Contrer la rapacité des majors et des diffuseurs par le téléchargement gratuit en toute légalité ?
Actuellement dans une période transitoire, les majors et distributeurs sont mis au pied du mur par leur perte de chiffre d’affaires. Ils commencent à réagir, l’abandon des DRM pour les musiques en est un premier signe. Dans un même temps les consommateurs internautes maintiennent la pression en continuant à profiter de ces œuvres à moindre coût, c’est à dire souvent gratuitement, en dehors de la légalité ou dans ses limites...
Une solution légale pour télécharger gratuitement musiques et vidéos, est semble-t-il l’enregistrement en streaming des web-radios et bientôt des web-TV. Avec un ordinateur et une connexion haut débit, les internautes ont la possibilité d’enregistrer, (par exemple avec [Winamp-> http://www.todae.fr/winamp/] et streamripper, une multitude de radios de styles et genres variés et spécialisées 24h/24 comme on peut en trouver sur le portail [Shoutcast->http://shoutcast.com/] avec plus de 15 000 radios du monde entier et de tous les genres... Chaque morceau enregistré, des centaines en une nuit, est taggé automatiquement, c’est-à-dire que les informations (nom artiste, durée, titre, style, album, qualité, etc.) sont intégrées dans le morceau. Aussi simple que ça et sans DRM !
Cette solution permet de rester dans le cadre de la copie privée car l’œuvre est diffusée de façon licite. En effet [l’exception pour copie privée->http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnArticleDeCode?commun=CPROIN&art=L122-5], article 8 L’article L. 122-5 du Code de propriété intellectuelle (CPI) prévoit que « lorsqu’une œuvre a été divulguée, son auteur ne peut en interdire les copies ou reproductions « strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective ». En vertu de cette exception, il est possible à tout un chacun par exemple de copier un film sur une cassette vidéo, un CD audio sur son disque dur, permettant à l’acquéreur légitime de jouir de l’œuvre comme il l’entend dans un cadre strictement personnel ou familial ». La loi DAVIDSI ajoute « œuvre dont on a eu l’accès licite », ce qui est le cas. Cette solution n’offre pas de prises à la rapacité des majors, la possibilité de contrôle étant inexistante, pas de trace sur le Net, passivité totale de l’internaute car il n’y a pas de upload (transfert d’un fichier ou d’une partie d’un ordinateur local vers un serveur ou un ordinateur demandeur comme avec le P2P).
Conscients de cette situation, Les majors et diffuseurs, en repli sur la musique, réagissent actuellement plus agressivement pour les films et vidéos. La bataille de TF1 à l’encontre des abonnés Free en est la démonstration, comme l’explique [01.net->http://www.01net.com/article/339796.html?rss] : En demandant à Free de crypter le signal pour empêcher l’enregistrement !, les deux partenaires, TF1 et Free, violeraient la loi Droit d’auteur et droits voisins (DADVSI). Celle-ci stipule en effet que « les éditeurs et les distributeurs de services de télévision ne peuvent recourir à des mesures techniques qui auraient pour effet de priver le public du bénéfice de l’exception pour copie privée, y compris sur un support et dans un format numérique ».
Aujourd’hui le secteur celui de la vente des CD est en voie de disparition, la preuve en est la baisse de 116 millions d’euros du chiffre d’affaire, - 10,7% en 2006, alors que parallèlement la hausse de la vente de musique dématérialisée est de 43,5 millions d’euros, + 42% en un an. De plus 2,67% des titres totalisent 76,1% des diffusions, cela signifie que les majors et distributeurs ne vivent (grassement ?) que de quelques titres phares. C’est donc sur ces titres qu’ils vont devoir innover et s’investir. Et ce ne sont pas les CD et DVD avec « making of » et autres bonus qui vont arrêter la chute des ventes sur ces supports : il leur faudra trouver autre chose.
Également les débits brident et contiennent la diffusion des vidéos. Quelques web-TV diffusent des films mais leur qualité est médiocre, sauf la diffusion des chaînes de TV classiques dont le verrouillage se met en place, comme c’est pour le cas avec les VOD et donc monnayer au prix fort les films (les navets y compris). Là encore rien n’est joué, télécharger un film en 30 minutes devient une affaire courante, sans prendre de risque (avec des logiciels comme [Pando->http://www.ratiatum.com/log809_Pando.html] par exemple). La pression du client devient ainsi grandissante et l’effort pour l’obtenir illégalement diminuant va imposer aux majors une saine émulation pour qu’ils adaptent leurs tarifs. Déjà Canal Play vidéo à la demande (VOD) donne le permis de graver les films en haute définition (HD) à ses clients en « téléchargement définitif » avec possibilité de graver (une fois !) le film acheté...
Le contenant échappant aux majors, distributeurs et artistes, leurs sources de revenus doivent provenir de la maîtrise de la diffusion et de quelques démarches dans ce sens se mettent en place comme la [décision de TF1->http://www.pcinpact.com/actu/news/34247-TF1-free-multiposte-television-VOD.htm?vc=1#vc] d’interdire tout enregistrement par des abonnés à Free du signal de TF1 sur les disques durs, le but étant d’éviter par le piratage des programmes de TF1 et les retrouver sur Internet. Également influencer les règles, par la voie de la taxation, comme le projet de taxe pour financer le cinéma français, dénoncé par des [FAI-> http://www.01net.com/article/339727.html?rss].
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