@ Geneste
Je
commets certainement beaucoup d’erreurs, mais vous, vous avez un fier
talent pour vous faufiler entre les lignes de votre propre texte. Je
vous cite :
« Dans la société juive par exemple, le décalogue, avec le « tu ne tueras point », fixe des principes intangibles. »
Puis quand je cite un des multiples passages de la Bible faisant l’apologie des massacres, vous vous dérobez comme suit :
« La première est le contexte historique te religieux de l’époque qui considère que le peuple juif est le peuple élu. Dans de telles circonstance, ne pas appliquer le décalogue à un peuple exogène n’est en aucun cas contradictoire de quoi que ce soit. »
Ah bon ? Mais le « principe intangible » était pourtant : « tu ne tueras point ! » et pas « « tu ne tueras point...de juifs ! Mais les autres tu peux y aller ! » Qui relève très ordinairement de la bonne vieille logique tribale.
« Tu ne tueras point » mais tu appliqueras la peine de mort ! Tu ne tueras point » Mais tu lapideras la femme infidèle (pourtant juive, elle !) ou le sodomite :
« Le
soleil se levait sur la terre quand Lot entra dans le Tsoar. Alors
l’Éternel fit tomber sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre
et de feu ; ce fut l’Éternel lui-même qui envoya du ciel ce
fléau »
(Genèse 18:20-21
voire même l’onaniste :
« Alors Juda dit à Onân : Va vers la femme de ton frère, remplis avec elle ton devoir de beau-frère et assure une postérité à ton frère. Cependant Onân savait que la postérité ne serait pas sienne et, chaque fois qu’il s’unissait à la femme de son frère, il laissait perdre à terre pour ne pas donner une postérité à son frère. Ce qu’il faisait déplut à Yahvé, qui le fit mourir lui aussi. » (Deutéronome 25,5)
Les Sages d’Israël condamnent vigoureusement l’onanisme, passible de la peine de mort et outrage au Créateur (traité Nidda 13b, où l’épisode d’Onan est cité afin de proscrire aussi bien la masturbation que le coït interrompu). (Wikipedia)
Autrement dit : « J’énonce un principe intangible que je suis le premier à transgresser, et t ’as intérêt à ne pas relever la contradiction si tu ne veux pas qu’il t’arrive des bricoles ! »
De surcroît votre ligne de défense — « Tu ne tueras point...de juifs ! » s’écroule face à la première lecture même superficielle :
« Les Israélites s’installèrent à Chittim. Là ils commencèrent à se livrer à la débauche avec des femmes moabites. Elles les entraînèrent à offrir des sacrifices à leurs dieux. Les Israélites partagèrent leurs repas sacrés et adorèrent leurs dieux.
Ils s’associèrent en particulier au culte du dieu Baal, de Péor, ce qui provoqua la colère du Seigneur contre eux.
Le Seigneur dit à Moïse : Prends les chefs du peuple et fais–les pendre en ma présence, face au soleil alors l’ardente colère que je ressens envers vous s’apaisera. Moïse donna cet ordre aux responsables israélites : Que chacun de vous tue ceux de ses hommes qui se livrent au culte du Baal de Péor !
A ce moment–là un Israélite arriva parmi les siens, accompagné d’une Madianite. Moïse et toute la communauté d’Israël, qui pleuraient à l’entrée de la tente de la rencontre, les virent. Le prêtre Pinhas, fils d’Eléazar et petit–fils d’Aaron, se leva alors du milieu de la communauté et saisit une lance ; il pénétra derrière l’homme dans la tente où il se rendait avec la Madianite et il les tua tous les deux d’un coup en plein ventre. »
Nombres 25:1-17
Non seulement on peut tuer des juifs, mais c’est même un ordre du Saigneur !
Dans la réalité du Monde, votre principe intangible a toujours été à géométrie variable, fondé ou non sur une transcendance.
« Tu ne tueras point » sauf à la guerre contre les ennemis du Roi, de la Patrie ou de la Révolution. « Tu ne tueras point » sauf les hérétiques et relaps comme ces salauds de Cathares, de parpaillots ou de youpins !
« Tu ne tueras point » sauf les infidèles mahométans pour délivrer le tombeau du Christ !
Et dans ce cas-là, le plus tu en tueras, le mieux sera !
Qu’est-ce qu’il y a d’intangible là-dedans ?
Assez habilement vous opérez une confusion vicieuse entre l’obéissance perinde ad cadaver aux soi-disants ordres de la divinité, et un principe supérieur qui permettrait de garantir la cohérences de toutes les règles morales, que vous assimilez très abusivement à des axiomes mathématiques ce qui vous permet de vous prévaloir de Gödel hors du champ la méta-mathématique dans le lequel il a une validité. Donc, je répète, poudre aux yeux !
Le seul principe intangible que l’on peut trouver dans la bible c’est qu’il faut obéir à Jéhovah quoi qu’il dise et quoi qu’il demande. Il est même recommandé de prévenir ses désirs, sachant qu’il a un goût assez prononcé pour le sang, puisque quand on désire quelque chose, le mieux c’est de lui offrir un sacrifice humain :
« L’Esprit du Seigneur s’empara de Jefté. Il parcourut la région de Galaad et le territoire de Manassé, puis il se rendit à Mispé en Galaad, pour passer dans le territoire des Ammonites. Il fit cette promesse solennelle au Seigneur : Si tu livres les Ammonites en mon pouvoir, je te consacrerai et t’offrirai en sacrifice complet la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre, lorsque je reviendrai victorieux de chez les Ammonites »
Manque de pot, ou plutôt témoignage du sadisme de l’Intangible :
« Lorsque Jefté revint chez lui à Mispa, ce fut sa fille qui sortit à sa rencontre, en dansant au rythme des tambourins. Elle était sa fille unique, il n’avait pas d’autre enfant. Dès qu’il la vit, il déchira ses vêtements et s’écria : Ah ! ma fille, tu me plonges dans le malheur, tu es toi–même la cause de mon désespoir ! J’ai pris un engagement envers le Seigneur et je ne peux pas revenir sur ma promesse.
Elle lui répondit : Si tu as pris un engagement envers le Seigneur, agis à mon égard comme tu le lui as promis puisqu’il t’a permis de te venger de tes ennemis ammonites. »
Juges chapitre 11 versets 29-40
Nous sommes donc, non pas comme vous voulez le faire croire face à un principe supérieur qui permettrait de fonder des lois morales, mais devant l’abjecte obéissance à la loi du plus fort ;
Donc :
Il est faux de dire que les manquements au Décalogue ne s’appliqueraient qu’aux « peuples exogènes », comme vous dites. En réalité nous sommes simplement dans le règne du bon plaisir absolu.
Il est parfaitement possible de fonder des lois morales sur le simple exercice de la raison (Voir Kant, bien sûr, mais aussi bien Épicure ou Lucrèce) et nous n’avons nul besoin d’une transcendance, euphémisme délicat pour ne pas dire obéissance aux ordres divins pour ne pas nous conduire comme des porcs ou des bêtes fauves.
« La condition première de toute Critique est la critique de la Religion ! »
Karl Marx ; L’Idéologie Allemande.
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