Lord WTF !

Parfaitement Monsieur Antoine !

Et en cela rappelons à nouveau qu’une simple paire de binocles suffisamment fortes et bien montée sert souvent à guérir définitivement le pauvre homme souffrant de passion amoureuse ; si ce pauvre hère est quelque peu artiste, et donc a suffisamment d’imagination pour se représenter un visage, une taille, une croupe, une poitrine avec vingt ou trente années de plus : il est certain de connaître une vie sans souci, sans rechute possible…ah sots les hommes qui questionnent les mérites de l’Art et de sa puissance créatrice ou de la Science et de sa puissance correctrice.

La femme tout comme le diplomate connaissent une chose : que par l’ennui, l’inquiétude, les soucis, l’accumulation de travail ou de pensées, on arrive à fatiguer et affaiblir, si ce n’est l’anéantir, quelconque homme, jusqu’au point où ce dernier vaincu cessera de s’opposer à une chose ayant un parfum de complication, et cèdera bien souvent…

qui a dit que la diplomatie ne préparait point à la guerre ?

Lorsque nous voulons être aimés, exigence qui ne saurait être que la plus grande des prétentions, nous nous avisons de cacher soigneusement nos défauts, non par vanité mais pour éviter à l’objet aimé la terrible souffrance engendrée par un bref mais triste aperçu de ce que nous cachons sous nos masques : faibles nous sommes, imparfaits tous sont ; alors celui ou celle qui aime voudrait apparaître comme parfait et immaculé ; et cela sans nulle vanité.

Mais le Temps n’a que peu d’égard pour nos fragiles et éphémères amours, et arrive toujours le moment où le masque tombe : ainsi sommes-nous condamnés à être toujours nus. Ô Eve que n’as-tu su résister au Serpent !    

Et si il y a bien une chose que l’Amour craint c’est le changement, bien plus que la destruction ; en cela tout amour véritable conduit  toujours à la cruelle idée de détruire l’objet de cet amour et ainsi le soustraire définitivement au jeu du changement ; car Amour entend toujours possession.

Quant à moi, si certains soupirent que leurs femmes leur furent enlevées, ma chère moitié elle demeure à mes côtés, alors je ne puis que soupirer que nul n’ait voulu me l’enlever, me condamnant ainsi à subir la pernicieuse régression autant morale qu’intellectuelle à laquelle tout mariage condamne le gentilhomme accompagné d’un être aussi simple que ne l’est la femme…quoi ? on peut pas déconner ?  

Je crois entendre vos propos Monsieur Hottine : bien peu savent utiliser une conversation ; mettant toute leur attention à ce qu’ils veulent dire ou répondre, alors que celui qui sait lire ou écouter peut apprendre ou entendre beaucoup si il a appris à bien voir et sait se perdre de vue lui-même pour l’instant d’une conversation ; celui qui sait lire ou écouter sait se contenter d’une réponse provisoire, ou de quelques simples mots, acompte fait à la politesse ; en revanche il repart avec dans sa mémoire, tout ce que l’autre a formulé, les mots, le sens, le ton du discours de l’Autre.

sur ce, bonne fin de soirée...

Monsieur Gui Hottine,

Sachez que je consomme avec assiduité marmelade de chanvre des Indes ainsi que laudanum, j’avoue aussi me laisser aller, parfois, à fumer quelques pipes d’opium, dont le suave et lourd parfum me rappelle les délices des bordels du Tonkin, que je connus à une époque.

Quant à ma santé mentale, que vous dire Monsieur Hottine ? j’ai certes l’esprit léger : ce qui est, au demeurant, bien la seule chose essentielle à avoir : un esprit léger de nature ou un esprit rendu léger par l’Art et la Science…

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