On peut se faire une idée de la confusion entretenue à
propos des « harkis » si on essaie de clarifier la notion de « pied-noir »
qui concerne l’autre groupe de population « rapatriée »d’Algérie.
Pour certains, « pied-noir » (et « pieds-noirs ») est un nom
et un adjectif qui signifie : « Français d’origine européenne installé en
Afrique du Nord jusqu’à l’époque de l’indépendance. »
Pour d’autres « pied-noir » est un nom masculin, dont le
sens moderne, apparu vers 1955, est : « Français vivant en Algérie (et
considérant l’Algérie française comme sa patrie) ; puis Français originaire
d’Algérie. »
Pourquoi cette nuance ? Parce que les juifs algériens
dont les familles étaient présentes depuis l’antiquité ou l’expulsion d’Espagne
de leurs ancêtres en 1492, bénéficiaient de la nationalité française à part
entière, alors que la population musulmane était toujours considérée comme « indigène »,
même si un décret de 1958 avait fait de toute la population des départements d’Algérie
des « Français à part entière ».
Si c’était le cas, les harkis auraient dû connaitre les
mêmes conditions d’intégration que les autres « rapatriés ». Manifestement,
ça n’a pas été les cas.
Combien faudra-t-il de générations pour « digérer »
cette injustice historique ?