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Lachésis

Je suis étudiante en master de bioinformatique à Paris-Sud 11.

Mes passes-temps sont le jeu de rôle, la lecture de science-fiction ou de fantasy et de manière générale, j’aime bien parler de ce que j’étudie.

Tableau de bord

  • Premier article le 17/02/2009
  • Modérateur depuis le 10/04/2009
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Derniers commentaires



  • Epeire 9 février 2009 20:55

    Il n’en reste que commencé par les profs de droit ou pas, je suis vexée à l’idée d’être transformée en punition à pattes. (c’est bien de ça qu’il s’agit !)

    Que les profs de droit fassent assez peu de publication, soit. Il n’empêche que la réforme va peser pleinement sur tout les profs des autres disciplines qui ont déjà beaucoup de boulot. (et d’ailleurs, les profs de lettre pourraient recevoir la même accusation... là aussi, sans laboratoire, difficile de faire un pointage).

    Je ne parle pas non plus de la réforme du CNRS, des provocations du président comme quoi la France serait à la traîne, etc etc.



  • Epeire 5 février 2009 19:52

    oups. Puisque le message précédent a pris un certain temps, je n’ai pas vu le commentaire de jojo... En effet, ça vaudrait sans doute le coup (et ça m’évitera de faire des pavés pareils dans les coms, pardon je ne m’en suis pas rendue compte !)



  • Epeire 5 février 2009 19:50

    Disons que à un certain moment, on entre dans un flou qui a tendance à heurter le sens commun... mais parfaitement exact :

    le concept d’espèce.... n’est rien d’autre qu’une commodité pratique. On peut donner comme définition de l’espèce que c’est un "ensemble génétiquement fermé". Mais comme on a retiré le Dieu créateur et les espèces nommées une à une par Adam (d’ailleurs vu la situation extrêment compliquées que l’on connait pour certaines espèces actuelles, le pauvre serait immédiatement allé se pendre), ça donne un brouillard avec des tas d’intermédiares possibles entre deux espèces bien séparées :

    Dans le cas de la tigresse et du lion, je ne sais pas exactement comment on fait pour obtenir un croisement, mais ce dont je suis sûre c’est que ça ne se fera pas dans la nature :

    _il faut déjà que les individus vivent au même endroit, ce qui n’est pas ou plus le cas (il y a une population très relictuelle de lions en Inde)
    _les signaux de reproductions doivent être compris les uns par les autres
    _les périodes de repro correspondre
    _la mécanique aussi

    Pourquoi un lion s’intéresserait-il à une tigresse et inversement ? Dans un environnement naturel, ça n’aurait jamais eu lieu. ça été soit une fécondation in vitro, ou alors dans un espace artificiel où le lion a eu le nez devant la tigresse ou à peu près (pour faire des mulets, on a besoin d’une anesse ou d’une jument de la même espèce que le mâle reproducteur pour l’exiter, ça aide pour le faire monter sur la femelle de l’autre espèce).

    Et encore, notez bien que chez le mulet et le ligron, la "morale de l’espèce" est encore sauve : les deux sont stériles. Adam peut souffler.

    Mais ce n’est pas toujours le cas...

    Il y a deux espèces reconnues de platanes : Platinus occidentalis (Amérique du Nord) et Platinus orientalis (Europe de l’Est, Asie) avec des feuilles et des fruits bien différents, de sorte que les botanistes n’ont pas eu d’hésitation à les classer comme espèces différentes. Ils ont été séparé sans doute par la dérive des continents, donc une sépération génétique qui ne date pas d’hier.
    Et bien messieurs dames, ces "espèces" se sont très bien croisé en Europe de l’Ouest où avait été importé des Platinus occidentalis par l’homme ! Mais en plus, les hybrides sont fertiles !

    Là, c’est le moment où Adam se dirait qu’il a fait une grosse boulette. Les deux populations n’auraient jamais du se croiser sans l’aide de l’humain, mais là ça marche très bien !
    Et ce n’est pas le pire, quand je dis qu’Adam serait parti se pendre...

    Il y a deux espèces de tritons notamemnt en France : cristatus et marmoratus , vivant dans des mileux un peu différents :
    le croisement donnent des mâles stériles et des femelles fertiles. Si on croise assez longtemps les descendants femelles avec l’une puis l’autre espèce, on finit par obtenir à nouveau des mâles fertiles : une troisième espèce appelée T blasii, 1 individus sur 2000 dans les zones où les deux espèces sont présentes !

    là, Adam se serait demandé si Dieu ne s’est pas un peu foutu de sa gueule.

    Peut-on faire pire ? La réponse est oui : le mammifère du genre Peromyscus maniculatus a 4 sous-espèces : Borealis, Brassensi, Artemisia, Sorrorensis (je relis mes cours je ne suis pas certaine de l’orthographe du dernier). Il semble y avoir incompatibilité entre Brassensi et Artemisia mais pour le reste, ils se croisent très bien : donc les gènes peuvent sauter de l’un à l’autre par descendants interposés.

    Adam commencerait à perdre le latin qu’il n’a pas encore eu le temps d’apprendre (ce qui ne l’aide pas franchement pour nommer correctement ce joyeux monde par ailleurs)

    C’est déjà assez compliqué, mais un phénomène vient simplifier un peu tout ça : si les hybrides sont globalement plus faibles et sont moins compétitifs que les descendants des deux populations, des mécanismes de reconnaissances instinctives finissent par se mettent en place (cas de grenouilles australiennes : le croisement Mâle Nord x femelles sud donne des têtards mort sans finir leur développement, celui mâle sud/ femelle nord des hybrides à développement un poil plus lent que les autres jeunes. Les grenouilles femelles Sud actelle différencient beaucoup mieux les chants des mâles que leurs homologues du Nord, ce qui leur évite un notable gachi de temps et de ressources. Forcément, celles qui n’y parvenaient pas n’ont pas eu de descendances)

    Donc si les populations sont remises en contact à ce stade de spéciation, celle-ci est accélérée... A l’inverse de nos platanes, qui vu la distance n’avaient pas besoin de signal pour se distinguer (au niveau du pollen bien sûr, la parade sexuelle du platane est rarement observée, en plus les étamines ont souvent la langue de bois...)

    je m’égare.

    Deux derniers petits malin, sans doute les deux qui ont fini par rendre Adam complètement barge :

    Les spartines : Spartima maritima a 60 chromosomes, et est anglaise. Spartima alterniflora est californienne avec 62 chromosomes. Elles ont eu par l’intermédiares des bâteaux transatlantiques, un enfant commun, Spartima anglica, à 122 chromosomes, parfaitement viable et si fringant qu’il menace de combler tout les estrant où il s’installe et où il est très coriace !

    le blé : nous utilisons du blé tendre qui est... hexaploïde : six jeux de chromosomes au lieu de deux. Le blé dur a 4 jeux (et pas des petits chromosomes en plus, mais des très gros !) . Il y a plusieurs scénarios pour expliquer cette anomalie, la plupart jugé pas très vraisemblables mais comme il suffit d’une fois pour que ça ait eu lieu...



  • Epeire 5 février 2009 18:46

    Très juste. (et hésite pas pour les questions, c’est ma fillière et ma fac est en grève, donc j’ai du temps pour ça :p )

    Pour la raison pour laquelle tout les animaux n’évolue pas le même sens, c’est justement parce qu’ils n’ont pas les mêmes "cartes en main" de bases. Si le renard polaire a une fourrure épaisse et le phoque plutôt énormément de graisse pour se protéger du froid, ben... c’est qu’ils n’ont pas bénéficié des mêmes mutations/dérives génétiques depuis leur dernier ancêtre commun (ils sont bien trop éloigné pour s’échanger des gènes).
    S’il y a plusieurs solutions valables elles peuvent tout à fait coexister.

    Voyons l’apparition de nouveaux gènes ou d’allèle comme une distribution de cartes au poker : tu ne peux jouer que ce que tu as : une espèce peut gagner l’option "rayure" dans son patrimoine génétique, mais il peut arriver beaucoup de chose avant que l’allèle "rayure" soit fixé (c’est à dire généralisé dans la population) : ça peut être nuisible dans son environnement, ou perdu au hasard des descendants (dérive génétique).
    une autre mutation chez un tout autre animal, peut éventuellement avoir des effets sous des dehors similaines (d’autres rayures qui pourraient remplir la même fonction de camouflage) et être aussi fixée :
    Comme "par hasard" : les zèbres et les tigres ont tous les deux des rayures . Est ce vraiment un hasard ? Au départ oui, mais la sélection naturelle favorisant fortement les rayures pour le camouflage dans leur milieu, ça a été largement favorisé après leur apparition !

    ça, c’est la convergence adaptative.

    A l’inverse, il peut très bien ne pas avoir des effets semblables avec des mutations différentes et des solutions donc très différentes être adoptées : la baleine a une couche de graisse contre le froid, l’ours polaire, surtout sa fourrure : ils n’ont pas eu de "cartes" à effets similaires et ne peuvent pas jouer ce qu’ils n’ont pas en "main", => pas moyen d’arriver à des résultats qui se ressemblent, même de loin, quoique la fonction remplie sera la même...



  • Epeire 5 février 2009 17:47

    Citation : "Comment se fait-il qu’il y ai eu dans un même environnement des espèces qui ont évolué pour complètement se transformer et d’autres qui n’ont plus évolué que partiellement en restant dans la même espèce ?"
    Question bête et méchante ? Mais je ne sais pour qui."


    L’évolution n’est pas un processus vers un état "meilleur" ni n’est synonyme de "progrès", seulement d’adaptation. Si l’environnement change peu, l’espèce n’aura pas forcément besoin de s’adapter (exemple : pourquoi avoir une fourrure plus longue ou plus courte si la température ne change pas ?)

    (la température de la Terre n’est pas fixe et nous alternons des périodes chaudes et froides, comme vous le savez certainement. De fait un même environnement sera changeant, pas seulement en température mais aussi en type de végétation : steppe, forêt, désert... et les espèces devront obligatoirement s’adapter pour survivre)

    Après, une espèce peut se retrouver subdivisée en deux populations qui ne se reproduisant plus ensemble, vont perdre des allèles (on appelle ça la dérive génétique) ou en gagner (par mutation) séparément. Doucement, leur patrimoine va se différencier.

    SI elles sont à nouveau réunie, soit elles se refondent une seule, soit elles sont devenues deux espèces différentes (si il y a production de "métis" affaiblis, la sélection naturelle favorise la reconnaissance des partenaires de la même population et la séparation des deux groupes se fera encore plus facilement que si elles ne s’étaient pas rencontrées à nouveau)

    Autre phénomène qui explique l’évolution de certaines espèces tandis que d’autres ont l’air de ne pas changer : le temps de génération n’est évidemment pas le même, les insectes ont le temps d’évoluer beaucoup plus vite que les primates par exemple !

    Il y a aussi la coévolution, dont notamment ce qu’on apelle la "course à la reine rouge", en référence à Alice au pays du miroir : là où Alice et la Reine courent pour rester au même endroit et où s’arrêter signifie être distancer, les espèces s’adaptent obligatoirement, sinon elles sont éliminées par leurs concurents ou prédateurs : une véritable course aux armements : la moutarde produit une substance toxique récupérée par les pucerons pour éliminer les coccinelles, ou des feuilles d’arbres dotées de points jaunées faisant croire aux papillons qu’elles sont déjà recouvertes d’oeufs.

    Pendant ces conflit là, d’autres espèces qui ne seront pas soumises à ces chaines alimentaires là peuvent tout à fait évoluer en apparence moins sans que ça leur nuise...

    Bon, ce post est un peu long mais j’espère avoir été claire...

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