Pour en rajouter sur l’Extremistan (concept de Nassim Taleb, le Cygne Noir, qui le frappa au krach de 1987 notamment) :
Statistiquement, nous déclenchons la majorité des dépenses médicales de toute notre vie lors de notre dernière année (soins intensifs en réanimation , si souvent).
N’est-ce pas un Talon d’Achille de tout système de santé, une fois éradiqué les causes de mortalité de la tranche de moins de 60 ans ?
Dis crûment, c’est un cercle auto-entretenu, c’est évidemment là que là demande est récurrente et forte, et solvable auprès de l’assuré ou de ses soutiens.
N’est-ce pas un "trend" qui fait que les bulles se succéderont en une "bulle de bulles" ?
@ ceux qui en rajoute dans les caricatures des deux côtés
Ce type de débat sur l’évaluation, l’intérêt de la "sérendipité" est pollué par 4-5 choses :
- l’une, humaine, est la difficulté de porter le feu sacré prendant 30 ans dans un contexte
de stagnation éducative (comme dirait E Todd), donc avec raréfaction relative des bons élèves.
"trend", ... lourd.
- l’absence de mobilité entre privé et public dans la R&D, qui gèle chacun à sa place pour de longues années, quand un aller-retour dans la carrière (ou un retour-aller !) serait fertilisant.
- La mise en place d’évaluation "hamster" : l’ai-je bien fait tourner, ma roue ? Le financement sur projet ANR nous fait toous ressembler à des hamsters. je dirais que c’est l’ANsteR qui est vue aujourd’hui comme devant régir nos orbes. UN peu de mélange c’est bien, une religion du mélange, c’est de la misère.
La réponse est peut être simple : l’on devrait avoir le choix entre (i) l’évaluation d’un projet (en cours) ; (ii) l’évaluation des publis & brevets & autres travaux d’organisation & dissémination sci. et peut être (iii) l’évaluation des projets soumis, même refusés ! (nombreux aujourd’hui).
On éviterait l’infame redondance d’évaluation/financement sur projet qui nous hamsterise à 200%.
J’ai été long, mais cet état de fait en dit long sur l’idée que "il est impossible à un quelconque chef interne d’avoir une idée juste de ce qu’il ya dans le système", ...O misère. Le royaume du Danemark est-il si pourri que ça ? OU est-ce un effet de perspective, de choix de gestion, etc ?
- Les grandes écoles, qui ont du mal à être les vecteurs qu’elles pourraient (auraint pu) être, le mur avec les universités étant ce qu’il est (n’a que de rares portes).
- L’effet de tétanie des coups de griffes actuels, à griffes acérées, contre les structures du CNRS et autres : On risque de faire en sorte que même les moutons les plus gentils laissent partir en morceaux des choses qui incontestablement sont uniques et valables : par exemple le recrutement d’étranger, 20% , et souvent des très bons. Demandez à Strasbourg quelle langue on parle dans certains coins des labos de l’Univ Pasteur : les allemands ont voté avec leur pieds, et cela profite +++ à la France.
Bref, terrain miné un peu partout, mais si on continue la casse aveugle, il faudra faire comme à la bourse : ramasser les actifs à vils prix qui n’auront pas vraiment disparus pour redémarrer, conseil qu’on peut adresser au futur président de 2012, si ce n’est pas avant.
En effet, la partie freudienne / libidinale du discours de Stiegler est celle qui passe le moins bien pour moi. J’ai toutefois l’impression qu’elle ternit d’elle même avec le temps, ou qu’elle n’a pas de valeur opératoire qui ne soit contenue déjà dans le reste de sa vision.
Voir mon post spécifiquement sur la psychanalise, un peu au dessus, en réponse à ’lAuteur, qui en est tout vert, comme d’habitude.
La vision de Stiegler laisse la place au doute et au "je ne sais pas", elle ne prétend pas tout expliquer, mais fertiliser les visions existantes, tout en étant décemment articulée.
Vient s’y greffer notamment l’énergie libidinale, donc des concepts freudiens, que j’avoue ne pas maitriser.
L’usage qu’on en a fait depuis qqs décennies est quand même sidérant. Je vous fiche mon ticket que les parties "tangibles" du "savoir" freudien seront revues un jour prochain, tout comme les histoires de neurones miroirs font revoir le rôle du mimétisme ces temps-ci ;
Ces neurones, ce sont un mécanisme neuro-biologique d’abord, puis ils forment un médiateur/porteur d’empathie, puis enfin un mécanisme générant des topologies sociales , bouc émissaire ou autre formes du sacré (n’ai pas lu Girard depuis XX années, ni Dupuy récemment).
Un des méfaits de l’école psychanalytique si puissante en France a été mis en évidence via le film de S. Bonnaire récemment, et d’autres réveils (dont des articles à faible succès sur ce site) : on continue en 2009 à culpabiliser des mères lorsque leur enfant porte, au fond, une "cécité mentale", dans la lignée de Bettelheim. C’est bien dommage, alors que ces personnes peuvent avoir une pensée originale et surtout une vie décente. (vous trouverez des liens autour de la pseudo "épidémie d’autisme" de la Silicon Valley, des geeks, etc.)
Donc au lieu de sortir mon flingue, et sans espoir de réformer cette armée de psychanalyste déformés (et déformant Freud), si propre àl’hexagone, j’essaye de cerner l’utilité du discours freudien dans la vision de l’homme, du pulsionnel, et de ce que "la philo savait déjà" (Montaigne se serait poilé en lisant certains passage de Freud auprès de son poêle).
En allant un cran plus loin, quand on ne sait pas faire une théorie de quelque chose, on peut voir empiriquement si on intuite bien en regardant les cas limites, donc les maladies et distortions principales qu’on peut attendre. Elles doivent éclairer et ne pas être incompatibles avec la vision qu’on se propose.
L’autisme se prête idéalement à cet exercice, en enlevant l’affect social, les biais socio-éco (fumeurs de Gitane maïs=ouvriers, etc.). Si on croit que l’esprit a son neurone miroir, et son circuit pulsionnel, et enfin son énergie libidinale pour le pousser à se sublimer par les neurones idoines, ce discours doit tenir la route quand on enlève ou modifie un des morceaux et qu’on regarde le "résultat".