Nous avons tous 2 parents, 4 grands-parents, ..., environ 1 million (2 puissance 20) d’ascendants à la 20ème génération : nous sommes tous frères mais nous avons aussi, inévitablement, quelques criminels parmi nos ancêtres.
Je crois qu’il y a un lien entre le physique et l’esprit assez fort. Et je crois rejoindre en ce sens paul mohad dhib.
L’humain ne doit pas ignorer ce pour quoi la nature l’a initialement programmé : se battre pour survivre (contre les autres espèces mais aussi contre ses semblables lors de la reproduction et lorsque la nourriture se fait rare). On ne se débarrasse pas d’un tel « programme » sans un affrontement lucide.
Je ne prétends pas être sûr de moi sur les avis que j’émets. Pour ce qui est de l’animalité, elle est d’abord physique et indissociable (l’homme ne peut pas prétendre n’être qu’un cerveau). C’est en ce sens que l’homme ne pourra jamais s’extraire de l’animalité : il faut bien manger, se reproduire...
Pour ce qui est du mental, bien évidemment c’est un peu plus compliqué. Mais la nature nous influence tellement dans nos comportements. Bien souvent, les hommes (et sûrement les femmes, mais je ne préfère pas parler à leur place) ne se rendent pas compte à quel point leur vie entière est basée sur la nécessité de plaire à l’image qu’ils se font de l’autre. C’est très sexuel et c’est la nature qui donne cette raison de vivre : un combat de gènes diront certains. On peut dompter ce combat consciemment : ne pas vouloir se reproduire, ne pas chercher particulièrement à plaire en restant discret... et se demander à quoi peut bien servir la vie d’un être vivant sans sa reproduction. Je n’ai bien évidemment aucune réponse, mais le fait de se reproduire ne répond pas non plus à cette question. La reproduction nous rappelle simplement que nous sommes des animaux et donne un sens à notre vie de parents (ce sens est donc provoqué par notre nature animale, ce n’est pas un trait humain).
Je n’ai aucune réponse sur le sens de l’humain, ni de l’humanité (qui vit, je pense, des heures sombres et qui vont peut-être s’assombrir encore plus). Et cela ne me gêne pas. Il faut juste profiter un peu de cette vie, sans empêcher les autres d’en profiter également. Et pourtant, même ce but est presque impossible à atteindre : nous sommes indirectement responsables de la marée noire américaine, et notre génération inconsciente met peut-être un terme à l’avenir de l’homme, qui sait ? En plus, je ne suis même pas anthropocentriste. Pour la survie des animaux, je souhaiterais presque l’extinction de l’homme. Seulement, il est vrai que, sans l’homme, il n’y a pas beaucoup d’animaux pour trouver la Terre belle et se rendre compte à quel point la vie et l’univers sont complexes.
Je trouve quand même que nous avons une chance inouïe aujourd’hui : des connaissances phénoménales, qui ont mis des siècles à être accumulées sont disponibles et consultables presque gratuitement. Mais il est très dur de constater à quel point notre organisation sociale n’a absolument pas progressé depuis l’Egypte ancienne (hiérarchie ou système pyramidal), même si les connaissances nous montrent qu’autre chose serait théoriquement possible. Quelque part, ce déphasage (entre l’organisation sociale et les belles idées que l’on nous enseigne) est gênant. Alors peut-être que Agoravox permet de se déculpabiliser un peu en se disant que l’on n’est pas juste un complice passif de ce système ? Peut-être, plus simplement, que « l’éducation des médias » (possession, caprice, égoïsme, comédie,...) touche beaucoup plus de monde que l’éducation nationale : la gène ne serait ressentie que par peu de personnes ? Mais ça devient assez prétentieux de ma part... Peut-être, encore plus simplement, que l’homme n’est qu’un animal raté, qu’il le ressent en permanence (haine intérieure incontrôlable vis-à-vis de la nature) et qu’il n’aurait jamais pu survivre sans son intelligence et ses mains inutiles devenues indispensables. L’humain, contrairement à l’animal, est peut-être condamné au mal-être, mais, quelque part, j’aurais envie d’espérer que non. Il est possible que cet espoir ne soit lié qu’à notre âge et à la conscience de notre mort que l’on voit plus ou moins loin, sans pour autant savoir quand. Il y a quand même des consciences (comme la mort) qui dérangent tous les humains (même en acceptant cette animalité qu’est la mort) et que les animaux n’ont vraisemblablement pas à gérer.
Il faudrait avoir une conscience pour les choses agréables et rester animal pour les autres. Mission impossible, sauf pour nos chefs, apparemment dépourvus d’empathie ? Finalement, le problème, c’est la conscience, autrement dit, le fait d’être humain : la boucle est bouclée. Notre organisation sociale est conçue pour des crocodiles.
Bien évidemment, le problème de nos sociétés est à rechercher dans notre égo. Mais à chaque génération, à chaque nouvelle naissance, la même naïveté resurgit croyant avoir compris que le problème venait des autres.
Effectivement, chacun doit faire son auto-critique pour pouvoir « naître une deuxième fois » et atteindre la maîtrise et le désintérêt matériel (tout cela sans lien avec la religion ou avec un quelconque dieu hypothétique). Mais le cerveau de l’homme est parfois un lourd handicap : il a tendance a lui faire croire qu’il est loin de l’animal (technique, abstraction possible) quand il se comporte dans les faits comme n’importe quel animal : la nature est très forte, et il est illusoire de croire pouvoir s’en extraire même en tant qu’humain. Il faut apprendre à l’accepter et à la connaître.
Pouvoir, contre-pouvoir, contrôleurs de la vraie indépendance du contre-pouvoir, contrôleurs de la vraie indépendance des contrôleurs du contre-pouvoir... A la fin, un système de plus en plus complexe où personne ne sait qui fait quoi, ni qui dirige.
Nous n’avons pas fini d’avoir des désillusions avec un système qui concentre le pouvoir et croit pouvoir le déconcentrer avec des règles. Non, il n’y a pas d’autres solutions que la démocratie directe qui est ultra-simple et véritablement démocratique. Mais le constat est là : tout le monde veut être chef (un jour ou l’autre) et personne ne veut d’une certaine égalité. L’échec de l’humanité dans la mise en place de la démocratie peut se résumer par l’absence de volonté réelle d’un tel système égalitaire. La démocratie est utopique parce que personne n’en veut.
La démocratie est belle dans l’idée, mais on préfère instinctivement (= de façon purement animale : nous sommes des singes, organisés naturellement de façon hiérarchique) qu’un petit génie prenne une excellente décision pour le groupe plutôt que le groupe s’autogère. Et nous avons le résultat pitoyable qui se répète sans cesse avec l’histoire : celui qui est à la tête est très loin d’être un petit génie et les décisions qu’il prend sont favorables à ses intérêts et à ceux de ses amis mais certainement pas à ceux du plus grand nombre. Nous avons la dictature que nous méritons.
Gouvernement révolutionnaire d’un jour qui deviendra gouvernement corrompu de bourgeois avec le temps.
Pourquoi tant de révolutions (1789, 1830, 1848, 1871) pour une absence totale de résultat sur le long terme ?
Parce qu’à chaque fois, on a recréé les conditions de l’abus avec la concentration du pouvoir.
Ce qu’il faut, une fois pour toute, c’est supprimer le pouvoir, supprimer le gouvernement et remplacer cela par la démocratie directe ou république numérique (idem au niveau des entreprises : remplacer toutes ces dictatures hautement hiérarchiques par de l’autogestion). Bref, interdire une fois pour toute la concentration du pouvoir, toujours contraire à l’intérêt du peuple et contraire à la notion de démocratie. Nous avons, pour la première fois dans l’histoire, les moyens techniques d’un tel projet. Pas de leader merci : à leader intègre et de possible bonne foi, succède bien vite la pire des raclures pour un éternel recommencement pathétique.