Puisque on est chez Stiegler, remontons d’un cran :
je traduirais votre
"ce que la philosophie savait déjà" ainsi :
neurosciences et philosophie, sont dans ce cadre, dans une relation de transduction,
Je remonte donc à Simondon, ce qui évite de poser la question de la préséance, fausse question d’ailleurs.
Quant à Freud, j’ai l’impression qu’il n’est pas lu par Stiegler pour son apport psychanalyique au sens où l’entendent les Lacaniens si présents en France (et malgré des "différ[a]nces" Derridiennes pour dire autrement des transductions). Les opuscules qui montrent quelques inepties du Freudisme (e g celui de Pommier) ne sont pas complètement faux, et les dégâts de Bettelheim sont eux, tristes et avérés autour des autistes.
Donc il faut , Bernard, trouver d’urgence un mot pour dire
"ce que Freud à mis au jour mais où la pscyhanalyse n’est pas opérationnelle" (pas plus que le café du coin, la sarkozyte aigue, ou la lecture de Baudouin de Bodinat)
Au fait, La Taverne, est-ce un hasard si votre discours recoupe celui de Bernard Stiegler ?
(Mécréance et Discrédit, et autres : le prolétaire est avant tout celui qui a perdu son savoir-ire ou son savoir-faire)
"l’individu vit recroquevillé sur son temps présent, oublieux du passé et sacrifiant son projet, voire même le devenir de ses descendants (environnement, dette publique). Il subit la tyrannie de l’immédiateté et abdique sa liberté de choix et le temps qu’il est nécessaire d’accorder à ses choix essentiels.
C’est la fin du "chaque chose en son temps". L’homme moderne ne supporte plus la frustration, ses désirs doivent être satisfaits à tout instant, parce que le temps est devenu "sa" chose, déclare à Ouest-France Nicole Aubert, docteur en sciences des organisations."
Pour les gens concernés sommés de suivre le rythme de l’agitation, on commence par la sidération, mais je crains qu’on ne finisse par la déresponsabilisation la plus totale, et son cortège de malaises collectifs.
Ex : CNRS/Université, ou les bons et les autres seront emportés dans la tourmente autant que ceux qui, et c’est recevable avec des pincettes, ont fait preuve de conservatisme (je parle des dirigeants surtout dans ce dernier cas). Aucune chance de garder ce qui marche quand on va à ce rythme, de cette façon.
Et la transindividuation Simondonienne ?
Et Leroi-Gourhan ?
L’astuce est sans doute chez Tonton Tall , revue ainsi :
Lors du développement du cortex d’homo, est apparu la possibilté de mettre en route des circuits -qui-fonctionnent-en-miroir- dédiés à des abstractions de plus en plus grandes.
Si on suit Leroi Gourhan et autres, ce qui les a stimulés n’est pas l’abstraction de la parole, mais d’abord l’abstraction de la technique, l’extériorisation de l’espèce dans les outils.
Donc dans ce cadre, l’association, progressivement , des gestes d’usage (de fab aussi) des outils à un langage plus complexe, est bienvenue pour accompagner cette mémoire matérielle, et s’ensuit donc un jeu en cascade (sans miroir) entre complexité de l’objet d’une part , et capacité d’abstraction — pour imiter la création des supports de mémoire que sont tous les objets techniques — d’autre part.
Il me semble que, isolément, la seule dynamique linguisitique, ou socio-anthropologique, ferait trop fi de ce rôle de l’extériorisation technique. Il n’y avait pas de besoin abstrait ou darwinien de reproduire l’organisation sociale d’une société de pré hominiens avec un tel langage pour assurer sa perennité d’espèce.
Le langage abstrait n’avait pas d’immense nécessité sociétale, c’est l’inspiration qu’on peut avoir de ce que font les grands cousins primates.
Pour Homo (ça pionce ?), le tourniquet technique/langage fonctionne, lui, obligatoirement sur une extension de l’apprentissage à des étapes de plus en plus abstraites. Et il comporterait en son sein une hiérarchie de systèmes -ayant-la -capacité-type-neurone-miroirs... (Hiérarchie complexe dont on trouve la trace dans les difficultés d’apprentissage (infantile...) des uns et des autres, qui les nombres, qui les gestes, etc.)
Allez, ce sera un délire à commenter en positif ou négatif dans l’annexe 111 de votre futur ouvrage...
Vous avez déjà trop lu de Bernard Stiegler, Bernard ?
La valeur esprit ? La noopolitique ? noo-technique ?
(noos = l’âme-l’esprit)
Bon, mais pour y arriver, il faut le(la) comprendre un peu l’homme(l’humaine), le(la) comprendre lui/elle aussi, pas seulement comprendre que l’économie l’a intoxiqué(e).
Or l’homme, l’humain(e), ne marche que par accrochage sur ses singularités (ses embryons de cygnes noirs, qui peuvent être ses petites briques de savoir-vivre, celles qui font que l’individu existe (ex-siste), et n’est pas acculé à juste subsister, au fin fond du Lot aussi).
Pas facile à gérer, l’homme donc.
Le Chamane était un expert en singularité.
Les dipômes de psy de Nanterre permettent ils à son titulaire d’accéder à cette singularité chez son interlocuteur ? de Chamaniser ? Non.. Donc il faut un nouveau paradigme pour gérer nos singularités. Nous sommes nos propres logos.
pas NO LOGO, NOS LOGOS, NOOS LOGO, tels sont nos legos.
j’arrête les neurones, la pile s’use wonderfulement...