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Commentaire de Michel J. Cuny

sur Voltaire... Pour quoi faire ?


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Michel J. Cuny Michel J. Cuny 11 septembre 2012 20:49

Pour Morpheus,

Merci pour les encouragements que vous me prodiguez.

La venue de Robespierre dans votre propos me conduit à dire que dans le rapport de l’Assemblée constituante présenté par Pierre Cot pour le vote sur le premier projet de Constitution présenté au peuple de France à la Libération (celui qui a été rejeté par le suffrage universel), le nom de Robespierre apparaissait deux fois.

Pierre Cot, ministre de l’Air du Front populaire, avait eu, comme chef de cabinet... Jean Moulin. Lorsque celui-ci a rédigé le texte fondateur de ce qui s’appelait alors le Conseil politique de la Résistance, il y a fait figurer l’adverbe « souverainement » qui qualifiait la place éminente de cet organisme dans l’ensemble formé par la Résistance...

Au même moment, Pierre Cot, qui s’était réfugié aux Etats-Unis, écrivait un ouvrage en deux tomes : Le procès de la république, dans lequel il montrait pour quelles raisons seul le Conseil en question pouvait être le porteur provisoire de la souveraineté, en attendant que le peuple puisse choisir lui-même ses représentants.

Parallèlement, Pierre Cot soulignait le caractère second du Comité français de la Libération nationale présidé par de Gaulle. Le 21 février 1943, à Londres, celui-ci a apposé sa signature au bas d’un texte qui portait effectivement l’adverbe « souverainement ».

Si maintenant vous consultez le deuxième tome des Mémoires de guerre (Plon, 1956) à la page 445, vous verrez que le texte fondateur que de Gaulle offre à l’Histoire souffre, en un point très particulier, de la présence de trois points de suspension à l’intérieur même d’une phrase... 

C’est à cet endroit que, comme le montrent les deux brouillons qu’il nous a laissés, Jean Moulin avait écrit : « souverainement ». Comme chacun sait, dès la Libération, le Conseil National de la Résistance a été passé par pertes et profits.

Françoise Petitdemange et moi-même avons écrit cela et quelques autres choses du même tonneau dans un livre paru il y aura bientôt vingt ans : « Fallait-il laisser mourir Jean Moulin ? » (Editions Paroles Vives). C’était en 1994.

Depuis - et selon ce que Jean-Noël Jeanneney nous avait dès cette époque présenté comme à peu près inéluctable - nous sommes interdit(e) de présence dans l’ensemble - et dans le détail - de la presse nationale parlée, écrite ou télévisuelle.

Voilà pourquoi votre message tombe au moment où il faut, et là où il le faut.

Très amicalement à vous,

Michel J. Cuny


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