Effectivement, tout le monde sait, c’est du bon sens, mais personne ne fait rien. Les politiciens parcequ’ils se préoccupent plus de leurs mandats électoraux, mais aussi nous, car nous donnons nous-mêmes mandat à ceux qui nous promettent le meilleur pour le court terme.
Comme disait Jean Yanne : "Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre les poubelles !"
Votre commentaire rejoint le mien plus haut. Je cite des chiffres de création d’emplois en 2002 et 2007 entendus ce matin, qui montrent bien que la seule expression du chiffre du chômage est insuffisante pour qualifier l’évolution du chômage. Personne ne devrait déduire quoi que ce soit sur ce seul chiffre.
Il devrait être interdit à tout organisme officiel, gouvernement compris, de se servir de chiffres non expliqués pour faire des déductions. Pourquoi l’opposition ne le fait pas ? Parce que cela leur permet de les contester en restant dans le flou et parceque s’ils retournent au pouvoir, il auront la même problématique à affronter. Pourquoi les journalistes professionnels ne le font pas ? C’est tellement plus facile de se contenter de rapporter les réactions des uns et des autres. Il sont payés à l’article, non ?
"Que dire encore de l’euro face au dollar, on nous assure qu’il nous protège, peut-être, c’est un point de vue, celui de Trichet notamment, il doit avoir ses raisons. L’écart économique entre la zone USD et la zone EURO se creuse à une vitesse folle. Certains évoquent un euro contre deux dollars prochainement. On y est presque, effectivement."
La force relative de l’euro face au dollar ne nous protège temporairement que sur le prix des matières premières libellées en dollars. Le prix du baril de pétrole s’est envolé de 220% aux US entre 2002 et 2007. Dans la zone Euro, la hausse n’a été "que" de 170%.En contrepartie, dans la zone Euro, les exportations en valeur progressaient de 15% par an jusqu’en 2005. Elles ne progressent plus que de 2%. L’euro fort a aussi un coût.
Les raisons de Trichet sont représentées par la nature de son mandat : contenir en premier lieu l’inflation. Cette inflation est à la hausse actuellement.
Le change à 1 euro contre 2 dollars me semble difficilement tenable et aurait des conséquences catastrophiques. En effet, les entreprises type EADS, qui facturent en dollars et payent leurs charges en euros, se sont protégées partiellement de la hausse du dollar en prenant des options cotées destinées à compenser la perte de rentabilité due au change. Mais ces entreprises n’ont évidemment pas anticipé un tel niveau. Or, elles détiennent pas mal d’emplois en France et en Europe. Il est impossible pour les gouvernements - et les employés - de ne pas réagir.
Par ailleurs, la hausse de l’euro peut être accélérée par la vente partielle de fonds gouvernementaux, la Chine par exemple.
Un tel niveau de change provoquerait donc une crise majeure. Le seul point positif, c’est que dans ce cas, les pays européens seraient obligés d’avoir une action concertée sur le plan économique et financier, ce qui n’est pas le cas actuellement, les intérêts nationaux à court terme primant sur le reste.
"En France, elle est annoncée et maintenue autour de 2 à 2,5 % en 2008, que ce soit le Premier ministre ou la ministre de l’Économie, ils en sont convaincus, sur quelle base et sur quelles études, on ne sait pas."
Ben non, ils n’en sont pas convaincus, mais ils font comme si.
Tous les gouvernements ont toujours surestimé la croissance. Pour une bonne raison : cela leur permet de construire un budget pour réaliser des "choses", peu importe quoi. Le chiffre de croissance annoncé leur permet d’éviter d’annoncer un recours à la dette pour financer le futur exercice. Comme il est clair que fin 2008 on constatera une croissance qui ne sera pas au niveau annoncé, on aura un exercice déficitaire.
Mon commentaire ne concerne que la statistique du chômage que vous évoquez.
Vous avez raison, ce chiffre ne reflète absolument pas la réalité du chômage en France de par la méthode de comptabilisation. Ce chiffre n’a que deux intérêts :
1/ Comparer des pays européens entre eux.
2/ Mettre fin à la foire d’empoigne sur la statistique en France, dû à des changements nombreux de méthode de comptabilisation pilotés par les gouvernements successifs.
Maintenant, cette statistique à elle seule, permet-elle de qualifier l’évolution du chômage en France ? Evidemment, non, même si la méthode de comptage est fixe.
En effet, chaque fois que l’on produit une statistique destinée à quantifier une évolution, cela doit être ramené au contexte, qui lui, a pu changer (ce qui est toujours le cas dans le cas du chômage).
Ainsi, si j’en crois des chiffres que j’ai entendus, il fallait créer 250 000 emplois en 2002 pour maintenir le taux de chômage. En 2007, il en fallait 80 000. Il y a un rapport de 1 à 3. Il faudrait aussi avoir le nombre de départs à la retraite sur ces deux périodes. En tenant compte de ces chiffres, on en déduit que la baisse est relativement modeste et que finalement, peu d’emplois ont été créés en 2007. Le chiffre seul ne donne pas non plus la proportion d’emplois précaires, d’emploi financés, etc.
C’est pour cette raison (un chiffre donné sans explications) que certains prétendent que l’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres : en l’absence d’explication, aucune comparaison réelle n’est possible et aucune conclusion ne peut être déduite. Même une baisse du chiffre ne permet pas d’affirmer que le taux chômage s’est amélioré. Nous avons un beau miroir aux alouettes, dont les politiciens se servent allègrement pour dire n’importe quoi. C’est simplement une preuve de malhonnêteté.
Un reproche que je fais aux journalistes professionnels : ils se contentent du chiffre et des commentaires que des politiciens de tous bords font. Objectivement, celui qui lit les articles en question ne peut se faire aucune idée de la réalité pour les raisons que j’ai exposées. Ces journalistes ajouteraient de la valeur à leur articles s’ils prenaient la peine d’expliquer les chiffres que les politiciens de tous bords se gardent bien de fournir.