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knail

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Microscopiques, macroscopiques, les questions qui grattent là où ça démange m'intéressent au plus haut point. Je me réjouis de la découverte de la valeur des choses qui en principe n'en ont pas et m'agace des revendications de celles qui pensent en avoir. Un peu compliqué je recherche une simplicité surtout pas trop frontale.

Tableau de bord

  • Premier article le 17/05/2016
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Derniers commentaires



  • knail knail 31 mai 2016 15:11

    @tf1Groupie

    je ne suis ni vieux, ni grand père et je ne parle pas seulement du passé, mais de quelque chose - même dans une certaine pénurie - qui perdure aujourd’hui.

    Sommes nous libres ? Avez vous le choix ? Croyez vous que l’avenir vous réserve beaucoup de mieux être ?
    Je suis plutôt un privilégié, et aux deux premières questions j’ai de plus en plus conscience que je dois répondre par la négative : les contraintes sont énormes pour ne pas seulement glisser. Quant à la troisième...

    Si vous lisez le témoignage que Toma nous laisse de son expérience de l’Est, cela me paraît essentiel pour comprendre ce qu’y s’y vit et que j’ai tenté d’aborder dans l’article. Justement il y est question de liberté... Peut être pas exactement de celle dont vous parlez, mais voyez vous même.

    Cordialement.

    Knail



  • knail knail 31 mai 2016 14:33

    @toma

    Re-bonjour Toma,

    Je m’aperçois à quel point en fait votre témoignage est l’essentiel de ce que j’ai tenté de transmettre par mon article. Vous avez fait mieux que moi en quelques lignes.
    Visiblement le communisme dans son fonctionnement, aussi délirant que nous jugions qu’il ait été, n’est pas parvenu à la même prise sur les individualités, les corps et les esprits.
    Une fois de plus le capitalisme se révèle, sur ce terrain là aussi, redoutablement plus efficace.
    Les gens de l’Est ont ainsi pu conserver une acuité, une énergie, un esprit de liberté au quotidien, une spontanéité, une débrouillardise, une capacité à résoudre les problèmes, une paix, dont nous sommes privés ici. Souvent je fais le constat de ce glissement en terme de privation d’affects, de temps à disposer de soi, des peurs, des inquiétudes, que ma vie en Belgique a petit à petit contraint dans un carcan insupportable et obligatoirement en devoir d’être supporté au jour le jour. Cela vole en mille morceaux quand j’arrive en Pologne. La prison, c’est donc qu’elle est peut être bien à l’Ouest...et comme des aveugles nous continuons à radoter...

    Mais voilà déjà, en tentant de décrire le phénomène, que j’en perds la magie de votre description.

    Encore merci et bonne journée à vous.

    Knail



  • knail knail 31 mai 2016 13:58

    @toma
    Votre témoignage rejoint vraiment ce que je ressens et vis lors de mes séjours en Pologne. Les enfants libres qui disparaissent en bandes mènent leur vie dans les champs et les bois, sans inquiétude des parents. On les aperçoit parfois à l’horizon, et les parents en sourient, les yeux pétillant de bonheur aux souvenirs que cela évoque pour eux. Je me demandais où et quand ces enfants allaient manger pendant la journée. Ils vont simplement au hasard de la ferme des parents de l’un ou l’autre d’entre-eux. Personne ne s’en inquiète. Ca a toujours été comme cela, déjà à l’époque où les parents d’aujourd’hui étaient eux même enfants. La vie s’écoule paisible et joyeuse dans cette grande confiance tout l’été.

    Et pour nous les adultes, il y a quelque choses qui reste ans l’air de cette liberté, et nous en profitons bien, intensément est bien le terme. Dans les maisons et les épiceries il n’y peut être pas les encombrements de chez nous, mais qu’est ce qu’on s’en fout. Quelle légèreté cela offre. Le plaisir d’être ensemble est un incontournable. Combien de fois, avec autorité, homme comme femme, jeunes comme vieux, m’ont désigné la place assise à côté d’eux pour ensuite m’empoigner avec vigueur... Pour un p’tit belge, autant vous dire que ça fait quelque chose... !

    Merci de m’avoir deux minutes replongé dans cette atmosphère... !
    Ceci dit, j’y retourne justement demain !

    Au plaisir.
    Knail



  • knail knail 31 mai 2016 12:55

    @gnarf

    Je ne perçois pas dans votre témoignage quelque chose de foncièrement différent de ma propre expérience, sinon évidemment la souffrance ressentie... ce qui change tout. .. !
    La perception de la parcimonie d’une époque et de la réalité économique actuelle, est bien palpable . Mon témoignage la relate aussi. Je n’emploie pas ce terme de ’parcimonie’ par euphémisme, mais parce que je m’interroge encore sur les critères. C’est vrai qu’en tant que Belgo-Français, je peux me payer ce luxe de l’interrogation...
    La Belgique, comme je dis souvent lorsque je reviens de Pologne, déborde, dégorge jusque sur les trottoirs de son superflu. J’ai peine à ouvrir la porte de la maison quand je rentre à Bruxelles, à cause de tout ce qui a été déposé dans la boîte aux lettres en mon absence. Je suis déjà resté coincé dehors à cause de cela. En Pologne, aujourd’hui encore, chez moi, toujours rien ou à peu près. Quelques prospectus pour l’importante entreprise de fabrication de tracteurs à l’épicerie, et de temps en temps un catalogue de la même entreprise, toujours sur le comptoir de l’épicerie. A l’épicerie où l’on coupe l’ampoule du frigo quand le client s’en détourne. C’est tout. Je ne trouve pas cela franchement et forcément négatif. Faire attention à la lumière et à la note d’électricité, c’était la réalité dans mon enfance, je n’en ai conservé aucun traumatisme. Mais dans ces questions il y a toujours en jeu la comparaison. Peut être que Adrian l’épicier se sent humilié de devoir faire ainsi attention à la lumière alors qu’il sait que pour moi cela n’a à peu près aucune importance.
    j’ai connu enfant la joie de découvrir les très grandes surfaces commerciales, comme elles fleurissent partout en Pologne maintenant. Lorsqu’il n’y en avait pas en percevait on le manque ?
    Un ami polonais collègue de longue date qui étrennait son énorme 4x4 flambant neuf, me faisait lui même cette réflexion : tu vois, cette voiture j’en rêvais depuis des années. Avec mon fils, il y a quelques années nous avions fait une photo devant ce même modèle, et je m’étais promis que nous en aurions une à nous un jour. Et bien maintenant que je l’ai, tu sais quoi... ça ne me fait rien ! Et je trouve cela plutôt bête. Je dois être malade tu ne penses pas... ?
    Voilà résumé en une prise de conscience fulgurante, de quelques heures, toute la contradiction de la société de consommation. Exploiter le désir à outrance pour se rendre compte, le désir satisfait, de son inanité.
    J’avoue que c’est facile à dire, et je ne me serais pas permis d’en parler à propos de la Pologne, je suis bien trop mal placé pour cela, si ce n’était pas justement un polonais, qui a connu lui aussi les pénuries dont vous parlez, qui m’avait fait cette réflexion.

    C’est je crois cette part de relativité possible, évidemment dans certaines limites, en regard de la possession de bien matériels et d’un certain superflu, d’un certain confort, qui a permis à ces villageois dont je relate un moment d’échange, de relativiser les pénuries du communisme, comme leurs ancêtres avaient dû le faire des pénuries issues de la spoliations de la noblesse polonaise, très avant dans le XXième siècle, comme d’ailleurs ils sont contraint de le faire aujourd’hui face à la réalité économique difficile. Mais cela toujours dans une générosité et un accueil incontournables. Cette façon de faire le gros dos en attendant que ça passe et de parvenir malgré tout à revendiquer que la vie est et était bonne et que, l’on y est heureux, est pour moi source de réflexion et peut être bien de sagesse.
    Sans aucune volonté d’idéaliser. Et aussi de repréciser que si les polonais que je connais ne dénigrent pas totalement le communisme qu’ils ont vécu, ils ne rêvent pas pour autant de son grand retour. et me semblent assez clairement préférer la réalité d’aujourd’hui.

    Vous dites que par ailleurs si les gens se rencontraient c’est parce que il n’y avait rien d’autres à faire. Soit, c’est ce que disaient les cousins de mon père ici à la campagne, en Belgique.
    Et aujourd’hui qu’il y a à faire, avec la télévisions, les gens sont enfermés chez eux et ne se rencontrent presque plus, en Belgique et en Pologne.
    C’est vrai qu’il y a les vacances en Grèce, en Égypte ou aux états Unis, (alors qu’avant c’était plutôt l’Ukraine, la Yougoslavie ou la Tchécoslovaquie) mais je n’ai pas perçu que mes connaissances polonaises qui avaient accès à ces voyages étaient plus épanouies ou heureuses que les autres, et qu’ils en étaient revenus pleins de nouvelles rencontres et d’amis.

    Maintenant, sans l’ombre d’un doute il est sûr que pour d’autres le communisme a dû être la cause de grands tourments et souffrances, surtout peut être en ville, mais il en est de même de beaucoup jusqu’à ce jour en raison du capitalisme féroce et triomphant, partout où le capitalisme s’est instauré. Il est vraisemblablement fort difficile aujourd’hui aux jeunes Polonais des villages de ne pas se sentir frustrés de tout ce que la société de consommation fait miroiter devant leurs yeux.

    Je ne veux surtout pas faire d’équivalence - renvoyer dos à dos communisme et capitalisme - il n’y en a pas, mais observer ce que finalement les gens sont parvenus et parviennent à faire de leur vie aujourd’hui et hier en dépit de leur environnement.

    Oui, bien d’accord avec vous, cette loi d’interdiction est stupide, et peut être même dangereuse.

    Bien cordialement.

    Knail



  • knail knail 31 mai 2016 10:36

    @CN46400

    Bonjour,

    A propos du : ...« même s’il est assez vide du point de vue de la critique objective du « communisme »
    je vous rejoints tout à fait, et suis heureux d’ailleurs qu’il n’ai en général pas plus été perçu comme une apologie que comme une critique, même au sens d’analyse du terme.
    Mon propos n’était pas là.
    D’ailleurs j’ai écris dans l’un ou l’autre fil qu’il faudrait bien que je m’attelle un jour aussi à cette « critique ». Le défi est de taille, motivant. Mais à tout bien penser, cela m’embarrasse aussi en partie. De notre point de vue d’occidentaux, sans grand mérite, triomphants, riches en général comparativement à bien des endroits de la planète, cela me donne la désagréable sensation d’aller sans pudeur distribuer les bons et les mauvais points. Je me trouve assez mal placé pour cela dans la conscience que j’ai des contradictions du lieu d’où je parle, de la société qui a formé et déformé mon regard. Ce serait en tout cas la grande difficulté de l’exercice.
    Ce qui a été pour moi une sorte de « coup de bambou », le déclencheur aussi pour cet article, c’est cette protestation modeste : nous ne manquions de rien et nous étions heureux !
    Points de vue je le reconnais aisément extrêmement limité en terme d’analyse, mais peut être pas tant que cela en terme de vie vécue. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai lourdement insisté dans ma description sur le contexte du récit.
    Sans compter ce que cette protestation apporte justement à une réflexion plus analytique.

    Je crains toujours que du haut de nos triomphes, même si pour la plupart, honnêtement nous nous en défendons, nous écrasions d’une certaine suffisance ce qu’ont été les vies des gens, et dans mon article tout particulièrement des gens humbles. j’ai tenu ici à leur laisser la parole parce que j’ai perçu quelle nous transmettait aussi quelque chose d’important, au delà de toutes les analyses critiques.

    Au plaisir.

    Knail

    PS : Ces propos n’enlèvent rien à la nécessité, plus que jamais nécessaire, de l’analyse plus globale des systèmes, bien entendu !

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