J’adore cette phrase (hmmm oui, c’est une seule phrase, ça, si j’en crois la ponctuation...) :
« Et alors là, au sens propre, dans son film-palimpseste, David Fincher travaille, via l’écriture inscrite sur l’image »réelle« , à une mise à plat du suspense par une frontalité de surfaces qui viennent faire écran (à cran) et ce je(u) d’à-plats venant insidieusement épouser le côté platounet du Zodiac fait du film-même une mise en abyme vertigineuse et jouissive de la mise en scène au cinéma comme mise en espace et en trans-position, comme entre-deux du miroir aux alouettes, sur le bord de l’image et du topos - oui le monde désenchanté, ici, se regardant au miroir d’un art (le cinéma) où l’artifice est au service de la vérité, pas si rose et si rationnelle que cela. »
Pourriez vous m’expliquer en quoi il s’agit d’un « film-palimpseste », en dehors du fait que ça vous permet de placer ce superbe mot à 17 points (au scrabble) ? C’est pour parler de la superposition d’images avec les caractères cryptés ? Voilà bien de quoi se mettre en émoi... Mais je m’étonne : comment se fait-il que ce genre de richesse ne vous ai pas plut dans Fight Club ?
je me posais encore une question : la nature de palindrome de l’affiche m’a aussi échappée (décidément...). Je suppose qu’il ne faut pas prendre le mot pour son sens premier, là non plus, mais... En dehors du fait que c’est un motif récurent du film qui est utilisé sur l’affiche, j’ai du mal à voir quel retournement je devrais y trouver. Ou alors c’est, avec « palimpseste », une sorte de défi sur les mots, comme un jeu ? (sauf que ça vaut deux points de moins, « palindrome »...)
Au risque de passer pour un ignare inculte et rétrograde, je dois dire que je me suis énormément ennuyé avec Zodiac. La première demi-heure était palpitante, mais la suite est « déceptive », j’en suis absolument d’accord...
Que l’on puisse aimer ce film pour la reconstitution historique (un peu comme un documentaire), pour la qualité de la photographie ou parce que l’on est captivé par l’enquête, je peux le comprendre. J’en suis même un peu jaloux. Mais l’aimer justement parce qu’il est déceptif...
Pour aller dans le courant du déceptif, je propose de lancer la mode de la cuisine dégueu et de la pensée stupide. Comme quoi, les fast-food et la télé sont à la pointe de l’intellectualisme.
Sortir de l’art du beau n’est pas nécessairement rechercher activement l’art du moche... C’est du moins mon point de vue de simple consommateur ni intellectuel ni artiste pour deux sous.
Sinon, c’est vrai que c’est bien filmé.