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G.BORDES

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  • G.BORDES 13 novembre 2010 12:24

    M. Villach n’aura peut être pas le Goncourt ou le Femina mais lui contrairement à vous connait les règles typographiques des abréviations courantes telles que Monsieur (Qui s’abrège par M.) et Mister (qui désigne un sujet anglais et s’abrège par Mr).



  • G.BORDES 9 novembre 2010 23:26

    Cher Paul,

    Pourquoi battre en retraite ? (au passage le jeu de mot était un peu téléphoné vous nous avez habitué à mieux). « À quelle logique un responsable syndical obéit-il quand il propose d’entamer un nouveau combat sans même avoir mené celui en cours à son terme ? »

    Toute la source du problème s’il en est un vient de la loi du 20 aout 2008.

    Je m’explique : Cette loi portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail a institué un critère d’audience pour déterminer la représentativité des syndicats, élément essentiel de leur action puisque c’est cette représentativité qui leur permet de désigner des délégués syndicaux en entreprise, au niveau branche ou au niveau national interprofessionnel. Jusqu’alors, la représentativité était attribuée par un arrêté ministériel et les syndicats ne jouaient pas « leur vie » durant les élections professionnelles qui ont lieu tous les quatre ans.

    Or depuis la loi de 2008, c’est le cas. Chaque jour, des élections ont lieu dans les entreprises et des syndicats jusqu’alors représentatifs perdent leur représentativité (principalement FO et CFTC). Or, si c’est fâcheux au niveau de l’entreprise, les conséquences vont être dramatiques au niveau branche ou national interprofessionnel puisque que le 22 aout 2012 (date d’entrée en vigueur de la loi plus quatre ans, c’est-à-dire délai au terme duquel toutes les entreprises auront connues des élections professionnelles et auront donc pu faire connaitre les résultats), les résultats des élections professionnelles en entreprises seront additionnés au niveaux des branches et au niveau national interprofessionnel. Et à ces deux niveaux, les syndicats qui ne dépasseront pas la barre des 8 % ne seront plus représentatifs et ne pourront donc plus mener de négociations. Or les premiers résultats dans les entreprises montrent que FO et la CFTC ont du souci à se faire. Pour ce qui est de la CGT et la CFDT, s’ils sont assurés de passer les 8%, leur objectif est de passer un autre palier, celui des 30% leur permettant de signer SEULS une convention ou accord collectif (un accord ou convention collectif étant valide s’il est signé par des syndicats représentant au moins 30% en voix et ne souffrant pas de l’opposition de syndicats représentant 50 %)

    La réforme des retraites a donc été une aubaine pour ces syndicats qui doivent faire leur « promotion », ils doivent plus que jamais montrer leur force et les actions qu’ils mènent pour préserver les droits des salariés (pour faire cours, jusqu’en aout 2012, ils sont un peu en campagne permanente). Et je crois sincèrement que s’il n’y avait pas eu le contexte de la loi de 2008, il y aurait certes des frictions, quelques manifestations, mais rien de comparable à ce que nous avons vécu.

    Alors, pourquoi s’arrêter en si bon chemin alors même que l’opinion publique est en leur faveur ?

    Tout simplement parce qu’à deux maux, ils choisissent le moindre (du moins c’est le cas de la CFDT). Les grèves et manifestations ont été une véritable démonstration de force leur redonnant du crédit (vous l’avez fort bien relevé vous-même dans votre article).

    Seulement, plus on avance, et moins la situation semble favorable pour les syndicats. Continuer le mouvement et s’exposer à un échec (ce qui semble être l’issue puisque le Conseil Constitutionnel a validé la conformité de la loi à la Constitution à l’exception de quelques dispositions sans rapport avec la réforme (c’est d’ailleurs la raison de la censure)) serait un terrible revers pour les syndicats. Battre en retraite maintenant, en est certes un aussi, mais un moindre : « rassemblons nos forces, d’autres combats nous attendent ».

    Les syndicats le comprennent  bien, ils sont en train de perdre la bataille, et Chérèque, en bon stratège tente de limiter les dégâts. En effet, en se retirant maintenant, il reste sur l’impressionnante démonstration de la puissance de rassemblement dont il a été l’un des meneurs. Les autres, qui veulent se battre jusqu’à la mort entrainent dans l’échec qui se profile les salariés qui les suivent confiants.

    Et dans ce contexte de campagne permanant pour les syndicats, la décision de Chérèque ne me parait pas dénuée d’une certaine logique voire d’une certaine sagesse.

    Cordialement,

    @ Sylvain Reboul

    Vous avez écrit : « Je prétends en effet qu’elle n’a pas intérêt à trahir cette promesse formelle, trahison qui serait pour elle un suicide politique »

    Je ne pense pas qu’elle ait plus intérêt à la tenir. On nous a répété que la raison de la nécessité de la réforme était que les actifs n’étaient pas assez nombreux pour payer les retraites du fait du Papy Boom (je schématise, pardonnez moi le raccourci mais il commence à se faire tard).

    Or le Papy Boom, on sait qu’il va arriver depuis le Baby Boom !!!

    C’est-à-dire que concrètement, on savait ce qui allait se passer dès les années 50. Et depuis la gauche, comme la droite n’ont rien fait. Il a fallu attendre les années 90 pour que la retraite commence à être réformée. Pourtant encore une fois, gauche comme droite ont été au pouvoir.

    Je ne pense donc que Martine Aubry tiendra sa promesse. Elle a juste joué son rôle d’opposition, rôle dans lequel excelle le parti socialiste par ailleurs.

    Cordialement,

    Grégory

    Ps : Permettez-moi d’abuser encore un peu de votre patience et d’ajouter que nous avons là entrevue seulement la partie émergée de l’iceberg. Car ces « Papy Boomer » ne vont pas se contenter de profiter de leur retraite jusqu’à vieillir assez et s’éteindre paisiblement. Malheureusement, nombre d’entre eux nécessiteront des soins l’âge avançant : hospitalisations, lunettes, consultation chez les diverses spécialistes, remboursement des médicaments devant être pris quotidiennement etc.

    La partie émergée, véritable bombe, c’est la future réforme sur l’assurance maladie. Car la différence majeure entre la retraite et l’assurance maladie, c’est que la retraite, c’est un évènement certain. Tandis que la maladie… Et même un évènement certain comme la retraite, nous n’avons pas été capable de réformer progressivement pour surmonter la difficulté, alors l’assurance maladie, événement des plus incertains… Voila de quoi nous rassurer, les syndicats feront bientôt redescendre les français dans la rue, très bientôt n’en doutons pas. 





  • G.BORDES 1er novembre 2010 16:08

    Cher Paul,

    Je ne dénie pas à l’humoriste le droit d’user de « l’ironie jusqu’au sarcasme ». Je reproche juste à M. Dahan d’être sorti des fonctions pour lesquelles il a été employé. Je m’explique : rien ne lui interdit en effet d’user de l’ironie, d’être sarcastique à souhait, pourvu qu’il fasse rire. Mais à partir du moment où il ne fait pas rire, peu importe la qualité de son intervention, il ne rempli pas la fonction pour laquelle on lui confie le micro de France inter et son public. Rien ne lui empêche dans un autre cadre de faire part de ses opinions et de faire preuve d’ironie et de sarcasme, mais dans ce nouveau cadre, il ne se cachera plus derrière l’humour et le mandat confié par France inter. Sans cautionner son licenciement, je comprends aisément les motivations de France inter qui encore une fois est civilement responsable des critiques prononcées par Dahan, peu importe leur qualité (ce qui, entre nous est subjectif et on a vu des condamnations pour diffamation pour moins que ça).

    Pour ce qui est de la CEDH, je peux comprendre vos griefs envers elle ainsi que tout procédé qui constitue une dénonciation anonyme. Néanmoins, rien ne me choque dans le fait qu’elle distingue une lettre anonyme dans laquelle aucun élément ne permet de déterminer l’auteur des griefs, et une lettre contenant une mention permettant un début d’enquête. Car vous le dites vous-même, les auteurs sont en fait bien souvent une minorité du groupe désigné. Mais n’appartiennent ils pas à ce groupe pour autant ? C’est, je vous l’accorde mince, mais je partage l’avis de la CEDH, ça mérite distinction.



  • G.BORDES 1er novembre 2010 13:48

    Cher Paul,

    Vous avez tout à fait raison, mais la différence majeure tient dans l’auteur ! D’un coté, nous avons un penseur politique reconnu dont nombres d’idées ont traversé les temps jusqu’à nos jours, de l’autre nous avons un humoriste lambda. Je ne dénigre pas sa profession, loin de là, mais quand bien même ce qu’il dénonce dans sa chronique serait emprunt de vérité, du moment où sa fonction, de faire rire n’est pas remplie, il sort de son rôle selon moi.

    En effet, je trouve un peu facile, de ce cacher derrière la « tristesse du désastre » pour camoufler son insuffisance professionnelle (à ce propos, je serais curieux de connaitre le motif de licenciement invoqué par la radio :
    -  le licenciement pour faute constituerait l’aveu de la part de la radio que Dahan est allé trop loin, ainsi elle tenterait de se couvrir, étant civilement responsable des dommages que Dahan pourrait causer à MaM (les attaques en diffamation connaissant un vif intérêt de la part des politiques depuis quelques années), au titre de l’alinéa 5 de l’article 1384 du code civil, principe repris au L 4741-7 du code du travail et validé par la jurisprudence (2ème chambre civile 28 mai 2009, mais peut être y a-t-il plus récent encore)
    -  Le licenciement pour insuffisance professionnelle serait je pense plus habile de la part de la radio, qui s’est bornée dans les médias à expliquer son geste par la « médiocrité » du travail accompli par Dahan depuis son arrivée.)

    Quant à votre critique de la CEDH, vous me tendez là une perche pour exposer une théorie (qui m’est personnelle et doit donc être pris avec la réserve qui se doit) :

    Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le préambule de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne qui « réaffirme les droits qui résultent notamment de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales [et] de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme » est pourvu de valeur contraignante. De plus, le Traité sur l’Union européenne lui-même dispose que : « L’Union respecte les droits fondamentaux, tels qu’ils sont garantis par la Convention européenne des droits de l’homme, signée à Rome le 4 novembre 1950 ». Ces deux textes donnent selon moi pleine compétence à la CJUE pour juger du respect des droits fondamentaux, garantis par la Convention EDH, par les Etats membres de l’UE. La « technique » consiste donc à soulever une question préjudicielle devant une des juridictions internes pour demander à ce que soit jugé, par le juge communautaire, la conventionalité de la disposition de la Convention qui n’est pas respectée selon le justiciable. Du coup, plus de délais déraisonnables de la CEDH. Ce procédé me semble d’autant plus réalisable que ces dernières années, CEDH et CJUE ont harmonisé leur jurisprudence.



  • G.BORDES 1er novembre 2010 11:42

    Cher Paul,

    Je suis tout à fait d’accord sur votre analyse formelle de cette chronique, vous avez fort bien décrit l’état d’ébullition interne dans lequel se trouvait la garde des sceaux.

    Néanmoins, je ne partage pas votre avis quant à votre dernière phrase « Dahan mérite qu’on le félicite pour son courage ». Sa chronique, certes courageuse ne m’a pas vraimment décoché un sourire. Dès lors, suffit il de s’émanciper de l’autorité du pouvoir en place pour être salué ? Sa fonction première, plus que la critique de l’invité du jour n’est elle pas de faire rire ?

    Certains ont su dévelloper habilement le rire par la mise en boite de l’invité mais je ne pense pas que Dahan soit à la hauteur dans cet exercice.
    Je pense que cette éviction n’est qu’anecdotique et n’a d’importance que parce que faisant suite aux précédentes sur la même antenne.

     

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