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Pierre


Longtemps universitaire (spécialisé en logique et philosophie du langage) et résident de la ville de New York, je suis allé, il y a quelques années, m’installer dans un petit bled de l’état de New York. Là, je pratique la menuiserie et le dessin. Le onze septembre, que j’ai vécu de très près, a éveillé en moi un regain d’intérêt pour bien des choses que j’avais négligées pendant mes années à l’université. En bref, le onze septembre a été décisif pour moi.
Pierre Adler

 

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  • Pierre 17 octobre 2008 22:06

    Et alors Sisyphe, que m’importe le fait que cela soit une citation, puisque manifestement vous en approuvez le contenu et donc le faites vôtre. Allez, on vous a pris en flagrant délit de contradiction : ne vous cachez pas maintenant derrière les déclarations de votre idole.

     



  • Pierre 17 octobre 2008 21:56
    Notre grand apologue de l’art moderne (Sisyphe naturellement) nous parle constamment de déconstruction et de reconstruction de la réalité lorsqu’il nous décrit les hauts faits du génie Pablo Picasso (on concédera d’ailleurs, et sans aucune discussion, que Picasso, contrairement à maints artistes modernes dont on nous chante les faits et gestes, est effectivement un tout grand dessinateur, quoiqu’il soit un homme dont le remarquable talent a trop souvent été victime de la modernité et de sa dynamique nihiliste). Le présupposé de ce genre de discours, c’est naturellement que la réalité est construite, comme on dira d’une maison ou des multiples machines qui nous entourent qu’elles sont construites, faites, façonnées, produites par nous les êtres humains.
    Plus précisément, cette conception de l’art et de l’artiste trouve son origine dans le principe métaphysique moderne que verum factum (dont on trouvera une exposition, par exemple, au chapitre 1er du traité de Giambattista Vico De la très ancienne sagesse des peuples Italiques), que le vrai et le fait sont convertibles, que le vrai est ce qui est fait, ce qui est susceptible d’être reproduit par nous et par les procédures de la techno-science.
    Avec le développement de la conquête du monde par la triade science-technique-économie, ce principe s’étendra aux deux autres transcendantaux, à savoir le bien et le beau : dorénavant, non seulement verum factum, mais aussi bonum factum et pulchrum factum. C’est justement parce que le productivisme métaphysique de la technos-science (et de l’économisme qui en est indissociable) s’est ainsi généralisé que les normes de l’éthique ont été relativisées au vingtième siècle (quand elles ne furent pas carrément éliminées ou mises à l’écart lorsque cela semblait commode), tandis que celles de l’esthétique étaient destituées en faveur du loisir, de la fantaisie, du bon vouloir, de l’arbitraire (Marcel Duchamp et les ready-made) ou de la force démiurgique du génie (ou du « créateur fou », ainsi que disait un billet en réponse à l’article de Paul Villach de la semaine passée ). De par là même, l’art moderne et l’art contemporain, tous deux experts en transgression (voyez,  Le furtif, 11H57, ci-dessus : « Mais ne fixez pas de normes ni de frontières. Le seul devoir de l’art, s’il en a un, est de les transgresser. »), se trouvent en collusion étroite avec les sévices nombreux que la triade totalitaire a infligés aux hommes et à la terre entière (au point de changer le climat et de menacer les espèces vivantes de disparition).
     
    Pour clore, je me permets de citer mes deux dernières interventions sur le fil rattaché à l’article sur Picasso que Paul Villach nous a donné la semaine passée, car ils concernent la question des normes en art et les conséquences du nihilisme normatif dans la pratique et la conception des arts :
     
     
    Sisyphe, vous pouvez prendre votre calmant : voici pourquoi.

    Nous concédons que vous êtes un être hautement cultivé, intelligent, subtile, raffiné, connaisseur des moindres aspects de l’histoire de l’art moderne et contemporain, un esprit qui sait distinguer entre l’art qui aspire à
    la beauté et qui, par là même, est pompier et l’art qui peut tout aussi bien nous servir de la merde en boîte (comme l’a fait Piero Manzoni), des morceaux de requin flottant dans du formol (un acte que nous devons au génie de « la nouvelle sculpture britannique » Damien Hirst), ou laisser un chien crever dans une galerie d’art (une mise à mort – inesthétique, s’entend — exécutée par Guillermo Habacuc Vargas l’année passée en Amérique Latine), parce que, oui, l’art, n’étant plus tenu à la beauté, peut maintenant tout aussi bien être convulsif, meurtrier, scatologique, pornographique (comme dans les remarquables œuvres de Jeff Koons) et tout plein d’autres choses qui n’ont rien à voir avec l’esthétisme des temps antédiluviens et donc révolus.

    Nous nous inclinons devant le fait que vous considérez cette histoire de l’art qui mène de Monet à Guillermo Habacuc Vargas comme une évolution ("un siècle d’évolution"), et que vous considérez tous ceux qui ne pas voient les choses comme vous comme des imbéciles, des incultes, des nuls, des esprits rétrogrades, des réactionnaires, des butés, des attardés mentaux et j’en oublie (veuillez m’excuser).

    Les choses sont en effet on ne peut plus claires. 
     
    A propos de Stockhausen, Damien Hirst et de l’assassinat considéré comme un des beaux-arts, il faut rapporter les deux faits exemplaires suivants :
     
    Une année après l’attaque sur les tours jumelles de New York le onze septembre 2001, cinq jours après laquelle Karl-Heinz Stockhausen, grand prêtre de la musique avant-gardiste (il fait même de la musique avec des hélicoptères, cool non ?), s’était distingué en proclamant, lors d’une conférence de presse donnée à Hambourg, les attentats du onze septembre de « plus grande œuvre d’art qui soit dans l’univers tout entier » (« das grösste Kunstwerk, was es überhaupt gibt für den ganzen Kosmos »), une déclaration dont les ondes de choc firent trembler la presse internationale, bad boy Damien Hirst eut l’idée fort originale et bien entendu dénuée de toute ambition esthétique de remettre cela en déclarant sur les ondes de la BBC que les attentats du onze constituaient « de leur propre chef une œuvre d’art visuellement renversante » (« a visually stunning artwork in its own right », The Guardian, 19 septembre 2002). Etant donnée la chute vertigineuse de la cote des œuvres de notre génie sur le marché de l’art que ces propos faisaient redouter au propriétaire de sa galerie, notre avant-gardiste professionnel fut forcé de présenter des rétractations dans un communiqué de presse une semaine plus tard.
     
     
     


  • Pierre 17 octobre 2008 21:05
    De la Dictature de l’art moderne :

    Traroth (11H57 ci-dessus), citant Villach qui a dit qu’ "il n’ a guère que dans les régimes totalitaires que cette attitude de soumission est exigée devant l’art officiel", dixit : "Je vous demande solennellement de justifier cette déclaration : quelqu’un vous a menacé de représailles si vous n’aimiez pas Picasso ?" 

    Sisyphe (12H19 ci-dessus), quant à lui, s’indigne des "considérations fumeuses sur la ’dictature’ de ’l’art officiel’" qu’il décrit comme étant "d’un ridicule consommé". 

    Cependant, à 12H33, ci-dessus, Sisyphe jette son indignation par la fenêtre et ne fait que confirmer la déclaration de Villach, lorsque dans un accès d’enthousiasme idéologique il proclame tout bonnement : "L’art n’est pas chaste, on devrait l’interdire aux ignorants innocents, ne jamais mettre en contact avec lui ceux qui y sont insuffisamment préparés. "

    Mettez tous ces incultes, ces ignares, ces attardés, ces rétrogrades, ces réactionnaires en prison ! Qu’ils ne viennent pas entraver la marche du progrès !





     




     


  • Pierre 14 octobre 2008 18:36
    A propos de Stockhausen, Damien Hirst et de l’assassinat considéré comme un des beaux-arts, il faut rapporter les deux faits exemplaires suivants :
     
    Une année après l’attaque sur les tours jumelles de New York le onze septembre 2001, cinq jours après laquelle Karl-Heinz Stockhausen, grand prêtre de la musique avant-gardiste (il fait même de la musique avec des hélicoptères, cool non ?), s’était distingué en proclamant, lors d’une conférence de presse donnée à Hambourg, les attentats du onze septembre de « plus grande œuvre d’art qui soit dans l’univers tout entier » (« das grösste Kunstwerk, was es überhaupt gibt für den ganzen Kosmos »), une déclaration dont les ondes de choc firent trembler la presse internationale, bad boy Damien Hirst eut l’idée fort originale et bien entendu dénuée de toute ambition esthétique de remettre cela en déclarant sur les ondes de la BBC que les attentats du onze constituaient « de leur propre chef une œuvre d’art visuellement renversante » (« a visually stunning artwork in its own right », The Guardian, 19 septembre 2002). Etant donnée la chute vertigineuse de la cote des œuvres de notre génie sur le marché de l’art que ces propos faisaient redouter au propriétaire de sa galerie, notre avant-gardiste professionnel fut forcé de présenter des rétractations dans un communiqué de presse une semaine plus tard.
     
     
    Un petit correctif à ma toute dernière intervention (du 14 octobre 2008, 16H42, ci-dessus) : dans la dernière phrase, on devrait naturellement mettre ‘qui ne voient pas’ au lieu de ‘qui ne pas voient’.


  • Pierre 14 octobre 2008 16:42
    Sisyphe, vous pouvez prendre votre calmant : voici pourquoi.

    Nous concédons que vous êtes un être hautement cultivé, intelligent, subtile, raffiné, connaisseur des moindres aspects de l’histoire de l’art moderne et contemporain, un esprit qui sait distinguer entre l’art qui aspire à
    la beauté et qui, par là même, est pompier et l’art qui peut tout aussi bien nous servir de la merde en boîte (comme l’a fait Piero Manzoni), des morceaux de requin flottant dans du formol (un acte que nous devons au génie de « la nouvelle sculpture britannique » Damien Hirst), ou laisser un chien crever dans une galerie d’art (une mise à mort – inesthétique, s’entend — exécutée par Guillermo Habacuc Vargas l’année passée en Amérique Latine), parce que, oui, l’art, n’étant plus tenu à la beauté, peut maintenant tout aussi bien être convulsif, meurtrier, scatologique, pornographique (comme dans les remarquables œuvres de Jeff Koons) et tout plein d’autres choses qui n’ont rien à voir avec l’esthétisme des temps antédiluviens et donc révolus.

    Nous nous inclinons devant le fait que vous considérez cette histoire de l’art qui mène de Monet à Guillermo Habacuc Vargas comme une évolution ("un siècle d’évolution"), et que vous considérez tous ceux qui ne pas voient les choses comme vous comme des imbéciles, des incultes, des nuls, des esprits rétrogrades, des réactionnaires, des butés, des attardés mentaux et j’en oublie (veuillez m’excuser).

    Les choses sont en effet on ne peut plus claires. 










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