Les jeunes qui en sortent et qui ne trouvent pas de travail, notamment parce qu’on ne leur a pas permis de prendre contact avec le monde des entreprises, tant pis ! On ira manifester dans la rue : les entreprises doivent embaucher tout ce qui sort de l’Université, c’est aux entreprises à s’adapter, pas à l’Université. Que des jeunes diplômés, y compris des docteurs, se retrouvent à 25 ans au RMI, ce n’est pas la faute de l’Université, circulez, y a rien à voir ! Les Grandes Ecoles qui réussisent mieux, il ne faut pas aller voir pourquoi, essayer d’y prendre quelques idées, non, il faut les interdire ou les aligner sur l’Université. Les secteurs de l’Université qui ont de meilleurs résultats (car, heureusement, il y a des professeurs ouverts et dynamiques), faut pas aller voir, faut pas échanger, ce sont des traitres, des loups dans la bergerie ! Le gachis de certains jeunes qui ont investi du temps, des efforts et de l’argent pour se retrouver demandeur d’emploi pendant des mois, voire des années, ce n’est pas la faute de l’Université. Quand un jeune diplomé revient vers son professeur pour lui demander de l’aide parce qu’il ne trouve pas de travail et qu’il s’entend dire "mon rôle c’est uniquement de vous transmettre des connaissances, pas de vous trouver du travail" (exemple réel), il faut voir le désarroi de ce jeune ! Voilà à quoi on aboutit quand on fait passer l’idéologie avant l’intérêt de ses élèves. Je ne suis pas Sarkozyste, ni UMP, mais quand je vois des gens passer leur temps à se tordre les méninges pour pondre de tels articles, je comprends pourquoi il y a tant à faire pour aider les jeunes diplômés de l’Université à s’insérer dans la vie active !
Pour tout ce qui est contre, contre tout ce qui est pour - Pierre Dac
A force de refuser toute réforme, des gens comme vous conduisent tranquillement mais surement l’école publique à sa perte. Quand on examine ce projet objectivement, on trouve des aspects négatifs mais aussi des aspects très positifs. Attendre la réforme parfaite sans aucun côté négatif est une attitude infantile ! Tout bouge, tout évolue, que cela nous plaise ou non. Laisser l’Education Nationale en l’état, parce que bien sûr vous serez contre la prochaine réforme qu’elle vienne de droite ou de gauche, est suicidaire. L’Education Nationale n’est plus adaptée à son époque. Les résultats sont là pour nous le rappeler : lecture, calcul, insertion professionnelle,...tout est mauvais. La plupart des enseignants font des efforts considérables mais dans une structure aussi "monstrueuse" (plus d’un million de personnes sous une même autorité !) tous leurs efforts sont vains. Les écoles privées s’adaptent beaucoup mieux, reconnaissons-le même si nous sommes plus favorables au public. Brandir des slogans et faire des procès d’intention tels que vous le faites, ne fais rien avancer. Quand est-ce que les français deviendront adultes et sauront faire des choix sereins même s’ils sont difficiles ?
Moi qui ne comprenais pas d’où venaient ces (pas tous heureusement) étudiants bourrés de science et de technique que forme notre université et qui ne trouvent pas de travail parce qu’ils sont incapables d’échanger avec un non-français, parce qu’ils ne comprennet rien aux cultures non-françaises, parce qu’ils n’ont pas pris conscience que le relationnel et la capacité à dialoguer avec des gens de formation différente sont déterminants pour occuper des postes intéressants, ça y est j’ai compris !
Avec des articles aussi décalés avec la vie hors université, on voit bien l’arrogance et la vacuité de quelques intellectuels français. La frilosité, le repli sur soi et le mépris de la pratique sur le terrain sont le lot de ces"penseurs" qui plombent notre société française. Ceux-ci se prétendent ouverts mais avec des conditions tellement fortes et utopiques qu’elles ne sont jamais remplies et qu’ils restent donc indéfinement bloqués sur leur pré carré ! Alors, on se réfugie dans la critique négative à tout va : on flingue, on flingue et on se prend pour un grand esprit !
Se jeter à l’eau en allant se plonger dans un univers mal maitrisé à cause de faiblesse en langue, apprendre à se "débrouiller" en anglais ou en espagnol et prendre le risque de se couper momentanément de son milieu débouchent, in fine, sur la satisfaction d’échanger de mieux en mieux avec ses nouveaux interlocuteurs, d’acquérir de la confiance dans son nouvel environnement et de regarder son milieu d’origine avec un autre oeil. Ce n’est pas facile, c’est risqué mais c’est un enrichissement humain formidable pour les étudiants capables de s’y lancer.
Ouvrir l’Education Nationale sur le monde de l’entreprise
On diabolise l’entreprise et on se plaint des délocalisations ! On rejette le privé et on manifeste contre le chômage ! L’Education Nationale nage dans l’incohérence (heureusement quelques enseignants font exception et se comportent comme des adultes responsables). A force de rester "fermée" sur elle-même l’EN devient une force d’inertie dramatique. On forme des quantités de jeunes à des métiers au-delà des emplois offerts sans prévenir les jeunes à temps et on n’oriente pas les jeunes sur les domaines en développement. Les étudiants sortent de l’université sans rien connaître de l’entreprise : ils croient que le recrutement c’est exactement comme un examen scolaire (l’association à laquelle j’appartiens passe son temps à corriger cette erreur auprès des jeunes défavorisés dont l’environnement familial n’est pas en mesure de les aider sur ce plan), ils ont souvent une image caricaturale et négative de l’entreprise. Comment s’insérer dans le monde professionnel en partant avec un tel handicap ! Tout cela parce que beaucoup d’enseignants transmettent une vision plus que sombre de l’entreprise et refusent de mettre les jeunes en contact avec le monde économique. Bien sûr qu’il y a des entreprises qui ne se comportent pas correctement mais il y a des malhonnêtes partout et ce n’est pas une raison pour rejetter toute ouverture dans ce sens. Oui c’est une excellente chose de faire parrainer chaque éléve par un entrepreneur. Ne serait-ce que pour faire sortir l’EN de son isolement dramatique !