Surya, je ne pratique pas le moinssage des commentateurs. Je n’y vois aucun intérêt.
On touche à une question délicate : l’identité tibétaine. N’ayant rencontré que très peu de Tibétains (disons une petite centaine), ils m’ont beaucoup fait penser aux Chinois, je veux dire ceux des campagnes où il est rare de rencontrer des gens exempt de religiosité. Il me semble que dans cette partie du globe, chaque ethnie reste très attachée à sa culture et a ses croyances. Mais dans le cas des Tibétains, on assimile par les mots que nous employons un groupe ethnique a des pratiquants d’une religion. Et comme cette religion a été liée à un pouvoir politique, puis que les exilés de ce pouvoir politique conservent ce lien dans leur combat, on a tôt fait de penser que les Tibétains peuvent se définir à la fois comme croyants et militants. Ce qui serait catastrophique pour eux (et peut-être est-ce le cas), ce serait que cette assimilation soit aussi faite par le pouvoir chinois.
Les chinois du peuple font facilement cet amalgame, mais il en résulte un respect pour des porteurs de traditions anciennes, profondes. Ils donnent a ces hommes la hauteur des montagnes où ils vivent. Leurs propres croyances étant souvent proche du bouddhisme, ça facilite la création d’une certaine sympathie. Tout ceci bien entendu change probablement pour ceux qui habitent au Tibet. Mais celà contraste fortement avec les préjugés très négatifs quand aux Ouïgours.
Les tibétains que j’ai rencontré (dans le Yunnan et le Sichuan) n’étaient pas des opposants au régime chinois. Certains redoutaient le risque de dilution de leur culture, mais ça ne les empêchaient pas de préférer danser sur du disco que sur les chants traditionnels. D’autres étaient plutôt satisfaits (je n’invente rien) de pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, chose qui était refusée à leurs parents.
Cette partie du monde est dans une passe difficile. Je ne vois pas de solution aux conflits entre Tibétains et Chinois à Lhassa par exemple. Le Dalaï Lama a sans doute mérité son prix Nobel de la paix en déposant les armes, mais il n’est à mes yeux plus facteur de paix dans cette région. Il pourrait sans doute le devenir en rentrant à Lhassa en tant que moine après avoir dissout ses structures politiques, mais il ne le fera pas. De même que la Chine n’organisera pas de référendum sur l’indépendance du Tibet. Alors...
Quelqu’un peut-il me dire ce que désigne « Usraël » ?
Un petit commentaire sur la promesse du dalaï lama de ne pas rétablir de théocratie. Il me semble que, quand bien même il le voudrait et que l’opportunité lui en était donnée, il ne pourrait pas créer un pouvoir tibétain indépendant de la religion. Cela n’a pas été fait à Dharamsala. Le sens de la quête indépendantiste tibétaine est intimement liée à la religion. Me trompe-je ?
Pour ce qui se passe, j’ai qualifié les événements de 2008 de contre-productif car je ne crois pas que les tibétains aient gagné quoi que ce soit dans cette histoire. La Chine a les moyen et l’habitude de résister à toute pression. Il est même très clair que les pressions extérieures renforcent les mouvances dures du parti et retarde par là même toute démarche d’ouverture et de démocratisation.
@Michel, bien que défavorable à la démarche proposée par France-Tibet, je suis surpris par certains de tes arguments (aller chercher un empire du mal...) et choqué par ton ton.
Je ne connais rien d’amipb, mais apparemment, il est au coté de victimes de l’histoire. Aucun raisonnement de peut donc l’atteindre. De son point de vue, il n’y a qu’une compréhension possible de la situation. Rien ne justifie de l’invectiver de la sorte.
L’erreur est de croire que parce qu’il existe des victimes tibétaines, les chinois seraient des bourreaux et que la lutte contre le gouvernement chinois serait dans l’intérêt des Tibétains et du Tibet.
C’est une erreur inévitable pour qui ne connait pas la Chine et connais des victimes tibétaines. On peut même dire que pour une telle personne, ça n’est pas une erreur, c’est la seule vérité qui s’impose.
Pour revenir au sujet de l’article, j’espère qu’on ne va pas ré-éditer l’exploit contre-productif de 2008 qui a fait perdre beaucoup de temps à tout le monde.
On cause, on cause, mais on est partis pour se retrouver en 2012 avec un UMP-FN au second tour... Tant qu’on parle de ces sinistres sires, on les maintient dans leur statut d’horizon indépassable.
Je comprend ce que l’égalité peut avoir de révulsant. Il est normal et utile qu’il y ait des inégalités dans les revenus et les richesse. Mais le problème auquel nous sommes confronté est que nous sommes dans une société interdépendante où un groupe riche profite et abuse de sa position dominante. On est bien dans une situation d’injustice. L’égalité n’est pas à considérer comme chacun ayant la même chose mais comme chacun valant la même chose dans la société. Or, ce n’est pas le cas. Certains sont traités en sous-hommes et d’autres en demis-dieux.