Le christianisme n’avait pas à se poser la question de la relation entre le temporel et le spirituel au début, puisqu’il apparaissait à l’intérieur de sa matrice juive, le judaisme, spiritualité totale en principe comme l’islam ou l’hindouisme, vivait lui-même sous la contrainte extérieure de la domination romaine.
L’empire romain avait une religion d’état, la religion de l’empereur, c’est la refus du christianisme de se plier à cette religion d’état qui fut la cause des persécutions envers les chrétiens, sinon l’empire aurait très bien pu s’accommoder de ce qui était à ses yeux qu’une secte supplémentaire sans être un danger politique.
On a beau dire qu’il n’est pas politique, il fut bien perçu comme une menace de cet ordre, jusqu’à la conversion de Constantin, après laquelle il devint religion officielle, sauf quelques retours en arrière avec certains empereurs.
Le christianisme a ensuite hérité de l’héritage impérial dans son organisation territoriale et dans le symbolisme attaché à la fonction papale.
Avant le XVIIéme, XIIIème siècle nulle part dans le monde n’existait un pouvoir temporel complètement indépendant du domaine spirituel.