Votre article essaye de tirer l’extrapolation la plus simple possible à partir de la situation actuelle :
Que le PS assume son côté social démocrate (malgré Aubry prise à contre pied, malgré Bayrou d’irais-ja aussi) ; un jour ou l’autre.
C’est bien essayé... Mais c’est lidée d’extrapolation que je réfute : l’histoire begaye mais pas là où on l’attend.
Si on prend le mot idéologie à la lettre, il faut qu’il y a un logos, des idées, voire un idéal.
Or la seule logique redistributive améliorée de sociaux démocrates, qui serait pourtant déjà bien mieux que ce qu’on a, pour quelques millions de gens, cette logique redistributive, donc, risque de patiner sur la grande pente savonneuse qu’est la monté de l’irresponsabilité EN SOI. Je prétends que les techniques à elles-seules, introduisent un sacré quota d’irresponsabilité, et que faute d’une chamanisation du monde, la prise qu’à le langage politique sur celui-ci est faible. trois fois hélas à l’heure des difficultés écologiques.
Ecoutez "les prêcheurs de l’apocalypse" le 19 février à la télé, je ne sais pas si ça a bien un rapport avec le livre de Kervasdoué, mais vous verrez que la règle de trois n’est plus, et pas seulement quand Darcos est sommé de la faire au tableau. Que la compréhension "simple" des choses est un leurre croissant : C’est la prise sur le réel qui se distancie à travers les outils, jusqu’à la distortion et l’irresponsabilité.
En guadeloupe, quel besoin de nommer des médiateurs pour 350 000 habitants quand un préfet sur place , tel le missi dominci, doit très très bien savoir qui fait quoi et qu’est-ce qui bout ? Si ce n’est que les maillons irresponsables se sont multipliés, et pas seulement au sommet, mais de façon systèmique sur la chaine.
En masse, cela prolétarise (en non "paupérise" : le cadre prolétarisé existe , c’est , par définition, celui qui a perdu son savoir-faire ou son savoir-vivre)..
Je n’ai pas de vraie solution, sauf à demander à chacun qu’il admette qu’il forge son être et son savoir-vivre avec les autres. Faire revivre Montaigne chez tous n’est pas simple dans le monde de Berlusconi ... Mais les techniques de l’internet ont nu bout de ce potentiel. Alors ..
Les techniques ne deviennent des "psychotechniques acceptables" que par une forme de sublimation, une forme de liaison des pulsions qui écarte l’abaissement de l’esprit
et l’élève.
Tour à tout, tous les supports de mémoire (et celui du bon Joel en est un de plus) ont donné lieu à ces dévoiements.
Pour commencer, la parole elle-même : Quand elle fut libérée par les grecs de l’emprise du divin (je dois relire Leroi-Gourhan pour revoir l’encore plus passé), il y eu Socrate et Platon, qui choit d’écrire. Mais de cette libre parole raisonnante, fière de s’approprier le monde, les sophistes firent une forme abaissée, ou l’on brillait pour le niveau "Gala" de l’époque.
De même en 1600, quand l’imprimerie se développe, prolifèrent les libelles et autres pamphlets, tous aussi diffamatoire ou peu constructif que la moyenne des posts de [écrire ici le forum de votre hebdo ou quotidien favori].
Puis le vinyl, Sheila remplace Gershwin qui remplace Offenbach qui remplace Berlioz, etc.
Puis la télé qui depuis 1958 (dixit Eco) met le monde à son image (remplacement du ballon marron par le ballon "a schacchi" noir et blanc au foot)
Puis les radios libres qui dérivent vite.
Puis le net, où la richesse permet de voir les deux aspects (wiki-kiki et viagra-pedia, chiasme sans oxymore), le spam sublime , forcément sublime.
L’iphone fera donc un humain à externalisation maximale, accro à son écran comme tant d’entre nous sont ou furent, en effet, Max, accros de lecture.
Bref, je trouve quoi qu’on en dise que peu de gens tiennent autant les deux bouts que B. Stiegler, qui sait (après effort de décodage ) dire, lire et décliner la désublimation, la mécréance, le discrédit et la "cata-strophé" (changement de registre), ainsi que la crisis (qui change nos critères, notre discrimination). Et qui ne nie pas pour autant le potentiel de la forme "capitaliste", la capacité que cette extériorisation technique de nos support de mémoire à pour continuer d’être notre "non-essence", ce que nous palliâmes par des psychotechniques fort développées en tout temps anciens chamaniques, et dont les temples modernes qui abritent nos étagères à livre (biblio-thèques) sanctifient un avatar non négligeable.
Je crois que le seul maitre mot qui reste si l’on admet ce constat de nos parts de dia-bole et de sym-bole [ce qui sépare et ce qui uni](*), est de bien penser aux actes qui nous offrent de la "transduction" entre nous humains, transduction vers du sublime (écouter quelqu’un qui raisonne bien en science, qui interprète bien en musique, répondre à une personne sans prétention qui sait vous écouter..., avoir de l’attention) , et ainsi vers ce-qui-nous-modifie-sans-nous-abaisser. Je n’ai pas retrouvé un texte de Jamel Eddine Bencheikh dans Le Monde de 1993 qui se terminait un peu sur la même note.
(*) je repense aussi an Mene Tekel Phares, "pesé, divisé et jugé" ? (dans le désordre ?)
Descente sur terre, désarmement des toboggans, vérification de la porte opposée -O
C’est du niveau "adolescent - gothique" si je puis appeler ainsi ce filon où l’on se voit sauvant le monde par une grande et belle action, qui vous donne droit à l’amour de celui ou celle qui ne vous a pas aimé assez ;
(psychanalyse de bazar pour bouquin de bazar)
A l’heure de notre prochain entretien annuel de progrès
Je me rejouis de constater que vos performances
seront conformes aux objectifs que la méta-société Endémol - Le Zappant Délice, après avoir filialisé l’Elysée en 2007,
avait fixé avec vous, sous mes auspices.
Tout d’abord, vous avez maitrisé le goût excessif de la France pour
l’absolu les idéaux et l’abstraction.
En apprenant à son peuple à parler plus souvent
du Fouquet’s, de Carla, de Tapie
vous lui avez proposé un sublime à la portée de mes caniches.
Vous avez montré aux chargé(e)s des droits de l’homme
vos talents pour améliorer les paillassons, trop rares en France.
Vos tests par la méthode lybienne ont validé notre offre
de solution intégrée, "un mirage un forage un rafale", payable en (n)euros (leptique).
En maitrisant l’expression d’entreprise par le biais de la supression de la publicité
dans la communication de niveau 2,
vous permettez à nos sondages d’accroitre l’impression
de bien être conforme à notre gamme étendue de leurres,
"le leurre et l’argent du leurre".
Enfin, en irriguant les banques lors de la refonte du capitalisme
vous avez permis aux entrepreneurs en faillite de contribuer
à l’enrichissement de nos opérateurs bancaires,
ce qui augmente beaucoup la qualité des relations
humaines dans l’établissement "Le Microcosme"
au fonctionnement duquel je suis très attaché.
Vous y avez d’ailleurs remplacé quelques énarques chambellans
par des serviteurs plus sincèrement incultes et ignares des réalités,
affichant ainsi des indices satisfaisants dans l’opération
"mon monde à moi", destinée à nos meilleurs ump-cadres
ainsi qu’ à l’attraction de nouveaux talents zappistiques à retournement de veste.
J’espère donc pouvoir vous proposer des gratifications
à la hauteur de vos réalisations, et avoir le plaisir de discuter de quelques
uns des objectifs à venir.
Comme vous le savez, je souhaite notamment améliorer
l’effacement du savoir et du patrimoine transmis aux jeunes générations,
pour y développer les occupations pulsionnelles de notre portefeuille
"Zap_Ton_Prochain", qui apparait d’ores et déjà comme le clou de
notre ligne de développement. Je compte sur votre
attachement à nos buts souverains.
Leprince Hippe de Plaisir, chef des ressources sym-boliques et dia-boliques.
(Monolecte, on peut ne pas avoir votre inspiration, la preuve)
La tranche qui a le plus basculé, d’après moi, c’est celle autour de "Du Grain à Moudre"
Avant (jusqu’à 18h30) et surtout après (de 19h15 jusqu’à 20h).
A ces heures là, je n’arrive pas à comprendre le début du commencement de l’intérêt de ce qui est raconté. Ils zappent tellement sans rien dire , les invités de ces heures là, qu’ils faudrait les zapper (gentiment) eux.
Jean Lebrun : un cas particulier dans le paysage. Son bouquin, je l’ai lu, est un peu trop sage à mon goût, mais assez humble pour laisser voir la difficulté d’aller à la rencontre des gens...