Pour que la crise de la zone
euro prenne fin il faudrait que les pays actuellement en crise financière
améliorent leur situation au point de pouvoir emprunter sur les marchés
financiers à des conditions voisines de celles de l’Allemagne ou un tantinet
moins favorables de la France, et qu’ils n’aient donc plus besoin de
financements publics des autres pays membres de la zone euro ou de ceux de la
BCE qui n’a pas le droit de financer les Etats en zone euro. Dans l’immédiat et
pour résoudre leurs difficultés, pour que ces pays puissent bénéficier de ces
financements publics ou de la BCE, ils doivent se soumettre à un cadre
conditionnel où ils doivent appliquer un
cure d’austérité connue sous le nom de « dévaluation interne », c’est
ce que font actuellement la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie. La France initie aussi ce processus, mais très
légèrement comparativement à ce que font la Grèce, le Portugal où même
l’Espagne où les dévaluations internes deviennent importantes. Il y a parait-il
deux types de crises de solvabilité qui
peuvent apparaître pour un pays : La crise de solvabilité budgétaire et la crise
de solvabilité extérieure, moins connue, qui est liée à la balance des
paiements. La Grèce, le Portugal et
l’Espagne connaissent actuellement les deux crises de solvabilité et si j’en
crois ces deux études de Natixis ne sont pas prêtes d’en sortir même en prenant
en compte les aides attendues de la BCE et du MES.
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65460
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=65572
Ainsi la Grèce, par exemple,
doit de l’argent à la France, c’est-à-dire au contribuable français, et à la
BCE, c’est-à-dire au contribuable européen. C’est argent n’est pas considéré
comme perdu pour la France ou la BCE car la Grèce est supposé pouvoir le
rembourser un jour. La réalité est que
la Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes ou qu’il faudra qu’on lui prêtre
toujours de l’argent pour qu’elle puisse rembourser ses dettes tant qu’elle
restera dans la zone euro. Le Grexit n’a pas encore eu lieu mais l’argent qui a
été prêté à la Grèce doit être considéré comme perdu et pourtant on va encore
continuer à lui en prêter car il faut éviter la méga-crise de la zone euro !
http://www.cepii.fr/BLOG/bi/post.asp?IDcommunique=101
http://raphael.didier.over-blog.fr/article-le-colosse-grec-a-genoux-109245273.html
Maintenant, prenons le cas de
la France. Sa situation économique est caractérisée par un endettement public
de plus en plus élevé, plus de 90% du PIB, une désindustrialisation de plus en plus importante, un
déficit commercial désormais structurel lié à la désindustrialisation. Ce n’est
plus qu’une question de temps avant que les taux d’intérêt des emprunts de l’Etat
français ne s’envolent sur les marchés comme ceux de l’Espagne ou de l’Italie.
Pour que cet évènement n’est pas lieu, il faudrait notamment que la balance des
paiements de la France redevienne excédentaire et pour cela il faudrait passer
de la désindustrialision actuellement en œuvre à la réindustrialisation de
l’économie françaises et à la hausse de ses exportations. Je crains que sans une sortie de la
France de la zone euro pour avoir une
monnaie plus compétitive cette réindustrialisation du pays s’avère impossible.
Ce qui va se passer, à mon avis, c’est que les
dévaluations internes, dont la motivation est que les fourmis de la zone euro n’aient
pas à financer les cigales de celle-ci, vont plonger la zone euro en récession
prolongée avec l’impossibilité de réduire les problèmes d’endettement, faute de
pouvoir relancer des activités productives dans les pays en crise. Ce n’est pas
comme cela qu’on va pouvoir réparer les dégâts provoqués au fil du temps par l’absence de taux de change flexibles pour des
économies divergentes et les erreurs des dirigeants de certains pays. A mon avis, on assistera à une fin cataclysmique de la zone euro, extrêmement couteuse parce qu’on aura fait toutes les bêtises
qu’il aurait fallu éviter de faire pour retarder cette fin.