ou le mauvais sens ,génériques et princeps confondus) Et il faut de plus arrêter de penser que la dose administrée et réellement disponible pour l’organisme peut et doit être d’une précision astronomique .D’une part elle varie d’un comprimé à l’autre et son absorption diffère en fonction du sexe ,de l’âge du patient,de son équipement enzymatique ... .Sans compter son poids . Pourquoi ne pas se scandaliser,tant qu’à faire dans le sensationnel, du fait qu’on donne le même comprimé à 10 mg (un hypnotique par exemple) , à une frêle femme de 50 kgs ou à un homme de 100 kgs (du simple au double ...) ? Ajoutons que si le médecin prescrit un médicament à 20 mg, peut être que 17 mgs
                                       (-15%) auraient été suffisants et mieux tolérés ( d’où l’intérêt de la forme gouttes qui permet ce genre d’ajustement). 

                                      Tout ça pour dire que Pharmaleaks ferait mieux de ne pas affoler la population avec des articles qui n’impressionnent que les ignorants en la matière .A moins que l’intention de ce collège hospitalo-industriel (? ??) ne soit simplement de décrédibiliser les génériques pour des motifs bassement commerciaux (ce qui en un sens serait plus rassurant que l’incompétence de supposés médecins et pharmaciens ) 

                                      • Francis, agnotologue JL 15 octobre 2012 08:43

                                        @ palamède,

                                        en effet, c’est ce qu’a dit latigeur un peu avant vous, au sujet de l’interprétation inverse.

                                        Il semble que pharmaleaks soit aussi mauvais en infographie qu’en rigueur intellectuelle.

                                        Et d’ailleurs, ils se gardent bien d’y revenir, vous aurez remarqué.


                                      • palamede 15 octobre 2012 14:33

                                        @JL

                                        À la lecture de vos réactions ,il me paraît utile de préciser certains points 
                                        Dune part les génériques sont aussi anciens que les brevets .A la chute d’un brevet les laboratoires se sont toujours empressé de mettre sur le marche des spécialités utilisant le principe actif venant de tomber dans le domaine public. La différence de taille étant que ces « nouveaux » médicaments étaient commercialisés sous nom da fantaisie ,et donc indetectables,alors qu’aujourd’hui ils le sont sous dénomination commune internationale D’CI .Le Clamoxyl, par exemple , avait pour générique l’Hiconcil ou encore l’A Gram et personne ne se posait la question de la bio équivalence et des excipients à effet notoire .Aujourd’hui tout un chacun peut identifier un générique ,puisqu’il est présenté en DCI,, amoxicilline en l’occurrence ,suivi de G ou Ge .Et c’est alors que les fantasmes sur le générique commencent ...Ajouté à tout cela ,le droit de substitution,et maintenant le devoir, octroyé aux pharmaciensi a fait entrer les médecins en guerre contre les génériques qui ,pensaient-ils ,enlevaient à leur pouvoir d’ordonnance (tout est dit dans le terme même ...) .Les histoires d’excipients et de bio équivalence n’étant que le prétexte de circonstance .
                                        Concernant les laboratoires commercialisant les génériques,vous laissez à penser qu’ils nous viennent de contrées exotiques .Je vous informe qu’a côté des indiens,israéliens,américains et autres australiens , Biogaran appartient au très français laboratoire Servier. (sans commentaire), Zentiva au très français Sanofi , Sandoz au suisse Novartis .
                                        Le médicament générique est finalement un médicament d’une banalité affligeante ....Mieux vaudrait s’intéresser aux« médicaments » contrefaits achetes sur internet sur lesquels il y aurait beaucoup à dire ,le public faisant un amalgame malheureux entre générique et contrefaçon .



                                      • Francis, agnotologue JL 15 octobre 2012 14:50

                                        palamede,

                                        Oui, bien entendu, les contre-façons... Mais c’est agaçant ce genre d’articles qui entretiennent ou propagent l’ambiguïté et le doute conduisant les patients à réclamer le plus cher.


                                      • clostra 15 octobre 2012 10:47

                                        Ensuite on aborde peu le fait que cette molécule est une amphétamine utilisée dans le cadre du lobby antitabac.

                                        Le remède serait-il pire que le mal ? On commence à le découvrir...

                                        Faire pousser son tabac bio ou ses herbes folâtres, n’est-ce pas le bon pied de nez à faire à tous ces rapaces du cacheton ?

                                        Franchement, on rigole quand on lit que des prisonniers faisaient pousser leur herbe dans l’enceinte de la prison, alors que des white colars se repaissent des trafics des quartiers pauvres...avec cependant des salaires SMICx20 !

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