« Il faut travailler pour avoir un emploi, puis bien bosser pour le garder ou en trouver un autre. Cela ne s’appelle pas la sélection naturelle, mais l’exclusion compétitive. La Nature nous a appris que seuls ceux qui savent s’adapter réussissent et perdurent. »
Eh oui, il y va de la survie de l’espèce. Au temps des cavernes, il fallait chasser le mammouth pour passer l’hiver. À l’âge de la mondialisation, il faut ramer au jour le jour pour ne pas crever de faim. « Relever le défi », c’est admettre que la voracité économique est un phénomène aussi naturel que la météo des plages.
La faute à qui si le soleil ne brille que pour les gros et s’il appartient aux pauvres de leur éponger le front ?
Au demeurant, l’injonction faite à ceux-ci de s’adapter à ceux-là ne date pas d’hier. 20 ans déjà que médias et politiques martèlent à l’unisson les vertus du darwinisme social.
Réussir ou mourir, être précaire ou ne pas être. Il y a tout juste un an, la sénatrice PS de la Seine-et-Marne, Nicole Bricq, plaidait pour « l’adaptation des travailleurs » aux « mutations de l’économie ». C’était à l’occasion non pas du CPE mais du référendum sur la Constitution européenne.
Indémodable, le vieux tube du marche-ou-crève se remixe à chaque saison.