Il y a plusieurs sortes de journalistes :
Le rédactionnel sédentaire qui se contente de relayer les informations qu’il reçoit de diverses sources et qu’il se doit de vérifier ( ce qui n’est pas toujours possible, auquel cas il doit prendre les précautions d’usage dans l’écriture par l’emploi de formules laissant place au doute ).
Le reporter qui va sur place et qui doit relater des FAITS, une ambiance ressentie, les émotions des acteurs et, pourquoi pas, ses propres émotions.
Le journaliste d’investigation qui mène une véritable enquête pour dévoiler des faits cachés, inconnus ou mal connus.
La déontologie commune à ces catégories, c’est évidemment l’honnêteté intellectuelle et l’objectivité qui fait abstraction de ses propres sentiments ( ce qui est un exercice des plus difficiles...).
Une autre catégorie échappe à cette déontologie, c’est le journaliste d’opinion, politiquement engagé. Ce qui ne veut pas dire que ce qu’il nous dit n’est pas valable, mais le lecteur qui veut faire la part des choses se doit de lire aussi les opinions inverses. C’est l’ABC de sa propre objectivité.
Je reprends l’exemple donné ci-dessus par Scipion à propos des journalistes Jean Lacouture et Olivier Tood. Je ne suis pas d’accord avec l’interprétation qui en est donnée...
Je n’ai pas lu les papiers dont il est question à l’époque, mais je pense que ces journalistes pensaient sincèrement ce qu’ils ont dit au moment où ils l’ont dit.
Ils se seraient excusés, plus tard, auprés de leurs lecteurs ? C’est un tort, car ils ne se sont pas « trompés », ils ont changé d’avis, ce qui est trés différent. Car s’il s’agit du premier conflit d’Indochine, la guerre franco-vietnamienne (à laquelle j’ai participé), on peut en discuter, mais il s’agissait d’une guerre coloniale ( comme celle d’Algérie par la suite ), guerre qui aurait pu être évitée sans la bêtise ( et je suis poli ) des diplomates français. Elle n’est devenue « idéologique » que par la suite, le Viet Cong, dans le contexte, ne pouvait refuser l’aide chinoise et ses « conseillers politiques ».
Mais les résistants vietnamiens ont droit à autant de respect que les résistants français de la dernière guerre.
En conclusion, c’est peut-être en revenant sur leur première opinion que nos braves journalistes se sont trompés... Allez savoir !