Ce que je vois et qui a dépassé le stade du rodage - Florian Philippot l’a très bien résumé, d’ailleurs - c’est que nous somme devenus de la chair à voter, très exactement.
Pensez-vous sérieusement qu’un électorat choqué puisse à nouveau accorder sa confiance et remettre son destin en des hommes pour lesquels le Canard enchaîné titre cette semaine « Bataclan : des menaces d’attentat connues depuis plus de cinq ans » ?
Pensez-vous sérieusement que l’on puisse voter pour des quasi loubards qui sont en train de monter en mayonnaise une polémique minable sur la réponse de MLP au lourdingue Bourdin chargé du boulot de discrédit par le biais d’une assertion choquante et diffamatoire ? Ce ne sont pas les clichés le problème. Le problème c’est que de tels clichés puissent exister, que des hommes aient pu subir un tel martyre, une telle barbarie. Et que tous ceux qui montent au créneau sont précisément ceux qui ont laissé agir des terroristes chez nous. Voilà le problème.
Pour ce qui me concerne, le test est négatif : je ne suis pas de la chair à voter.
Présenté
au Conseil des ministres du 23 Décembre, il crée le Conseil
de la sécurité nationale, présidé par le CHEF de
l’ETAT, dont une instance sera dédiée au Renseignement. Cette
centralisation à l’Elysée, si elle a des avantages, n’est
pas exempte de reproches.
Le
décret visant à réorganiser la coordination du renseignement a été
présenté au conseil
des ministres du 23 décembre 2009.
Il traduit dans un texte de droit ce que prévoyait le Livre Blanc
sur la défense et la sécurité nationale, puis la loi du 29 juillet
2009 c’est-à-dire la centralisation du pilotage du renseignement à
l’Elysée. Ce qui avait été abandonné, en droit, depuis les
débuts de la Veme République, à la suite notamment de l’Affaire
Ben Barka. Le SDECE (devenu la DGSE) passait alors sous la tutelle du
ministre de la Défense. Plus tard, sous Michel Rocard, le Conseil
interministériel du renseignement (CIR), première ébauche de
coordination du renseignement civil et militaire, était sous la
tutelle du Premier ministre.
Lorsque
le décret présenté hier au Conseil des ministres sera publié au
Journal officiel, il sera créé un Conseil de défense et de
sécurité nationale (CDSN) chargé de "définir les
orientations« et »fixer les priorités" notamment de
renseignement, de sécurité intérieure ou de lutte contre le
terrorisme. Ce conseil, aux attributions plus larges que l’ancien
Conseil de défense, et présidé par le Chef de l’Etat, sera
composé du Premier ministre et les ministres de la Défense, de
l’Intérieur, de l’Economie, du Budget et des Affaires
étrangères. D’autres ministres peuvent participer aux débats,
ainsi que toute autre "personnalité en raison de sa
compétence". Le secrétariat du CDSN est assuré par le SGDSN
(Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale,
ex-SGDN).
Ce
conseil comprendra deux instances spécialisées : le Conseil
des armements nucléaires et le Conseil national du renseignement
(CNR), qui remplace donc le CIR. Il sera chargé de définir les
« orientations stratégiques et les priorités » du
renseignement et de planifier les « moyens humains et techniques »
des services secrets français. Ce CNR se compose du président de la
République, du Premier ministre, des ministres et directeurs des
services spécialisées dont la présence est requise par l’ordre
du jour, ainsi que du Coordonateur national du renseignement, Bernard
Bajolet, dont l’équipe se renforce.
En 1863, mon aïeul a légué, par testament à sa ville natale, des terres à destination de jardins ouvriers ainsi qu’au moins un bien immobilier afin qu’une école y soit installée. Mais il avait posé à cette donation-là une condition : que l’instituteur soit laïc. Mon aïeul, écrivain et troubadour à ses heures, était surtout un homme engagé comme beaucoup de ses amis dont certains avaient été jetés en prison pour cause d’indisposition du prince. Il a connu le premier Empire, la Restauration (Louis XVIII, Charles X et Philippe Egalité), la seconde République et le second Empire. Bref, rien de cool. Ces hommes-là comme Hugo, notamment, ont été appelés « les romantiques » mais ils étaient avant tout de vrais militants laïques et socialistes. Hugo d’ailleurs a connu l’exil politique en Algérie comme vous le savez : romantiques, vraiment ?? Ces hommes-là ont permis les lois sur la liberté d’association, sur l’école publique, gratuite, obligatoire... mais aussi laïque. De grands hommes.
Aussi je vous remercie, Monsieur Chalot, de continuer à porter haut le flambeau de la laïcité. C’est un combat qui dure depuis longtemps, vous le voyez , et qui ne doit pas cesser. Aujourd’hui autant qu’hier, il est ad’actualité. Merci.
Un petit bilan, peut-être, avant de
tourner cette page électorale ?
Reprenons très en amont, aux années
1980.
Après les deux cohabitations sous les
septennats de Mitterrand (1981-1988 et 1988-1995), les deux
cohabitations sous les mandats de Chirac (1995-2002 et 2002-2007),
dénotant non pas d’une instabilité gouvernementale mais bien d’une
incapacité gouvernementale, les deux partis politiques dominants
concernés par cette bérézina ont décidé de modifier la date des
élections législatives qui avaient lieu un an après les
Présidentielles, laissant aux français le temps de ronger leur
frein pendant un an pour rebasculer dans l’opposition. Les
Législatives ont donc lieu désormais 1 mois après les
Présidentielles évitant ainsi l’écueil de la cohabitation mais pas
de l’incompétence.
Dès 2002, Chirac est élu sur la
base du vote utile (barrage au Front national) pour 5 ans, le
septennant présidentiel ayant, lui-aussi, été modifié et ramené
à 5 ans.
Par la suite, le parti présidentiel
repeint également sa façace RPR pour devenir l’UMP de Sarkozy
élu sur la vague scélérate de 2007 avec ses « passer la banlieue
au karcher », « racaille »... pour autant que je me souvienne. Là
aussi, le vote « utile » est à nouveau utilisé comme
barrage au Front national.
Nouveauté en vu des
Présidentielles 2012, la classe politique commence à sérieusement
déraper. En
effet :
Dès 2011, nous assistons à un
authentique attentat politique visant à disqualifier un potentiel
candidat aux Présidentielles de 2012, DSK qui envisageait, pour ce
faire, de raccourcir son mandat au FMI. Mal
lui en a pris... En 2012, le 19 mars, soit un mois avant
les Présidentielles, nous assistons atterrés et suspicieux aux
attentats de Toulouse tuant de jeunes enfants, un père de famille et
des militaires.
Sarkozy n’est pas réélu.
Mais Hollande prend le chemin de
l’Elysée.
Et les séries meurtrières liées à
la politique continuent.
Le 7 janvier 2015 c’est Charlie
Hebdo politiquement impliqué dans la vie du pays qui paie un prix
très lourd pour la boucler définitivement. L’Union nationale est la
vague à surfer.
Le 13 novembre 2015, les attentats
de Paris, faisant 500 victimes, ont lieu à quelques jours des
Régionales quasiment perdues d’avance malgré un redécoupage
fou décidé par le Président de la République.
Bilan :
Lors de ces Régionales, seul le FN
a joué le jeu, sans tricherie, sans piper les dés.. c’est ce
que nous constatons.
Le PS et LR (le parti
d’oppostion UMP qui a encore repeint sa façade en LR - Les
Républicains) jouent à nouveau la carte du « vote utile » à X
contre 1 avec le ralliement des petits partis.
Mais fait extrêmement condamnable,
c’est contre le FN que toute la classe politique liguée dans le
crime utilise l’impact immense et douloureux sur l’opinion
électorale des attentats de Paris survenus 24 jours avant le vote.
Nul doute que notre « démocratie »
fonctionne sur le ressort de la psychologie de masse du fachisme. Et,
paradoxalement, ce n’est pas un parti d’extrême-droite qui l’utilise
!