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Ca pourrait être sécurisant, un monde bien rangé où les noirs s’occupent des noirs, les blancs des blancs, les hommes des hommes, les femmes des femmes, les Français des Français, les Américains des Américains, les Malgaches des Malgaches, les gens intelligents des gens intelligents et les sots des sots.

Ce qui est dommage, c’est qu’il y a toujours quelques faits têtus et rétifs à cette belle organisation pour venir brouiller les frontières. Par exemple :

- les gens qui ne se laissent pas classer comme "blanc" ou "noir", mais qui sont bêtement un mélange des deux (exemple Barack Obama. Je crois que le mot juste est "métis") ;

- ceux qui ont la faiblesse de juger un candidat à la présidentielle sur ses mérites propres, pas sur la couleur de sa peau (bizarrement, j’en connais) ;

- les mélanges de population, qui ont dû débuter il y a environ 1,5 Million d’année, avec homo erectus, et qui compliquent sacrément la vie quand on se fonde sur la consonnance d’un nom de famille ou sur des caractères génétiques pour essayer de déterminer une appartenance nationale ;

- internet, également accessible aux gens intelligents et aux sots et qui permet aux uns et aux autres de se mêler sur les mêmes sites.
....

Accessoirement, pour connaître un petit peu Madagascar, je ne vois pas en quoi un patronyme permet de déterminer l’appartenance à une famille donnée ?

Intéressant de voir la quasi unanimité des commentateurs de ce côté de l’Atlantique se gausser du choix de Mc Cain, alors que les analystes politiques américains, après un premier effet de surprise, y voient un pari intéressant (ce que semblent confirmer les sondages).

Palin n’est visiblement pas la candidate idéale pour attirer l’électorat d’Hillary Clinton, mais elle a aux yeux de Mc Cain d’autres vertus :

- Sa jeunesse et son inexpérience représentent à eux seuls une preuve de la capacité du "vieux" à prendre des risques et à surprendre ;

- Sa position très conservatrice et religieuse peut remotiver une partie importante de l’électorat républicain qui ne se retrouve pas nécessairement dans le modéré Mc Cain ;

- Son milieu "col bleu", et le succès de son parcours sont de nature à séduire beaucoup d’Américains moyens, et tous ceux qui jugent de façon pragmatique les candidats sur leur parcours ;

- C’est -comme son parcours en atteste- une battante qui peut de ce fait représenter un vrai atout pour la campagne du candidat républicain ;

- Enfin, elle a visiblement pris à plusieurs reprises des positions courageuses contre les lobbies, l’etablishment du parti, la clique politique washingtonnienne, qui sont un gage de moralité pour le ticket républicain, et qui peuvent apporter cette image de renouveau qui manquent à la candidature Mc Cain.

Bref, il faudrait un jour arrêter de prendre les Américains -et en particulier les Républicains- pour des gamins demeurés...

Deux remarques :


- J’ai écouté l’interview de R. Labévière, et elle me fait peur. Je comprends l’amertume de l’homme, mais personnellement, entendre parler avec cette simplicité et ce naturel de "lobby sioniste" est quelque chose que je ne pouvais pas imaginer dans un monde qui a vécu l’horreur de l’holocauste. Je sais trop qu’on n’apprend pas des erreurs des autres, mais la folie dans laquelle a basculé l’Europe au XXème siècle est encore bien proche de nous...


- RFI n’est pas "une radio d’actualité internationale". C’est la radio entièrement financée par l’Etat français dont la mission unique est de faire connaître la culture française et -oui- la vision et même la politique de la France dans le reste du monde. Elle n’est d’ailleurs diffusée en France en FM qu’à Paris, notamment parce que la capitale regroupe de nombreux (et influents) résidents étrangers. 
Si par définition un journaliste doit être libre de ses paroles, il est bien évident que la ligne éditoriale d’un média de ce type doit être définie de façon particulièrement claire par les personnes qui en ont la charge. Dans ces conditions, je conçois que la direction de RFI, quelle qu’elle soit, soit particulièrement attentive à tout risque de dérapage, sans juger du fond du litige avec R.Labévière, sur lequel les prud’hommes seront seuls compétents se prononcer.

Cela semble en effet étonnant que le Bonnard n’ait pas trouvé preneur, mais le succès de Renoir n’est pas une surprise.
Quant à Bouguereau, est-ce vraiment du jeu de tirer sur les pompiers ? Trop facile...et pas toujours juste.

Merci pour cet article qui revient sur une tragédie qui a beaucoup marqué les consciences poltiques en 1988, et qui est certainement pour moi une des clefs essentielles du jugement que je peux porter sur le gouvernement Rocard.
Il m’avait semblé à l’époque, et l’histoire ne l’a pas contredit, malgré le meutre de Jean-Marie Tjibaou, que les accords de Matignon ouvraient la voie d’une réconciliation et d’une sortie pacifique aux tensions que connaissait alors la Nouvelle Calédonie, alors que cette sortie par le haut paraissait à l’époque hors de portée.
Etait-il nécessaire pour autant de prévoir une amnistie ? Sans doute.
Est-il également nécessaire de connaître dans les détails la vérité ? Sans aucun doute, encore, oui.
Mais avons-nous déjà le recul nécessaire, 20 ans après, pour que les historiens se penchent sur les détails de la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa et l’intervention militaire qui y a mis fin ? C’est visiblement ce que pense Michel Rocard s’il considère pouvoir aujourdhui en parler plus librement après s’être tu pendant 20 ans. Dire la vérité alors que la majorité des parties prenantes -ou de leur famille directe- est encore là pour l’entendre, c’est un objectif qu’on ne peut qu’approuver. Espérons seulement que cette recherche de la vérité pourra se faire sans réveiller de vieux démons. Espérons que Michel Rocard, encore une fois, ne se trompe pas...