Alors que le montant des redressements réalisés par le fisc français, que ce soit sur des entreprises ou des particuliers, s’élève à 7 petits milliards d’euros par an, le dernier rapport du SNUI (Syndicat national unifié des impôts) vient d’estimer le montant annuel de la fraude fiscale en France à 40 milliards… soit presque l’équivalent de notre déficit public.
Son secrétaire national Vincent Drezet disait encore il y a peu, au sujet des "évadés du Liechtenstein" : « En France, priorité est donnée à la lutte contre la petite fraude fiscale, mais pas contre la grande fraude internationale qui arrange une certaine élite ». Il est clair qu’on préfère s’acharner sur les salariés en arrêt maladie, chômeurs, RMIstes et autres bénéficiaires de prestations sociales… tandis que la délinquance en col blanc, la plus lucrative et la plus néfaste pour l’économie française, reste en proportion épargnée. Pourtant, à 200, les "évadés" français du Liechtenstein ont détourné 1 milliard d’euros. En 2007, seulement 52.292 contrôles fiscaux ont été menés dans les sociétés et moins de 9% portaient sur des redressements effectués à l’international, et la part de la délinquance économique et financière sur l’ensemble des délits sanctionnés en France plafonne à… 1% !
A titre de comparaison, en 2006 : le montant total des fraudes à la CAF a été évalué à 35 millions d’€ (60 millions d’opérations de contrôles pour 3.654 malversations constatées), celui des fraudes à l’Assedic à 41 millions d’€ (30.000 procédures engagées), et les actions anti-fraude de la Sécu - qui ne portent pas seulement sur les arrêts - lui ont permis d’économiser 200 millions d’€ en 2006 et 2007. Une casse limitée à 276 millions : on est loin du milliard des 200 "évadés"… encore plus loin des 40 milliards annuels !