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Naja Naja 11 juillet 2012 23:28

Bonjour Ceri,

Je vous rejoins dans la dénonciation de tout ce que ces appels à la réconciliation victimes-agresseurs peuvent recouvrir en termes de déni social des violences, de déresponsabilisation des institutions judiciaires, et d’utilisation des victimes.
Mais je crois savoir que la justice réparatrice recouvre plusieurs courants et diverses propositions, lesquelles ne tournent pas forcément autour de la rédemption d’un agresseur par le pardon de sa (ses) victime(s). Et il semblerait que les médiations entre infracteurs et victimes puissent faire leurs preuves dans le cas d’atteintes moins graves (atteintes aux biens, notamment).

De façon plus générale, on peut déplorer que le système pénal se focalise quasi-exclusivement sur des aspects punitifs et sécuritaires. Exception faite des mesures dites éducatives prononcées à l’encontre des mineurs, les condamnations ne poursuivent finalement que deux objectifs : asseoir le pouvoir judiciaire en sanctionnant non-respect de la loi, et assurer la sécurité des citoyens en surveillant ou en mettant provisoirement à l’écart les individus jugés dangereux. Dans l’idée, hein. Parce que dans les faits, on est souvent loin du compte. Quand on voit le peu de moyens alloués aux mesures de suivi, et quand on s’accorde à dire que la prison serait une école du crime, il y a de quoi s’interroger...
La justice restaurative a au moins le mérite de remettre sur la table d’autres dimensions de la justice : réparation morale de l’éventuelle victime, rédemption du condamné, et l’un dans l’autre, volonté de rétablir une certaine forme d’équité ou d’équilibre.
Sans être d’accord avec tout ce qui sort sous le label « justice réparatrice », il y a peut-être des idées à creuser là dedans.

Concernant les atteintes graves aux personnes, je pense que le meilleur traitement judiciaire qu’on puisse espérer serait celui qui résulterait en un amendement sincère du coupable.
Mais je doute qu’on puisse amener beaucoup de pervers sexuels à réellement s’amender par des rencontres victimes/agresseurs où ces derniers ont tout le loisir de tromper leur monde.
Il faudrait commencer par admettre qu’il y a vraiment du chemin à faire en criminologie dans l’appréciation du fonctionnement des pervers, psychopathes et autres prédateurs.


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