Demian, svp : « Aussi, Le Bernin qui osa montrer l’extase de Sainte Thérèse dans une manifestation d’orgasme féminin »les yeux vaincus« selon l’expression latine. » Pouvez-vous m’en dire plus sur cette expression « les yeux vaincus » ? Quel rapport avec la sculpture de Le bernin, cela m’intéresse beaucoup ?
Ceci dit je suis assez d’accord avec le regard (nourri) de Michel Herland sur l’art contemporain, tout en étant farouchement opposé aux propos scandalisés de certains commentateurs sur ce même art et qui en profitent pour y engouffrer une nouvelle police de la dépense correcte. Et c’est bien là le danger, qu’il me semble que Michel essaye justement d’éviter. On se LASSE d’un bazar qui ne cesse de dénoncer finalement ce à quoi il ne cesse d’essayer de participer (le marché de l’art par exemple). On se lasse d’un mono-sens permanent critiquant l’ego artistique pour mieux s’y élever soi-même. Il est vrai que c’est une situation qui peut se rapprocher de « je suis une merde, voire un lâche, et j’en jouis ». Situation à faux risque puisque toute la société fonctionne comme ça maintenant, et qui va donc à contre-sens dans le sens de son poil. C’est une astuce dont Marcel Duchamp porte la prophétie. La lacheté étant d’éviter la prétention de l’artiste qui se targue d’un savoir-faire avec la matière qui la dépasserait (un peu comme le matador avec le taureau) et que là tout le monde demande à voir qu’il se casse la gueule comme tout le monde. Et bien, non, il y en a qui ne se casse pas la gueule ! Ils prétendent et ils font bien. Les autres (les lâches, spectateurs et artistes), dans leur médit-ocrité, ne savent que rire... d’un rire mineur. On peut se contenter d’un rire mineur.
Tulipe